Siegfried August en Bavière

Le duc Siegfried August en Bavière (en allemand, Siegfried August Maximilian Maria Herzog in Bayern), né le à Bamberg, et mort le à Munich, aîné des trois fils de Maximilien-Emmanuel en Bavière et d'Amélie de Saxe-Cobourg-Gotha, est un membre de la maison de Wittelsbach de la branche des Biederstein.

Siegfried August en Bavière
Siegfried August en Bavière en 1898.
Biographie
Titulature Duc en Bavière
Dynastie Maison de Wittelsbach
Nom de naissance Siegfried August Maximilian Maria Herzog in Bayern
Naissance
Bamberg
Décès
Sanatorium de Neufriedenheim, Munich
Sépulture Église Saint-Quirin de Tegernsee
Père Maximilien-Emmanuel en Bavière
Mère Amélie de Saxe-Cobourg-Gotha
Conjoint aucun
Enfants sans
Religion Catholicisme romain

Biographie

Famille des Biederstein

Le duc Siegfried August, né le , appartient à la branche ducale et non régnante de la maison de Wittelsbach. Par son père, Maximilien-Emmanuel en Bavière, il est le neveu de l'impératrice Élisabeth d'Autriche (Sissi) ; tandis que par sa mère, Amélie de Saxe-Cobourg-Gotha, il est le neveu du tsar Ferdinand de Bulgarie. Il a deux frères cadets : Christoph et Luitpold-Emanuel[1].

Siegfried August Maximilian Maria, filleul de son grand-père paternel, le duc Maximilien en Bavière, est baptisé à la fin du mois de [2]. À la fin de l'année 1876, Maximilien-Emmanuel, son épouse et leur premier né, Siegfried, s'établissent au château de Biederstein, ce qui vaut désormais à cette branche de la famille le surnom de Biederstein[2].

Éducation et formation militaire

Le , son père meurt inopinément d'une hémorragie à l'estomac. Siegfried contracte peu après la scarlatine. Il est soigné par sa mère laquelle, inconsolable depuis la mort de son mari meurt également subitement après une péritonite le . Un conseil de famille statue sur le sort des trois orphelins[3]. Siegfried, qui vient tout juste de réussir brillamment ses humanités, suit à partir de 1894, des cours à l'école militaire[4]. Ses frères et lui demeurent dans le Château de Biederstein où ils ont grandi et sont élevés par une dame d'honneur, Maria Fugger von Glött, sous la supervision de leur oncle Charles-Théodore en Bavière et de son épouse Marie-Josèphe qui séjournent parfois à Biederstein[5].

Voyages

Jeune, Siegfried voyage, d'abord en Bulgarie, en 1895, avec sa grand-mère Clémentine qui s'y rend chaque année auprès de son fils puîné Ferdinand, prince souverain depuis 1887[6]. Ensuite, Siegfried se serait rendu en Amérique, au Japon, en Chine et aux Indes, mais l'accomplissement de ce long périple, est sujet à caution car il n'est pas documenté par les archives[7]. Lorsqu'il atteint sa majorité, en 1894, Siegfried s'occupe désormais progressivement des affaires de famille à la place de la comtesse Fugger. Son aide de camp, Max von Redwitz, l'assiste dans la gestion des domaines familiaux[8].

Accident équestre et fiançailles

Le , après une chute de cheval lors d'un concours hippique à Munich, il demeure dans le coma durant plusieurs jours. À son réveil, il souffre de séquelles cérébrales qui agissent irréversiblement sur son état mental[9].

Le duc Siegfried en Bavière et sa fiancée en 1902.

Il partage sa passion pour la chasse avec l'archiduc François-Ferdinand, héritier au trône austro-hongrois qu'il côtoie fréquemment. En 1902, durant un séjour auprès de l'héritier austro-hongrois, Siegfried rencontre l'archiduchesse Marie Annonciade, demi-sœur de François-Ferdinand, et nièce de l'empereur d'Autriche François-Joseph, dont il tombe amoureux. En , après une dispense papale car les mariés sont cousins issus de germain[10],[N 1], des fiançailles sont conclues, mais rompues deux mois plus tard car l'archiduchesse remarque combien l'état psychique de Siegfried est instable. Il portait un revolver chargé en permanence, tirait depuis les fenêtres de sa demeure et évoquait son suicide. Siegfried se plaignait constamment d'hallucinations et était sujet à des idées de persécution[11].

L'archiduchesse Marie Annonciade décide de devenir religieuse régulière après la rupture de ses fiançailles. Son oncle l'empereur François-Joseph refuse et lui accorde seulement de demeurer, comme elle l'était depuis 1893 déjà, abbesse séculière de l'ordre des nobles dames de Prague[12].

Internement et mort

Le sanatorium de Neufriedenheim en 2019.

Pour sa part, en 1906, l'état psychique de Siegfried requiert son confinement, avant d'être médicalement traité dans une maison de santé, le sanatorium Neufriedenheim de Munich, où il demeure sous surveillance médicale[12],[13].

Le , Siegfried est officiellement frappé d'incapacité et placé sous tutelle par le ministre d'État bavarois, Ferdinand von Miltner. Ses frères cadets prennent également soin de lui. Le sanatorium de Neufriedenheim ferme ses portes en 1941[13].

À l'âge de 75 ans, tandis qu'il est interné depuis 44 ans, Siegfried meurt sans alliance et sans postérité à Munich le [1]. La cause de sa mort n'a pu être déterminée. Il est inhumé dans la crypte familiale de l'église Saint-Quirin de Tegernsee[14].

Phaléristique

Siegfried August en Bavière est :

Ascendance

Notes et références

Notes

  1. La grand-mère paternelle de Siegfried August, Ludovica de Bavière, et la grand-mère paternelle de Marie Annonciade, Sophie de Bavière, sont sœurs.

Références

  1. Michel Huberty, Alain Giraud, L'Allemagne dynastique, Tome IV Wittelsbach, p. 447
  2. Bilteryst, Defrance et van Loon 2022, p. 6.
  3. Defrance 2007, p. 321-323.
  4. Bilteryst, Defrance et van Loon 2022, p. 13.
  5. Nemec 2010, p. 92-95.
  6. Defrance 2007, p. 324.
  7. Bilteryst, Defrance et van Loon 2022, p. 22.
  8. Defrance 2007, p. 345.
  9. Nemec 2010, p. 95.
  10. Nemec 2010, p. 100.
  11. Defrance 2007, p. 345-346.
  12. Defrance 2007, p. 346.
  13. Bilteryst, Defrance et van Loon 2022, p. 25.
  14. Nemec 2010, p. 107.
  15. (de) Hof- und Staats-handbuch des Königreichs Bayern, Munich, K. Bayer. Statistieken Bureau, , 858 p. (lire en ligne), p. 11.

Bibliographie

Ouvrages

  • (de) Norbert Nemec, Erzherzogin Maria Annunziata (1876–1961) : Die unbekannte Nichte Kaiser Franz Josephs I, Vienne, Böhlau Verlag, , 313 p. (ISBN 978-3-20578-456-2).
  • Olivier Defrance, La Médicis des Cobourg : Clémentine d’Orléans, Bruxelles, Racine, , 368 p. (ISBN 978-2-87386-486-6 et 2-87386-486-9, lire en ligne).

Article

  • Damien Bilteryst, Olivier Defrance et Joseph van Loon, « Les Biederstein, cousins oubliés de la reine Élisabeth, années 1875-1906 », Museum Dynasticum, vol. XXXIV, no 1, , p. 2-26 (ISSN 0777-0936).

Liens externes

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