Osmanville
Osmanville [ɔsmɑ̃vil] est une commune française, située dans le département du Calvados en région Normandie, peuplée de 521 habitants[Note 1].
Osmanville | |
L'église Saint-Martin. | |
Administration | |
---|---|
Pays | France |
Région | Normandie |
Département | Calvados |
Arrondissement | Bayeux |
Intercommunalité | Communauté de communes Isigny-Omaha Intercom |
Maire Mandat |
Odile Bénicourt 2020-2026 |
Code postal | 14230 |
Code commune | 14480 |
Démographie | |
Gentilé | Osmanvillais |
Population municipale |
521 hab. (2019 ) |
Densité | 48 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 19′ 44″ nord, 1° 04′ 53″ ouest |
Altitude | Min. 0 m Max. 31 m |
Superficie | 10,88 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Isigny-sur-Mer (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Trévières |
Législatives | Cinquième circonscription |
Localisation | |
Géographie
Osmanville est une commune appartenant au parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin, située à 24 kilomètres de Saint-Lô et 35 kilomètres de Bayeux. Le village est limitrophe d'Isigny-sur-Mer et est situé à l'embouchure de l'Aure dans la baie des Veys, sur la route nationale 13.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat océanique franc », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[3]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Ce type de climat se traduit par des températures douces et une pluviométrie relativement abondante (en liaison avec les perturbations venant de l'Atlantique), répartie tout au long de l'année avec un léger maximum d'octobre à février[4].
Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent à la normale 1971-2000[Note 2]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.
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Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[7] complétée par des études régionales[8] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. Ces changements peuvent être constatés sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Englesqueville », sur la commune d'Englesqueville-la-Percée, mise en service en 1971[9] et qui se trouve à 11 km à vol d'oiseau[10],[Note 5], où la température moyenne annuelle est de 11,3 °C et la hauteur de précipitations de 841,8 mm pour la période 1981-2010[11]. Sur la station météorologique historique la plus proche[Note 6], « Caen-Carpiquet », sur la commune de Carpiquet, mise en service en 1945 et à 49 km[12], la température moyenne annuelle évolue de 10,9 °C pour la période 1971-2000[13] à 11,2 °C pour 1981-2010[14], puis à 11,5 °C pour 1991-2020[15].
Urbanisme
Typologie
Osmanville est une commune rurale[Note 7],[16]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[17],[18].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Isigny-sur-Mer, dont elle est une commune de la couronne[Note 8]. Cette aire, qui regroupe 5 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[19],[20].
La commune, bordée par l'estuaire de la Vire, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[21]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme par exemple le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[22],[23].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (89,9 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (94,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (65,7 %), terres arables (24,2 %), zones urbanisées (4,8 %), zones humides côtières (2,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,8 %), eaux continentales[Note 9] (1,2 %)[24].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[25].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Almanvilla vers 1040 et 1066[26],[27] et Osmanvilla en 1180[26],[27].
Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en -ville au sens ancien de « domaine rural », dont le premier élément Osman- représente en anthroponyme selon le cas général[26],[27],[28].
Il y a unanimité parmi les auteurs sur l'interprétation à donner de l'élément Osman-, à savoir le nom de personne germanique continental Alman[26], cité par certains avec la désinence latine -us, c'est-à-dire Alman(n)us[27],[28], tels que les anthroponymes germaniques apparaissent dans les textes rédigés en latin médiéval. Il résulte dans certains cas d'une contraction du nom de personne germanique Adalmann > Adelmann et dans d'autres du nom issu d'*Alamanniz > Alaman, nom d'une tribu germanique[29].
Remarque : la graphie moderne altérée Osmanville apparait assez tôt en face de la graphie Aumanville, étymologique. Au XIIe siècle, le graphe os peut difficilement noter ô, comme c'est le cas postérieurement, tout comme au d'ailleurs. C'est la raison pour laquelle Ernest Nègre envisage une attraction des toponymes normands du type Osmonville, devenu pour certains Omonville plus tardivement. Cependant, il est plus simple d'envisager directement une analogie avec le nom de personne Osmont, Osmond, Omont, encore porté fréquemment comme patronyme dans la région.
Le nom de cette commune se prononce [osmɑ̃vil][28], le gentilé est Osmanvillais.
Histoire
: le jeune duc de Normandie Guillaume dit le Bâtard fuyant pour sa survie sa résidence de chasse de Valognes en raison d'un complot des barons du Bessin et du Cotentin qui veulent le supprimer pour le remplacer par Guy de Brionne, son cousin appelé aussi Guy de Bourgogne, traversa le Grand Vey en pleine nuit entre Brucheville et Saint Clément (il s'arrêta dans l'église pour prier).
La traversée à cette époque n'était possible que par deux endroits : le Petit Vey par bateau et le Grand Vey par les grèves.
Le Grand Vey était très dangereux puisqu'il n'était accessible qu'à marée basse (de nombreuses rivières y finissent leurs cours : Vire, Aure, Douve, Taute).
Ce même passage sera souvent utilisé par Gilles de Gouberville lorsqu'il se rendra de ses domaines de Mesnil-au-Val à Russy près de Bayeux pour y rencontrer son oncle, curé de cette paroisse.
De 1847 à 1862, la commune d'Isigny tente d'absorber la commune d'Osmanville. Après de nombreuses années de tractations, le , une loi est promulguée. Celle-ci rattache la commune de Saint-Clément, peuplée de 168 habitants en 1856[30] (au nord-ouest), à Osmanville (586 habitants[31]) et permet un échange de terrain entre les deux communes d'Osmanville et d'Isigny (la zone portuaire d'Osmanville est échangée contre des terrains sis entre la rivière Aure et le village de Montaure)[réf. nécessaire].
Le plan cadastral de 1824 fait apparaitre une motte médiévale appelée Ancien château du Duc de Normandie, qui est située entre l'ancienne nationale 13 et la nouvelle. Actuellement couverte de taillis, il est impossible de distinguer s'il reste des murs. Cette motte est une propriété privée.
À partir de 1896, la commune fut reliée à Isigny par les Chemins de fer du Calvados. La ligne fut fermée en 1929.
Politique et administration
Le conseil municipal est composé de quinze membres dont le maire et trois adjoints[34].
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[36].
En 2019, la commune comptait 521 habitants[Note 10], en diminution de 10,48 % par rapport à 2013 (Calvados : +0,72 %, France hors Mayotte : +2,17 %). Osmanville a compté jusqu'à 708 habitants en 1846.
Lieux et monuments
- Église Saint-Martin d'Osmanville, des XIIe et XIIIe siècles, inscrite au titre des Monuments historiques depuis le [38].
- Église Saint-Clément, du XIIe siècle, inscrite au titre des Monuments historiques depuis le [39].
- Château d'Osmanville, du XIIe siècle.
L’église Saint-Martin. L’église Saint-Clément. Le monument aux morts.
Activité et manifestations
Jumelages
- Combeinteignhead (en) (Royaume-Uni) depuis 1981.
Voir aussi
Notes et références
Notes
- Population municipale 2019.
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. Après les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[5].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- Une précipitation, en météorologie, est un ensemble organisé de particules d'eau liquide ou solide tombant en chute libre au sein de l'atmosphère. La quantité de précipitation atteignant une portion de surface terrestre donnée en un intervalle de temps donné est évaluée par la hauteur de précipitation, que mesurent les pluviomètres[6].
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Par station météorologique historique, il convient d'entendre la station météorologique qui a été mise en service avant 1970 et qui est la plus proche de la commune. Les données s'étendent ainsi au minimum sur trois périodes de trente ans (1971-2000, 1981-2010 et 1991-2020).
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée »
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée »
- Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
- « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
- 2021 : de nouvelles normales pour qualifier le climat en France, Météo-France, 14 janvier 2021.
- Glossaire – Précipitation, Météo-France
- « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
- [PDF]« Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (Oracle) - Normandie », sur normandie.chambres-agriculture.fr, (consulté le )
- « Station Météo-France Englesqueville - métadonnées », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
- « Orthodromie entre Osmanville et Englesqueville-la-Percée », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station Météo-France Englesqueville - fiche climatologique - statistiques 1981-2010 et records », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
- « Orthodromie entre Osmanville et Carpiquet », sur fr.distance.to (consulté le ).
- « Station météorologique de Caen-Carpiquet - Normales pour la période 1971-2000 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
- « Station météorologique de Caen-Carpiquet - Normales pour la période 1981-2010 », sur https://www.infoclimat.fr/ (consulté le )
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- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
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- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
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- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Guénégaud, , p. 512a
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France, t. 2 : Formations non romanes ; formations dialectales, Genève, (lire en ligne), p. 945
- René Lepelley, Dictionnaire étymologique des noms de communes de Normandie, Condé-sur-Noireau, Éd. Charles Corlet, (ISBN 2-905461-80-2), p. 192
- Site de Nordic Names : origine d’Adelmann
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Saint-Clément », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
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- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- « Église », notice no PA00111585, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Église Saint-Clément », notice no PA14000012, base Mérimée, ministère français de la Culture.
Liens externes
- Résumé statistique d'Osmanville sur le site de l'Insee
- Inventaire des archives communales sur le site des Archives départementales du Calvados
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