Santo Estello
La Santo Estello (Santa Estela en norme classique, Sainte Estelle ou Sainte Étoile en français, en référence à l'étoile des félibres qui représente les régions occitanes) est le nom donné au congrès du Félibrige qui se tient une fois par an dans une ville de langue occitane différente. À cette occasion la Coupo Santo est présentée lors du traditionnel banquet.
Organisation
La Santo Estello ou Santa Estela[1] est l'occasion pour le Félibrige d'inaugurer les fonctions des nouveaux majoraux[2],[3],[4]. Elle se tient tous les ans dans une ville de langue occitane différente[5], de la Provence au Limousin, de la Gascogne à l'Auvergne. Le discours du capoulié (capolier en norme classique) oriente également l'action de l'organisation[6].
Elle est un événement d'une relative importance dans la réflexion sur la place de l'occitan dans la société[7],[8]. Les traits et caractéristiques propres des « rituels » de cet événement amènent à dénommer les éléments de langages employés[9] « Lenga de la Santa Estela » par le reste du milieu occitaniste[10].
Son importance fait que les cérémonies n'ont pas été annulées pendant la seconde guerre mondiale (moment où Léon Cordes écrit Flor de Santa Estela)[11],[12], malgré le conflit, et bien organisées sans discontinuer et ce dans le temps long[13]. Il va jusqu'à influencer d'autres domaines linguistiques comme celui du catalan[14].
La Santo Estello est aussi l'occasion des grands actes officiels du félibrige. C'est à cette occasion que l'on réunit le Conseil Général du Félibrige (assemblée générale) ou que l'on élit la « Reine » lors des Jeux Floraux tous les sept ans. Les majoraux du Félibrige se réunissent également à chaque Santo Estello en consistoire extraordinaire.
Villes d'accueil
Les villes suivante ont accueilli la Santo Estello
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La Santo Estello en littérature
L'écrivain Jean Boudou a publié un roman, La Santa Estela del Centenari[15],[16], dont l'action se déroule autour de la centième édition de la Santo Estello[17],[18],[19].
Leon Cordas quant à lui évoque régulièrement la Santo Estello, comme en 1937 avec Lo bèu jorn de la Santa-Estela ou encore avec son livre Flors de Santa Estela en 1940[20].
Frédéric Lesgrands Terriens a intitulé son roman Santo Estello en hommage à cette manifestation[21]
Notes et références
- Jean-Pierre Chambon, « Problèmes philologiques d'une œuvre occitane du XXe siècle : le traitement éditorial post mortem auctoris des textes de Jean Boudou », Estudis Romànics, Barcelone, Institut d’Estudis Catalans, vol. 34, , p. 231-257 (ISSN 0211-8572 et 2013-9500, lire en ligne)
- Pierrette Bérengier (dir. Paul Castela), Le discours des capouliers à la Sainte Estelle : 40 ans de maintenance du Félibrige. 1941-1982 : Thèse de doctorat en Études régionales, Nice, Université de Nice, (lire en ligne)
- Arlette Schweitz, « Sous les feux de la Sainte Estelle », Ethnologie française, Paris, Presses universitaires de France, vol. 18 « Régionalismes », , p. 303-314 (ISSN 0046-2616 et 2101-0064, lire en ligne)
- (oc) Cartabèu de Santo Estello : recuei dis ate óuficiau dóu Felibrige : Statuts du Félibrige, Nîmes, Félibrige, (ISSN 1155-7397, BNF 34437930, lire en ligne)
- Philippe Martel, « Le Félibrige : un incertain nationalisme linguistique » [« Felibrige : a dubious linguistic nationalism ; El Felibrige: un nacionalismo lingüístico incierto »], Mots. Les langages du politique, Lyon, Presses universitaires de Lyon, vol. 74 « Langue(s) et nationalisme(s) », , p. 43-57 (ISSN 1960-6001, lire en ligne)
- (oc) Peireto Berengier. Li discours de Santo Estello de 1941 a 1982. Edicioun Parlaren, 1994. (ISBN 2-284-00024-X)
- Philippe Martel, « Une norme pour la langue d’oc ? Les débuts d’une histoire sans fin », Lengas - revue de sociolinguistique, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée, vol. 72 « Aspects idéologiques des débats linguistiques en Provence et ailleurs », , p. 23-50 (ISSN 2271-5703, lire en ligne)
- Jean-Pierre Chambon, Marjolaine Raguin-Barthelmebs, Jean Thomas, « Sièm Occitans en prumièr o […] sièm pas ren du tot : une allocution d’Yves Rouquette (2009). Édition d’extraits, avec une introduction, des notes et une étude des diatopismes remarquables », Revue des Langues Romanes, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée (Université Paul-Valéry), vol. CXXII « Le texte religieux occitan moderne et contemporain », no 2, , p. 423-456 (ISSN 2391-114X, lire en ligne)
- (en) William Calin et William C. Calin, Minority Literatures and Modernism : Scots, Breton, and Occitan, 1920-1990, Toronto, University of Toronto Press, , 399 p. (ISBN 0-8020-4836-6, lire en ligne)
- Patrick Sauzet, « Jules Ronjat : la syntaxe et la langue occitane », Autour des travaux de Jules Ronjat, 1913-2013 : Unité et diversité des langues, Paris, Éditions des archives contemporaines, 2016 (ISBN 2813001910), lire en ligne)
- Philippe Gardy, « Léon Cordes : entre cri et silence, premiers essais poétiques », Revue des Langues Romanes, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée (Université Paul-Valéry), vol. CXX « Leon Còrdas/Léon Cordes. Canti per los qu'an perdu la cançon », no 2, , p. 309-329 (ISSN 2391-114X, lire en ligne)
- (oc) Léon Cordes (pseudonyme Prudòm de la Luna), Flors de Santa Estela,
- Cecile Noilhan, « Pierre Miremont (1901-1979) : un félibre oublié du félibrige ? », Lengas - revue de sociolinguistique, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée (Université Paul-Valéry), vol. 85 « Humain et dépassement des conflits du siècle », (ISSN 2271-5703, lire en ligne)
- Luc Bonet, L’instituteur Louis Pastre (1863-1927) : Le catalan et l’école en Roussillon de 1881 à 1907 (Thèse de doctorat en linguistique), Montpellier, Université Paul-Valéry, (lire en ligne)
- Charles Camproux, Histoire de la littérature occitane, Paris, Payot, , 296 p. (ISBN 978-2-402-30718-5, lire en ligne)
- Philippe Gardy, « Denis Saurat Encaminament catar. Introduction, traduction et notes par Jean-François Courouau », Lengas - revue de sociolinguistique, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée, vol. 69, , p. 155-163 (ISSN 2271-5703, lire en ligne)
- Élodie de Oliveira. "La pluralité des discours dans l’œuvre de Jean Boudou". In: Max Rouquette et le renouveau de la poésie occitane, s. d. Marie-Jeanne Verny, Philippe Martel. Montpellier : Presses universitaires de la Méditerranée. 2009. EAN électronique: 9782367810652. p. 243-255. lire en ligne.
- Catherine Parayre. "Maladies de la fin : La Santa Estela del Centenari et Lo Libre dels grands jorns de Jean Boudou". Lengas - revue de sociolinguistique no 61. Presses universitaires de la Méditerranée, Montpellier, 2007. ISSN électronique 2271-5703. lire en ligne.
- Jean-Pierre Chambon, « Comment peut-on être (Nord-)Occitan ? Francés Conheràs et les difficultés d’écrire en oc : une lecture des premières pages de La Manifestacion (1998) », Revue des Langues Romanes, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée (Université Paul-Valéry), vol. CXIX « Aspects du XVIIIe siècle occitan », no 2, , p. 483-515 (ISSN 2391-114X, lire en ligne)
- Marie-Jeanne Verny, « Léon Cordes, passeur de langue et de culture », Revue des Langues Romanes, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée (Université Paul-Valéry), vol. CXX « Leon Còrdas/Léon Cordes. Canti per los qu'an perdu la cançon », no 2, , p. 379-402 (ISSN 2391-114X, lire en ligne)
- Frédéric Lesgrands-Terriens, Santo Estello, Petit Canal, Frédéric Lesgrands-Terriens, , 264 p. (ISBN 978-2-9560212-0-9, lire en ligne)
Voir aussi
Liens externes
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