Saint-véran (AOC)
Le saint-véran[N 4] est un vin blanc français d'appellation d'origine contrôlée (AOC) produit autour de Saint-Vérand, à l'extrémité sud du Mâconnais, en Saône-et-Loire. La superficie du domaine est d'environ 680 hectares. Le cépage de cette appellation est le chardonnay B.
Pour les communes, voir Saint-Véran et Saint-Vérand.
Saint-véran | |
Désignation(s) | Saint-véran |
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Appellation(s) principale(s) | saint-véran |
Type d'appellation(s) | AOC |
Reconnue depuis | 1971 |
Pays | France |
Région parente | vignoble de Bourgogne |
Sous-région(s) | vignoble du Mâconnais |
Localisation | Saône-et-Loire |
Climat | tempéré océanique à tendance continentale |
Sol | argilo-calcaire |
Superficie plantée | 679,71 hectares en 2008[N 1] |
Nombre de domaines viticoles | 372 producteurs |
Cépages dominants | chardonnay B[N 2] |
Vins produits | blancs |
Production | 40 832 hectolitres en moyenne[N 3] |
Pieds à l'hectare | minimum 8 000 pieds à l'hectare |
Rendement moyen à l'hectare | 55 à 70 hectolitres par hectare, 55 à 68 hectolitres par hectare pour une dénomination de climat |
Histoire
La création de l'appellation date du [1]. La cérémonie d'intronisation s'est déroulée dans le cadre du château de la Balmondière à Saint-Vérand. Les techniques en viticulture et œnologie ont bien évolué depuis cinquante ans (vendange en vert, table de triage, cuve en inox, pressoir électrique puis pneumatique, etc.).
Avec la canicule de 2003, les vendanges débutèrent pour certains domaines cette année-là à la mi-août, soit avec un mois d'avance, des vendanges très précoces qui ne s'étaient pas vues depuis 1422 et 1865 d'après les archives[2]. Le , une demande de reconnaissance en premier cru pour l'AOC saint-véran a été déposée au siège de l'INAO à Mâcon[3], ainsi qu'une autre demande le pour augmenter les rendements[4]. Le 27 et , sur la commune de Prissé, cette appellation a reçu la Fête de la Saint-Vincent tournante et a attiré environ 85 000 visiteurs[5].
- Défilé.
- Défilé.
- Décoration.
- Défilé.
- Décoration.
- Vers l'église.
Étymologie
C'est l'ancienne orthographe du nom du village qui a été choisie pour baptiser le cru d'appellation contrôlée « saint-véran » (sans « d », le « d » étant réservé au village anciennement appelé Saint-Véran-des-vignes) produit par les huit communes du Mâconnais que sont Chânes, Chasselas, Davayé, Leynes, Prissé, Solutré-Pouilly, Saint-Amour-Bellevue et Saint-Vérand.
Situation géographique
Situé en Saône-et-Loire, dans le vignoble du Mâconnais au sud de Mâcon.
Géologie et orographie
Calcaire à entroques provenant du jurassique moyen. Le versant ouest de ces roches, dans des terrains plus anciens lias, les versants raides sont faits de marnes grises (Chasselas et Leynes). Sur les pentes douces du versant oriental des roches, dominent les calcaires marneux (Prissé et Davayé). Sur la rive gauche de la Petite Grosne, les vignes sont implantées sur du calcaire à entroques souvent recouvert d'une couche d'argile à chailles (Chânes et Prissé)[1].
Climatologie
C'est un climat tempéré à légère tendance continentale.
Pour la ville de Mâcon (216 m), les valeurs climatiques de 1961 à 1990, car cette appellation est située à côté de Mâcon :
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | −0,6 | 0,7 | 2,5 | 5,2 | 8,9 | 12,3 | 12,4 | 13,9 | 11,1 | 7,5 | 2,9 | 0,1 | 6,6 |
Température moyenne (°C) | 2,1 | 4 | 6,8 | 10 | 13,9 | 17,5 | 20,1 | 19,4 | 16,4 | 11,7 | 6 | 2,7 | 10,9 |
Température maximale moyenne (°C) | 4,9 | 7,3 | 11,1 | 14,8 | 18,9 | 22,8 | 25,7 | 24,9 | 21,7 | 15,9 | 9,1 | 5,3 | 15,2 |
Précipitations (mm) | 66,3 | 60,9 | 58,7 | 69,4 | 85,9 | 74,7 | 58,1 | 77,1 | 75,7 | 71,7 | 72,7 | 70,4 | 841,4 |
Vignoble
Présentation
Superficie en production : l'appellation représente 679,71 hectares et la production concerne 40 832 hectolitres[1]. Le saint-véran est produit sur les communes de Chânes, Chasselas, Davayé, Leynes, Prissé, Saint-Vérand et Solutré-Pouilly.
Lieux-dits
Une liste de quarante-deux climats est déposé à l'INAO en . Les climats : les terres noires, le Clos, Au Château, les Peiguins, Au Bourg, A la Croix, Aux Bulands, Vers le Mont, Les Chailloux, Terre-Noire, En Cras, En Crêches, les Crays, Pommard et Les Mures sont les plus revendiqués.
Encépagement
Le chardonnay B est le cépage de cette AOC. Ses grappes sont relativement petites, cylindriques, moins denses que celles du pinot noir N[7], constituées de grains irréguliers, assez petits, de couleur jaune doré[7]. De maturation de première époque comme le pinot noir N, il s'accommode mieux d'une humidité de fin de saison avec une meilleure résistance à la pourriture s'il n'est pas en situation de forte vigueur. Il est sensible à l'oïdium et à la flavescence dorée. Il débourre un peu avant le pinot noir N, ce qui le rend également sensible aux gelées printanières. Les teneurs en sucre des baies peuvent atteindre des niveaux élevés tout en conservant une acidité importante, ce qui permet d'obtenir des vins particulièrement bien équilibrés, puissants et amples, avec beaucoup de gras et de volume[8].
Travail manuel
Ce travail commence par la taille, dite « taille à queue du Mâconnais », qui est caractéristique du mâconnais, il s’agit d’une dérivation de la taille en guyot. Cette taille en « arcure » permet de lutter contre le phénomène d'acrotonie, typique du cépage chardonnay, elle permet aussi de préserver la vigne contre le gel de printemps[9]. Le tirage des sarments suit la taille. Les sarments sont enlevés et peuvent être brûlés ou mis au milieu du rang pour être broyés. On passe ensuite aux réparations. Puis vient le pliage des baguettes. Éventuellement, après le pliage des baguettes, une plantation de nouvelles greffes est réalisée. L’ébourgeonnage peut débuter dès que la vigne a commencé à pousser. Cette méthode permet, en partie, de réguler les rendements[9]. Le relevage est pratiqué lorsque la vigne commence à avoir bien poussé. En général, deux à trois relevages sont pratiqués. La vendange en vert est pratiquée de plus en plus dans cette appellation. Cette opération est faite dans le but de réguler les rendements et surtout d'augmenter la qualité des raisins restants[9]. Pour finir avec le travail manuel à la vigne, se réalise l'étape importante des vendanges.
Travail mécanique
L'enjambeur est d'une aide précieuse. Les différents travaux se composent :
- du broyage des sarments, réalisé lorsque les sarments sont tirés et mis au milieu du rang ;
- de trou fait à la tarière, là où les pieds de vignes sont manquants, en vue de planter des greffes au printemps ;
- de labourage ou griffage, réalisé dans le but d'aérer les sols et de supprimer des mauvaises herbes ;
- de désherbage fait chimiquement pour tuer les mauvaises herbes ;
- de plusieurs traitements des vignes, réalisés dans le but de les protéger contre certaines maladies cryptogamiques (mildiou, oïdium, pourriture grise, etc.) et certains insectes (eudémis et cochylis)[9] ;
- de plusieurs rognages consistant à reciper ou couper les branches de vignes (rameaux) qui dépassent du système de palissage ;
- des vendanges mécaniques se réalisant avec une machine à vendanger ou une tête de récolte montée sur un enjambeur.
Vins
Titre alcoométrique volumique
AOC | Blanc | Blanc |
Titre alcoométrique volumique | minimal | maximal |
Village[12] | 11 % vol | 13,5 % vol |
Vinification et élevage
Les méthodes générales de vinification pour cette appellation sont décrites ci-dessous. Il existe cependant des petites différences de méthode entre les différents viticulteurs, négociants et caves coopératives.
Vinification en blanc
La récolte est manuelle ou mécanique et peut être triée. Les raisins sont ensuite transférés dans un pressoir pour le pressurage. Une fois le moût en cuve, le débourbage est pratiqué généralement après un enzymage. À ce stade, une stabulation préfermentaire à froid (environ 10 à 12 degrés pendant plusieurs jours) peut être recherchée pour favoriser l'extraction des arômes[9]. Mais le plus souvent, après 12 à 48 heures, le jus clair est soutiré et mis à fermenter[9]. La fermentation alcoolique se déroule avec un suivi tout particulier pour les températures qui doivent rester à peu près stables (18 à 24 degrés)[9]. La chaptalisation est aussi pratiquée pour augmenter le titre alcoométrique volumique si nécessaire. La fermentation malolactique est réalisée en fûts ou en cuves. Les vins sont élevés « sur lies », en fûts, dans lesquels le vinificateur réalise régulièrement un « bâtonnage », c'est-à-dire une remise en suspension des lies[9]. Cette opération dure pendant plusieurs mois au cours de l'élevage des blancs. À la fin, la filtration du vin est pratiquée pour rendre les vins plus limpides[9]. La mise en bouteille clôture l'opération.
Terroir et vins
Ce calcaire à entroques donne une robe de couleur or assez soutenue et brillante. Des arômes de : poire, pêche, amande fraîche, acacia, miel, chèvrefeuille, fougère, noisette, cannelle, beurre et fruit exotique. La bouche est franche au départ, puis le vin révèle une matière onctueuse avec du gras et une finale fraîche, donnant finalement des vins harmonieux.
Gastronomie, durée de garde et température de service
Le Saint-véran s'accorde bien avec des poissons, des fruits de mer, certains fromages (chèvre, bleu de Bresse, beaufort...). La durée de garde va jusqu'à six ans voire un peu plus pour les grands millésimes[13]. La température de service se situe entre 9 et 11 degrés pour un vin jeune et 11 et 13 degrés pour un vin plus évolué en âge[13].
Économie
Commercialisation
La commercialisation de cette appellation se fait par divers canaux de vente : dans les caveaux du viticulteur, dans les salons des vins (vignerons indépendants, etc.), dans les foires gastronomiques, par exportation, dans les cafés-hôtels-restaurants (C.H.R.), dans les grandes et moyennes surfaces (G.M.S.).
Structure des exploitations
Il existe des domaines de tailles différentes. Ces domaines mettent tout ou une partie de leurs propres vins en bouteilles et s'occupent aussi de le vendre. Les autres, ainsi que ceux qui ne vendent pas tous leurs vins en bouteilles, les vendent aux maisons de négoce.
Les caves coopératives et leurs apporteurs sont des vignerons. Ces derniers peuvent leur amener leurs récoltes, ou bien la cave coopérative vendange elle-même (machine à vendanger en général).
Les maisons de négoce achètent leurs vins, en général, en vin fait (vin fini) mais parfois en raisin ou en moût[14]. Elles achètent aux domaines et passent par un courtier en vin qui sert d'intermédiaire moyennant une commission de l'ordre de 2 % à la charge de l'acheteur.
Listes des producteurs
- Domaine Dailly
- Domaine des Deux Roches
- Domaine Abélanet-Laneyrie
- Domaine Jacques & Nathalie Saumaize
- Château de la Balmondière
- Domaine Luquet Roger
- Maison Dufouleur Frères
- Domaine Eloy Jean-Yves
- Domaine Ferrand Nadine
- Château de Fuissé
- Jean CURIAL & Fils
- Domaine du Chalet Pouilly
- Domaine Gonon
- Domaine Lassarat Roger
- Château de Loche
- Domaine Frédéric Curis
- Maison Janny Pierre
- Maison Trenel Fils
- Domaine La Maison-Jean Chagny
- Domaine Bernard (château des Correaux)
- Cave des Grands Crus Blancs
- Domaine Fagot David
- Domaine Cognard Jean-Yves
- Domaine de La Denante
- Domaine Renoud Grappin Pascal
- Domaine des Poncetys
- Vignobles Thevenet et Fils
- Domaine De Milly Anne
- Domaine Pauget Norbert et Catherine
- Domaine de la Feuillarde
- Domaine Janny
- Domaine Simonin
- Domaine du Château de la Greffiere
- Domaine Château Historique de Pierreclos
- Cave de Chaintre
- Domaine Sangouard-Guyot
- Domaine L'Ermite
- Domaine des Crais
- Domaine Tour Vayon
- Domaine La source des fées
- Domaine Delorme et Fils
- Domaine Chateau Vitallis
- Domaine Sangouard Vincent
- Domaine Thibert Père et Fils
- Domaine Guerin Thierry
- Château de Chasselas
- Chateau de Messey
- Domaine Corsin
- Maison Guyaux Jean Claude
- Cave des Vignerons des Terres Secretes
- Maison Beaudet Paul
- Domaine Pollier Daniel
- Prieuré du Bois de Leynes
- Œnothèque Burrier Georges
- Domaine Thibert Père et Fils
- Domaine Trouillet
- Domaine Gaillard
- Domaine du Vieux saint-Sorlin
- Domaine de la Croix Senaillet
- Domaine Cheveau
- Domaine de Fussiacus
- Domaine Jean Rijckaert
- Domaine des Valanges
- Domaine de la Charmeraie.
- Château du Carruge
- Domaine Chavet Michel & Fils
Notes et références
Notes
- Un hectare = 10 000 m2 = 24 ouvrées.
- Le code international d'écriture des cépages mentionne de signaler la couleur du raisin : B = blanc, N = noir, Rs = rose, G = gris.
- Un hectolitre (hl) = 100 litres = 133 bouteilles.
- Références sur la façon d'orthographier les appellations d'origine.
Références
- Site du BIVB : page sur le Saint-véran, consulté le 2 mars 2011
- La Revue du vin de France n°482S : Le Millésime 2003 en Bourgogne, p. 109.
- Cru Saint-Véran, Les Brosses, 71960 - Davayé
- Demande de modification du cahier des charges de l'appellation Saint-Véran.
- « Prissé : Saint-Vincent Tournante (85000 visiteurs et un plaisir partagé », Le Journal de Saône-et-Loire, , p. 4.
- Archives climatologiques mensuelles - Mâcon (1961-1990), consulté le 8 décembre 2008.
- Christian Pessey, Vins de Bourgogne, La vigne et le vin « Chardonnay », p.13
- Catalogue des variétés et clones de vigne cultivés en France ENTAV, Éditeur
- Conduite et gestion de l'exploitation agricole, cours de viticulture du lycée viticole de Beaune (1999-2001). Baccalauréat professionnel option viticulture-œnologie.
- Site de l'INAO, page sur le Saint-véran, consulté le 2 mars 2011
- Site de Légifrance : Décret du 23 octobre 2009, consulté le 2 mars 2011
- Fédération viticole de Saône-et-Loire : Chiffres de 2005
- site de Passion Vin, page sur le Saint-véran, consulté le 2 mars 2011
- Le Figaro et La Revue du Vin de France (2008) : Vins de France et du monde, Bourgogne : Côte de Beaune, (Le négoce), p. 24.
Bibliographie
- Christian Pessey : Vins de Bourgogne (Histoire et dégustations), édition : Flammarion, Paris, 2002, Histoire (91 pages) et Dégustations (93 pages) (ISBN 2080110179)
- Le Figaro et La Revue du Vin de France : Les vins de France et du monde (20 volumes), no 11 (Côtes de Beaune), 96 pages, Édité par La société du Figaro, Paris, 2008, (ISBN 978-2-8105-0065-9)
- Marcel Lachiver, Vins, vignes et vignerons. Histoire du vignoble français, Éd. Fayard, Paris, 1988, p. 289, 367, 368, 372, 374. (ISBN 2-213-02202-X)