Pignerol
Pignerol (en italien : Pinerolo) est une ville italienne de la ville métropolitaine de Turin, dans la région du Piémont.
Pour l’article ayant un titre homophone, voir Pignerolle.
Pignerol Pinerolo | |
Armoiries |
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Vue de la ville de Pignerol. | |
Noms | |
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Nom français | Pignerol |
Nom piémontais | Pinareul |
Administration | |
Pays | Italie |
Région | Piémont |
Ville métropolitaine | Turin |
Maire Mandat |
Luca Salvai 2016-2021 |
Code postal | 10064 |
Code ISTAT | 001191 |
Code cadastral | G674 |
Préfixe tel. | 0121 |
Démographie | |
Gentilé | pinerolesi, (pms) pinareuleis, (fr) pignerolais [1] |
Population | 36 158 hab. (31-12-2010[2]) |
Densité | 723 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 44° 52′ 59″ nord, 7° 19′ 59″ est |
Altitude | Min. 376 m Max. 376 m |
Superficie | 5 000 ha = 50 km2 |
Divers | |
Saint patron | San Donato |
Fête patronale | 30 août |
Localisation | |
Localisation dans la ville métropolitaine de Turin. | |
Liens | |
Site web | www.comune.pinerolo.to.it |
Géographie
La commune de Pignerol est située dans le Piémont et s'assied sur un territoire compris entre 291 m et 1 358 m d'altitude.
Elle comprend les hameaux d'Abbadia Alpina, Baudenasca, Costagrande, Gerbido, Riva et Talucco.
Communes limitrophes
Cumiana, Pinasca, Frossasco, San Pietro Val Lemina, Roletto, Piscina, Scalenghe, Porte, Buriasco, San Secondo di Pinerolo, Osasco, Macello, Garzigliana, Cantalupa, Luserna San Giovanni.
Toponymie
Attestée sous la forme Pinarolium en 981, est issu du latin pinus ("pin"), accompagné du suffixe aria (« zone plantée de ... ») et suivi du diminutif -eola. Il s’agissait donc d’« une petite pinède ».
Histoire
Des traces d'habitat préhistorique ont été retrouvées sur le territoire de Pignerol[3]. Le territoire fit plus tard partie de l'Empire romain.
La ville appartenait au duché de Savoie mais passa plusieurs fois dans le royaume de France (de 1536 à 1574, de 1631 à 1696 et de 1801 à 1814[3]), avant de revenir au duché de Savoie et de devenir italienne lors de la création du royaume d'Italie en 1861.
Elle est touchée de 1450 à 1452 et en 1454[4] par des épidémies de peste.
Au mois de , peu avant sa mort, François de Sales se rend à Pignerol à la demande du pape, pour le représenter au chapitre des Feuillants où fut élu comme général de l'Ordre, le Français Dom Jean de Saint-François.
Conquise par les Français sur les Savoisiens en 1630, la ville et ses environs sont attribués le à la France par le traité de Cherasco. Pignerol est alors soigneusement fortifiée par Jean de Beins[5], et constitue jusqu’à la fin du siècle une défense importante du royaume de France. D'abord « gouvernement particulier » dont Antoine de Toulongeon, père de Françoise-Madeleine de Chaugy, reçoit la charge, elle fut érigée par le roi Louis XIII de France en « gouvernement général » dont le premier gouverneur recensé fut Henri de Maleyssye le jusqu'en [6]. Il a comme successeurs, Antoine de Brouilly, marquis de Piennes (mort le ), puis Antoine de Brouilly, marquis d'Herleville (mort en 1713), homonyme, cousin éloigné du précédent[7].
Une forteresse impressionnante, dont il ne subsiste rien de visible[8], y est érigée par l'architecte François Levé en 1666. Elle sert également de prison d'État : Nicolas Fouquet, surintendant des finances de Louis XIV, disgracié et condamné à la prison à vie en 1664, est transféré par d'Artagnan du château de Vincennes à Pignerol à l'issue de son procès. Il y meurt en 1680 ; le duc de Lauzun y est également emprisonné pendant dix ans. Cependant, le prisonnier le plus célèbre de Pignerol reste l'homme au masque de fer[9].
La ville est reconquise par Victor-Amédée II de Savoie en 1696 et va dès lors rester savoyarde, puis devenir piémontaise, et enfin italienne.
L'École de cavalerie militaire installée à Venaria Reale est transférée à Pignerol en 1849, puis devient l’École d’application de la cavalerie en 1862[10].
Politique et administration
Économie
C’est autour de Pignerol que s’articule l’économie des vallées vaudoises (versants droits des vals Cluson, Pellice et Germanasca) et de la plaine allant de ces montagnes au cours du Pô.
Diverses industries sont installées dans la région. On peut citer notamment les industries textile, mécanique, papetière et chimique. Elles absorbent la majorité de la main-d’œuvre de Pinerolo et de ses alentours.
Les entreprises phares de la région sont Corcos qui produit entre autres des joints d’étanchéité, Rapini, une entreprise agroalimentaire qui est spécialisée dans la charcuterie, Euroball qui produit des roulements à bille, le groupe Tombini (ex Annovati) qui, lui, fournit l’industrie du meuble en agglomérés et PMT Italia (ex Beloit Italia) qui fournit l’industrie papetière en machines à papier.
Pignerol est le centre du commerce des vallées qui l’entourent. L’agriculture et l’élevage sont caractérisés par l’utilisation de techniques modernes. La ville est aussi le centre de la communauté montagnarde appelée Comunità Montana Pinerolese Pedemontano[11].
Culture et patrimoine
Édifices civils
- Les vestiges des remparts du XIIIe siècle qui entouraient le village haut, une partie des murs de la citadelle du XVIIe siècle[3].
- De nombreux édifices médiévaux, dont le palais des princes d'Achaïe construit en 1318 et modifié par la suite, la « Casa del Senato » (XVe siècle), la « Casa del Vicario » (une construction en terre cuite du XVIe siècle).
- La place Vittorio Veneto : projetée en 1738, elle devint la place d'armes jusqu'en 1830 ; elle accueille aujourd'hui le marché le mercredi et le samedi. Elle accueille une fontaine avec une vasque en pierre d'un bloc de Malanaggio et une statue dédiée au général Filippo Brignone[3].
- L'hôtel de ville.
- Le palais Vittone.
Édifices religieux
- La cathédrale de Pignerol (Cattedrale di San Donato), déjà citée en 1044, remaniée aux XVe, XVIe, XVIIIe et XIXe siècles.
- La basilique de Saint Maurice (Basilica di San Maurizio), déjà citée en 1078, reconstruite en 1470 et rénovée en 1897.
- Un sanctuaire (Santuario della Madonna delle Grazie), datant du XVIe siècle.
- Une église du XIVe siècle.
- Plusieurs églises de style baroque, dont : l'église de San Rocco, construite en 1744 et l'église de San Giuseppe, de nos jours devenue profane et utilisée comme salle de concert.
- L'ancienne abbaye Sainte-Marie de Pignerol, située à Saint Veran (le Bourg de St-Veran est à l'ouest de Pignerol, à Abbadia Alpina : cf. Chiesa di San Verano, Abbadia Alpina, Pinerolo, et[12]).
Forteresse
Pignerol doit surtout sa célébrité à la forteresse qui a disparu, dans laquelle furent enfermés Fouquet, Lauzun et l'homme au masque de fer sous Louis XIV[13]. Ils furent placés sous la garde de Bénigne Dauvergne de Saint-Mars. Louis XIV en impose en effet la destruction dans les clauses du traité de Turin en 1696.
Caractéristiques linguistiques
Le nom de la ville est Pinerolo en italien, Pineiròl en occitan alpin, Pinareul en piémontais
Seulement les deux hameaux de L'Abaïa/Abbadia Alpina et Taluc/Talucco sont de parler occitan.
Personnalités
- Nicolas Fouquet (1615-1680), surintendant des finances de Louis XIV, disgracié et condamné à la prison à vie, y décéda en 1680.
- Luigi Facta (1861-1930), homme politique.
- Ferruccio Parri (1890-1981), homme politique.
- Lidia Poët (1855-1930), première femme en Italie à devenir avocate.
Anecdote
La ville a donné son nom au quartier de Peñarol, à Montevideo, capitale de l'Uruguay, quartier rendu célèbre par son club de football Club Atlético Peñarol.
Villes jumelées
- Gap (France) depuis 1963
- Traunstein (Allemagne) depuis 1986
- San Francisco (Argentine) depuis 1996
- Derventa (Bosnie-Herzégovine) depuis 2005
Dans le passé, Pignerol était jumelée avec Beloit (Wisconsin) aux États-Unis en raison de la présence d'un site de production de la société homonyme de construction mécanique. Cependant, avec la fermeture mouvementée du site de production, repris depuis par des entrepreneurs italiens et renommé PMT Italia, le jumelage est considéré comme déchu et ne figure plus sur le site de la commune.
Notes et références
- {fr} le cordial
- (it) Popolazione residente e bilancio demografico sur le site de l'ISTAT.
- (it) « Pinerolo », Wikipedia, (lire en ligne, consulté le ).
- Yannick Frizet, « Découvertes sur les peintures murales tardo-médiévales de la cathédrale de Digne, Notre-Dame-du-Bourg », in Chroniques de Haute-Provence n° 354 (2005, 125e année), p. 183.
- René Favier, « Soudard des champs, soldat des villes », in L’Alpe, Citadelles d’altitude, no 37, juin 2007, p. 24.
- Nommé Gouverneur depuis le .
- Jean Duquesne Dictionnaire des gouverneurs de Province 1315-1791 éditions Christian Paris 2002 (ISBN 2864960990) p. 268
- Pinerolo, sur le site du centre de ressources pour la gestion du patrimoine fortifié.
- Le registre d'écrou de la Bastille du mentionne : « Du jeudi 18 de septembre à trois heures après-midi, monsieur Bénigne Dauvergne de Saint-Mars, gouverneur du château de la Bastille, est arrivé pour sa première entrée venant de son Gouvernement des îles Sainte-Marguerite et Honnorat, ayant avec lui dans sa litière un ancien prisonnier qu'il avait à Pignerol, lequel il fait tenir toujours masqué, dont le nom ne se dit pas [...] lequel prisonnier sera servi par M. de Rosargues, que M. le Gouverneur nourrira ». Il en ressort que le prisonnier masqué avait suivi Saint-Mars lors de ses mutations successives : à l'île Sainte-Marguerite de Lérins (au large de Cannes), où il était arrivé le , et, auparavant, à Exilles, où il fut muté en 1681 et à la forteresse de Pignerol en Piémont, qu'il commanda de 1665 à 1681.
- (en) Giovanni Battista Tomassini, The Italian Tradition of Equestrian Art, Franktown, Virginia, USA, Xenophon Press, , 288 p. (ISBN 9780933316386), The long Italian transition (page 250).
- Traduction depuis l'article italien de Pinerolo
- abbé Joseph Croset-Mouchet, chanoine de Pignerol, L'abbaye de Ste-Marie de Pignerol au bourg de Saint-Veran, Pignerol, Joseph Lobetti-Bodoni, (lire en ligne)
- Les fortifications de Vauban : Pinerolo
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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