Dschang

Dschang est une ville historique et universitaire du Cameroun située dans la région de l'Ouest, en pays Bamiléké. Chef-lieu du département de la Menoua, elle est la deuxième plus grande ville de la région Ouest après Bafoussam.

Dschang

Pont du plaisir près du lac municipal et de l'Alliance franco-camerounaise de Dschang
Administration
Pays Cameroun
Région Ouest
Département Menoua
Démographie
Population 101 385 hab.[1] (2005)
Densité 387 hab./km2
Géographie
Coordonnées 5° 27′ nord, 10° 04′ est
Altitude 1 500 m
Superficie 26 200 ha = 262 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Cameroun
Dschang
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Dschang

    Étymologie

    En 1895, après l'arrivée dans la localité d'une mission coloniale allemande conduite par Eugen Zintgraff, une région militaire dirigée par le colonel Hunter y est installée. En 1903, Dschang devient une ville administrative et civile dirigée par le commissaire de district Emil Rausch (1877-1914[2]).

    Auparavant le territoire portait le nom de Fo-lekeu (Foréké), du nom du roi Fo-Lekeu-ane, mort en 1886 et dont la disparition déclencha une guerre de neuf ans entre les Foreké et leurs voisins, les Foto.

    Le nom du royaume Fo-lekeu aurait pu être conservé, puisque le préfixe fo est présent dans de nombreux toponymes de la région[3] : Foréké, Foto, Fongo-Tongo, Fotetsa ou Fongo-Ndeng.

    La seconde option était Ba-me-lekeu, d’autres noms de royaumes possédant le préfixe ba, qui signifie « les gens de quelque part, d’un lieu précis[3] », par exemple Baleveng, Bamendjou, Bamenda, Bafoussam, Batcham ou Bafut.

    Le mot yemba Tsan présente en effet une similitude avec les mots allemands Zank et Zange, avec une prononciation proche. De fait, en allemand, Zank signifie aussi « querelle », alors que Zange désigne la « pince » ou la « tenaille ».

    Un phénomène inédit de triangulation favorisa le choix du mot Zange plutôt que Zank. Pour cette station militaire, on peut y voir l’intention de saisir l’ennemi dans ses serres, l’aigle allemand étant le symbole l’armée impériale[4].

    Géographie

    La ville de Dschang se situe à 45 minutes de route de Bafoussam (60 kilomètres), quatre heures de Douala (300 kilomètres) et cinq heures de Yaoundé (400 kilomètres)[5]. La commune s'étend sur une superficie de 262 km2, son espace urbain compte 20 communautés et la zone rurale en compte 96. Les cinq groupements qui la composent sont Foto : 99 km2 ; Foréké-Dschang : 86 km2 ; Fongo-Ndeng : 31 km2 ; Fossong Wentcheng : 18 km2 ; Fotetsa : 11 km2 ; Centre urbain : km2.

    La superficie de l’espace urbain de Dschang est évalué à 5655 ha et se situe dans l’intercession du territoire des chefferies Foto et Foréké-Dschang. La Commune de Dschang est limitée au nord par la Commune de Nkong-Zem ; au sud par la commune de Santchou ; à l’ouest par la Commune de Fongo-Tongo ; à l’est par la Commune de Fokoué ; au sud-ouest par la Commune de Fontem.

    La ville est traversée par un axe routier à grande circulation. Elle est à 46 km de Bafoussam capitale régionale, 54 km de Mbouda, 26 km de la frontière avec le Sud-Ouest, 46 km de Melong et 84 km de Nkongsamba dans le Moungo.

    Histoire

    Les terres occupées par Dschang aujourd'hui n'étaient pas un lieu important d'habitation, mais un domaine disputé par deux chefferies voisines. Le Dschang nom se traduit par « différend » dans la langue locale.

    L'histoire documentée de Dschang a commencé en 1895, quand elle a été « découverte » par une mission militaire allemande.

    Sous contrôle britannique de 1919 à 1920, et sous administration française jusqu'à l’accession du Cameroun à l’indépendance (1960).

    Période coloniale

    Station militaire vers 1915.
    Armes utilisées par les colons à Dschang.

    Sous l’autorité allemande de 1884 à 1916, la ville remplace Fontem en 1907 comme siège d'un district militaire allemand et de la 8e compagnie de la Force impériale de protection.

    Après la défaite de l'Allemagne dans Première Guerre mondiale, le Cameroun fut placé sous tutelle de l'Empire britannique en 1917, ensuite de la France en 1920, qui a déclaré Dschang capitale de la Province Ouest. Il se développe dès lors des lieux de villégiature de la ville dans les années 1940. Cette ville est également connue pour avoir accueilli le premier congrès de l'Union des populations du Cameroun en 1950.

    Le centre climatique de Dschang en est le symbole. Cette station constitue désormais la base de plans DSH pour promouvoir Dschang en tant que destination touristique.

    Période post coloniale

    Le , le Cameroun est devenu un État indépendant, et l'administration régionale a été déplacée à la ville de Bafoussam. Dschang a souffert de ce changement, puisque beaucoup plus d'efforts ont été investis dans les infrastructures à Bafoussam.

    Après l'institution de l'Université de Dschang en 1993, l'intérêt et les investissements étrangers au développement de la ville a commencé à augmenter, et le tourisme et l'exploitation de gisements minéraux contribueront au développement de la ville.

    Population

    L'évolution démogaphique de la population urbaine de la ville de Dschang est relevée par les recensements de la population[6]. En 2005, la zone urbaine de Dschang Ville compte 63 161 habitants.

    Évolution démographique
    1976 1987 2005
    17 80035 800101 385

    Administration

    La ville est érigée en commune de plein exercice en 1962[7], puis commune urbaine en 1974[8]. A cette date, Le territoire communal est démembré en quatre entités communales pour donner naissance aux communes de Fokoué, Penka Michel, Santchou et Dschang. Il est ainsi crée la commune urbaine de Dschang et la commune rurale de Dschang. En 2007, et en application de la loi de décentralisation de 2004[9], les communes urbaine et rurale sont supprimées, donnant naissance à la commune de Dshang et la nouvelle commune de Fongo-Tongo[10]. L'actuelle commune de Dschang a été créée par décret no  2007 / 117 du 24 avril 2007 du Président de la République portant création des communes[11]. Elle a actuellement 41 conseillers municipaux et pour maire Jacquis Gabriel Kemleu Tchabgou (mandature 2020-2025)[12],[13].

    Les anciens maires sont : Vougmo Fidèle à Momo Bernard en passant par Guetsop Paul, Guetsa Pascal, Momo Bernard Ernest, Ndongson René, Tsobgny Panka Paul, Sonkin Etienne, maire de la commune urbaine de 1996 à 2007, pendant cette période coexiste la commune rurale de Dschang.

    Liste des maires de Dschang
    Période Identité Étiquette Qualité
    1996 2007 Etienne Sonkin SDF Enseignant technique
    2007 2020 Beaudelaire Donfack    
    2020   Jacquis Gabriel Kemleu Tchabgou RDPC Expert en développement

    Chefferies traditionnelles

    Chefferie supérieure de Foto

    L'arrondissement de Dschang compte une chefferie traditionnelle de 1er degré, 4 chefferies de 2e degré et 14 chefferies de 3e degré[14].

    La chefferies de premier degré est :

    Les quatre chefferies de 2e degré sont :

    • 708 : Chefferie Foréké-Dschang
    • 709 : Chefferie Fongo-Ndeng
    • 710 : Chefferie Fossong-Wentcheng
    • 711 : Chefferie Fotetsa

    Quartiers et villages

    La commune est constituée de l'espace urbain de Dschang Ville et de 5 groupements de villages. Elle comprend également les villages suivants[15] : Balessé, Foto, Fotsouli, Lefè, Legang, Leng, Letsa, Mefet, Ndenkwop, Ngui, Panto.

    Dschang Ville

    La zone urbaine de Dschang Ville est constituée de 34 quartiers : Asseitsa, Athoumeto, Aza'a, Aza'a Foreke-Dschang, azuenla, Canne à Sucre, Centre Commercial, Dounga, Famla, Femteu, Fiala (Foto) II, Fiankop, Fiankop I, Fiankop II, Génie Rural, Haoussa et Mosquée, Keuleng, Leufock, Makemtsa, Makemtsa-Madagascar, Mechieu, Meka'a I, Melang, Minghong et Zemba, Mingmeto, Mingou, Mosquée, Ngui, Nylon, Tapalé, Tchoualé I, Tchoualé II, Tsenfem, Tsinbing, Tsinkop, Zemda.

    Fongo-Ndeng

    Le groupement de Fongo-Ndeng est constitué de quinze villages : Atah, Azia ou Minka, Fiala (King Place), Lap, Méguia, Mengang, Mezem, Ndah, Ngui, Nguiabing, Ntseug, Tsenbing, Zeng, Zenlah, Zintse.

    Foreke Dschang

    Le groupement de Foréké-Dschang est constitué de 7 villages : Atchoua Ngoua, Atochi, Banki, Bapouh II, Fiala, Fotsen Lessing, Litieu.

    Fossong-Wentcheng

    Le groupement de Fossong-Wentcheng est constitué de 7 villages : Feu, Fiala I, Fiala II, Lego I, Lego II, Tsingla, Wa.

    Fotetsa

    Le groupement de Fotetsa est constitué de sept villages : Awoungla, Fiala, Megang, Melah, Nzimpouet, Toula, Tsinkou.

    Foto

    Le groupement de Foto est constitué de sept villages : Balivonli, Esiteu, Fiala, Fiala (Foto) II, Fonakeukeu, Makong, Fotchülü[16].

    Économie et infrastructures

    Élevage de porcs.
    Plantation d'oignons.

    Dschang est un centre agricole important depuis le temps des colonies. L'élevage de porc est important dans la ville.

    À 1 400 mètres d’altitude, sur le versant sud-est des monts Bamboutos, Dschang dispose d’un microclimat (moyenne de 16 °C à 21 °C, maximum de 31 °C durant le mois le plus chaud en avril), qui en fait une zone de villégiature par excellence ; c’est après Foumban la première destination touristique de la province de l'Ouest.

    La commune urbaine de Dschang a ouvert depuis juillet 1998 un office du tourisme[17], le premier créé au Cameroun, en collaboration avec celui de Nantes (France) ; corrélativement la coopération décentralisée Nantes-Dschang a financé un projet assainissement de la ville et l'approvisionnement de certains quartiers en eau.

    Enseignement

    Écoles maternelles

    1. École maternelle du marché B
    2. École maternelle du camp gendarme
    3. École maternelle de Banki

    Écoles primaires

    1. École publique groupe 2
    2. École publique groupe 4
    3. École publique du centre 1A
    4. École publique de Foto groupe 2 A
    5. Ecole publique de Foto groupe 2 B
    6. Ecole publique de Fonakeukeu 1
    7. Ecole publique de Fonakeukeu 2

    Liste des établissements d'enseignement secondaire à Dschang

    1. Lycée classique de Dschang
    2. Lycée Bilingue de Dschang
    3. Lycée de Fonakeukeu
    4. Menoua espoir collège
    5. Collège Albert camus
    6. Collège notre Dame de l'immaculée conception
    7. Collège Intellexi
    8. Lycée de Nzenmeh
    9. lycée de Foto-Livounli
    10. Lycée de Ligang-Foto
    11. Lycée de Fongo-Ndeng
    12. Lycée Technique de Dschang
    13. Lycée Technique de Foréké-Dschang
    14. Collège Privé Laic La Renaissance
    15. Lycée Bilingue de Toula-Nzong
    16. Lycée de Makong 1
    17. Cetic de Zempouet

    Enseignement supérieur

    L'Université de Dschang (UDs) est une institution publique fondée en 1993.

    Université de Dschang.
    • Institut Supérieur des Sciences et Technologies Nanfah (ISSTN)
    • Institut d’Enseignement Supérieur Foyaguem (IESF)[18]

    Transport

    Transport terrestre interurbain à Dschang.

    La ville est accessible toute l'année par des routes asphaltées ou carrossables souvent pleines de poussières en saison sèche ou boueuses en saison des pluies.

    Il y a des liaisons régulières de bus vers Mbouda, Bafoussam, Bafang, Douala et Yaoundé. Il y a aussi une piste d'atterrissage[19] (5° 27′ N, 10° 04′ E).

    Culture

    Musée des civilisations.

    La population de Dschang parle principalement Yemba.

    En novembre 2006, une association dénommée CERAMM (Cercle des artistes musiciens de la Menoua) a vu le jour avec pour objectif la promotion de la langue Yemba à travers les chansons de musique contemporaine. De nos jours, la langue Yemba est valorisée à travers les rythmes tels que le mangassa, le club danse, le samali, les variétés. Au début de 2011, le Musée des Civilisations a été inauguré[20],[21], consacré à la découverte de l'origine du peuple camerounais et à la diversité des peuples qui composent le pays.

    Curiosités

    Le Centre climatique de Dschang

    Le centre climatique.

    La ville est connue des Camerounais et des touristes étrangers pour son « Centre climatique », hôtel qui se singularise par sa situation à 1 500 mètres d'altitude sur les flancs de l'une des collines jouxtant la ville, ses pavillons individuels d'une, deux ou trois pièces, et son centre équestre. Créé en 1942, l'établissement fut le premier village de vacances d'Afrique Centrale : il servit en effet de point acclimatation et de repos des colons et militaires français d'Afrique Centrale.Début 1998, l'hôtel héberge pendant plusieurs mois la célèbre compagnie nantaise de théâtre de rue Royal de luxe où est né « l'enfant noir », marionnette de six mètres de haut. La compagnie y peaufine également son spectacle « Petits Contes Nègres, titre provisoire » avant son retour à Nantes pour la Coupe du Monde de Football.[pertinence contestée]

    Les principales attractions touristiques

    Lac municipal.

    Les chutes de Mamy Wata se situent à 22 km et 45 minutes de la ville dans le village voisin de Fongo Tongo ; la légende raconte qu'une sirène, « Mami Wata », y vivrait et sortirait de temps en temps séduire un homme et l'emporterait ensuite dans les profondeurs pour en faire son amant. Cette sirène est la bienfaitrice du village Apouh, un culte lui est rendu chaque année.

    • Les différentes chefferies traditionnelles environnantes (dont Foto, Bafou, Foréké, Fongo-Tongo...).
    • Le marché de Dschang et son pavillon d'exposition d'artistes contemporains de la ville.
    • Le Ngan, le marché qui se tient toutes les semaines.
    • Le panorama de paysages montagneux recouverts de parcelles semées de diverses cultures et entrecoupées de haies d'hibiscus et autres plantes utilisées ici de manière traditionnelle pour délimiter les parcelles et contenir le bétail dans des enclos.
    • Le lac municipal, lac de retenue créé dans les années 1960, d’une superficie d’environ 40 hectares, situé à proximité du siège de l’Alliance Française logé dans un bâtiment colonial datant de l'époque allemande (rénovation à partir de 1998).
    • Le centre artisanal, en face de l’hôpital central.
    • Les cérémonies des Funérailles : de novembre à mai, musiques et danses traditionnelles.

    Personnalités nées à Dschang

    Galerie

    Références

    1. Troisième recensement général de la population et de l'habitat (3e RGPH, 2005), Bureau central des recensements et des études de population du Cameroun (BUCREP), 2010.
    2. (de) Florian Hoffmann, « Emil Rausch », in Okkupation und Militärverwaltung in Kamerun: Etablierung und Institutionalisierung des kolonialen Gewaltmonopols 1891-1914, Cuvillier Verlag, 2007, p. 160-161 (ISBN 9783867274739)
    3. Jean-Benoît Tsofack, « (Dé)nominations et constructions identitaires au Cameroun », in Cahiers de sociolinguistique, vol. 11, no 1, 2006, p. 101-115, [lire en ligne]
    4. À sa création en 1932, l’équipe de football de Dschang sera ainsi appelée Aigle Royal de Dschang, avec l’aigle impérial allemand présent dans son logo
    5. (en) « Dschang au Cameroun », sur www.cityzeum.com (consulté le )
    6. Recensements de la population du Cameroun en 1976, 1987, 2005
    7. Loi 62/COR/13 du 26 décembre 1962
    8. Loi 74/23 du 5 décembre 1974
    9. Loi N° 2004/018 du 22 juillet 2004 sur la décentralisation
    10. Décret présidentiel N° 2007/115 du 13 avril 2007
    11. NotBrorybrody, « Décret no  2007/117 du 24 avril 2007 portant création de communes », sur minatd.cm (consulté le )
    12. Honoré Feukouo, « Dschang : les 100 premiers jours du maire », Cameroon Tribune, (lire en ligne).
    13. (en + fr) « Arrêté 000028/A/MINDDEVEL du 3 mars 2020, constatant l'élection du maire et des adjoints au maire à l'issue du scrutin municipal du 9 février 2020 dans la commune de Dschang, département de la Menoua, Région de l'Ouest », République du Cameroun.
    14. Ministère de l'Administration Territoriale, Nomenclature nationale des chefferies traditionnelles, novembre 2015
    15. Mapanet
    16. RGPH, Répertoire actualisé des villages du Cameroun 2005, p.344
    17. office du tourisme de Dschang
    18. Ministère de l'enseignement Supérieur
    19. Airport of Dschang
    20. Inauguration of the Museum of the Civilizations of Cameroon at Dschang
    21. Musée des Civilisations du Cameroun à Dschang

    Annexes

    Bibliographie

    Articles connexes

    Liens externes

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