Lauterbourg
Lauterbourg est une commune française située dans la circonscription administrative du Bas-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.
Lauterbourg | |
Place du Château et hôtel de ville. | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Grand Est |
Collectivité territoriale | Collectivité européenne d'Alsace |
Circonscription départementale | Bas-Rhin |
Arrondissement | Haguenau-Wissembourg |
Intercommunalité | Communauté de communes de la Plaine du Rhin |
Maire | Vacant (Décès du titulaire Jean-Michel Fetsch au 10 juin 2022[1]) |
Code postal | 67630 |
Code commune | 67261 |
Démographie | |
Gentilé | Lauterbourgeois, Lauterbourgeoises [2] |
Population municipale |
2 331 hab. (2019 ) |
Densité | 207 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 58′ 34″ nord, 8° 10′ 28″ est |
Altitude | Min. 104 m Max. 129 m |
Superficie | 11,25 km2 |
Type | Commune rurale |
Unité urbaine | Lauterbourg (ville isolée) |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Élections | |
Départementales | Canton de Wissembourg |
Législatives | Huitième circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.mairie-lauterbourg.fr |
Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.
Géographie
Située dans l'angle nord-est du département du Bas-Rhin, à la confluence de la Lauter et du Rhin, Lauterbourg est frontalière avec l'Allemagne. Elle est la commune la plus orientale de l'Hexagone (le point continental français le plus à l'est se trouve sur le bord du Rhin, au sud-est de la forêt domaniale de Lauterbourg).
Lauterbourg concentre plusieurs écotones : écotone entre fleuve et agrosystème, entre agrosystème et forêt (le Bienwald, dont la lisière coïncide avec la frontière avec le Palatinat rhénan). La commune est entièrement sur les alluvions rhénanes mais le Piémont des Vosges du Nord et le massif palatin, d'où coule la Lauter, n'est pas loin. Elle côtoie deux régions allemandes (Bade et Palatinat) ; c'est par ailleurs un lieu de passage fluvial et terrestre, qui concentra des courants commerciaux et culturels mais aussi des courants militaires.
Reliée à Strasbourg par la voie ferrée, Lauterbourg est située sur le GR 53 (rectangle rouge) qui de Wissembourg emprunte la crête des Vosges jusqu'à Masevaux au sud. La Véloroute Rhin EV 15 qui court sur 1 320 km de la source du Rhin, à Andermatt en Suisse, à l'embouchure du Rhin à Rotterdam, quitte l'Alsace et le territoire français à Lauterbourg.
Urbanisme
Typologie
Lauterbourg est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[3],[4],[5]. Elle appartient à l'unité urbaine de Lauterbourg, une unité urbaine monocommunale[6] de 2 318 habitants en 2018, constituant une ville isolée[7],[8]. La commune est en outre hors attraction des villes[9],[10].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (37,2 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (35,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (24 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (16,8 %), forêts (16,3 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (13,3 %), zones agricoles hétérogènes (12,3 %), eaux continentales[Note 2] (9,1 %), zones urbanisées (7 %), prairies (0,9 %)[11].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[12].
Histoire
À l'époque romaine il existait probablement au passage de la Lauter, qui était un point stratégique, un fort appelé Tribuni sur l'ancienne route qui menait de Bâle à Mayence. Des troupes romaines y stationnèrent jusqu’en 405.[1]
Époque médiévale
Ayant vaincu les Alamans en 496, les Francs s'installèrent au nord du Seltzbach. C’est pourquoi on y parle encore un dialecte francique, tandis qu'au sud du Seltzbach les dialectes alémaniques ont subsisté. Quand l'Empire franc fut partagé par le Traité de Verdun en 843, le territoire de Lauterbourg revint à la Lotharingie puis, au terme de longues luttes, fut incorporé au Saint-Empire romain germanique fondé par Otton Ier en 962. L'épouse d'Otton, la princesse bourguignonne Adélaïde, fonda un monastère à Seltz à quelques kilomètres au sud.[1]
Selon des documents des années 1083 et 1103 Henri IV transféra les possessions de Lauterbourg au diocèse de Spire. Ils comprenaient des terres, une forêt et les droits de chasse et de pêche qui y étaient joints. La ville continua de se développer dans les années suivantes et en 1252, elle obtint le droit de marché. Peu de temps après, elle fut le siège d'un bailliage qui comprenait 20 communautés des deux côtés de la Lauter. Pour protéger la ville on construisit un double cercle de murs avec 12 tours. Les évêques de Spire résidaient dans un château qui dominait la Lauter.
- Bataille de Lauterbourg (Lignes de la Lauter), le entre les troupes des armées de la République et les troupes prussiennes de la Première Coalition (mort au combat du général Gabriel Louis Sabas Faivre de Courcelles, dit Febure (1726-1793)).
Jusqu'en 1918
Au XVIIe siècle, la ville souffrit beaucoup des guerres. À plusieurs reprises elle fut traversée par des troupes qu’il fallait héberger et ravitailler. Réquisitions, pillages, famines et épidémies ruinèrent finalement la ville. En 1648 la Paix de Westphalie donna à la France Lauterbourg et l’Alsace mais les principautés de Basse-Alsace dépendaient encore de l’Empire Romain Germanique, ce qui entraina de nouvelles guerres et la destruction de Lauterbourg en 1678.
Au début du XVIIIe siècle la ville, qui servait désormais de place forte à l’extrémité orientale de la ligne de la Lauter, fut reconstruite par les Français. Après la chute de Napoléon le Congrès de Vienne, en 1815, constitua la Lauter comme frontière définitive de la France.
La paix de Francfort en 1871 donna à l’Empire allemand Lauterbourg qui commença à s’industrialiser. On construisit une ligne de chemin de fer et un port sur le Rhin avec un terminal charbonnier. En 1919 le traité de Versailles rendit la ville à la France.
Seconde Guerre mondiale
Dans les années 1930, Lauterbourg se trouvait dans une situation inconfortable entre la ligne Maginot et la ligne Siegfried. Quand éclata la Seconde Guerre mondiale, le , la population fut évacuée à Saint-Priest-Taurion et à Saint-Just-le-Martel dans le département de la Haute-Vienne. En , la ville basse fut complètement détruite. Après l'annexion de l'Alsace par l'Allemagne nazie, une partie des réfugiés revint dans la ville en ruines. À partir de 1942 les Alsaciens furent affectés au Reichsarbeitsdienst (RAD), puis incorporés de force dans la Wehrmacht, en violation flagrante du droit international. Beaucoup de « Malgré-nous » perdirent la vie sur le front de l'Est.
Le , la 79e Division d'infanterie américaine tenta de libérer Lauterbourg, mais fut surprise peu après par l’Opération Nordwind. Craignant d'être séparés de leurs arrières, les Américains étaient sur le point de se replier jusqu'à la ligne des Vosges. Cependant, grâce à l'intervention du général de Gaulle et de Winston Churchill, ils gardèrent leurs positions et l'offensive allemande put être arrêtée à Hatten-Rittershoffen. Lauterbourg fut finalement libéré le par la 1re armée française dans le cadre de l'opération Undertone.
Héraldique
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Les armes de Lauterbourg se blasonnent ainsi :
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Politique et administration
Liste des maires
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[18].
En 2019, la commune comptait 2 331 habitants[Note 3], en augmentation de 3,28 % par rapport à 2013 (Bas-Rhin : +2,76 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Lieux et monuments
Personnalités liées à la commune
- Albert Bayer (1885-1967) : peintre français.
- Georges Holderith (1912-1978) : inspecteur d'académie, directeur général adjoint de l’enseignement du premier degré et inspecteur général de l’instruction publique pour l'allemand.
- Ferdinand de La Ville-sur-Illon ( - Lauterbourg – - Seltz), militaire français des XVIIIe et XIXe siècles.
- Paul Schmitthenner (1884-1972) : ministre des cultes et de l'éducation du pays de Bade sous le Troisième Reich. Il fut également architecte, professeur et recteur de l'université de Heidelberg. Il est né à Lauterbourg le d'un père allemand et d'une mère alsacienne.
- Henri Roessler (1910-1978) : international de football français.
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- https://www.dna.fr/societe/2022/06/10/le-maire-jean-michel-fetsch-est-decede
- https://www.habitants.fr/bas-rhin-67
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 de Lauterbourg », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Jean-Paul de Gassowski, « Blasonnement des communes du Bas-Rhin », sur http://www.labanquedublason2.com (consulté le ).
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le ).
- Céline Lang, « Alsace du Nord : le maire de Lauterbourg déchire sa carte UMP », France 3 Alsace, (lire en ligne).
- [PDF] « Liste des maires du Bas-Rhin au 1er avril 2008 », sur www.bas-rhin.pref.gouv.fr (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
- J. Bentz, Description historique et archéologique de Lauterbourg et de son territoire : d'après les sources originales, G. Silbermann, Strasbourg, 1844, VIII-255 p.
- J. Bentz, Seconde partie de l'appendice à la description historique et archéologique de Lauterbourg avec des notes explicatives et historiques, G. Silbermann, Strasbourg, 1867, 28 p.
- Serge Braun, Le dernier testament : chronique de la communauté juive de Lauterbourg, Éditions Coprur, Strasbourg, 1997, 128 p. (ISBN 2-8420-8015-7)
- Alain Drapier, Densification urbaine de Lauterbourg, Strasbourg, 1991, 65 p. (mémoire d'Architecture)
- (de) August Meyer, Geschichte der Stadt Lauterburg, Ackermann, Weissenburg i. E, 1898, 204 p.
- Alfred Nobert (en collab. avec Marie-Louise Meyer), Flânerie dans Lauterbourg, à travers la carte postale, Ville de Lauterbourg, 1986, 101 p.