San Casciano in Val di Pesa

San Casciano in Val di Pesa ([sankaʃˈʃano in valdiˈpesa/) est une commune italienne de la ville métropolitaine de Florence en Toscane, comptant 17 129 habitants en . C’est la commune la plus septentrionale de la région du Chianti, connue aussi pour ses vins[2] ; le territoire de San Casciano est plus précisément part de la zone du Chianti Classico. Dans la commune on rencontre en fait vastes vignobles et plusieurs caves, soit de petits producteurs soit de grandes marques. La culture de l’olivier est aussi très repandue. C'est le bourg où Machiavel, en exil, écrivit Le Prince [3].

San Casciano et la basse vallée de Pesa, vue de San Quirico

San Casciano in Val di Pesa

Armoiries

Torre del'orologio
Administration
Pays Italie
Région Toscane 
Ville métropolitaine Florence  
Code postal 50026
Code ISTAT 048038
Code cadastral H791
Préfixe tel. 055
Démographie
Gentilé sancascianesi
Population 17 216 hab. (31-12-2010[1])
Densité 159 hab./km2
Géographie
Coordonnées 43° 39′ 00″ nord, 11° 11′ 00″ est
Altitude Min. 310 m
Max. 310 m
Superficie 10 800 ha = 108 km2
Divers
Saint patron San Cassiano
Fête patronale 13 août
Localisation

Localisation dans la ville métropolitaine de Florence.
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San Casciano in Val di Pesa
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San Casciano in Val di Pesa
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San Casciano in Val di Pesa
Liens
Site web site officiel

    Géographie

    Le territoire de la Commune, de 107,98 km2, s’étend sur les collines qui divisent les vallées du Pesa e la du Greve. Son altitude varie entre 72 m s.l.m. dans la plaine de Cerbaia et 510 m à Valigondoli; le chef-lieu est situé à 316 m. Les communes limitrophes sont Montespertoli, Scandicci, Impruneta, Greve in Chianti et Barberino Val d'Elsa - Tavarnelle Val di Pesa.

    Histoire

    Le territoire de San Casciano est habité au moins depuis l'époque étrusque comme en témoignent les découvertes archéologiques de Montefiridolfi (Tomba dell'Arciere) et de Valigondoli (fouilles de Poggio La Croce). À l'époque romaine, c'était une station postale ( mansio ) au dixième mile de la ville de Florentia. En effet, on rencontre le toponyme Decimo, qui nous rappelle un jalon (decimum lapidem) d’une Voie romaine, dans le nom de la Piève di Santa Cecilia a Decimo, à côté du village, déjà mentionné en 1043[4].

    Les fouilles archéologiques et l’analyse de la toponymie témoignent de l'antiquité de la colonie, qui devait être importante si on considère les quatre pièves[5] et les nombreuses églises qui en dépendaient.

    Cette humanisation dense, qui distingue aujourd'hui le paysage de la campagne autour de San Casciano, était certainement déjà en place au Moyen Âge. Nombreux châteaux y sont documentés comme étant possédés par l'éveque de Florence ou par familles puissantes, tels que les Gherardini, Buondelmonti et Cavalcanti; ils sont aujourd'hui transformés en fermes-villas (Bibbione, Castelvecchio, Fabbrica, Lilliano, Montefiridolfi, Montepaldi, Pergolato et autres) ou déclassés en habitations rurales (Argiano, Castelbonsi, Montauto, Monteclavi, Montecampolesi, Montefolchi).

    Entrée d'Arrigo VII à San Casciano

    San Casciano était d'abord un fief des évêques florentins, qui en 1241 lui ont accordé les premiers statuts civils. En 1278, l'administration est passée à la république de Florence; San Casciano est ensuite devenue la capitale d'une Ligue et puis d'une « Podesteria » [6]qui comprenait la Ligue de Campoli, pour un total de plus de quarante "peuples" ou villages.

    Un témoignage de l'importance atteinte par San Casciano est la mention, dans le statut de la municipalité de Florence de 1325, d'une des routes principales qui quittent la ville: on parle de la " strada per quam itur ad Sanctum Cassianum ", menant" "'contra civitatem Senarum et contra romanam Curiam' '"[7]. La forme urbaine de San Casciano confirme sa liaison avec la viabilité : la ville se développe autour du croisement de la route mentionnée avec celle qui traverse les collines à droite de la Pesa, en reliant le Chianti à Montelupo, sur l'Arno. L’affirmation du métayage, qui a favorisé la croissance de l’agriculture[8], a également été décisive pour son développement, en accentuant une colonisation dispersée et la formation de marchés et centres d'échange aux alentours, tels que Mercatale et le même château de San Casciano "a Decimo".

    La ville était pourtant dépourvue de fortifications efficaces et en fait, dans la première moitié du XIVe siècle, elle était à la merci des armées et des condottieres. Il a été occupé d'abord par l’empereur Henri VII de novembre 1312 au [9] puis par Castruccio Castracani qui en février 1326 a saccagé et mis à feu le village [10], finalement en juillet par Fra Moriale. La République florentine a enfin décidé en de fortifier le village[11]. La construction des remparts avec une forme polygonale est achevée en  ; l’année suivante on a ajouté une place forte (Palazzo del Cassero) qui existe encore. Plusieurs sections des remparts sont aussi encore bien conservées.

    Les remparts

    En , le pape Martin V, dans son voyage de Constance à Rome, séjourna à San Casciano dans une propriété appelée La Torre ; en remerciement il établit une indulgence spéciale, appelée "Perdoncino" (« petit pardon ») à célébrér chaque . En 1494, Charles VIII, roi de France, campait près du village sans y entrer. Avant de partir, cependant, il a fait un don substantiel au couvent franciscain local.

    Un évènement important pour l’histoire de San Casciano est lié à Nicolas Machiavel qui y était exilé pour un an en 1512, après le retour des Médicis à Florence. Il habitait sa villa l'Albergaccio à Sant'Andrea in Percussina, à trois kilomètres du village ; ici il a écrit certaines de ses œuvres les plus connues comme Le Prince et La Mandragore[12].

    Avec la naissance du Grand-Duché de Toscane en 1569, la fonction militaire de San Casciano a cessé et son histoire a suivi l’histoire régionale jusqu’à l’incorporation de la Toscane dans le Royaume d'Italie en 1860.

    En , San Casciano était reliée à Florence par un tramway à vapeur aujourd'hui disparu. La ligne constituait une liaison ferroviaire entre Florence et le Chianti, qui avait été exclu à la fois du chemin de fer central toscan (Florence - Empoli - Sienne - Chiusi) et du chemin de fer Florence - Rome.

    Les collines du Chianti étaient théâtre, en 1944, de la dernière résistance allemande au sud de Florence. L’occupation par l’armée nazie était très dure pour la population, et plusieurs civils ont été fusillés à San Casciano et aux alentours, soit en représailles pour les actions de la Résistance soit pour des violations du couvre-feu par des paysans qui essayaient de se rendre à ses écuries ou à ses champs. Une partie de la population avait en effet été déplacé des fermes sur ordre des occupants [13]

    Le , à la veille de sa libération par les alliés, San Casciano a été dévasté par un bombardement allié qui, combiné aux mines posées par les Allemandes en retraite, a réduit le pays presque en ruines. La reconstruction a été lente mais a récupéré une partie importante du centre historique.

    Depuis les années 1980, San Casciano a profité d’un flux touristique croissant, lié à la popularité du Chianti en Italie et surtout à l’étranger.

    Culture

    Pieve di Decimo
    • L'église paroissiale de Santa Cecilia a Decimo, situé à environ 1 km du centre-ville et mieux connue sous son ancien nom de Piève, est probablement la plus ancienne de la région. Elle est citée en fait dans un document de Charlemagne datant de 774 AD[14]. En 1690 la Propositura de San Casciano a été détachée de la Pieve, qui en 1797 a été réduite à une église paroissiale. L'église à trois nefs et elle a été fortement restaurée en 1728. A l'occasion de ces travaux, les traces de l'ancienne église romane ont été détruites à l'exception du clocher qui conserve encore une maçonnerie caractéristique du XIe-XIIe siècle. Au maître-autel, une «Vierge à l'enfant» d'un peintre florentin inconnu du XVIe siècle et au premier autel à droite une fresque détachée de Cenni di Francesco du XIVe siècle.
    Pieve di San Pancrazio
    • La Pieve di San Pancrazio (7,5 km du centre) est un exemple intéressant de l’architecture romane d'inspiration lombarde, selon la structure à trois nefs divisé par des piliers et conclu par deux absides; A l'intérieur, un "Crucifix" en bois du XVIIe siècle, une "Crucifixion" de Santi di Tito, une "Madonna del Latte" attribuée à Cenni di Francesco, accompagnée d'une "Nativité" XVIe siècle dans une table de l'école de Santi di Tito.
    Pieve di Campoli
    • L'église paroissiale de Santo Stefano a Campoli (8 km du centre) existait déjà au Xe siècle. Elle a gardé ses formes romanes à l'extérieur (clocher, abside, façade couronnée de petits arcs), tandis que le portique a été ajouté au XVIIe siècle. L'intérieur, à trois nefs reposant sur des piliers quadrangulaires, présente des arcades blanchies à la chaux recouvertes de stucs du XVIIIe siècle. La loggia extérieure et les restaurations datent également de cette période, également attestée par une inscription datée 1760, apposée sur la façade intérieure. On retrouve aussi une peinture du XVIe siècle avec la "Vierge à l'enfant avec des saints", attribuée à Franciabigio, un "crucifix" du XVIe siècle sur l'autel principal et une table du XVe siècle avec la "Vierge à l'enfant et San Giovannino".

    Fêtes, foires

    • La Sagra di Pignolo (pignon de pin), à Chiesanuova


    Administration

    Les maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
             
    1882 1886 Luigi Barsanti Sinistra storica Maire
    1886 1890 Adolfo Giunti Destra storica Maire
    1890 1892 Antonio Sandrucci Destra storica Maire
    1892 1911 Leone Strozzi Destra storica Maire
    1911 1920 Lodovico Antinori Destra storica Maire
    1920 1921 Giulio Rapi Partito Popolare Italiano Maire
    1921 1922 Primo Calamandrei Partito Popolare Italiano Maire
    1922 1924 Ugo Businelli Partito nazionale fascista Maire
    1924 1926 Domenico Aloisi Partito nazionale fascista Maire
    1926 1930 Michele Polito Partito nazionale fascista Podestà[15]
    1930 1933 Lorenzo Bini Smaghi Partito nazionale fascista Podestà
    1933 1944 Emanuele Corsini Partito nazionale fascista Podestà
    1944 1945 Angelo Chiesa C.L.N. Maire
    1945 1955 Aldo Giacometti Partito comunista italiano Maire
    1955 1970 Remo Ciapetti Partito comunista italiano Maire
    1970 1980 Vasco Agresti Partito comunista italiano Maire
    1980 1985 Giancarlo Viccaro Partito comunista italiano Maire
    1985 1995 Fabrizio Bandinelli Partito comunista italiano] - Partito Democratico della Sinistra Maire
    1995 2004 Pietro Roselli Partito Democratico della Sinistra - Democratici di Sinistra Maire
    2004 2009 Ornella Signorini Democratici di Sinistra - Partito Democratico Maire
    2009 2019 Massimiliano Pescini Partito Democratico Maire
    2019 en exercice Roberto Ciappi Partito Democratico Maire

    Hameaux

    Bargino, Calcinaia, Campoli, Cerbaia, Chiesanuova, Cigliano, Faltignano, Mercatale, Montefiridolfi, La Romola, San Pancrazio, Spedaletto, Sant'Andrea in Percussina

    Communes limitrophes

    Greve in Chianti, Impruneta, Montespertoli, Scandicci, Tavarnelle Val di Pesa


    Notes et références

    1. (it) Popolazione residente e bilancio demografico sur le site de l'ISTAT.
    2. les vins de la région portent le label de qualité Chianti Denominazione di origine protetta (DOP), équivalent à l’appellation d’origine contrôlée française
    3. Photos de la maison-musée
    4. Une parchemine du 1043 conservée dans l’Abbaye de Passignano indique la Piève comme part de la juridiction des évêques de Florence
    5. Pieve di Santa Cecilia a Decimo, Pieve di San Pancrazio, Pieve de San Giovanni in Sugana et Pieve de Santo Stefano a Campoli
    6. Le terme Podesteria se réfère à un territoire autour d’une ville, administré par un « Podestà », mot médiéval pour « maire »
    7. la route pour San Casciano, menant à la ville de Siena et à la Curie romaine
    8. Jacquart, J., Paris et l’Île-de-France au temps des paysans (XVIe-XVIIe siècles) : Histoire de la campagne toscane - Naissance de la mezzadria, Éditions de la Sorbonne. doi:10.4000/books.psorbonne.23,
    9. (it) Villani, Nuova Cronica (lire en ligne), chap. XLVIII, p. 312
    10. (it) Villani, Nuova Cronica (lire en ligne), chap. CCCXXXVIII, p. 412
    11. En 1342, le duc d'Athènes Gautier VI de Brienne qui s’emparait du pouvoir à Florence pour un seul an, avait prévu de transformer le village en château à rebaptiser "Castel Ducale", mais le projet a décliné avec son créateur
    12. (it) Niccolò Machiavelli, Lettera a Francesco Vettori (lire en ligne), p. 4
    13. (it) « Resistenza Toscana, L'uccisione al Tondo delle Corti », sur resistenzatoscana.org (consulté le ).
    14. (it) Emanuele Repetti, Dizionario geografico fisico storico della Toscana, Florence, , p. 3
    15. Sous le régime fasciste, les fonctions administratives du maire et du Conseil Communal furent transférées au Podestà, nommée par le Gouvernement Central
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