Simone Séailles

Simone Séailles, alias Violette, née le à Paris et morte le à Terezin (Tchécoslovaquie), fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent du Special Operations Executive (SOE), morte en déportation[1] (sur les actes et jugements déclaratifs de décès).

Pour les articles homonymes, voir Séailles (homonymie).

Simone Séailles
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Biographie

Simone Séailles fait ses études primaires à Antony, ses études secondaires au lycée Fénelon à Paris, puis intègre l'ESPCI Paris[2], dont elle sort diplômée de la 57ème promotion en 1941.

C'est sans informer leurs parents que les enfants Séailles, à l'exception de Violette, entrent dans la Résistance.

Début , voulant gagner l’Angleterre, son frère Pierre tente de passer la ligne de démarcation. Il est arrêté par les gendarmes à Montrésor, et conduit en détention à Périgueux. Là, il fait la connaissance d’officiers du SOE, en particulier de Michael Trotobas. Ils sont bientôt transférés à Mauzac (Dordogne). Onze agents du SOE, dont Michael Trotobas, réussissent à s’en évader dans la nuit du 15 au . Simone dans le même temps fait la connaissance au 86 rue d'Assas à Paris, et devient l'agent de liaison du capitaine Michel Trotobas dans son réseau « Sylvestre », elle y est connue sous le nom de Violette. Agent de liaison entre le Nord et la capitale et chargée de trouver des fonds.

Fin 1942, Simone recrute une ancienne camarade de lycée et camarade de promotion à l'ESPCI, Nathalie Altovsky, qui secondera son frère Pierre dans plusieurs missions. Elle sera entre autres chargée d'entrer en contact avec un gardien du camp de Mauzac pour tenter de faire évader ses compagnons prisonniers. Puis elles s'occuperont toutes les deux de collecter des fonds pour la Résistance et pour Londres. Les deux femmes dormaient ici et là tantôt dans de luxueux studios, tantôt dans un taudis, ou un hôtel de passe. Nathalie assistera impuissante à l'arrestation de Simone[3]. En , le capitaine Michel installe son PC à Lille au café de Madame Mado Thiroux.

Le , elle est arrêtée par la Gestapo dans un café de l'avenue Wagram à Paris, puis déportée le de la Gare de l'Est à Paris à destination de la prison de la Gestapo à Neue Bremm en Allemagne, puis toujours en 1944 au camp de Stalag II-A à Neubrandenbourg. C'est là que, présente depuis seulement quelques semaines, elle fait circuler une pétition que plusieurs co-détenues signèrent pour demander que les déportées politiques ne soient pas contraintes au travail. Elle remit personnellement celle-ci au commandant du camp, ce qui lui valut huit jours sans pain, et la menace d'être pendue si elle ne cessait pas sa rébellion. Elle dut bien se résigner mais, grâce à son action, ses compagnes avaient retrouvé le sens de la dignité[4] et à Ravensbrück sous le matricule 47182-KL Ravensbrück. Le camp est libéré par la Croix-Rouge le et par l'Armée soviétique le  ; elle décède lors de son internement à l'hôpital du camp de concentration de Theresienstadt, commune de Terezin.

Ses cendres seront rapatriées de Tchécoslovaquie le à Antony et furent déposées dans le caveau de famille auprès de ses parents et de sa sœur Violette.

Famille

Elle est la fille de Jean Charles Séailles (1883-1967) et de Spéranza Calo[5] (Constantinople, - Paris, ), cantatrice mezzo-soprano, fille d’un peintre réputé de Constantinople, mariés en , et installés à Antony[6] avant le printemps 1918. Son grand-père paternel, Gabriel Séailles (1852-1923), était professeur de philosophie en Sorbonne, et sa grand-mère paternelle, Octavie Charles Paul Séailles (1855-1944), était artiste peintre.

Elle est la deuxième des quatre enfants :

Hommages

  • La municipalité d'Antony a donné son nom à une rue de la ville.

Iconographie

  • 1947 : sculpture de profil pour orner son caveau par Jan & Joël Martel division D 585 Cimetière d'Antony.
  • 1947 : Terre cuite figurant son portrait de profil de forme rectangulaire 25 x 15cm par Joël Martel, signé en creux et titré SIMONE SEAILLES à la partie inférieure; vente Christie's lot n°46, Londres.

Bibliographie

  • Danièle Lheureux, De Sylvestre-Farmer à Libre Résistance, collection de L'ombre et la Lumière, ed. Nord Avril, 176.p. (ISBN 9782367900346)
  • Spéranza Calo-Séailles, Figures de résistants. Simone et ses compagnons. Simone Séailles « Violette » dans la Résistance, déportée morte pour la France, lettre-préface du général de Gaulle, introduction par Vercors, Paris, Éditions de Minuit, 1947, 204 p.
  • La Résistance armée. Histoire du Maquis de Saint-Mars-du-Désert. Vue d'ensemble de l'action des FFI sur la limite nord Sarthe-Mayenne. Suivie de la liste chronologique des coups de main et de la liste des membres de la Résistance, Rennes, Le Patriote de l'Ouest (Les Cahiers de la Résistance de l'Ouest), sans date, 30 p.+photos.
  • Rebelles et résistants. Histoire du maquis de Saint-Mars du Désert, Bonneuil-sur-Marne, Impr. Reprographica, 2006, 149 p.

Voir aussi

  • Fiche Pierre Séailles, avec photographie : voir le site Special Forces Roll of Honour.
  • Libre Résistance, bulletin d’information et de liaison, anciens des Réseaux de la Section F du S.O.E. (Special Operations Executive), Amicale BUCK, numéro 20, 2e trimestre 2007 ; et correctif dans numéro 21, 3e trimestre 2007.
  • Site consacré à Spéranza Calo-Séailles, mère de Pierre Séailles, consulté le 14 novembre 2008, source de la section Famille.
  • La Lettre de la Fondation de la Résistance, numéro 52, , voir page 13.
  • Livre de Marie Rameau, sur les femmes résistantes dont les codétenues de Simone Séailles: Simone Le Port, Suzanne Pondard (depuis épouse Latapie) matricule 47329, et sa cousine Annick Philouze, arrêtées ensemble, et ont rencontré Simone à Neubrandenbourg, Yvette Coutant, Micheline Voiturier.
  • Historique de la famille Latapie et des vergers de Suzanne Pondard.

Notes et références

  1. Arrêté du 8 décembre 2010 portant apposition de la mention « Mort en déportation »
  2. Calo-Séailles 1947.
  3. Le Petit Challaisien, juin 2010, journal de la commune de Challex, dans une réception de remise du Diplôme d'honneur des anciens combattants par le maire à Madame Nathalie Altovsky le 8 mai 2010.
  4. Témoignage de Simone Le Port, une codétenue.
  5. Abréviation de Elpis Calogeropoulou
  6. Adresse à Antony : 22 rue de Verrières (qui devint ensuite 54 avenue du Bois de Verrières). La propriété a été détruite en 1971.
  7. Une rue d'Antony porte son nom

Liens externes

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