Église de la Miséricorde de San Casciano in Val di Pesa

L'église de la Miséricorde (italien : chiesa della Misericordia), aussi appelée église Sainte-Marie-de-la-Prairie (italien : chiesa di Santa Maria del Prato), est un édifice religieux catholique situé à San Casciano Val di Pesa, dans la ville métropolitaine de Florence et appartenant au diocèse de la même ville, en Italie. Bâtie au XIVe siècle, elle contient des œuvres très importantes comme le Crucifix de Simone Martini et la chaire de Giovanni di Balduccio.

Église de la Miséricorde de San Casciano in Val di Pesa

La façade
Présentation
Culte Catholique romain
Rattachement Diocèse de Florence
Début de la construction XIVe siècle
Fin des travaux XXe siècle (restauration)
Style dominant Roman, Baroque
Géographie
Pays Italie
Région Toscane
Département Ville métropolitaine de Florence
Ville San Casciano in Val di Pesa
Coordonnées 43° 39′ 21″ nord, 11° 11′ 12″ est
Géolocalisation sur la carte : Toscane
Géolocalisation sur la carte : Italie

Histoire

Simone Martini, Crucifix

Fondée par les Pères dominicains de Santa Maria Novella, l'église remonte à 1304; on conserve toujours un bulle écrite à Florence par Niccolò Alberti, évêque d'Ostie et Velletri et légat du pape, qui en autorise la construction.

Au XVIe siècle, l'église a été profondément modifiée dans le style baroque: le décor intérieur a été changé, on a ajouté une sacristie derrière le presbytère et une fenêtre de l'abside a été murée. Elle est devenue, en 1631, la siège de l'Arciconfraternita della Misericordia de San Casciano[1]. Au début du XVIIIe siècle, quatre autels ont été érigés le long des murs latéraux par des riches familles de la ville comme les Bambagini, les Ninci et les Borromeo, dont la branche toscane possédait la villa voisine du même nom.

Pendant la Seconde Guerre mondiale l'église, comme d'ailleurs toute la ville, a subi de graves dommages, et une profonde restauration se rendit nécessaire, qui a en part récupéré son aspect médiéval.

Description

Extérieur

Les murs externes sont constitués de cailloux de rivière disposés irrégulièrement selon l'usage médiéval du filaretto. La pietra serena est utilisée pour le portail, la cimaise et dans les pierres d'angle. L'aspect très simple est le résultat d'une restauration d'après la guerre; en fait, les photographies prises au début du XXe siècle nous montrent que l'extérieur de l'église était plâtré et peint en bandes horizontales noires et blanches. La porte en bois, œuvre d'un artisan local, est datée de 1650.

Deux pierres tombales de 1624 sont murées dans le côté est de l'église. Ils contiennent un arrêté des Otto di Balia, une institution politique de la Florence médiévale :

LIM ILL 'ET MAGIS OTTO DI BALIA
DELLA CITTÀ DI FIRENZE PROIB
OGNI SORTE DI GIUOCO E BRUTTURA
LUNGO QUESTA CHIESA E CONVETO
SOTTO PENA DI DVA E DVA TRAT
TI DI CORDA AD MDCXXIV

Les illustres Huit
de la ville de Florence interdisent
chaque type de jeu et ordures
à côté de cette église et couvent
sous peine de deux et deux estrapades AD MDCXXIV.

L'intérieur et les œuvres d'art

L'intérieur se compose d'une seule nef avec un plafond à poutres exposées; quatre autels sont situèes long des côtés. La structure à une seule nef, qui remonte aux édifices paléochrétiens, était diffusée au Moyen Age dans les églises des ordres religieux, surtout les ordres mendiants.

Sur la paroi de gauche, une Vierge intronisée avec l'enfant et les saints Catherine, Pierre, Madeleine et Bartholomée apôtre par Fra Paolino da Pistoia, datée de 1518 et restaurée à la fin du XXe siècle; le premier autel à gauche a été dédié en 1624 par la famille Bambagini et contient la peinture Madonna del Rosario de Jacopo Vignali qui montre entre autres deux personnages, vraisemblablement Marie-Madeleine d'Autriche, épouse de Cosimo II, et leur fils, puis Ferdinand II de Médicis, à onze ans; puis que la grande-duchesse ne porte pas de robe de veuve, le tableau doit être antérieur à 1621, année de la mort du grand-duc. Le deuxième autel à gauche a été construit par Camillo Borromeo en 1643 et abrite une Extase de San Carlo Borromeo, attribuée à Francesco Furini. La famille Borromeo, d'origine lombarde, possédait des biens à San Casciano.

La chapelle principale est caractérisée par une arche en pointe; à l'origine elle devait être décorée de chaque côté, comme en témoignent quelques traces de fresques qui s'y trouvent. Au centre du presbytère, le maître-autel en pietra serena du XVIIe siècle, où sont placés des œuvres qui n'étaient pas faites à l'origine pour cette église: au centre Madonna con Bambino in trono con donatore avec les caractéristiques typiques de l'école siennoise, par Ugolino di Nerio, un élève de Duccio di Buoninsegna actif dans la première moitié du XIVe siècle; au-dessus des portes de la sacristie on retrouve San Francesco et San Pietro, ce qui reste d'un polyptyque démembré et aujourd'hui perdu par Ugolino di Nerio ; à côté, deux peintures représentant San Tommaso d'Aquino et San Lorenzo, réalisées au XVIIe siècle par Rutilio Manetti . Sur le deuxième autel à droite, un Crucifix en bois de l'école de Donatello, provenant du proche Couvent de la Croix.

À la droite de la chapelle, on rencontre une des œuvres les plus importantes de l'église, c'est-à-dire la Chaire réalisée pendant les premières décennies du XIVe siècle par Giovanni di Balduccio sur commande de la famille Bonaccorsi. La chaire est soutenue par deux corbeaux: celle de gauche en pietra serena, très primitive, était réalisée par un tailleur de pierre inconnu lors d'une restauration; celle de droite est en marbre et porte les armoiries de la famille. La chaire est signée par l'auteur : sur la base, à droite, l'inscription « HOC OPUS FECIT IOHS BALDUCCII MAGISTE D PISIS ».

Au-dessus des courbeaux, le front de la chaire est composée de deux plaques en marbre qui représentent l’Annonciation (Archange Gabriel à gauche et Marie à droite); sur les plaques latérales, les figures de Saint Dominique à droite et de Saint Pierre martyr à gauche. Les carreaux sont entourés de corniches de marbre vert de Prato. Dans le premier autel à droite, commandé en 1624 par les Bambagini, se trouve la Circoncision de Jésus par Jacopo Vignali. À droite de cette chapelle, l'autre œuvre la plus précieuse de l'église: le Crucifix de Simone Martini, probablement peinte avant 1321[2]. La croix est intacte à l'exception de la base qui a été sciée, peut-être pour faciliter son placement sur un autel. Les figures latérales des personnes en deuil ont été faites par un élève. Cette œuvre a fait l'objet d'une longue et soignée restauration, réalisée par l'Opificio delle pietre dure de Florence et achevée en 2019[3].

La paroi de fond de l'église a deux édicules en pietra serena du XVIIe siècle; une lunette représentant la Vierge et les anges de l'école florentine du XVe siècle, placée autrefois sous l'arc de la chapelle principale, a été placée au-dessus du portail d'entrée.

Bibliographie

  • (it) Ermenegildo Francolini, Memorie storiche di San Casciano in Val di Pesa, Tipografia Fiumi, (lire en ligne)
  • (it) Guido Carocci, Il Comune di San Casciano Val di Pesa, Tipografia Minori corrigendi,
  • (it) Torquato Guarducci, Guida Illustrata della Valdipesa, Fratelli Stianti editori,
  • (it) Franco Lumachi, Guida di Sancasciano Val di Pesa, Pleion,
  • (it) Giovanni Brachetti Montorselli, Italo Moretti et Renato Stopani, Le strade del Chianti Classico Gallo Nero, Bonechi,
  • (it) Piero Bargellini, Otello Pampaloni, San Casciano, un paese nel Chianti, Comune di San Casciano,
  • (it) Italo Moretti, Vieri Favini, Aldo Favini, San Casciano, Loggia De' Lanzi, (ISBN 978-88-8105-010-9)
  • (it) Italo Moretti, La Valdipesa dal Medioevo a Oggi, Edizioni Polistampa,
  • (it) AA. VV., Il Chianti e la Valdelsa senese, Mondadori, (ISBN 88-04-46794-0)
  • (it) Firenze, Touring Club Italiano, (ISBN 88-365-1932-6)
  • (it) Divers auteurs, Istituzioni ecclesiastiche e vita religiosa nel Chianti dal medioevo all'età moderna, Edizioni Polistampa, (ISBN 88-8304-490-8)
  • (it) Roberto Cacciatori et Mesy Bartoli, San Casciano in Val di Pesa - Guida storico artistica, Betti Editrice, (ISBN 88-7576-076-4)

Notes et références

  1. En Toscane, les “Misericordie” sont des fraternités, actives depuis le Moyen Age, dediées à l’assistance des pauvres et des malades. La Misericordia di San Casciano est active aujourd’hui et a son siège à côté de l’église
  2. Cette année-là, on a l’évidence d'un paiement au peintre pour un crucifix fait pour la chapelle des Neuf dans le palais public de Sienne, et plusieurs critiques reconnaissent dans ce crucifix ce travail même ; les études les plus récentes penchent en faveur de l’hypothèse d’une commande par les pères dominicains de Santa Maria Novella. L'époque de la réalisation a été confirmé à l'occasion de sa restauration
  3. (it) « Torna a casa il crocefisso di Simone Martini », sur ansa.it, (consulté le )
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