Samuel Morse
Samuel Finley Breese Morse est un scientifique américain, développeur d'un télégraphe électrique et d'un alphabet qui portent tous deux son nom, né le à Charlestown (Massachusetts) et mort le à New York (État de New York).
Pour les articles homonymes, voir Morse.
Naissance | |
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Décès |
(à 80 ans) New York |
Sépulture | |
Nom dans la langue maternelle |
Samuel Finley Breese Morse |
Pseudonymes |
American, Brutus |
Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Père | |
Mère |
Elizabeth Breese Morse (d) |
Fratrie |
Sidney Edwards Morse Richard Cary Morse (d) |
Conjoint |
Sarah Elizabeth Griswold (d) |
Enfant |
Leila Morse (d) |
A travaillé pour | |
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Idéologie |
Pro-esclavagisme (en) |
Membre de | |
Genres artistiques | |
Distinctions | Liste détaillée Commandeur de l'ordre d'Isabelle la Catholique Chevalier de l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare Knight of the Order of the Tower and Sword (d) National Inventors Hall of Fame Commandeur de 1re classe de l'ordre de Dannebrog Chevalier de la Légion d'honneur Membre de l'Académie américaine des arts et des sciences |
Archives conservées par |
Il était aussi peintre.
Biographie
Samuel Morse naît le à Charlestown près de Boston dans le Massachusetts et est le fils du géographe Jedidiah Morse. En 1811, après des études à l'université Yale où il obtient son diplôme cette même année, il travaille chez un éditeur à Boston tout en se consacrant à la peinture. Il entreprend la même année un voyage à Londres pour y suivre des études artistiques auprès de Washington Allston[4]. Il obtient deux ans plus tard la médaille d'or de sculpture de la Société des arts Adelphi[5].
De retour aux États-Unis en 1815, il peint des toiles historiques et des portraits avec un certain talent. En 1826, il fonde à New York la Société des beaux-arts (National Academy of Design) et devient son premier président pendant 19 ans[4]. Il voyage en Europe en 1829 pour trois ans en France et en Italie pour y étudier les beaux-arts. C'est sur le Sully, navire qui le ramène aux États-Unis en 1832, qu'il conçoit l'idée d'un télégraphe électrique après une conversation sur l'utilisation de l'électro-aimant et les travaux d'Ampère avec le géologue Charles Thomas Jackson[4].
La première maquette du télégraphe est probablement réalisée en 1835, mais il passe encore la majeure partie de son temps à enseigner la peinture et la sculpture à l'université de New York[4]. Il se concentre sur le télégraphe à partir de 1837 et s'associe avec deux partenaires, Leonard Gale (en), un professeur de science à l'université de New York, et Alfred Lewis Vail, plutôt porté sur la réalisation pratique et qui proposa d'utiliser l'atelier de ferronnerie de ses parents pour la réalisation d'un prototype[4]. En fait c'est Vail qui trouve la solution du code composé de points et de barres en 1838[réf. nécessaire]. À l'origine Morse avait imaginé des codes composés uniquement de chiffres et un dictionnaire pour interpréter les messages reçus. Vail avait pressenti que les messages devaient être verbaux et donc composés de lettres et de signes. C’est en visitant une imprimerie typographique que Vail comprit que certaines lettres étaient plus utilisées que d'autres et que le code devait privilégier les lettres les plus fréquentes[6],[7].
En 1838, il tente sans succès d'intéresser le Congrès américain à son invention et se tourne vers l'Europe, où il échoue également[4]. Le membre du congrès F. O. J. Smith s'intéresse au projet et devient un partenaire[4]. Samuel Morse dépose un brevet pour son télégraphe en 1840[8]. En 1842, une ligne télégraphique sous-marine reliant l'île de Manhattan à Brooklyn et au Nouveau-Jersey est construite en association avec Samuel Colt[9]. La même année, Morse achète un dispositif daguerréotype de marque Giroux auprès de Francis Fauvel Gouraud et se lance dans la photographie.
En 1843, après des démarches opiniâtres, il réussit à obtenir du Congrès une aide de 30 000 $ pour établir une ligne télégraphique entre Baltimore et Washington. Le , le premier message est transmis de la Cour suprême du Capitole vers le dépôt de chemin de fer de Baltimore et contient « What hath God wrought »[4]. À partir de 1846, le télégraphe de Morse est développé par des sociétés privées[réf. souhaitée]. En 1854, après plusieurs procès contre des rivaux, la Cour suprême américaine tranche en sa faveur et valide ses brevets[4]. Il meurt à New York en .
Œuvre
Samuel Morse n'invente pas de lui-même le télégraphe : cinquante ans auparavant (1793), le télégraphe optique de Chappe permettait la transmission de dépêches à des centaines de lieues. Il n'invente pas non plus le télégraphe électrique : Soemmerring, Steinheil, Gauss et Weber en Allemagne[10], Ampère en France, Schilling à Saint-Pétersbourg, Richtie et Alexander en Écosse, Wheatstone en Angleterre[11],[12], sont inventeurs de solutions pour transmettre des messages à l'aide de l'électricité, alors en fonctionnement.
Le génie de Morse est de concevoir une machine simple, pratique, efficace, bon marché, robuste et surtout de réussir à convaincre ses contemporains de réaliser une expérience suffisamment spectaculaire pour frapper les imaginations : une liaison entre Washington et Baltimore de 40 miles (soit 60 km) est inaugurée le .
Le code Morse est initialement différent de celui qui est utilisé de nos jours. L'Allemand Friedrich Gerke le simplifie et sa version est adoptée à quelques adaptations près par l'Union internationale des télécommunications (UIT) en 1865. Malgré l'adoption de ce standard international, deux codes restent en usage : le code américain (code originel qui continue à être utilisé aux États-Unis) et le code international (aussi appelé continental car utilisé principalement en Europe).
Si la machine est détrônée par la suite par les télégraphes automatiques et les téléscripteurs, le code est toujours d'actualité chez les militaires (quoique les transmissions numériques aient tendance à le supplanter) et les radioamateurs qui profitent de sa très grande résistance aux bruits parasites dans leur trafic radio en télégraphie. Cette résistance aux bruits parasites est due à la faible bande passante des signaux morse et donc au meilleur rapport signal sur bruit qui permet de passer des messages dans les pires conditions.
Morse est issu d'un milieu calviniste et écrit un tract en 1835 intitulé Foreign Conspiracy Against the Liberties of the United States sur un prétendu complot papal pour catholiciser les États-Unis.
Morse pense quelque temps faire transiter « par le même fil, au même moment » plusieurs communications télégraphiques distinctes, chaque couple émetteur et récepteur utilisant des vibreurs d’une fréquence propre et des filtres permettant de les séparer à l’arrivée. Il s'agit peut-être de la première idée de multiplexage fréquentiel. Il ne donne en fin de compte pas de suite à cette idée.
Galerie
- Captain Demaresque of Gloucester, Massachusetts, musée d'Art de l'université de Princeton.
- Portrait de John Adams.
- The Gallery of the Louvre (1831-33).
- Eli Whitney, inventeur, Yale University Art Gallery (1822).
- Chart of Colors, dessin pour illustrer sa palette de couleurs.
Notes et références
- « http://pid.emory.edu/ark:/25593/8zpjg »
- « https://hdl.loc.gov/loc.mss/eadmss.ms997010 » (consulté le )
- Library of Congress Online Catalog, (catalogue informatisé en ligne), consulté le
- (en) « Samuel F.B. Morse », sur britannica.com (consulté le )
- (en) Samuel Finley Breese Morse et Edward Lind Morse, Samuel F.B. Morse: his letters and journals. Volume 1 Volume 1, (ISBN 9781108074384, lire en ligne), pp. 84-107.
- James Pfrehm, Technolingualism : The Mind and the Machine, Bloomsbury Academic, (ISBN 9781472578358), « Letter frequencies and telegraphic code », p. 80-81
- Tristan Donovan, It's All a Game : The History of Board Games from Monopoly to Settlers of Catan, Thomas Dunne Books, (ISBN 9781250082725), « Scrabble: Words without meaning », p. 136.
- US Patent 1 647, Improvement in the mode of communicating information by signals by the application of electro-magnetism, 20 juin 1840
- Benjamin Park, The Age of Electricity : From Amber-soul to Telephone, New York, Charles Scribner, , « The electric telegraph », p. 248.
- Philipp Lenard, Grosze Naturforscher : eine Geschichte der Naturforschung in Lebensbeschreibungen, Munich, J.-F. Lehmann, , « Wilhelm Weber ».
- Cf. R. Appleyard, Pioneers of Electrical Communication, Londres, Ayer Co. Publ.,
- Cf. W. Siemens, Lebenserinnerungen, Hofenberg (réimpr. 6e, 2017), 274 p. (ISBN 3843030022), p. 253.
Annexes
Articles connexes
Liens externes
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