Julien du Mans

Julien du Mans ou saint Julien (en latin Julianus), sans doute né au début du IIIe siècle et mort vers le début du IVe siècle[1], est, selon la tradition, le premier saint Julien de l'histoire et le premier évêque du Mans. Il est fêté le 27 janvier par l'Église catholique[2], et le 13 juillet par l'Église orthodoxe[3].

Julien du Mans

Grande verrière représentant saint Julien et 16 faits marquants de sa vie (vitrail du XIIe siècle, restauration du XIXe siècle terminée en 1897), façade occidentale de la cathédrale Saint-Julien du Mans.
Saint, évêque
Naissance début du IIIe siècle
Italie, sans doute Rome
Empire romain
Décès début du IVe siècle 
Gaule lyonnaise,
Saint-Marceau
Vénéré à cathédrale du Mans
Vénéré par Église catholique,
Église orthodoxe
Fête 27 janvier (catholiques),
13 juillet (orthodoxes)
Saint patron Église catholique en Sarthe, Pollina, Castrovillari

Éléments biographiques

Premier évêque du Mans, Julien vécut principalement au IIIe siècle et serait mort après avoir siégé durant un peu plus de quarante-sept ans. Romain, appartenant sans doute à la gens Iulia, il fut consacré évêque à Rome aux alentours de la moitié du IIIe siècle et envoyé en Gaule pour enseigner l'Évangile aux Aulerques Cénomans dont le territoire faisait partie de la Gaule lyonnaise (province romaine de Lugdunensis III). Leur capitale était la civitas Cenomannorum (aujourd’hui Le Mans), qui souffrait à l'époque d'un grave manque d'eau potable.

La tradition rapporte que Julien fit jaillir de l’eau de source en un lieu nommé Centonomius après avoir enfoncé sa crosse d’évêque dans le sol et prié. Peu après, il rendit la vue à un aveugle. Ces deux miracles entraînèrent les principaux notables à se convertir d’eux-mêmes au christianisme dont le gouverneur local, le Défensor civitatis, qui offrit l’une de ses maisons à l’édification de la première église de la ville (la future cathédrale). Julien la consacra à la Vierge Marie et à saint Pierre. Des chefs militaires et des Romains apportèrent également des biens et de l’argent.

L’évêque a ensuite converti de nombreux citoyens du peuple tout en s'occupant des pauvres, des infirmes et des orphelins. Il priait avec ferveur afin de redonner vie aux enfants morts précocement. Fort de sa renommée de thaumaturge et de son dévouement apostolique, il établit une maison d’accueil pour les éprouvés, près d’une centaine d’églises dans la région et ordonna nombre de prêtres et de diacres.

Après avoir passé près de cinquante ans à la tête de l’Église de la région, il se retira pour mener une vie plus érémitique, sans doute à Saint-Marceau. Rendant son âme à Dieu fort âgé, Il fut remplacé comme évêque du Mans par son compagnon Thuribe.

Légendes et traditions

Une tradition transmise par les Actes des évêques du Mans voit Julien comme l’un des soixante-dix disciples de Jésus-Christ.

Jacques de Voragine, dans La Légende dorée, présente plusieurs Julien dont un qu’il confond avec Simon le Lépreux que Jésus guérit et avec lequel il partage un repas chez lui peu avant sa Passion.

Une autre tradition le présente comme un Romain ayant connu l’apôtre Pierre à Rome puis étant parti évangéliser les Cénomans dans la plaine du Pô au nord de l'Italie actuelle.

Selon les Gesta domni Juliani des Actus, Julien serait né au Ier siècle, ordonné évêque par le pape saint Clément de Rome et envoyé en Gaule en compagnie du prêtre Thuribe et du diacre Pavace, respectivement deuxième et troisième évêque du Mans.

Toutes ces présentations de la vie de Julien du Mans ne coïncident pas avec les dates et les repères historiques connus.

Il aurait réussi à redonner vie à des enfants morts, dont le fils d'un nommé Anastase.

Juste après sa mort, Julien serait apparu luminescent au gouverneur local en compagnie de trois diacres tenant chacun un chandelier allumé. Cette scène serait à l'origine des quatre chandeliers du blason de la ville du Mans.

Vénération et reliques

Saint Julien est le patron de l'Église catholique en Sarthe et la cathédrale du Mans lui est dédiée. Il est aussi le patron de la ville de Pollina en Italie, où il est célébré le deuxième dimanche de juillet ainsi que les vendredi et samedi précédents, et de la ville de Castrovillari, où il est célébré le 27 janvier et le dernier dimanche d'août. Il est le patron de la cathédrale de Caltagirone en Sicile.

Dans le Martyrologe romain, sa fête est inscrite au 27 janvier pour toute l’Église catholique. Quant à l’Église orthodoxe, elle le fête le 13 juillet.

La fête de saint Julien du Mans a également été célébrée pendant longtemps en Angleterre, car le roi Henri II est né au Mans. Il était vénéré dans le sud de l'Angleterre dans au moins neuf monastères bénédictins. À Norwich, l'église Saint-Julien provient soit de son nom, soit de Julien l'Hospitalier.

L'église Notre-Dame-du-Pré, ancienne abbatiale de l'abbaye Saint-Julien-du-Pré, photographie de Séraphin-Médéric Mieusement (1881).

Quand son corps fut déposé en terre plusieurs miracles eurent lieu et la jeune communauté chrétienne fit construire un petit sanctuaire appelé Basilica[4], le premier de la nécropole païenne. Par la suite, un ermitage fut établi par des moines pour accueillir les souffrants et les pèlerins avant de s’agrandir en l’abbaye bénédictine de Saint-Julien-du-Pré qui plus tard accueillit aussi des moniales[5]. Aujourd'hui, il ne reste plus que l'église Notre-Dame-du-Pré.

Ses reliques y furent d'abord conservées puis transférées par l’évêque Aldric au IXe siècle dans la basilique romane édifiée par l’évêque Innocent alors sous le patronage des saints Gervais et Protais. En 1138, elles furent préservées d'un incendie qui menaça l'édifice entier, mais les huguenots les dispersèrent en partie en 1562. Son tombeau réside en la cathédrale Saint-Julien du Mans.

Références

Voir aussi

Bibliographie

  • Florian Mazel (dir.), La fabrique d'une légende. Saint Julien du Mans et son culte au Moyen Âge (IXe-XIIIe siècle), Rennes, Presses Universitaires de Rennes, , 408 p. (ISBN 9782753580510).
  • Jacques de Voragine, La Légende dorée, Bibliothèque de la Pléiade, Gallimard, 2004, publication sous la direction d'Alain Boureau.
  • Thierry Trimoreau (dir.), Histoire des évêques du Mans, Siloé Le Mans, 2018, 372 p. (ISBN 978-2-956-53641-3)

Articles connexes

Liens externes

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