Sigrid Kaag

Sigrid Kaag (prononcé en néerlandais : [ˈsiɣrɪt kaːx]), née le à Ryswick, est une diplomate et femme politique néerlandaise. Dirigeant les Démocrates 66 (D66) depuis le , elle est vice-Première ministre et Ministre des Finances depuis le .

Sigrid Kaag

Portrait officiel de Sigrid Kaag (2018).
Fonctions
Vice-Première ministre néerlandaise
Ministre des Finances
En fonction depuis le
(7 mois et 25 jours)
Premier ministre Mark Rutte
Gouvernement Rutte IV
Prédécesseur Kajsa Ollongren (vice-Première ministre)
Wopke Hoekstra (Finances)
Chef politique des Démocrates 66
En fonction depuis le
(2 ans)
Prédécesseur Alexander Pechtold
Ministre des Affaires étrangères

(3 mois et 22 jours)
Premier ministre Mark Rutte
Gouvernement Rutte III
Prédécesseur Stef Blok
Successeur Tom de Bruijn (intérim)
Ben Knapen

(intérim)
Premier ministre Mark Rutte
Gouvernement Rutte III
Prédécesseur Halbe Zijlstra
Successeur Stef Blok
Ministre du Commerce extérieur et de la Coopération pour le développement

(3 ans, 9 mois et 15 jours)
Premier ministre Mark Rutte
Gouvernement Rutte III
Prédécesseur Lilianne Ploumen
Successeur Tom de Bruijn
Biographie
Nom de naissance Sigrid Agnes Maria Kaag
Date de naissance
Lieu de naissance Ryswick (Pays-Bas)
Nationalité Néerlandaise
Parti politique D66
Diplômée de Université d'Utrecht
Université américaine du Caire
Université d'Oxford
Université d'Exeter
École nationale d'administration
Profession Diplomate

Kaag occupe plusieurs postes au Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), à l'Organisation internationale des migrations (OIM) et à l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Avant de rejoindre le système des Nations unies en 1994, elle travaille au ministère des Affaires étrangères, ainsi que pour Shell International Petroleum Company à Londres.

Elle est directrice régionale du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) en Jordanie de 2007 à 2010 et sous-secrétaire générale au Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) de 2010 à 2013. Elle devient dès lors conseillère spéciale auprès du secrétaire général des Nations unies et coordonnatrice spéciale de la Mission conjointe de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et des Nations unies pour éliminer le programme d'armes chimiques de la Syrie (ONU-OPCW), poste qu'elle quitte en 2014 pour devenir coordonnatrice spéciale des Nations unies pour le Liban (UNSCOL)[1].

Elle est ministre du Commerce extérieur et de la Coopération pour le développement, fonction de ministre sans portefeuille au sein du ministère des Affaires étrangères, du au dans le troisième cabinet de Mark Rutte. Elle est ensuite brièvement ministre des Affaires étrangères entre le et le .

Biographie

Jeunesse et études

Après une enfance passée à Zeist, Sigrid Kaag s'inscrit à l'université d'Utrecht pour apprendre l'arabe avant d'être transférée à l'université américaine du Caire, où elle obtient un baccalauréat universitaire en lettres en 1985 en études du Moyen-Orient. Elle poursuit ses études au St Antony's College d'Oxford à l'université d'Exeter.

Ministère des Affaires étrangères

Après ses études en Angleterre, elle intègre l'École nationale d'administration en France. Elle suit également une formation en relations avec l'étranger à l'Institut Clingendael de La Haye. Kaag travaille pour le ministère néerlandais des Affaires étrangères à partir de 1990 en tant que chef adjointe du département des Affaires politiques de l'ONU. Plus tard, elle travaille pour la Royal Dutch Shell à Londres.

Carrière aux Nations unies

Kaag rejoint les Nations unies en 1994. Jusqu'en 1997, elle est basée à Jérusalem pour le compte de l'UNRWA. De 1998 à 2004, elle est chef des relations avec les donateurs pour l'Organisation internationale pour les migrations à Genève et directrice en chef des programmes au Bureau des relations extérieures de l'UNRWA. Entre 2004 et 2005, elle est conseillère sur l'Afrique de l'Est. Travaillant à partir de là au Proche-Orient, elle est responsable de zones comme les territoires palestiniens occupés, le Liban, la Jordanie et la Syrie. De 2007 à 2010, elle est directrice régionale de l'UNICEF pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord. En , elle est nommée sous-secrétaire générale, administratrice adjointe et directrice du Bureau des relations extérieures et de la sensibilisation du Programme des Nations unies pour le développement et déménage donc à New York.

Le , le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon la nomme à la tête de la Mission conjointe de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et des Nations unies pour la destruction des armes chimiques en Syrie. Un vote est demandé au Conseil de sécurité des Nations unies sur cette décision trois jours plus tard, le , après quoi elle est officiellement confirmée pour le poste. Elle dirige une équipe d'une centaine d'experts chargés d'assurer la destruction des armes chimiques de la Syrie avant le .

Le , le secrétaire général des Nations unies annonce sa nomination au poste de coordonnatrice spéciale des Nations unies pour le Liban (UNSCOL), succédant à Sir Derek Plumbly. En , elle reçoit le prix Wateler pour la paix décerné par la Fondation Carnegie néerlandaise.

Engagement politique

Kaag s'adressant au Conseil de sécurité des Nations unies en mars 2018, à l'occasion de la présidence néerlandaise.
Sigrid Kaag au côté d'Aung San Suu Kyi en novembre 2018.

Le , elle devient ministre du Commerce extérieur et de la Coopération au développement dans le troisième cabinet de Mark Rutte. À ce titre, elle assure l'intérim à la tête du ministère des Affaires étrangères, après la démission du libéral Halbe Zijlstra, entre le et le . La visite de Kaag en Iran en février 2018 est vivement critiquée par plusieurs parlementaires aux Pays-Bas.

En septembre 2020, elle est très largement choisie par les adhérents des Démocrates 66 comme la nouvelle chef politique du parti, avec plus de 96 % des suffrages[2]. Elle mène donc le parti aux élections législatives de 2021, qui s'annoncent difficiles du fait d'une image fortement influencée par une inhabilité perçue à peser dans la coalition gouvernementale. En effet, les sondages deux mois avant les élections prédisent les Démocrates 66 à 13 sièges, soit six de moins qu'en 2017. Ses prestations aux débats télévisés, jugées de façon positive par les commentateurs, permettent au parti de se relever dans les sondages. Lors du dernier débat, le , Kaag affronte Geert Wilders en duel, qui lui reproche de s'être voilée en Iran. Elle affirme : « Je suis allée en Iran en tant que ministre des Affaires étrangères pour discuter de la sécurité de la région et d'Israël. Et si je suis obligée par la législation de mettre un voile, alors je le ferai, parce que cela sert un intérêt international ». Wilders la traite alors de « traître », Kaag affirmant : « Non. Je n’accepte pas cela, car il s'agissait d'une mission dans l'intérêt du pays, monsieur Wilders, vous devriez en apprendre quelque chose »[3].

Le scrutin permet aux Démocrates 66 d'atteindre la deuxième place derrière le Parti populaire pour la liberté et la démocratie (VVD) de Mark Rutte, une première historique, avec 24 sièges. Les pertes du Parti pour la liberté (PVV) et de l'Appel chrétien-démocrate (CDA) permettent aux D66 de se positionner avec force pour les négociations gouvernementales. Alors que le VVD privilégie une coalition de centre droit avec les Démocrates 66, l'Appel chrétien-démocrate et le nouveau parti JA21, Kaag estime qu'une telle coalition serait difficile compte tenu des positions de JA21 sur l'Union européenne, l'immigration et l'avortement.

Nommée ministre des Affaires étrangères le , elle est poussée à la démission le 16 septembre suivant à la suite de l'adoption par le Parlement d'une motion critiquant le gouvernement pour sa gestion de la crise en l'Afghanistan, en particulier une évacuation chaotique du pays[4]. De nombreuses personnes susceptibles d'être évacuées ont été laissées sur place, dont 22 interprètes, en dépit des appels de députés à les évacuer des mois auparavant[4]. Pressentie pour retrouver le ministère des Affaires étrangères en janvier 2022[5], elle est finalement nommée ministre des Finances.

Vie privée

Mariée, elle est mère de quatre enfants. Son mari, Anis al-Qaq, est un Palestinien, ancien représentant en Suisse. Elle parle six langues : le néerlandais, l'anglais, le français, l'espagnol, l'allemand et l'arabe.

Articles connexes

Notes et références

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