Saga des Sturlungar

La Saga des Sturlungar (souvent nommée simplement Sturlunga) est une collection de sagas composées par divers auteurs du XIIe et du XIIIe siècle qui ont été assemblées vers 1300. Elle traite principalement de l'histoire des Sturlungs, un puissant clan familial dirigeant pendant l'âge des Sturlungar à l'époque de la première période d'indépendance de l'Islande.

Saga des Sturlungar
Manuscrit AM 122 a fol. Sturlunga saga (Université d'Islande).

L'œuvre

La Saga des Sturlungar couvre l'histoire de l'Islande entre 1117 et 1264[1]. Elle commence avec le Geirmundar þáttr heljarskinns, la légende de Geirmundr heljarskinn, un magnat régional de la fin du IXe siècle de Norvège qui émigre en Islande afin d'échapper à la puissance ascendante du roi Harald Hårfagre[2]. La saga la plus historique commence en 1117 avec la Þorgils saga ok Hafliða. Les autres sagas comprises dans la collection sont : Sturlu saga, Prestssaga Guðmundar Arasonar, Guðmundar saga biskups, Hrafns saga Sveinbjarnarsonar, Þórðar saga kakala, Svínfellinga saga et l'Íslendinga saga, composée par Sturla Thórðarson, qui représente près de la moitié de la compilation et couvre la période 1183–1264[1].

Le compilateur a assemblé les composants dans l'ordre chronologique, a ajouté þættir, y compris Geirmundar þáttr et Haukdæla þáttr et les généalogies, et s'est efforcé de les combiner en un seul ouvrage, remplaçant généralement le début et la fin par un passage de liaison[3]. Dans certains cas, il a rompu les sagas pour atteindre l'ordre chronologique[1],[4] La compilation est souvent considérée comme constituant un genre de sagas, les samtíðarsögur ou les sagas contemporaines.

La Saga des Sturlungar est la source principale de l’histoire de l'Islande au cours des XIIe et XIIIe siècles, de plus écrite par des personnages ayant été des acteurs des luttes de pouvoirs internes qui s'achèvent par la perte de la souveraineté islandaise et à sa soumission au royaume de Norvège en 1262/1264; les descriptions des blessures physiques dans la saga Íslendinga sont si détaillées qu'elles peuvent être basées sur des témoignages oculaires utilisés lors des demandes d'indemnisation[5]. Elle est également indispensable pour les détails de l'histoire sociale qu'elle contient[1].. Des preuves indirectes suggèrent qu'elle a été compilée par Þórðr Narfason (mort en 1308)[6], qui peut également avoir écrit les Geirmundar þáttr et Haukdæla þáttr et éventuellement aussi Sturlu þáttr [1].

L'œuvre est conservée dans des versions quelque peu différentes dans deux parchemins défectueux, de l'ouest de l'Islande, datant de la seconde moitié du XIVe siècle, le Króksfjarðarbók et le Reykjafjarðarbók (AM 122 a fol. Et AM 122 b fol.)[2], et dans les manuscrits en papier du XVIIe siècle dérivés de ceux-ci. Le premier contient également des éléments de l'Hákonar saga Hákonarsonar ; cette dernière contient des interpolations de Þorgils saga Skarða et contient également Sturlu þáttr et deux sagas qui ne sont généralement pas considérées comme faisant partie de la Sturlunga saga , Jartegna saga Guðmundar biskups et Arna saga biskups [1],[3].

Traduction française

Notes et références

  1. "Sturlunga saga", (de) Rudolf Simek and Hermann Pálsson, Lexikon der altnordischen Literatur, Kröners Taschenausgabe 490, Stuttgart: Kröner, 1987, (ISBN 9783520490018), p. 339–41
  2. (de) Jan de Vries, Altnordische Literaturgeschichte, Volume 2 Die Literatur von etwa 1150 bis 1300; die Spätzeit nach 1300, Grundriss der germanischen Philologie 16, 2nd ed. Berlin: de Gruyter, 1967, OCLC 270854789, p. 308
  3. (en) Sverrir Tómasson, "Old Icelandic Prose", in A History of Icelandic Literature, ed. Daisy Neijmann, Histories of Scandinavian Literature 5, Lincoln, Nebraska / London: University of Nebraska, 2006, (ISBN 978-0-8032-3346-1), p. 64–173, 84–85.
  4. Pour les détails sur la composition c.f de Vries, p. 308-313.
  5. Sverrir, p. 85.
  6. de Vries, p. 313.

Bibliographie

  • (da) Peter Erasmus Christian Kaalund, ed. Sturlunga saga efter Membranen Króksfjarðarbók udfyldt efter Reykjarfjarðarbók. Kongelige Nordiske oldskriftselskab. 2 vols. Copenhagen/Kristiania: Gyldendal, 1906, 1911. (OCLC 812627729)
  • (is) Jón Jóhannesson, Magnús Finnbogason and Kristján Eldjárn, eds. Sturlunga saga. 2 vols. Rejkjavík: Sturlunguútgáfan, 1946. (OCLC 8056161)
  • Sturlunga Saga. Tr. Julia H. McGrew. 2 vols. The Library of Scandinavian Literature, The American-Scandinavian Foundation. 9–10. New York: Twayne, 1970–74. (ISBN 9780805733655).
  • (en) Stephen Norman Tranter. Sturlunga saga: The rôle of the Creative Compiler. Doctoral dissertation, University of Freiburg, 1985. Europäische Hochschulschriften Reihe I, Deutsche Sprache und Literatur, 941. Frankfurt/New York: Lang, 1987. (ISBN 9783820495027).
  • (en) Lois Bragg. "Generational tensions in 'Sturlunga saga'". Arkiv för nordisk filologi NS 112 (1997) 5–35.
  • (en) Guðrún Nordal. "To Dream or Not to Dream: A Question of Method". in: The Fantastic in Old Norse/Icelandic Literature: Sagas and the British Isles. Ed. John McKinnell, David Ashurst and Donata Kick. Durham: Centre for Medieval and Renaissance Studies, Durham University, 2006. (ISBN 9780955333507). p. 304–13.
  • (is + da) Bjarni Þorsteinsson, Sturlúnga-Saga edr Íslendinga-Saga hin mikla, Copenhagen, Þorsteinn Einarsson Rangel, 1817, 1818, 1820 (lire en ligne)
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