Sainte-Mère-Église (commune déléguée)
Sainte-Mère-Église est une ancienne commune française, chef-lieu de canton du département de la Manche, dans la région Normandie, peuplée de 1 606 habitants[Note 1].
Sainte-Mère-Église commune déléguée | |
Vue de l'église Notre-Dame. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Statut | Commune déléguée |
Maire délégué Mandat |
Thierry Ourry 2020-2026 |
Code postal | 50480 |
Code commune | 50P26 |
Démographie | |
Gentilé | Sainte-Mère-Églisais |
Population | 1 606 hab. (2019) |
Densité | 91 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 49° 24′ 32″ nord, 1° 19′ 04″ ouest |
Altitude | Min. 1 m Max. 41 m |
Superficie | 17,68 km2 |
Historique | |
Date de fusion | |
Commune(s) d'intégration | Sainte-Mère-Église |
Localisation | |
La commune est connue pour être l'une des premières communes de France libérées le 6 juin 1944 lors de la bataille de Normandie.
Le 1er janvier 2016, elle fusionne avec les communes de Beuzeville-au-Plain, Chef-du-Pont, Écoquenéauville et Foucarville au sein de la commune nouvelle de Sainte-Mère-Église . Elle prend alors le statut administratif de commune déléguée[1].
Géographie
Localisation
Sainte-Mère-Église est une commune du département de la Manche, dans la région Normandie. Elle est située à 14 km de Carentan et à 37 km de Saint-Lô.
Transport inter-urbain
Sainte-Mère est associée aux transports en commun départementaux par bus (Manéo) via la ligne 1 : Cherbourg-Octeville - Valognes - Carentan - Saint-Lô.
Toponymie
Formes latinisées : Sancte Marie Ecclesia 1080 - 1082, Ecclesia de Sancte Maria. Mention de 1317 : Saincte-Mariglise. Sainte-Mariglise, « Sainte-Marie-Église », a été altéré en Sainte-Mère-Église. En effet, les formes anciennes impliquent une référence à Marie[3], sans rapport donc avec Méréglise (Eure-et-Loir) qui est attesté sous la forme Mater ecclesia, église-mère[4].
Au cours de la période révolutionnaire de la Convention nationale (1792-1795), la commune a porté le nom de Mère-Libre[5].
Le gentilé est Sainte-Mère-Églisais.
Histoire
Lorsqu'au début du XIe siècle, la première pierre de l'église de Sainte-Mère est posée, la paroisse est déjà en place. L'église est terminée en style gothique quatre siècles plus tard. Avant la Seconde Guerre mondiale, la place de l'église accueille un marché aux veaux[6]. Ce marché a été rouvert en 1973.
L'emplacement du village au cœur du Plain et à proximité de la côte va favoriser la circulation des idées, de même que sa situation privilégiée sur une voie de communication romaine. Son histoire a commencé bien avant « le jour le plus long », avec Guillaume de Sainte-Mère-Église, sacré évêque de Londres en 1199, les ravages des troupes anglaises au XIVe siècle, la peste, les guerres de religion, l'existence d'une importante communauté protestante au XVIIe, la Révolution de 1789, les Chouans avec l'exécution en 1796 de leur chef, le vicomte de Bricqueville, l'épopée napoléonienne, la vie municipale sous le Second Empire, etc.[7].
Il existe une fontaine de Saint-Méen derrière l'église, réputée pour soigner les maladies de la peau, lieu de pèlerinage[8].
Seconde Guerre mondiale
Le 18 juin 1940, au cours de la bataille de France, les Allemands font leur entrée dans le bourg et placent sur la mairie un immense drapeau à croix gammée. L'occupation va durer près de quatre ans à Sainte-Mère-Église.
Bientôt des affiches annoncent l'exécution de patriotes coupables d'avoir voulu gagner l'Angleterre en bateau.
Le à 23 h, un incendie se déclare dans un bâtiment en face de la place de l'église[9]. Les pompiers et la population tentent de maîtriser l'incendie en se passant des seaux de mains en mains, surveillés par une cinquantaine de soldats allemands armés de fusils[6]. C'est dans ce contexte que des parachutistes américains atterrissent par erreur dans le village.
Les Allemands tirent sur les parachutistes qui s'abattent sur le sol, l'un d'eux se dirige vers l'incendie. L'un des parachutistes, John Steele, est emporté par son parachute sur le clocher de l'église où il reste accroché deux heures[10], pendant que les combats font rage en dessous de lui. Les parachutistes qui tombent dans les tilleuls bordant la place ou qui y restent accrochés seront tous tués[6].
La prise de contrôle de la ville, à 4 h 30, est dévolue à la 82e division aéroportée. Sainte-Mère-Église a revendiqué le titre première ville libérée de France. Il semble aujourd'hui établi que la première commune continentale libérée a été Ranville[11],[12] et si l'on considère, comme les critères actuels, qu'une ville est peuplée d'au moins 2 000 habitants, c'est Bayeux qui peut revendiquer le titre de première ville[13], Sainte-Mère n'étant peuplé que de 1 163 habitants en 1936, dernier recensement d'avant-guerre.
Bientôt des renforts venus d'Utah Beach convergent vers Sainte-Mère-Église. L'artillerie allemande pilonne la ville les 6 et 7 juin, occasionnant de nombreuses pertes civiles et militaires.
Le 1er août 1944, la 2e DB du général Leclerc débarque à Utah Beach, traverse la ville, chaleureusement accueillie par la population, puis se dirige sur Avranches pour soutenir la percée.[réf. nécessaire]
En 1962, la première pierre du musée des troupes aéroportées est posée.
Politique et administration
Le conseil municipal était composé, avant la fusion, de dix-neuf membres dont le maire et quatre adjoints[14].
Liste des maires successifs
Jumelages
- Sturminster Marshall (en) (Royaume-Uni) depuis 1992.
Population et société
Démographie
Santé
Une pharmacie et plusieurs médecins sont présents dans la commune.
Enseignement
Sainte-Mère-Église est rattachée à l'académie de Caen. Il y a une école maternelle et primaire publique et l'école privée Notre-Dame, ainsi que le collège public Saint-Exupéry.
Sports
Jusqu'en 2012, l'Association sportive Plain Cotentin faisait évoluer trois équipes de football en divisions de district[19].
Commémoration autour du 6 juin
Chaque année se déroulent dans la commune de Sainte-Mère-Église les commémorations du 6 juin, cette manifestation comprend diverses animations : parachutages, concerts, feux d'artifice, reconstitutions, défilés de collectionneurs et militaires, randonnées etc.
Le 5 juin 2004, la veille du 60e anniversaire du débarquement, une émission présentée par Michel Drucker depuis la place de l'Église fut retransmise en direct sur France 2 à 20 h 50 en première partie de soirée.
Fête du cheval
Chaque année, durant le week-end de Pâques, a lieu à Sainte-Mère-Église un concours hippique national.
Marché aux veaux
Jusqu'en 2014, chaque jeudi matin, un marché aux veaux avait lieu sous le marché couvert de Sainte-Mère-Église. Ce marché s'est développé au siècle dernier lorsqu'une prime fut offerte à tout cultivateur qui amènerait des veaux sur le marché hebdomadaire du jeudi qui se tenait sur la place de l'Église.
- 1973 : début de la construction du marché couvert actuel.
- Avril 1974 : ouverture du marché couvert avec plus de 1 000 veaux.
C'était l'un des premiers marchés aux bestiaux de Normandie. Chaque année, environ 20 000 bêtes sont échangées. C'est un véritable spectacle où les marchés se concluent par la parole, commerçants et agriculteurs « se tapent dans la main » pour conclure leurs transactions. Ceux de Cherbourg et Valognes ont également disparu.
Ce marché est fermé depuis 2014. Il a été transféré à Carentan car le coût des travaux de mise aux normes sanitaires était trop élevé[réf. souhaitée].
Marché du Terroir et de l'Artisanat
Tous les mardis en juillet, on peut assister au marché du Terroir et de l'Artisanat de Sainte-Mère-Église et découvrir les produits de la région et les créations des artisans.
Marche internationale pour la paix
Depuis quelques années, la paroisse Notre-Dame-de-la-Paix de Sainte-Mère-Église organise une « marche internationale pour la paix » reliant Utah Beach à Sainte-Mère, annuellement au mois de mai.
Économie et tourisme
La commune dispose d'un parc d'activité avec la zone artisanale « les Crutelles ».
Depuis février 2010, Sainte-Mère-Église forme avec Ravenoville et Sainte-Marie-du-Mont un groupement de « communes touristiques »[20].
Pour les services, la commune dispose d'un bureau de poste, d'un office du tourisme et d'une gendarmerie. Pour les loisirs, on trouve notamment un complexe sportif avec salle omnisports et stade. Il y a aussi une bibliothèque.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Mannequin de John Steele et son parachute sur le clocher de l'église de Sainte-Mère-Église.
- Dessin de la croix de cimetière, par Georges Bouet, en 1863.
Patrimoine religieux
- Église Notre-Dame-de-l'Assomption des XIe et XIVe siècles ; transept roman du XIe siècle, nef gothique du XIIe siècle, elle est classée monument historique depuis 1840[21]. Le bras nord du transept est éclairé d'un vitrail des parachutistes avec l'archange saint Michel, offert par les vétérans du 505e régiment de la 82e division.
- La croix de cimetière, connue depuis la publication d'Arcisse de Caumont en 1863[22] et recensée dans l'Inventaire général[23], se dresse à quelques dizaines de mètres au sud de l’église, au coin du parvis, au bord du parking. Elle est constituée de divers éléments reposant sur un piédestal octogonale à quatre degrés (trois au XIXe siècle) : une base de colonne antique, une borne milliaire en calcaire coquillier dit de Valogne, ce qui a peut-être été un fût de colonne taillé en pain de sucre et une sphère en pierre sur laquelle est fichée une croix, autrefois en fonte, aujourd'hui en bois.
Le milliaire romain semble être du Ier ou du IIe siècle[24], d'après l'inscription très fragmentaire. Cette dernière indique la distance de neuf mille pas avec le chef-lieu de cité des Unelles[25], Crouciatonnum (plutôt Saint-Côme-du-Mont, selon Pascal Vipard[26], ou Carentan), sur la voie allant de Valognes (Alauna) à Bayeux (Augustodurum). Mais la borne a pu être déplacée de son emplacement d'origine, lors de sa christianisation, peut-être dès le Moyen Âge.
Patrimoine historique et industriel
- Musée Airborne des troupes aéroportées, troisième site du département le plus visité, collection en plein air sur les troupes aéroportées qui ont contribué à la libération de la commune, mais aussi sur le tournage du film Le Jour le plus long.
- Borne 0 : point de départ de la voie de la Liberté qui se termine à Bastogne en Belgique[27].
- Fontaine Saint-Méen. Né en Cambrie (actuel Pays de Galles) à la fin du VIe siècle, saint Méen vint dans la région voir Saint-Marcouf. La légende raconte qu'ayant eu soif lorsqu’il passa à Sainte-Mère-Église, il aurait alors frappé le sol de son bâton et une source aurait jailli à cet endroit. Elle ne fut jamais tarie. Méen est le saint réputé pour toutes les maladies de peau[28].
- Laiterie industrielle produisant le Petit Sainte-Mère.
- Site de la Fière, ancienne motte castrale du XIe siècle et accolé au Merderet, un talus fossoyé en fer à cheval. Le site permettait de contrôler le passage du gué. Le manoir du XVe siècle construit à cet endroit jouera le même rôle[29].
- Pont de la Fière, lieu stratégique lors du débarquement de 1944, où se trouve aujourd'hui le parc Mémorial des parachutistes[27].
- La ferme-musée du Cotentin ayant pour thème l'histoire du monde rural et agricole de Normandie, exposition sur le beurre, et les races animales normandes.
Personnalités liées à la commune
- Henri Basnage de Franquesnay (1615 à Sainte-Mère-Église - 1695), avocat.
- Jean François Oury, capitaine d’Empire et membre du conseil d’arrondissement, maire de Sainte-Mère.
- Félix Roumy (1861 à Sainte-Mère-Église - 1935), homme politique, président du Conseil général de Nouvelle-Calédonie de 1925 à 1926.
- Paul Cirou (1869 à Sainte-Mère-Église - 1951), peintre local de la famille d'Aigremont.
- Amand Louis Malençon (1911 à Sainte-Mère-Église - 1995), chercheur et inventeur dentaire.
- John Steele (1912-1969), parachutiste américain qui doit sa renommée pour être resté accroché au clocher de l'église de Sainte-Mère dans la nuit du au dans le cadre du débarquement de Normandie.
Héraldique
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Les armes de la commune de Sainte-Mère-Église se blasonnent ainsi :
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Voir aussi
Bibliographie
- Damien Fantauzzo, Sainte-Mère-Église, première ville libérée de France, Esprit du livre, , 256 p.
- Yves Lecouturier, Les Plages du Débarquement, Éditions Ouest-France, (ISBN 978-2-7373-2339-3)
- Maurice Lecœur, Sainte-Mère-Église 1082-1944 Éditions Fanval 1988
Bande dessinée
- Operation Overlord, Glénat, 2014, 46 p.
- Saint-Mère-Église (Scénario : Michaël Le Galli ; Dessin : Davide Fabbri ; Couleur : Domenico Neziti) (ISBN 9782723496667)
Articles connexes
Notes et références
Références
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2014 (site de l'IGN, téléchargement du 1er mars 2015)
- « Recueil des actes administratifs de la préfecture de la Manche, n° 79 »,
- Notice du Sandre sur le Merderet, consultée le 26/10/09
- Noms de lieux de Normandie, Lepelley, Paris, 1999 (ISBN 2862532479)
- François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, éditions Picard 1985.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Plaquette historique de la commune
- Sources : Maurice Lecœur, Sainte-Mère-Église, 1082-1944, éditions Fanval, 1988
- Hippolyte Gancel, Les Saints qui guérissent en Normandie, Rennes, Éditions Ouest-France, , 253 p. (ISBN 978-2-7373-4726-9), p. 92
- Un bâtiment qui se trouvait à l'emplacement de l'actuel musée.
- Yves Lecouturier 1999, p. 72
- « D-Day. Quelle est vraiment la première commune libérée de France ? », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
- « La libération des communes », sur normandiememoire.com, Association Normandie Mémoire (consulté le )
- « Le débarquement en 10 questions : quelle est la première commune de Normandie libérée par les alliés ? », sur france3-regions.francetvinfo.fr, France 3 Normandie (consulté le )
- « Le nouveau maire Jean Quétier a pris ses fonctions », sur Ouest-france.fr (consulté le )
- « Marc Lefèvre juge « prématurée » l'annonce de sa candidature », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
- Stéphane Voisin, candidat maire délégué
- « La Mairie - Les Maires délégués », sur Site de la mairie de Sainte-Mère-Église (consulté le )
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
- « Site officiel de la Ligue Basse-Normandie – AS Plain Cotentin » (consulté le ).
- [PDF] « Préfecture de la Manche - Recueil des actes administratifs - février 2010 » (consulté le ) : page 4.
- « Église », notice no PA00110593, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Arcisse de Caumont, avec les dessins de Georges Bouet, « Croix du cimetière de Sainte-Mère-Église », dans Bulletin monumental, 29, 1863, p. 288-291 (en ligne).
- Cf. Notice no IA00001253, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- La déduction proposée par Pascal Vipard (1990, p. 251, ci-dessous) se base sur le fait qu'en « Normandie, l'emploi du mille romain semble avoir fait place à celui de la lieue de 2 222 m (leuga) au moins dès Marc Aurèle », soit au plus tard à partir de la première moitié du IIe siècle environ. La titulature, trop incomplète, ne nous aide pas : p(ontifici) m(aximo) tr(ibunicia) p(otestate) (À l'Empereur [...], grand pontife, revêtu de sa [...]ème puissance tribunicienne, salué empereur pour la [...]ème fois, consul pour la [...]ème fois). Voir CIL 17-02, 00460
- a Crouc(iatonno) m(ilia) p(assuum) IX
- Pascal Vipard, « Le milliaire de Sainte-Mère-Église (Manche) et le problème de la localisation de Crovciatonnvm », dans Annales de Normandie, 3-4, 1990, p. 247-262 (en ligne). Voir aussi Liste des bornes milliaires de France protégées aux monuments historiques.
- Sainte-Mère-Église et ses histoires, sur www.sainte-mere-eglise.info, consulté le 27 octobre 2009.
- Les monuments historiques des communes du Canton de Sainte-Mère-Église, sur www.sainte-mere-eglise.info, consulté le 27 octobre 2009.
- Valérie Serdon, « Villes et forteresses au Moyen Âge », Moyen Âge, no 125, mai-juin-juillet 2021, p. 14 (ISSN 1276-4159).
- « GASO, la banque du blason - Sainte-Mère-Église Manche » (consulté le )
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