Saint-Germainmont
Saint-Germainmont est une commune française, située dans le département des Ardennes en région Grand Est.
Pour les articles homonymes, voir Saint-Germain.
Saint-Germainmont | |
La mairie. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Département | Ardennes |
Arrondissement | Rethel |
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays Rethélois |
Maire Mandat |
Blandine Chocardelle 2020-2026 |
Code postal | 08190 |
Code commune | 08381 |
Démographie | |
Gentilé | Saint-Germainmontois, Saint-Germainmontoises [1] |
Population municipale |
821 hab. (2019 ) |
Densité | 52 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 30′ 30″ nord, 4° 07′ 56″ est |
Superficie | 15,69 km2 |
Unité urbaine | Commune rurale |
Aire d'attraction | Reims (commune de la couronne) |
Élections | |
Départementales | Canton de Château-Porcien |
Législatives | Première circonscription |
Localisation | |
Géographie
Saint-Germainmont se trouve dans le sud-ouest des Ardennes. Le village est situé sur la partie basse et le flanc d’une colline. Au pied de cette colline coule le Ruisseau des Barres, qui se jette dans l’Aisne. Un marais a été transformé en partie en prairie. En hauteur du village, le nom du lieu-dit suggère l'existence de vignes, avant que cette culture ne disparaisse.
Urbanisme
Typologie
Saint-Germainmont est une commune rurale[Note 1],[2]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3],[4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Reims, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 295 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[5],[6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (80,5 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (81,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (79,3 %), forêts (9,6 %), mines, décharges et chantiers (4,9 %), zones urbanisées (3,4 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,6 %), prairies (1,2 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Histoire
Le site est visiblement fréquenté depuis longtemps, puisque des objets celtiques (épées, fourreaux d’épées, poteries) appartenant à un dépôt funéraire d’un chef militaire et datant de plusieurs siècles av. J.-C. ont été découverts, au hasard d’un labour, au lieu-dit le Poteau[9]. Mais la cité a été fondée bien plus tard, probablement vers le VIe siècle.
Le site a été enceint de fossés au Moyen Âge[10]. Le chœur et les transepts de l’église actuelle datent du XIIe siècle.
Le village a été dévasté et pillé plusieurs fois, en particulier en 1652, pendant les guerres de la Fronde, alors que les troupes de l’archiduc Léopold campaient dans la prairie de Gomont[10].
- Influence rémoise
Le Rémois Thierion en est le seigneur et haut justicier au moment de la Révolution. Il occupe une ancienne maison forte (sur l‘emplacement de la maison de retraite actuelle) qui lui vient des Rogier[10] .
Plusieurs maisons bourgeoises se construisent au XVIIIe siècle dans ce bourg rural. C’est le cas du château Sutaine, famille de marchands et négociants en vins de Reims. François Sutaine achète cette grande maison pendant la Révolution. Après sa mort, son épouse et ses enfants continuent à y résider jusqu’à son petit-fils Henri. Le château est détruit pendant la Première Guerre mondiale.
C’est encore le cas de la maison Gillotin, devenue maison Laborde puis rachetée par la commune en 1947 et devenue la mairie. Charles Antoine Claude Gillotin est qualifié avant la Révolution, au moment où il construit cette belle habitation, d’ "officier chez le Roi ". Sa famille est alliée à la haute bourgeoisie rémoise. Pendant la Révolution et l’Empire, il exerce plusieurs fonctions électives dont celle de président de l’assemblée cantonale d’Asfeld et, en 1809, celle de maire de Saint-Germainmont. Ses héritiers, Raymond et Louis, vendent en 1891 la maison et ses dépendances à l’industriel Désiré Linard. Puis c’est la fille de Prosper Laborde qui achète ce domaine.
- L’activité industrielle
Mais surtout une activité industrielle va marquer l’histoire du village, avec le moulin[11]. La sucrerie de Saint-Germainmont est créée en 1864 par les frères Jules et Désiré Linard originaires de Fromelennes. Désiré, devenu maire du village de Saint-Germainmont et sénateur des Ardennes, a créé avec son frère de nombreuses installations de transformation de la betterave dans la région. En 1907, la sucrerie connaît un nouvel essor avec la liaison de chemin de fer[12].
- La Première Guerre mondiale et les reconstructions
Le village est occupé pendant quatre ans et n'est libéré qu'après de très violents combats. La Première Guerre mondiale rend inexploitables le moulin[11], la sucrerie[12] et la râperie de Villers-devant-le-Thour.
Le propriétaire du moulin fait reconstruire à la place une minoterie entre 1923 et 1925[11]. La sucrerie devenue la Société Sucrière de Saint-Germainmont, est reconstruite en 1922. La production redémarre l'année suivante[12]. Les hôtels et auberges rouvrent. Les artisans sont nombreux : maréchal-ferrant, vanniers, charrons, menuisiers, couvreurs, peintres en bâtiment, maçons, mais aussi deux vendeurs/réparateurs de bicyclettes[12].
En 1939, pendant la drôle de guerre, des soldats français sont hébergés dans le village.
Le 10 mai 1940, les troupes allemandes attaquent dans la vallée de la Meuse, et le village est bombardé le jour même. La cheminée de 52 mètres de haut de la sucrerie est abattue par l'armée française. Le 15 mai, la préfecture ordonne l'évacuation et déclenche l'exode sur les routes. Le 18 mai, les Allemands arrivent par la rue de Banogne. Le village est une nouvelle fois occupé.
La production de la sucrerie ne reprend qu'en mars 1941[12]. Avec l'instauration du STO, des mouvements s'organisent. La résistance est très active procédant à l'hébergement des évadés et des réfractaires au travail en Allemagne
- L'après-guerre
Le village, qui a eu une vocation agricole mais aussi industrielle (agro-alimentaire), est marquée par l'évolution des entreprises agro-alimentaires dans le village : fermeture du moulin au début des années 1980[11], développement de la sucrerie puis ralentissement et arrêt à son tour dans les années 2000[12].
Politique et administration
Population et société
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[17].
En 2019, la commune comptait 821 habitants[Note 3], en augmentation de 0,24 % par rapport à 2013 (Ardennes : −3,68 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Économie
En 1947, la minoterie, arrêtée, est remise en activité. Elle emploie, en 1965, 11 personnes et se consacre à une production d’aliments pour animaux. Elle s’arrête définitivement en 1981[11].
L'activité de la sucrerie, créée initialement par les frères Linard dans les années 1860, se développe également pendant les Trente Glorieuses, de 1950 à 1980. De 7 000 tonnes de sucre en 1929, la production passe à 15 000 en 1959 puis 40 000 tonnes en 1962 et 60 000 en 1981. En 1958-59, l'usine emploie 300 ouvriers en pleine saison betteravière. L'usine connaît un essor complémentaire dans les années 1960 notamment avec la construction d'une unité de déshydratation en 1967 pour la luzerne et la pulpe. En 1987, les sucreries de Saint-Germainmont, Guignicourt et Montcornet fusionnent sous le nom Sucreries du Nord Est et en 1998, le nouveau groupe Saint Louis Sucre décide de ne plus traiter les betteraves mais les sirops venant des quatre unités du groupe. L'activité sucrière est définitivement arrêtée en 1999 mais une production agro-alimentaire s’y poursuit pendant quelques années sous le nom Ardennes Chicorées. L'usine est mise en sommeil à partir de 2007. L’outil de production ainsi que certains bâtiments (silos, cheminée d'usine) sont démantelés en 2008[12].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- l'église Saint-Germain.
- l'établissement pour personnes âgées dépendante (EHPAD)
- le complexe sportif des barres (un plateau socio-éducatif, 2 terrains de football et des vestiaires)
- le boulodrome (15 terrains)
- le complexe de tennis (1 court couvert, un club-house, 2 courts plein air)
- le club de billard français
- le club de tir
- le complexe médical situé à l'endroit de l'ancienne école.
Personnalités liées à la commune
- Pierre Nicolas Anot (1762-1822), théologien et chroniqueur de voyages.
- Maximilien Simon Genteur (1815-1882), haut-fonctionnaire et politicien français, né dans la commune.
- Désiré Linard (1839-1898), industriel et homme politique, maire de Saint-Germainmont.
- Bernard Marcotte (1887-1927), poète, né à Saint-Germainmont.
Héraldique
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Les armes de Saint-Germainmont se blasonnent ainsi :
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Voir aussi
Notes et références
Notes
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- https://www.habitants.fr/ardennes-08
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Les fourreaux d'Epiais-Rhus (Val-d'Oise) et de Saint-Germainmont (Ardennes) et l'art celtique du IVe siècle av. J.-C - Venceslas Kruta, Bernard Lambot, Jean-Marie Lardy, André Rapin – Revue Gallia - 1984
- Géographie illustrée des Ardennes - Albert Meyrac 1965
- Maya Bennani, Bruno Decrock, François Griot et Julien Marasi, Patrimoine industriel des Ardennes, Langres, Éditions Dominique Guéniot, , 288 p. (ISBN 978-2-87825-458-7, lire en ligne), « Minoterie dite Moulin de Saint-Germainmont, puis usine de produits pour l'alimentation animale, puis actuellement maison », p. 212
- Maya Bennani, Bruno Decrock, François Griot et Julien Marasi, Patrimoine industriel des Ardennes, Langres, Éditions Dominique Guéniot, , 288 p. (ISBN 978-2-87825-458-7, lire en ligne), « Sucrerie Linard, puis Société Sucrière de Saint-Germainmont, puis usine de produits agro-alimentaires Ardennes Chicorée », p. 212-213
- Almanach Matot-Braine, historique administratif et commercial de la Marne de l'Aisne et des Ardennes, Reims, 1877, p234.
- Répertoire national des élus (RNE) - version de juillet 2020, consulté le 3 juillet 2020
- « Répertoire national des élus (RNE) - version octobre 2021 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le )
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- http://armorialdefrance.fr/page_blason.php?ville=2203
- Renseignements tirés des livres sur Saint-Germainmont écrits par Fabrice Delaître.
Liens externes
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