Charles Seignobos

Charles Seignobos, né le à Lamastre et mort le à Ploubazlanec, est un historien français[1].

Charles Seignobos
Charles Seignobos photographié par Henri Manuel.
Biographie
Naissance
Lamastre (France)
Décès (à 87 ans)
Ploubazlanec (France)
Nationalité Française
Thématique
Formation École normale supérieure
Titres professeur à l'École des Hautes Études Internationales et Politiques (HEI-HEP)
Profession Historien ou historienne et professeur d'université (d)
Employeur Université de Paris (depuis ) et université de Dijon (d) (-)
Travaux
  • Introduction aux études historiques, en collaboration avec Charles-Victor Langlois (1897)
  • La Méthode historique appliquée aux sciences sociales (1901)
Approche histoire méthodique
Distinctions Grand officier de la Légion d'honneur‎ (d) (), officier de la Légion d'honneur (d) () et commandeur de la Légion d'honneur‎ (d) ()
Membre de Ligue des droits de l'homme
Auteurs associés
Détracteurs
(Critiques)
François Simiand

Biographie

Charles Seignobos vers 1909.

Né en 1854 à Lamastre en Ardèche, il est le fils de Charles-André Seignobos, député de l'Ardèche (1871-1881 et 1890-1892) et conseiller général de Lamastre (1852-1892), de famille protestante et républicaine. Il passe le baccalauréat à Tournon en 1871, où il fut pour un temps élève de Stéphane Mallarmé[2]. Après de brillantes études à l'École normale supérieure dès 1874, où il suit les cours de Fustel de Coulanges et d'Ernest Lavisse, il finit premier à l'agrégation d'histoire en 1877.

Il part ensuite étudier deux années en Allemagne. Il s'installe quelque temps à Göttingen, Berlin, Munich et Leipzig. Nommé maître de conférence à l'université de Dijon en 1879 ainsi que professeur aux Écoles des hautes études internationales et politiques (HEI-HEP)[réf. nécessaire], il soutient sa thèse de doctorat en 1882, puis est nommé à la Sorbonne en tant que chargé d'un cours libre sur les institutions européennes en 1883 puis chargé des fonctions de maître de conférences de pédagogie de 1890 à 1897. Il est ensuite, au sein de cette université, maître de conférences en 1897, chargé d'un cours d'histoire moderne en 1898, chargé d'un cours d'histoire générale et professeur adjoint en 1904 puis professeur d'histoire politique des temps modernes et contemporains de 1921 à 1925[3]. Il est considéré comme un des deux fondateurs, avec son ami le physiologiste Louis Lapicque, de la communauté scientifique et humaniste « Sorbonne-Plage », à L'Arcouest, près de Paimpol. Marie Curie, qui y venait depuis 1912, y a fait construire une maison[4],[5].

Au cours de sa carrière, il fut éditeur de l'Européen en 1901, 1903 et 1906, secrétaire de la rédaction du Bulletin universitaire de l'enseignement et membre du comité de rédaction du Bulletin des bibliothèques populaires. Il a appartenu à plusieurs sociétés dont la Société d'histoire de la Révolution, la Société d'histoire de la Révolution de 1848 et il a été président de la Société d'histoire moderne. Il a collaboré à l'Histoire littéraire de la France et à l'Histoire générale[3]. Il fut membre de la Ligue des droits de l'homme.

Son frère Raymond Seignobos succéda à leur père à la mairie de Lamastre (qui avait été maire seulement quelques semaines en 1870) de 1895 à 1914.

Dreyfusard, Charles Seignobos s'oppose à la loi des Trois ans et soutient un comité pacifiste en 1917[6].

Charles Seignobos meurt en , après avoir été placé en résidence surveillée à Ploubazlanec en Bretagne. Les autorités de l'époque ayant refusé que son corps soit transféré à Lamastre, ce n'est qu'en 1947 qu'il fut inhumé dans la propriété familiale des Rochains.

Considéré avec Charles-Victor Langlois comme l'un des chefs de l'école méthodique de l'Histoire, Seignobos est l'auteur de nombreux ouvrages d'histoire politique mettant en application la méthode historique allemande et bénéficiant de son excellent niveau de maîtrise de l’allemand et l’anglais pour la recherche documentaire. Il est l'un des acteurs majeurs de l'histoire méthodique, qui repose sur la lecture critique des sources manuscrites.

Citations

  • « L'homme instruit par l'histoire sait que la société peut être transformée par l'opinion, que l'opinion ne se modifiera pas toute seule et qu'un seul individu est impuissant à la changer. Mais il sait que plusieurs hommes, opérant ensemble dans le même sens, peuvent modifier l'opinion. Cette connaissance lui donne le sentiment de son pouvoir, la conscience de son devoir et la règle de son activité, qui est d'aider à la transformation de la société dans le sens qu'il regarde comme le plus avantageux. Elle lui enseigne le procédé le plus efficace, qui est de s'entendre avec d'autres hommes animés des mêmes intentions pour travailler de concert à transformer l'opinion. (L'enseignement de l'histoire comme instrument d'éducation politique)[7]
  • « L'historien est dans la position d'un physicien qui ne connaîtrait les faits que par le compte rendu d'un garçon de laboratoire ignorant et peut-être menteur. » (La Méthode historique appliquée aux sciences sociales)
  • « L'histoire a pour but de décrire, au moyen de documents, les sociétés passées et leurs métamorphoses » (Extrait de Charles Seignobos)

Publications

Histoire de la civilisation ancienne (Orient, Grèce, Rome)
Histoire de la civilisation au Moyen Âge et dans les temps modernes
Histoire de la civilisation contemporaine
  • Histoire de la civilisation (correspondant à la quatrième et cinquième année de l'enseignement des jeunes filles) (2 volumes in-16, cartonnés toile verte, avec figures):
Abrégé de l'histoire de la civilisation (depuis les temps les plus reculés jusqu'à nos jours, début XXe siècle)
Histoire de la civilisation ancienne (jusqu'au Xe siècle) Orient, Grèce, Rome, Les Barbares (Programmes scolaires du 31/05/1902 pour les secondes et les premières)[8]
  • 1914 : Histoire narrative et descriptive de l'Antiquité (Cours d'histoire 6e A et B) (10e éd.)
  • 1921 : Histoire de la France contemporaine, en collaboration avec Ernest Lavisse
  • [1921-1926] : Histoire politique de l'Europe contemporaine. Évolution des partis et des formes politiques 1814-1914, 2 tomes (7e éd. entièrement refondue et considérablement augmenté), Paris: Armand Colin (rééd. 1929-1931)
  • 1933 : Histoire sincère de la Nation française. Essai d'une histoire de l'évolution du peuple français, PUF (2e éd. 1945)
  • 1934 : Études de politique et d'histoire, PUF
  • 1938 : Essai d’une histoire comparée des peuples de l’Europe

Distinctions

Bibliographie

Notes et références

  1. Charles Seignobos, sur le site du Musée virtuel du protestantisme.
  2. Mallarmé, Correspondance, Folio Classique, 1995, p. 189, note 1.
  3. Christophe Charle, « 103. Seignobos (Michel, Jean, Charles, Antoine) », Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, vol. 2, no 1, , p. 163–165 (lire en ligne, consulté le )
  4. Sorbonne-Plage. Les Curie et les Joliot : des savants sur la côte bretonne (1900-1950), présentation de l'exposition de la BNF
  5. Hervé Queillé, L'Arcouest. Les héritiers de Sorbonne-Plage, 16 août 2013, sur le site du Télégramme (consulté le 7 février 2015)
  6. Antoine Prost, Douze leçons sur l'histoire, Points Seuil, 2014, page 92.
  7. L'enseignement de l'histoire comme instrument d'éducation politique, à consulter sur le site Persée.
  8. Téléchargement de History of ancient civilization, de Charles Seignobos.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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