Faustin Soulouque
Faustin Soulouque (né le à Petit-Goâve - mort le dans la même ville)[1] est un homme militaire et dirigeant haïtien, qui participa à la guerre d'indépendance haïtienne et à l'expédition de Saint-Domingue, en tant qu'officier puis en tant que commandant, et qui fut président à vie du au , puis empereur d'Haïti sous le nom de Faustin Ier de 1849 jusqu’à sa déposition, le , à la suite d’un coup d’État militaire.
Faustin Ier | |
Portrait de Faustin Ier. (Original text: Originaly from The Illustrated London News, February 16, 1856'). | |
Titre | |
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Prétendant au trône d'Haïti | |
– (8 ans, 6 mois et 22 jours) |
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Prédécesseur | Lui-même (empereur) |
Successeur | Jean-Joseph |
Empereur d'Haïti | |
– (9 ans, 4 mois et 20 jours) |
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Couronnement | |
Prédécesseur | Lui-même (président à vie) |
Successeur | Monarchie abolie Fabre Geffrard (président à vie) |
Président à vie d'Haïti | |
– (2 ans, 5 mois et 25 jours) |
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Élection | |
Prédécesseur | Jean-Baptiste Riché |
Successeur | Lui-même (empereur) |
Biographie | |
Dynastie | Famille Soulouque |
Nom de naissance | Faustin Élie Soulouque |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Petit-Goâve (Saint-Domingue) |
Date de décès | |
Lieu de décès | Petit-Goâve (Haïti) |
Père | Jean-Jacques Dessalines |
Mère | Marie-Catherine Soulouque |
Conjoint | Sanite Léon Hudicourt de Bizoton Mariette Petite-Place Elizabeth Adélina Levêque |
Enfants | Avec Sanite Léon Hudicourt de Bizoton : Augustin Soulouque Avec Mariette Petite-Place : Félicité Faustine Soulouque Avec Elizabeth Adélina Levêque : Olive Soulouque Célita Soulouque |
Héritier | Augustin Soulouque (1849-1849) Jean-Joseph Soulouque (1849-1867) |
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Présidents d'Haïti Monarques d'Haïti |
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Général sous la dictature de Jean-Pierre Boyer, il atteint le grade de commandant suprême de la Garde présidentielle sous Jean-Baptiste Riché en 1846. À la mort de Riché en 1847, il est désigné président à vie. C'est en somme l'existence sans histoire d'un militaire de carrière en temps de paix que mène Soulouque jusqu’à son avènement en 1847. À 65 ans, il grimpe progressivement tous les échelons de la hiérarchie, et n'est pas loin de pouvoir faire valoir ses droits à la retraite. Autoritaire et ambitieux, il s'octroie les pleins pouvoirs grâce au soutien de l'armée et en 1849, il se proclame empereur. Bien vite il purgea l'armée de l'élite mulâtre qui la dirigeait, installa des loyalistes à la peau noire dans les postes administratifs, et créa une police secrète et une armée personnelle. Il institua une nouvelle noblesse, composée de certains de ses proches et d'anciens nobles du Premier Empire et du Royaume du Nord. Le règne de Soulouque fut marqué par une violente répression contre l'opposition et par de nombreux meurtres. Le fait que Faustin était ouvertement un adepte de la religion africaine Vaudou contribua à sa réputation de violence[2].
Grâce en grande partie à l’habileté de son ministre des Affaires étrangères, Louis Dufrène, et de diplomates comme Beaubrun Ardouin et Séguy Villevaleix, Faustin réussit à faire accepter l’établissement d’une légation d’Haïti à Londres et à Paris, et de consulats au Havre, à Marseille, à Bordeaux et à Nantes. Il fut ainsi le premier chef d’État à obtenir le droit d’ambassade près des cours de Paris et de Londres. Il étendit considérablement les relations consulaires entre Haïti et l’Europe. En 1855, à l’insistance de la France et de la Grande-Bretagne, une trêve fut signée entre le gouvernement haïtien et les Dominicains.
Toutefois, ses tentatives infructueuses pour reconquérir la République dominicaine[3] minèrent son pouvoir et une conspiration menée par le général Fabre Nicolas Geffrard le contraignit à l’abdication en 1859[4].
Exilé en Jamaïque puis en France, il revient à Haïti vers la fin de sa vie et meurt en 1867 dans sa ville natale.
Premières années et début de carrière
Né esclave à Petit-Goâve en 1782, Soulouque était l'un des deux fils de Marie-Catherine Soulouque. Celle-ci, née à Port-au-Prince, Saint-Domingue, en 1764, était une esclave créole d'origine mandingue. Elle meurt à Port-au-Prince le 9 août 1857. Le père de Soulouque serait probablement le futur général indépendantiste, Jean-Jacques Dessalines, également empereur d’Haïti entre 1804 et 1806[5]. Faustin a également un frère cadet de deux ans de moins que lui, Jean-Joseph Soulouque, également fils de Dessalines.
Soulouque fut affranchi par le décret de 1793 pris par Léger-Félicité Sonthonax, commissaire civil de la colonie française de Saint-Domingue, et qui abolissait l'esclavage pour répondre à des révoltes d'esclaves commencées en 1791. En tant que citoyen libre, il constata que sa liberté était en péril du fait des tentatives du gouvernement français de rétablir l'esclavage dans sa colonie de Saint-Domingue et, de 1803 à 1804, il s’enrôla comme simple citoyen dans l'armée révolutionnaire noire pour combattre au cours de la Révolution haïtienne. Ce conflit fit de Soulouque un combattant respecté et, en conséquence, il fut promu lieutenant dans l'armée d'Haïti en 1806 et devint aide de camp du général Lamarre. En 1810, il fut nommé dans la garde à cheval sous la présidence d’Alexandre Pétion. Au cours des quatre décennies suivantes, il continua à servir dans l'armée haïtienne, se hissant au grade de colonel, sous Philippe Guerrier, jusqu'à ce que finalement il fût promu au plus haut poste de l'armée haïtienne, atteignant le grade de lieutenant-général, commandant suprême de la Garde présidentielle sous Jean-Baptiste Riché.
Arrivée au pouvoir
Le 1er mars 1847, Faustin Soulouque est désigné président à vie par le Sénat et succède à Riché. Durant son règne, ce dernier avait agi comme un homme de paille de la classe dirigeante boyériste, qui se mit tout de suite en quête d’un remplaçant. Son attention se concentra vite sur Faustin Soulouque, dans lequel la plupart voyaient quelqu’un d’un peu effacé et un ignorant. Âgé de 65 ans, il paraissait un candidat malléable et fut donc incité à accepter le rôle qu’on lui offrait. Il prêta le serment d’entrée dans les fonctions suprêmes de chef de l’État le 2 mars 1847.
Au début, Faustin parut remplir convenablement son rôle de marionnette. Il conserva à leurs postes les ministres de l'ancien président et continua le programme de son prédécesseur. Il fallut peu de temps cependant pour qu’il se débarrassât de ses partisans et se fît le maître absolu de l'État haïtien. Selon le livre de Mark Kurlansky A Continent Of Islands: Searching For The Caribbean Destiny « il organisa une milice privée, les Zinglins, et fit arrêter et massacrer, tous ceux qui s'opposaient à lui, en particulier les mulâtres, consolidant par là son pouvoir sur le gouvernement ». Sous son règne, Soulouque invita également les Louisianais noirs à émigrer à Haïti. Un afro-créole originaire de la Nouvelle-Orléans et qui avait été élevé à Haïti, Emile Desdunes, travailla comme agent de Soulouque et, en 1859, organisa le transport gratuit à Haïti d’au moins 350 personnes désespérées. Un grand nombre de ces réfugiés devaient rentrer plus tard en Louisiane.
Ayant prouvé qu'il ne reculerait devant rien pour consolider son pouvoir, Soulouque quitta immédiatement Port-au-Prince pour pacifier le Sud du pays en commençant par encourager les Piquets à massacrer les mulâtres d'Aquin avant d'ordonner à ses soldats de les mater à leur tour. L'année suivante, Pierre Noir, le chef des Piquets, et quelque temps après se débarrassa de Similien et fit disparaitre dans les oubliettes du Môle Saint-Nicolas son conseiller Frère Joseph, prêtre vaudou qu'il avait couvert de bienfaits : il acquit bientôt la réputation de laisser les crimes se commettre pour frapper ensuite les meurtriers. Lorsque le président était entré dans la ville de Jérémie, il avait fait fusiller cinquante sept des hommes de la bonne société locale. Avec ces tueries et la répression brutale des désordres dans le Sud, les Haïtiens se virent soumis à un régime, non plus autoritaire, mais despotique.
Ce processus, qui comprit un massacre des mulâtres à Port-au-Prince le 16 avril 1848[6], culmina au Sénat et à la Chambre des Députés où il se fit proclamer empereur d'Haïti le 26 août 1849.
Empereur
Avènement
Le , il se fait proclamer empereur par le Parlement. Son sacre a lieu le , dans un faste ruineux pour les faibles finances de ce pays, et le paiement de la dette doit être interrompu. Soulouque a payé 2 000 £ pour sa couronne et 30 000 £ pour le reste des accessoires (selon Sir Spenser St John, chargé d'affaires britannique en Haïti dans les années 1860, sur son compte: "Hayti ou La République noire", pp. 95–96).
Gustave d'Alaux décrit cet événement dans son livre, Soulouque et son empire: « Sa majesté impériale fit appeler un matin le principal marchand de Port-au-Prince et lui ordonna de commander immédiatement à Paris un costume, identique à celui du sacre de Napoléon. Faustin Ier a d'ailleurs commandé pour lui-même une couronne, une pour l'impératrice, un sceptre, un globe terrestre, une main de justice, un trône et tous les autres accessoires, comme tous ceux utilisés lors du couronnement de Napoléon. »
En décembre 1849, Faustin épouse sa compagne de longue date, Adélina Lévêque. Le 18 avril 1852, à la capitale, Port-au-Prince, l'empereur et l'impératrice sont couronnés lors d'une immense et somptueuse cérémonie, à l'instar du sacre de Napoléon.
L'empereur prononce son discours et conclut par : « Vive la liberté, vive l'amour ! » (Gustave d'Alaux). Le couronnement est illustré dans l'Album impérial d'Haïti, gravé par Severyn, publié à New York, 1852 (disponible à la British Library).
Pour affirmer sa légitimité, Faustin redonne les titres de noblesse des proches du premier empereur haïtien, Jean-Jacques Dessalines, et finance une pension annuelle pour l'ancienne impératrice Marie-Claire Bonheur. La constitution impériale, qu'il a lui-même rédigée, proclame l'empire héréditaire. L'unique fils de l'empereur étant mort en 1849, la succession passa donc à son frère, le prince Jean-Joseph, duc de Port-de-Paix, lui-même père de onze enfants dont l’aîné, Mainville-Joseph, est marié à sa cousine, la princesse Olive Soulouque, fille aînée de l’empereur, afin que les descendants de Faustin puissent un jour monter sur le trône. Le couple donnera trois enfants à la Couronne.
Par la suite, il organise une répression violente contre les mulâtres et rétablit l'absolutisme sur l'île. Il fit alors arrêter les généraux Voltaire Castor, Beliard, son demi-frère le prince César-Jacques Dessalines (fils légitimé de l'empereur Dessalines), ainsi qu'un certain nombre de colonels.
Politique étrangère
La politique étrangère de l'empereur était centrée sur la prévention de l'intrusion étrangère dans la politique et la souveraineté haïtienne. L’indépendance de la République dominicaine (alors appelée Saint-Domingue), constituait, selon lui, une menace directe pour Haïti[7].
En 1849, Soulouque entreprit sa première invasion de la République dominicaine, mais son armée prit la fuite après la défaite à la bataille d'Ocoa. Une deuxième invasion s'ensuivit en 1850, où Haïti fut soutenue par la France, le Royaume-Uni et des États-Unis. Lors de la troisième et dernière invasion en 1855, Soulouque entra en République dominicaine à la tête d'une armée de 30 000 hommes qui dut battre en retraite. Durant ses trois expéditions, il dut faire face au général Pedro Santana qui dirigeait alors la République dominicaine.
Au cours de son règne, Faustin s'est également trouvé en confrontation directe avec les États-Unis au sujet de l'île Navassa, dont les États-Unis s'étaient emparés avec un motif quelque peu douteux. Faustin envoya plusieurs navires de guerre sur l'île en réponse à l'incursion, mais les retira après que les États-Unis eurent garanti à Haïti une partie des revenus provenant de l'exploitation minière qu'ils opéraient sur l'île.
Noblesse
Faustin a tenté de créer un gouvernement centralisé fort qui s'inspirait énormément des traditions européennes, en particulier du Premier Empire de Napoléon. Un de ses premiers actes après avoir été déclaré empereur fut d'établir une nouvelle noblesse, issue de celle de l'Empire dessalinien et du Royaume du Nord. La Constitution impériale du 20 septembre 1849 accorde à l'empereur le droit de créer des titres héréditaires et de conférer d'autres honneurs à ses sujets. Les volumes 5 et 6 du magazine The National de John Saunders and Westland Marston (publié en 1859) expliquaient que l'Empire était composé de 59 ducs, 90 comtes, 30 chevaliers (mais aucun chevalier), 250 barons et 2 marquises. Les premières lettres patentes ont été émises par l'empereur le 21 décembre 1850. D'autres sources ajoutent "quatre cents nobles" à cette liste[8]. Les créations ultérieures ont étendu le nombre de titres de nobles. Afin de récompenser la loyauté envers l'Empire et d'accroître le prestige de la monarchie haïtienne, Faustin fonda l'ordre militaire de Saint-Faustin et l'ordre civil de la Légion d'honneur haïtienne le 21 septembre 1849. Plus tard, il créa les ordres de Sainte-Marie-Madeleine et de l'ordre de Sainte-Anne en 1856. La même année, il fonda l'Académie impériale des arts.
Despotisme impérial
Faustin Ier ne gouverna pas moins par la terreur que lorsqu’il était président à vie. Tout le monde baissait la tête et se taisait, même dans l'intérieur de la famille impériale. L'obéissance était complète. Vraies ou inventées, les conspirations contre son régime donnaient périodiquement à l'empereur l'occasion de se défaire de ceux dont il se méfiait ou qui lui avaient déplu. Les exécutions sommaires se multipliaient, et nul ne se sentait à l'abri. Le principe de l'Empire de Faustin Soulouque était la crainte et la terreur poussée à ses limites, explique Frédéric Marcelin dans Ducas-Hippolyte.
Il semble bien que l'empereur finit par sombrer dans la mégalomanie. En 1855, l'ambassadeur d'Espagne est déclaré persona non grata pour n'avoir pas respecté le règlement selon lequel toute personne passant devant le palais impérial devait ôter son chapeau. Le régime de Faustin, que ce soit sous la forme républicaine ou impériale, s'était révélé être un gouvernement bestial et monstrueux, selon François Dalencourt.
Chute de l'Empire et fin de vie
Fin de règne et coup d’État
En 1858, une révolution commença, dirigée par le général Fabre Geffrard, duc de Tabarre et ancien fidèle de l'empereur. En décembre de la même année, Geffrard défit l'armée impériale et s'empare du contrôle de la plus grande partie du pays. Dans la nuit du 20 décembre 1858, il quitte Port-au-Prince dans un petit bateau, accompagné de son fils et de deux fidèles disciples, Ernest Roumain et Jean-Bart. Le 22 décembre, il est arrivé aux Gonaïves, où l'insurrection a éclaté. La fin de l’Empire a été acclamée et l’ancienne Constitution de 1846 a été de nouveau adoptée. Le 23 décembre, le comité départemental des Gonaïves, qui avait été organisé, a décréter l'abolition de l'Empire et l'arrestation de plusieurs membres de la famille impériale. Cap-Haïtien et tout le département de l'Artibonite se sont associés à la restauration du régime présidentiel de la monarchie élective, au détriment de la monarchie impériale et héréditaire mise en place par Soulouque. Les journées de décembre 1858 et de janvier 1859 affaiblissent considérablement le pays. Les troupes impériales, pourtant épuisées et vaincues à plusieurs reprises par les révolutionnaires, continuent à se battre contre l'insurrection. Le règne de Faustin Ier prit fin en janvier 1859, comme finissent la plupart des régimes autocrates en Haïti : renversé par un coup d'État militaire, en l'occurence celui que dirigea Geffrard. Outre la rancoeur collective, la rumeur d'un projet de nouvelle expédition contre la République dominicaine avait ému l'opinion publique, fatiguée des défaites déjà subies et angoissée par la perspective de nouvelles conscriptions forcées. Les révolutionnaires, mulâtres pour la plupart, déclarent l'empereur déchu pour avoir encombré les prisons de citoyens sans jugement légal, détourné les fonds du trésor général, détourné le produit de la vente des bois d'acajou fabriqués sur le terrain de l'État, ordonné de secrètes émissions de billets de caisse à son seul profit et pour avoir organisé un pillage à main armé par la marine sur les côtes.
Arrestation et bannissement
Quelques semaines plus-tard, la Chambre des députés décrète le bannissement de l'empereur et de l'intégralité de sa famille. Tous ses biens, ainsi que ceux de son épouse et de ses enfants sont mis sous séquestre. D'abord décidé à faire face, l'empereur marche contre les rebelles qui avaient proclamé sa destitution à Saint-Marc. Mais, malgré quelques succès, ses troupes désertent en masse et l'empereur est forcé de se replier sur Port-au-Prince. Souhaitant conserver le pouvoir, il propose de renoncer à l’Empire pour prendre à nouveau le titre de président à vie et ainsi poursuivre son règne. Mais sous la pression, il se résigne et abdique définitivement de tous ses pouvoirs lorsque les insurgés entrent dans la capitale, le 15 janvier 1859. D'abord réfugié à l'ambassade de France, le soir même, sous la protection de l'ex-Garde Impériale et des canonniers de la frégate anglaise Melbourne, il s'embarque avec sa famille pour la Jamaïque après avoir monnayé son passage.
Dans son courrier du 8 mars 1859, le journaliste parisien Émile de La Bédollière apprend aux lecteurs du Siècle que le général Geffrard a été solennellement intronisé comme nouveau président à vie le 23 janvier. Il a prêté, au Sénat, serment de fidélité à la Constitution, et frappé de trois coups de marteau symboliques la Couronne d'or de l'ex-empereur. Les proclamations du nouveau gouvernement autocratique annoncent des réformes administratives et financières. Il est enjoint aux commandements d'arrondissement de ne mettre personne aux fers qu'en vertu d'un jugement, et de n'infliger des coups de bâton à aucun prévenu.
Exil et fin de vie
L'empereur déchu débarque dans la colonie britannique de Jamaïque sous les huées des réfugiés haïtiens qu'il avait acculés à l'exil sous son règne, et s'installe au 90 Duke Street à Kingston, d'où les autorités, qui l'avaient accueilli de mauvaise grâce, le chassent. En exil, il conserve son titre d'« empereur » et compose autour de lui une sorte de « cour ». Après son départ forcé de Jamaïque, il part en Europe et s'installe à Paris. Par la suite, il se réfugie alors à Curaçao, où il passera deux ans, jusqu'à ce que Sylvain Salnave, nouveau dirigeant d'Haïti qui vient de déposer Geffrard et de l'embarquer à son tour pour la Jamaïque, lui permette de rentrer au pays. L'ex-empereur se retire alors dans sa ville natale du Petit-Goâve, pour retomber dans l'obscurité. Il s'éteint ainsi le 6 août 1867 à Petit-Goâve, à l'âge de 84 ans, et est inhumé à Fort Soulouque. Son neveu et beau-fils, Mainville-Joseph Soulouque, prend alors la tête de la Maison impériale.
Descendance
En 1820, Soulouque entame une liaison avec Sanite Léon (1803-1835), épouse du colonel Louis Lubin Hudicourt, avec laquelle il a un fils :
- le prince Augustin Soulouque (1824-1849), prince impérial, fils unique de l'empereur. Il meurt à l'âge de 24 ans, sans postérité.
Après la mort de sa maîtresse, il débute une nouvelle relation avec Mariette Petite Place (1799-1841), avec laquelle il a une fille :
- la princesse Félicité Faustine Soulouque (1841-1868), première fille de l'empereur ; mariée au général Anacréon Vil Lubin, frère du comte de Pétion-Ville[9], dont postérité.
Il se fiance avec Adélina Lévêque en 1846, après une longue liaison, et leur mariage est célébré le 26 août 1849, le lendemain de sa proclamation comme empereur. Adélina est sacrée impératrice avec son époux le 18 avril 1852. Ils ont deux filles :
- la princesse Olive Soulouque (1842-1883), mariée à son cousin, Mainville-Joseph, prince de sang, dont postérité.
- la princesse Célita Soulouque (1848-1912), mariée à Jean-Philippe Lubin, comte de Pétion-Ville, dont postérité.
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Faustin Soulouque » (voir la liste des auteurs).
- Official website of the Presidency of Haiti (in French)
- The Trial That Gave Vodou A Bad Name
- Michael Deibert, Notes From the Last Testament: The Struggle for Haiti, Seven Stories Press, , p. 161
- Rogozinski, Jan (1999). A Brief History of the Caribbean (Revised ed.). New York: Facts on File, Inc. p. 220. (ISBN 0-8160-3811-2)
- Profile Ayiti, « Voici les noms des dix-huit enfants de Jean-Jacques Dessalines, fondateur d'Haïti. » (consulté le )
- The Encyclopedia Americana (1920)/Faustin I
- John E. Baur, « Faustin Soulouque, Emperor of Haiti His Character and His Reign », The Americas, , p. 143
- Website of Christopher Buyers
- Roman Catholic Church Kingston (Jamaica) Marriages 1839-1869: Act of marriage: Pierre Joseph Amitie Vil Lubin, native of Haiti, lawful son of His Lordship Earl Philippe Vil Lubin and by his wife, Elizabeth Ulcénie. Lord Amitie Vil Lubin, married on 12/26/1861 HSH Princess Genevieve Olive Soulouque, native of Haiti, lawful daughter of Emperor Faustin Elie Soulouque and Empress Adélina Lévêque. Witnesses: Alexandre Bravo, Charles Grant, widow Lubin, Amitie Lubin, widow of Louis Lubin, Elizabeth Grant, James Male, Jean Baptiste Vil Lubin, George Clermont, A.M. Lhoste, Felicite Faustin, Ameisima Amitie, Elina Mainvaille, L. Bedonet, Elizabeth Bourke, Caroline Crosswell.
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Royal Ark
- Gustave d’Alaux, L’Empereur Soulouque et son empire, Revue des Deux Mondes, (Wikisource)
- "Pedigree Resource File," database, FamilySearch (https://familysearch.org/ark:/61903/2:2:9HXC-TRB : accessed 2015-07-05), entry for Faustin-Elie Soulouque Empereur d'Hayti, submitted by rcsimon2749685.
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