Ruisseau Coucoucache

Jadis la réserve indienne Coucoucache couvrait notamment la zone du ruisseau Coucoucache. La réserve a été déplacée en 1932 lors de la construction du barrage du Rapide-Blanc qui a entrainé l'inondation des terres environnantes. Maintenant située sur la rive nord du réservoir Blanc, cette nouvelle réserve comporte une superficie de 4,9 ha et personne n'y habite en permanence.

Le lac de tête du ruisseau Coucoucache s'avère être le lac Cloutier, long de 5,5 km dans le sens nord-sud et d'une largeur maximale de 350 mètres. La partie nord de ce lac est située à seulement 1,1 km de la grande baie Coucoucache qui pénètre dans la côte sud du Réservoir Blanc, sur la rivière Saint-Maurice, formé par la centrale hydroélectrique de Rapide-Blanc. Le chemin de fer du Canadien National, reliant La Tuque et Parent, longe le côté est de ce lac. Ce lac se décharge par sa pointe sud.

À partir du lac Cloutier, le ruisseau Coucoucache coule sur 8,75 km vers le sud, en traversant huit petits lacs sur son parcours, jusqu'à la rivière Vermillon. Cette rivière coule presque en ligne droite, sauf au 7^e km de son parcours où la rivière courbe vers le sud-est. La route forestière 25 traverse d'est en ouest la rivière à 1,25 km en amont de son embouchure. La rivière se décharge dans une baie profonde de 0,65 km de la rive gauche de la rivière Vermillon, en face d'une petite île ; cette baie est désignée Petite baie Coucoucache. En somme, la distance entre la Grande baie Coucoucache et la Petite baie Coucoucache est de 15,4 km.

Le ruisseau Coucoucache reçoit du côté est les eaux des lacs Granderen, de l'Acajou, Perron, Spiral et Darey. Du côté ouest, la rivière reçoit les eaux de quelques petits lacs disposés en série, dont le lac Raoul. La vallée étroite du ruisseau Coucoucache est située entre deux lignes de montagnes dont les sommets atteignent entre 400 et 420 mètres d'altitude. Cette vallée était très utilisée par les autochtones comme voie de transport entre le lac Coucoucache (rivière Saint-Maurice) et la rivière Vermillon. L'embouchure du ruisseau Coucoucache est située à 20 km en ligne directe (ou 27 km en suivant le parcours de la rivière) de l'embouchure de la rivière Vermillon.

En 1806, l'explorateur Jean-Baptiste Perrault rapporte sur « la petite rivière Kôukôukache qui coule par une montagne rocheuse où il y a 11 portages pour se rendre à Grand Kôukôukache ». Ce nom provient du mot kôkôkachi, signifiant "hibou". Cet ancien toponyme était aussi le nom de l'ancien lac Coucoucache, où la Compagnie de la Baie d'Hudson avait maintenu un poste de traite, désigné Coocoocache, lequel a été exploité depuis au moins 1823 ; ce poste de traite a cessé ses activités vers 1913. Le lac Coucoucache faisait partie d'une chaîne de lacs que traversait la rivière Saint-Maurice.

En 1851, le gouvernement a promulgué l'attribution de 230000 acres de terrain pour constituer une réserve à l'usage et au profit des tribus indiennes résidant dans le Bas-Canada. Deux ans plus tard, ces terres ont été réparties entre les Atikamekw, Algonquins, Abénaquis, par John Rolph, commissaire des terres de la Couronne. Le 9 août 1853, les réserves, y compris Coucoucache, ont été approuvés par le gouverneur général en conseil. En 1895, la réserve originale Coucoucache a été arpentée et couvert 380 hectares (1,54 km²)[1].

Dans leurs mœurs, les autochtones désignaient souvent des lieux en se référant aux animaux sauvages. Une légende amérindienne rapporte qu'un combat a eu lieu à ce lac entre les Atikamekw et les Iroquois. Au cri de ralliement, imitant le cri de la chouette, les Atikamekw ont surgi soudainement sur les Iroquois et les ont massacrés[2].

Le toponyme ruisseau Coucoucache a été inscrit le 5 décembre 1968 à la Banque des noms de lieux du Québec, de la Commission de toponymie du Québec[3].

Coucoucache viendrait du terme kôkôkachi signifiant hibou »[4]^,[5].

• Centrale des Rapides-des-Cœurs