Siège de Sancerre
Le siège de Sancerre, mené par Claude de La Châtre, débute le et se termine par la capitulation de la cité, le .
Date | - |
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Lieu | Sancerre, Berry |
Issue | Victoire de l'armée royale par grande famine des Huguenots |
Royaume de France | Huguenots |
Claude de La Châtre, Roger de Sarrieu, Jean de Blosset,... | Maire André Johanneau Capitaine Lafleur Jean de Léry |
7 000 soldats, dont le régiment de Sarrieu, 18 pièces d'artillerie. | 2 400 Sancerrois |
600 morts | 84 morts et 500 civils morts de famine |
Batailles
Prélude
Première guerre de Religion (1562–1563)
Deuxième guerre de Religion (1567–1568)
Troisième guerre de Religion (1568-1570)
Quatrième guerre de Religion (1572–1573)
Cinquième guerre de Religion (1574–1576)
Sixième guerre de Religion (1576–1577)
Paix de Bergerac
Septième guerre de Religion (1579–1580)
Traité du Fleix
Huitième guerre de Religion (1585–1598)
Guerre des Trois Henri
- Édit de Nemours
- Jarrie (1587)
- Coutras (1587)
- Vimory (1587)
- Auneau (1587)
- Journée des Barricades (1588)
- Arques (1589)
- Paris
- Ivry (1590)
- Journée des Farines (1591)
- Chartes (1591)
- Poncharra (1591)
- Châtillon (1591)
- Rouen (1591-1592)
- Craon (1592)
- Port-Ringeard (1593)
- Fontaine-Française (1595)
- Amiens (1597)
- Édit de Nantes (1598)
Rébellions huguenotes (1621-1629)
- Saumur (1621)
- Saint-Jean-d'Angély (1621)
- La Rochelle (1621)
- Montauban (1621)
- Riez (1622)
- Royan (1622)
- Sainte-Foy (1622)
- Nègrepelisse (1622)
- Saint-Antonin (1622)
- Montpellier (1622)
- Saint-Martin-de-Ré (navale, 1622)
- Traité de Montpellier (1622)
- Blavet (1625)
- Île de Ré (1625)
- Traité de Paris (1626)
- Saint-Martin-de-Ré (1627)
- La Rochelle (1627-1628)
- Privas (1629)
- Alès (1629)
- Montauban (1629)
- Paix d'Alès
Coordonnées 47° 19′ 52″ nord, 2° 50′ 20″ est
Origines
Poursuivis et massacrés dans tout le Berry, les protestants se réfugient dans la ville de Sancerre. Celle-ci, dotée d'un château aisément défendable, posée sur une hauteur escarpée, est une forteresse difficilement prenable. Acquise à la cause réformée depuis les années 1550, elle est un refuge naturel pour les persécutés. De plus, elle ne s'est pas rendue aux troupes royales au lendemain de la paix de Saint-Germain. Le gouverneur du Berry amène 7 000 hommes et 18 pièces d'artillerie devant la place. L'échevin, André Jouhanneau, et le capitaine de la garnison, Lafleur, choisi par les habitants en 1569 commandent la résistance.
Début du siège
Le siège débute le et se termine le [1]. Fait étrange, les catholiques de la ville, au lieu de fuir, se joignent aux assiégés. Un messager leur fut tout d'abord envoyé afin d'obtenir leur reddition. Les habitants le firent prisonnier. Un premier assaut fut alors tenté, le au matin, mais ce fut un échec cuisant, une défense acharnée intégrant même des frondes ayant raison de l'élan de l'armée royale. Plus de 60 catholiques restèrent sur le terrain et 200 autres furent blessés. La place avait été alors progressivement investie et les corps de troupes catholiques se fortifièrent dans les villages et hameaux environnants, encerclant ainsi totalement la forteresse et la privant de ses accès vitaux, notamment en direction de la Loire.
La colline
Le siège proprement dit, c'est-à-dire le blocus intégral de la place dure 5 mois.
Le maréchal s'installe dans la maison de Saint-Satur, au pied de la colline. La cité est la cible de plus de 5 000 boulets de canon.
La famine terrasse plus de 500 Sancerrois. Une fois les stocks épuisés, on mangea aussi les chiens, les chats et même parfois des rats; mais également de l'herbe, des racines, le cuir des souliers, des pains de paille et d'ardoise pilée. Un couple et une dame âgée furent même surpris à manger leur fille déterrée de trois ans, tandis que ses restes garnissaient des pots prêts à cuire. L'homme subit le bûcher sans strangulation, la femme la pendaison et la vieille finit sa vie au cachot. Cette extrême rigueur dans le châtiment dissuada les autres habitants de se livrer à l'anthropophagie. Cadavres et agonisants parsemaient les rues.
La reddition intervint le . L'entrée de Claude de La Châtre s'effectue le 31. Les sources sont muettes sur le fonctionnement de l'hôpital et sur l'absence étonnante d'épidémie pendant le siège.
Massacres et persécutions d'après-bataille
La vengeance est alors à la hauteur de l'affront fait au roi. Les murailles sont détruites, on brûle les portes de la ville, on confisque la cloche du beffroi et on réclame 40 000 livres à la ville. L'échevin André Jouhanneau, l'un des chefs de la résistance de Sancerre, est jeté dans le puits de la Halle après avoir été tué le .
Vestiges et témoignages
Littérature
- Histoire mémorable du siège de Sancerre, de Jean de Léry.
- 1573 Sancerre, l'enfer au nom de Dieu, d'Abraham Malfuson, édition présentée par Frank Lestringant et René Vérard, Regain de lecture, 2008.
- L'Orme aux loups, de Thierry Berlanda, roman policier historique, éditions De Borée, 2017
Notes
- Denis Crouzet, Les guerres de Dieu, Seyssel, Champ Vallon, , 792 p.
Voir aussi
Lien externe
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