Saint-Vith

Saint-Vith (prononcé /sɛ̃ vit/ ; en allemand : Sankt Vith ; en luxembourgeois : Zënt/Sënt Väit ou Sëm Vekt[1]) est une ville belge située dans la province de Liège, en Région wallonne.

Ne doit pas être confondu avec Saint-Vit, Saint-Vite ou Saint-Vitte.

Saint-Vith
(de) Sankt Vith

Le quartier de l'église.

Héraldique

Drapeau
Administration
Pays Belgique
Région  Région wallonne
Communauté  Communauté germanophone
Province  Province de Liège
Arrondissement Verviers
Bourgmestre Herbert Grommes (cdH)
Majorité NBA Grommes
Sièges
NBA Grommes
Liste Freches
FLS
21
13
4
4
Section Code postal
Saint-Vith
Recht
Schoenberg
Lommersweiler
Crombach
4780
4780
4782
4783
4784
Code INS 63067
Zone téléphonique 080
Démographie
Gentilé Saint-Vithois(e)
Population
– Hommes
– Femmes
Densité
9 682 ()
50,24 %
49,76 %
66 hab./km2
Pyramide des âges
– 0–17 ans
– 18–64 ans
– 65 ans et +
()
20,10 %
61,26 %
18,63 %
Étrangers 6,32 % ()
Taux de chômage 3,90 % (octobre 2013)
Revenu annuel moyen 12 627 €/hab. (2011)
Géographie
Coordonnées 50° 16′ nord, 6° 07′ est
Superficie
– Surface agricole
– Bois
– Terrains bâtis
– Divers
146,93 km2 (2005)
50,44 %
41,54 %
7,34 %
0,69 %
Localisation

Situation de la ville dans l’arrondissement de Verviers et la province de Liège
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Saint-Vith
Géolocalisation sur la carte : Belgique
Saint-Vith
Géolocalisation sur la carte : Région wallonne
Saint-Vith
Géolocalisation sur la carte : province de Liège
Saint-Vith
Liens
Site officiel www.st.vith.be

    Elle fait partie de la Communauté germanophone de Belgique et constitue de ce fait l'une des neuf communes de langue allemande de Belgique. Il s'agit d'une commune à facilités linguistiques pour les francophones[2].

    Elle a donné son nom au Pays de Saint-Vith (Zënt-Väiterland), région où la langue vernaculaire traditionnelle est le luxembourgeois.

    Ses habitants s'appellent les Saint-Vithois et Saint-Vithoises.

    Histoire

    Origines et période prusso-allemande[3]

    Sankt Vith (en français Saint-Vith) serait né en 836, quand une chapelle y aurait été construite lors de la translation des reliques de saint Guy de l'abbaye de Saint-Denis vers celle de Corvey, en Westphalie[4].

    La ville de Saint Vith fut évoquée pour la première fois dans des documents du XIIe siècle, à partir de 1151 y fut érigée la place douanière des ducs de Limbourg. 1271 marque la date d’acquisition de Saint-Vith, fief luxembourgeois, par Walram le Rouge, issu de la maison des Valkenburg-Montjoie.

    Saint-Vith était une importante place de marché de la région au XIIe siècle et acquit une charte communale en 1350.

    Sous le règne de Johann de Valkenburg-Montjoie, la place de marché fut fortifiée autour de 1350: construction du château fort ainsi que des remparts de la ville et des tours de défense.

    Dès que Saint-Vith fut rattaché à Vianden, l’importance de la ville augmenta continuellement sous le comte de Sponheim et le comte de Nassau ; elle constitua économiquement (comme place de marché), administrativement (potence, état le siège des Meier et hommes de l’administration) et militairement (hébergeait une garnison) un centre comme point stratégiquement important à la frontière nord du Luxembourg. L’essor économique fut cependant interrompu au cours des siècles par les sièges, les destructions de guerre, les incendies et les épidémies. Ainsi, l’épidémie de peste au milieu du XIVe siècle à Saint-Vith emporta une grande partie des habitants.

    La ville brûla en 1543, 1602 et 1689.

    Des incendies ravagèrent la ville à plusieurs reprises au cours du XVIe siècle, on peut en apporter la preuve en 1517 et avant 1541. Le duc Guillaume de Jülich, un allié du roi français, réduit la ville en cendres en 1543. En 1689, elle fut rasée sous Louis XIV et à nouveau réduite en cendres. Six ans plus tard, un incendie dévastateur détruisit les maisons récemment construites. Seul témoin de cette histoire, la tour Büchel constitue le seul vestige des murs de fortification qui encerclaient la ville au XIVe siècle.

    Par la paix d’Aix-la-Chapelle (1748), l’héritière du trône d’Autriche, Marie-Thérèse, recueillit son héritage en territoire luxembourgeois. C’est sous son règne qu’apparaît à Saint-Vith l’industrie du cuir.

    Au cours de la guerre franco-autrichienne, les français occupèrent en 1794 la Belgique actuelle et également la région de Saint Vith. La ville fut dès lors une "Mairie" (Bürgermeisterei) et forma avec les mairies environnantes le canton de Saint-Vith, qui de son côté faisait partie de l’arrondissement de Malmedy dans le département de l’Ourthe.

    Jusqu’à l’époque napoléonienne, Saint-Vith fit partie du Luxembourg avant que le Congrès de Vienne, en 1815, ne la cédât à la Prusse. Après la Première guerre mondiale elle revint jusqu’en 1940 et à nouveau en 1945 à la Belgique après qu’elle fut totalement détruite en décembre 1944 lors de l’offensive des Ardennes.

    Elle faisait partie du duché de Luxembourg sous l'ancien régime. Située en province de Rhénanie depuis 1815 (Congrès de Vienne), Saint-Vith fait partie des communes des cantons de l'Est (appelées cantons rédimés d'Eupen et de Malmedy) qui furent offerts à la Belgique par le Traité de Versailles, en 1919, en compensation des pertes subies lors de la Première Guerre mondiale et aussi pour donner à la Belgique une augmentation de territoire vers l'est, sur les hauteurs de l'Eifel, dans le but de permettre une défense militaire avancée de la région de Liège et du nord de l'Ardenne belge.

    La langue officielle de la commune est l'allemand avec facilités linguistiques pour les francophones, comme dans toutes les communes de la Communauté germanophone de Belgique, la langue parlée étant cependant le francique luxembourgeois ou Lëtzebuergesch (à ne pas confondre avec le francique ripuaire parlé par exemple à Eupen.

    Seconde Guerre mondiale

    Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le , jour du déclenchement de la campagne des 18 jours, Saint-Vith est prise par les Allemands de la 5e Panzerdivision[5] qui a pour objectif de traverser la Meuse au niveau de Dinant. Les Alliés la libèrent une première fois en septembre 1944. Importante gare de triage et de réparation des chemins de fer, Saint-Vith fut un point stratégique durant la bataille des Ardennes à la fin de l'année 1944. Défendue notamment par la 7e division blindée et les restes de la 106e division d’infanterie de l'armée américaine durant plusieurs jours lors de la contre-offensive allemande, elle fut tout de même reprise par l'armée allemande après une retraite américaine. Les 25 et , les Alliés bombardèrent alors intensivement la ville qui fut détruite à 95 %[6]. La ville complètement sinistrée reçut, de l'Etat belge, en 2004 soit 60 ans après l'offensive des Ardennes, le titre de ville martyre.

    Époque contemporaine

    Lors de la fusion des communes de Belgique, en 1977, l'ancienne commune de Saint-Vith fusionna avec celles de Crombach, Lommersweiler, Recht et Schoenberg pour prendre sa forme actuelle.

    Aujourd'hui, Saint-Vith est un centre de commerce, de tourisme et un pôle culturel important de la région.

    Toponymie

    Située au croisement de l'ancienne route romaine Cologne-Reims et celle reliant les monastères de Stavelot-Malmedy et de Prüm, la ville de Saint-Vith fut ainsi dénommée en raison du passage, en 836, des reliques de saint Guy (Vitus), patron de la ville et guérisseur des maladies nerveuses.

    Géographie

    Représentations cartographiques de la commune
    Carte OpenStreetMap
    Carte topographique
    Avec les communes environnantes
    1 : carte dynamique ; 2 : carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique ; 4 : avec les communes environnantes

    Localités de la commune

    Les 27 villages et hameaux suivants font partie de la commune : Alfersteg, Amelscheid, Andler, Atzerath, Breitfeld, Crombach, Eiterbach, Galhausen, Heuem, Hinderhausen, Hunnange (Hünningen), Lommersweiler, Neidingen, Neubrück, Neundorf, Nieder-Emmels, Ober-Emmels, Recht, Rödgen, Rodt, Schlierbach, Schoenberg (Schönberg), Setz, Steinebrück, Wallerode, Weppeler et Wiesenbach.

    Communes limitrophes

    Héraldique

    La ville possède des armoiries qui lui ont été octroyées le 3 juillet 1925 et à nouveau, légèrement modifiées, le 9 juin 1979. Elles montrent le lion de la famille Fauquemont. Le seigneurs de Fauquemont qui descendent des seigneurs d'Heinsberg qui employaient un lion d'argent sur un écu rouge ou bien des Ducs de Limbourg qui employaient un lion rouge sur un écu d'argent. Le plus vieil usage du lion à double queue darte de 1342 sur un sceau de Jean de Fauquemont. Les seigneurs de Fauquemont étaient déjà seigneur de Saint-Vith au XIIe siècle. Plus tard la ville fut une possession des Comtes de Vianden et des Princes d'Orange-Nassau.

    Quand les armoiries furent octroyées, le lion était officiellement décrit comme le lion de Fauquemont-Limbourg et montrait le lion de Limbourg.

    En 1925 les armoiries étaient blasonnées : "D'argent au lion de gueules à la queue fourchue couronné et armé d'or'".
    Blasonnement : D'argent à un lion de gueules à la queue fourchée et passée en sautoir, armé et lampassé d'azur, couronné d'or. (Traduction libre de l'allemand)
    Source du blasonnement : Heraldy of the World[7].



    Démographie

    Elle comptait, au , 9 782 habitants (4 904 hommes et 4 878 femmes)[8], soit une densité de 66,58 habitants/km2 pour une superficie de 146,93 km2.

    Le graphique suivant reprend sa population résidente au 1er janvier de chaque année :

    Le chiffre de l'année 1947 tient compte des chiffres des anciennes communes fusionnées.

    Jumelage

    Patrimoine

    L'église Saint-Guy.

    À l'entrée de la ville, la tour Büchel constitue l'unique vestige des anciens remparts de la ville du XIVe siècle.

    Économie

    • Commerce
    • Tourisme
    • Industrie du bois
    • Bibliothèque des levains

    Personnages illustres

    Sécurité et secours

    En ce qui concerne les services de police, la commune dépend de la zone de police Eifel. Quant au service des pompiers, elle dépend de la zone de secours Liège 6.

    Transports publics

    La commune est notamment desservie par la ligne de bus 394 des TEC.

    Notes et références

    1. Zesummegestallt vum Henri Leyder-Lëtzebuerger Marienkalender 1997-iwwerschaft 3/2011.
    2. « La base territoriale de la Communauté germanophone », sur www.axl.cefan.ulaval.ca (consulté le )
    3. "L'histoire de Saint-Vith" communiqué par l'administration de la Ville e Saint-Vith
    4. Informations fournies le 5 mars 2019 par la Ville de Saint-Vith
    5. Jean-Yves Mary, Le Corridor des Panzers, t. I, Bayeux, Heimdal, , p. 100
    6. Le musée d'histoire militaire sur la bataille des Ardennes dans la région de St Vith - Vielsalm
    7. (https://www.heraldry-wiki.com/heraldrywiki/index.php?title=Sainte-Ode)
    8. http://www.ibz.rrn.fgov.be/fileadmin/user_upload/fr/pop/statistiques/stat-1-1_f.pdf

    Liens externes

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