Sri Lanka

Le Sri Lanka, en forme longue république socialiste démocratique du Sri Lanka (en singhalais : ශ්‍රී ලංකා, Śrī Laṃkā et ශ්‍රී ලංකා ප්‍රජාතාන්ත්‍රික සමාජවාදී ජනරජය, Srī Lankā prajātāntrika samājavādī janarajaya ; en tamoul : இலங்கை, Ilaṅkai et இலங்கை சனநாயக சோஷலிசக் குடியரசு, Ilaṅkai jaṉanāyaka sōsalisa kuṭiyarasu ; en anglais : Sri Lanka et Democratic Socialist Republic of Sri Lanka), est un État insulaire de 65 610 km2 du sous-continent indien, situé au sud-est de l'Inde, et peuplé d'environ vingt-deux millions d'habitants.

« Ceylan » redirige ici. Pour les autres significations, voir Ceylan (homonymie).

République socialiste démocratique du Sri Lanka

(ex-Ceylan)

(si) ශ්‍රී ලංකා ප්‍රජාතාන්ත්‍රික සමාජවාදී ජනරජය

(ta) இலங்கை சனநாயக சோசலிசக் குடியரசு

(en) Democratic Socialist Republic of Sri Lanka


Drapeau du Sri Lanka

Emblème du Sri Lanka
Hymne en singhalais : ශ්‍රී ලංකා මාතා (Sri Lanka Matha, « Mère Sri Lanka »)
Fête nationale
· Événement commémoré Indépendance vis-à-vis du Royaume-Uni ()
Administration
Forme de l'État République semi-présidentielle
Président de la République Ranil Wickremesinghe
Premier ministre Dinesh Gunawardena
Parlement Parlement
Langues officielles Singhalais, tamoul, anglais (langue de lien)[1],[2]
Capitale Sri Jayawardenapura Kotte

6°54′N, 79°54′E

Géographie
Plus grande ville Colombo
Superficie totale 65 610 km2
(classé 120e)
Superficie en eau Négligeable
Fuseau horaire UTC + 5 h 30
Histoire
Indépendance Royaume-Uni
Date
République

Démographie
Gentilé Srilankais
Population totale (2021[3]) 23 044 123 hab.
(classé 58e)
Densité 351 hab./km2
Économie
PIB nominal (2022) 81,934 milliards de $
- 0,65 %[4]
PIB (PPA) (2022) 340,861 milliards de $
+ 9 %
PIB nominal par hab. (2022) 3 698,559 $
- 1,17 %[5]
PIB (PPA) par hab. (2022) 15 386,766 $
+ 8,43 %
Taux de chômage (2022) 5,1 % de la pop. active
- 3,77 %
Dette publique brute (2022) Nominale
21 546,382 milliards de LKR
+ 22,66 %
Relative
108,956 % du PIB
+ 1,67 %
IDH (2019) 0,782[6] (élevé ; 72e)
Monnaie Roupie srilankaise (LKR​)
Divers
Code ISO 3166-1 LKA, LK​
Domaine Internet .lk, .ලංකා, .இலங்கை[7]
Indicatif téléphonique +94
Organisations internationales G24 AIIB
INBAR
CIR
G33
G15

Le pays était auparavant nommé Tambapanni par ses premiers habitants, Taprobane par les Grecs de l'Antiquité, Serendip (ou Serendib) par les Arabes, puis Ceylan jusqu'en 1972.

Le pays possède une diversité religieuse, culturelle et linguistique marquée. Ainsi, le Sri Lanka possède deux langues officielles reconnues par la Constitution du pays à parts égales, le singhalais et le tamoul. La première est prédominante dans la plus grande partie du pays, car environ 87 % des habitants parlent singhalais et environ 28,5 % parlent tamoul[8].

Géographie

Carte du Sri Lanka.

Le Sri Lanka est situé dans l’océan Indien, à une trentaine de kilomètres au Sud-Est de l'Inde, les deux pays étant séparés par le détroit de Palk, mais quasiment reliés par le pont d'Adam. Sa superficie est de 65 610 km2. La plus grande partie de l’île est formée de plaines entre 30 et 200 mètres au-dessus du niveau de la mer, avec une petite zone montagneuse centrale, comportant le point culminant : le mont Pidurutalagala, à 2 524 m. Une bande sableuse littorale entoure l'île. Le relief est marqué par une érosion massive, en raison de la pluviométrie due à la mousson.

La population s’élève en 2010 à plus de 20,4 millions d'habitants[9]. Les principales villes sont Colombo (capitale économique, 690 000 habitants en 2003), Kandy et Galle. Les villes autour de Colombo sont Dehiwala-Mount Lavinia (196 000 hab.), Moratuwa (170 000 hab.). La ville la plus septentrionale du pays, Jaffna (129 000 hab.), est aujourd’hui dans la zone contestée entre les militants tamouls et le gouvernement. La capitale administrative est Sri Jayawardenapura Kotte, située à km au sud-est de Colombo[10].

Histoire

Préhistoire

Les premières traces d'activités humaines au Sri Lanka datent d'il y a 125 000 ans, à plus de 500 000 ans[11].

Les premiers habitants connus de l'île sont les Vedda[12]. Une ethnie de près de 2 500 personnes.

Antiquité

Carte du monde selon Ptolémée en -150, l'île de Taprobane y est surdimensionnée

L'un des premiers textes faisant référence à l'île est le Ramayana, dont deux épopées mythologiques relatent des événements datés entre le IIIe siècle av. J.-C. et le IIIe siècle de notre ère[13].

Cette île serait l'île de Taprobane que l'on trouve chez Ptolémée (aussi appelée, Zeilan, c'est-à-dire Ceylan, chez Thomassin[14], d'après un certain Bochart qui pense que Salomon s'y serait approvisionné en or). Elle joua un rôle important dans les échanges commerciaux maritimes pendant l'Antiquité et elle est citée dans Le Périple de la mer Érythrée.

Le bouddhisme fut probablement introduit dans l'île au IIIe siècle av. J.-C., par le fils de l'empereur indien Ashoka[15].

Empire pandya (-600 à 1345)

Statue de Bouddha à Dambulla.

Royaume d'Anuradhapura (-377 à 1017)

Une civilisation prospère se développa dans des villes comme Anurâdhapura. Cette civilisation, au cours du Ve siècle, créa une « hydrocratie » sous l'influence du bouddhisme, autour d'immenses réservoirs d'eau artificiels (comme dans l'Empire khmer).

Le Mahavamsa la grande généalogie ») est un texte écrit (IVe siècle) en langue pâli par le moine Mahanama. Ce texte raconte les histoires des rois cingalais et dravidiens de l'île. Il couvre une période qui s'étend de l'avènement du roi Vijaya en 543 av. J.-C. au règne du roi Mahasena (334-361 apr. J.-C.). Le Culavamsa, ou « la petite généalogie » a continué cette tradition écrite jusqu'au XIXe siècle. Depuis 1070, singhalais en majorité bouddhistes et Tamouls en majorité hindouistes, sont présents sur la plus grande partie du territoire.

Royaume de Polonnaruwa (1056 à 1232)

D'après des textes singhalais, la partie méridionale de l'île aurait subi deux attaques de la part de Candrabhanu, souverain de la principauté malaise de Tambralinga (aujourd'hui Nakhon Si Thammarat dans le Sud de la Thaïlande). La première aurait eu lieu en 1247. Candrabhanu est défait par le roi Parâkramabâhu II (règne 1236-1270), mais il réussit néanmoins à prendre le contrôle du nord de l'île. Candrabhanu lance une seconde attaque en 1262, cette fois-ci avec l'aide de forces tamoules et singhalaises. Il est de nouveau défait et tué en combat. L'influence de Tambralinga disparaît au XIVe siècle. Si l'on excepte l'influence malaise à Madagascar, cet épisode est le seul exemple d'une expédition venant du Sud-Est asiatique, en dehors des limites de cette région.

Royaume de Jaffna (1215 à 1624)

Le Sri Lanka connut, à plusieurs reprises, le règne de rois tamouls, en particulier sous l'empire de Chola, en Inde du Sud.

Colonisation portugaise (1505 à 1658)

Les Portugais ont principalement étendu leur domination sur les territoires du royaume de Kotte et des villages Vannimai du Nord de Ceylan. L'arrivée des Portugais sur l'île était accidentelle sachant qu'ils étaient venus pour le commerce de la cannelle.

Le Portugal va maintenir sa domination sur l'île de 1505 à 1658.

En 1638, le royaume de Kandy voisin signe le traité de Kandy avec l'Empire colonial néerlandais pour chasser les Portugais. Ces derniers sont vaincus en 1658.

Colonisation néerlandaise (1658 à 1796)

Après la signature du traité de Kandy en 1638, le roi Râjasimha II désigne les Hollandais comme nouveaux protecteurs de l'île. Une guerre éclate donc entre les Pays-Bas et le Portugal pour le contrôle de l'île (guerre néerlando-portugaise). Les Pays-Bas en prennent définitivement le contrôle en 1658.

Colonisation britannique (1796 à 1948)

L'Empire britannique intégra l'île de Ceylan en tant que province en 1796 au détriment des Hollandais. Le territoire devint officiellement une colonie entre 1802 et 1948. Au début ce territoire ne comprenait pas le royaume de Kandy, devenu un protectorat en 1815, mais à partir de 1817 les possessions britanniques couvrent toute l'île de Ceylan. Ce contrôle britannique fut confirmé au congrès de Vienne, en 1814 et 1815 puis par la convention de Kandy de 1815.

Très rapidement, les Kandyens se sont rebellés et ont mené une guérilla. Le mécontentement à l'égard des activités britanniques se transforma bientôt en rébellion ouverte, débutant dans le duché d'Uva en 1817. Ces batailles sont connues sous le nom de rébellion d'Uva, ou encore de Troisième Guerre de Kandy. Elle se termina après une sanglante répression de la part des Britanniques. La principale cause de la rébellion était religieuse ; les Kandyens voyant les Britanniques comme une menace envers leurs traditions bouddhistes, considérées par les insulaires comme faisant partie intégrante de leur vie. Ce fut le dernier soulèvement de ce genre. La réaction brutale de la Grande-Bretagne, en massacrant tous les rebelles, ayant servi d'avertissement au reste de la communauté. C'est après cette rébellion que le royaume de Kandy a été annexé à Ceylan en 1817.

L'administration anglaise introduisit au XIXe siècle la culture du thé, ainsi qu'un réseau ferroviaire.

Les politiques racistes de G. G. Ponnambalam, dirigeant tamoul, et de son homologue singhalais, Solomon Bandaranaike, déclenchèrent, pendant les années 1930, des troubles entre les deux communautés. Les premiers affrontements eurent lieu en 1939, après un discours enflammé du dirigeant tamoul G. G. Ponnambalam[16]. Par contre, les actions indépendantistes furent non-violentes et adoptèrent une approche progressive et constitutionnelle.

Indépendance et guerre civile

La colonie britannique de Ceylan obtient son indépendance le 4 février 1948.

Commonwealth (1948-1972)

Le Président du Dominion de Ceylan demande à devenir membre des Nations Unies, mais l'URSS met son veto, parce qu'il estime que Ceylan n'est alors qu'un état fantome du Royaume-Uni. Il obtiendront le statut de membre le .

Guerre civile (1983-2009)

La Seconde Guerre mondiale retarda les troubles ethniques sur l'île et un gouvernement modéré, dirigé par Don Stephen Senanayake, Premier ministre, déclara l'indépendance le . Lors de l'indépendance, les dirigeants refusèrent de rejoindre l'Union Indienne, rappelant la spécificité du pays, dont sa majorité bouddhiste. Après la mort de Senanayake, une coalition nationaliste singhalaise menée par Bandaranaike gagna les élections. Le gouvernement de S. W. R. D. Bandaranaike, au pouvoir en 1956, instaura le singhalais comme seule langue officielle, première loi emblématique discriminante à l'égard de la minorité tamoule.

Les Tamouls, surtout le parti souverainiste tamoul (Tamil Arasu Kachchi), organisèrent des manifestations pacifiques contre l'usage d'une langue officielle unique. En 1958 un pogrom anti-Tamouls fait 500 victimes et en 1959 S. W. R. D. Bandaranaike est assassiné par un moine bouddhiste, en raison de la possibilité qu’il cède à l’égalitarisme entre les Tamouls et les Cinghalais. En 1972, le bouddhisme est décrété religion d'État et l'admission des Tamouls à l'université devient sélective. En effet, pour une même place universitaire, les étudiants tamouls doivent récolter un minimum de point plus élevé que leurs homologues cinghalais[17].

Après avoir longtemps combattu pour leurs droits de manière pacifique à travers des manifestations, les Tamouls et très majoritairement les jeunes, prennent alors les armes sous forme de plusieurs groupes de guérilla. En 1977, une modification de la loi sur la langue officielle reconnaît à nouveau le tamoul comme langue officielle.

Une guerre civile prend de l'ampleur à compter de 1983 : elle oppose le gouvernement central à l'organisation des Tigres de libération de l'Îlam tamoul (en anglais LTTELiberation Tigers of Tamil Eelam), conduite par Velupillai Prabhakaran, et devenue unique représentante de la résistance armée. En prenant en compte les événements d'avant la guerre proprement dite, cette guerre civile a causé la mort de plus de 100 000 personnes et près de 150 000 disparus depuis 1972[18]. Encore aujourd’hui, les familles et proches des disparus attendent une réponse de la part du gouvernement concernant le sort de ces personnes disparues[19].

Le Sri Lanka a été gravement touché par le tsunami du 26 décembre 2004, qui provoqua environ 31 000 morts et de très importants dégâts matériels[20].

Après la trêve de 2002-2005, le conflit s'accélère et entre dans une phase décisive en 2009. Avec l'appui logistique de la Chine et du Pakistan, le président Rajapakse (élu sur un programme ultra-sécuritaire) mène une « guerre contre le terrorisme » dont il veut purger le pays. L'offensive est particulièrement sanglante avec 40 000 morts selon des estimations qui ne prennent pas en compte plusieurs dizaines de milliers de disparus (dont une grande partie de civils). L'ONU estime que dans cette phase ont été commis de part et d'autre des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité, le gouvernement sri-lankais ayant refusé toute aide humanitaire.

Les LTTE cessent le combat le après l'annonce de la mort de M. V. Prabhakaran. Le chef de l’État sri-lankais Mahinda Rajapakse déclare solennellement le devant le Parlement la victoire de la République démocratique et socialiste du Sri Lanka.

En 2011 la RDS du Sri Lanka continue de percevoir des fonds importants de l'ensemble de la Communauté internationale sous forme d'aide au développement et à la reconstruction. Des ONG locales (les autres restant interdites) s'occupent d'améliorer la situation des 300 000 Tamouls qui ont tout perdu lors du conflit et sortent sporadiquement des camps de réfugiés sous contrôle militaire où ils ont vécu plusieurs mois.

En absence d'observateurs ou de journalistes étrangers, le gouvernement n'a pas de comptes à rendre sur ses velléités de dialogue, mais il est à signaler que son budget d'armement n'a pas baissé depuis 2009. Au contraire, les effectifs militaires du pays ne cessent d’augmenter avec notamment une présence accrue dans les régions tamoules. L’armée sri-lankaise est même accusée d’exproprier des terrains appartenant à la population tamoule pour y construire des complexes hôteliers ou des bases armées[21].

Des ONG dénoncent le fait que le gouvernement a abandonné les populations tamoules et a donné les pleins pouvoirs et assuré l'impunité à l'armée dans les régions tamoules depuis la fin de la guerre contre les terroristes du LTTE[22].

Lors de la 46e session du Conseil des droits de l'homme des Nations unies, en 2021, il a été voté que les responsables de crimes de guerre sri-lankais rendent des comptes et que les éléments de preuves à leur encontre soient protégées. En effet, avec le retour au pouvoir des frères Rajapaksa, accusés d’être les responsables des divers massacres de fin de guerre, les signataires de cette motion ont démontré une « vive inquiétude face aux tendances constatées au cours de l’année écoulée, qui constituent un signe avant-coureur clair d’une détérioration de la situation des droits de l’homme au Sri Lanka »[23].

Le 8 janvier 2021, l'armée sri-lankaise détruit un monument commémorant le massacre de Mullivaikkal[24]. À la suite de cet événement, une vague d’indignation et protestations a eu lieu sur les divers réseaux sociaux. Le hashtag « #GenocideSriLanka » a même été grandement mis en avant par la jeunesse de la diaspora tamoule sur Twitter pour expliquer les oppressions et inégalités subies par le peuple tamoul[25].

Crise constitutionnelle de 2018

Entre le 26 octobre 2018 et le 15 décembre 2018, il y a deux Premiers ministres en fonction. A force de pression, le président Maithripala Sirisena a nommé l'ancien président Mahinda Rajapaksa le 26 octobre 2018, mais le renvoi du Premier ministre en place, en cohabitation, lui est interdite par l'article 19A de la constitution du Sri Lanka. L'Assemblée dissoute par le Président a été rétablie par la Cour suprême en décembre 2018.

Crise économique de 2021

L'économie du Sri Lanka subit depuis le une crise économique sans précédent, avant tout liée à l'échec d'un système économique fragile, basé sur le tourisme et les exportations. Après les attentats de 2019, puis la pandémie de covid-19 en 2020, l'île s'est vidée de ses touristes. Le Sri Lanka est par ailleurs très dépendant du commerce extérieur : l'île consacre une grande partie de ses terres agricoles à la production de thé destinée à l'exportation. Au détriment de l'autonomie alimentaire du pays. La transition vers l'agriculture biologique, elle, s'est faite trop brutalement[26].

Crise politique de 2022

À la suite de la crise du Covid-19, le Sri Lanka est plongé dans une crise économique sans précédent, ce qui provoque la démission de Mahinda Rajapaksa alors premier ministre le 9 mai 2022 et de violents heurts qui font au moins 9 morts et 139 blessés[27].

Le 9 juillet, à la suite d'importantes manifestations, le président Gotabaya Rajapaksa, en fuite après que le palais présidentiel a été pris d'assaut par les manifestants, annonce sa démission, cette dernière fut effective le 13 juillet pour une transition "pacifique"[28]. La famille Rajapaksa dont les deux frères étaient respectivement premier ministre et président, sont accusés par les manifestants de détournement d'argent; ils quittent alors tous les deux le pouvoir, le 9 mai (pour le premier ministre) et le 13 juillet (pour le président).

Le premier ministre, Ranil Wickremesinghe annonce de son côté réunir le parlement d'urgence et se dit également prêt à démissionner.

Politique et administration

Le peuple élit un président pour un mandat de cinq ans renouvelable deux fois depuis la révision constitutionnelle du . Il est à la fois le chef d'État, le chef du gouvernement et le commandant en chef des forces armées. Le président est responsable devant le Parlement de ses actes et du respect de la Constitution et des lois. Il peut être révoqué par un vote des deux tiers des parlementaires avec l'accord de la Cour suprême. Le président nomme et dirige un cabinet de ministres, qui sont responsables devant le parlement. L'actuel président de la République est Gotabaya Rajapaksa depuis le 18 novembre 2019.

Le parlement est monocaméral et comprend 225 parlementaires élus au suffrage universel dans chaque province au scrutin proportionnel plurinominal pour un mandat de six ans. Le président peut dissoudre le Parlement et provoquer de nouvelles élections une fois par an. Le Parlement vote les lois. Le président du Parlement (speaker) est élu par les parlementaires. Mais la démocratie n'est pas parfaite, les élections présidentielles de 2010 ont été entachées de fraude et la liberté d'expression n'a pas été respectée.

Après plus d'un quart de siècle, la guerre civile qui a ravagé le pays a connu son épilogue en mai 2009[29].

Alliances et partis politiques

Le pays est basé sur le système de Westminster propre aux pays ayant fait partie de l'Empire britannique, avec un parti au pouvoir, et un parti d'opposition. Depuis l'indépendance en 1948, le pouvoir est partagé entre les mains de deux partis mastodontes : le Parti national uni représentant la droite singhalaise conservatrice et libérale ; et le Parti de la liberté du Sri Lanka représentant la gauche singhalaise socialiste. Ces deux partis ont mis en place un système d'alliance politique qui a verrouillé le choix des électeurs entre ces deux partis.

Divisions administratives

Le Sri Lanka possède neuf provinces, elles-mêmes divisées en 25 districts.

Villes importantes :

Économie

Évolution du PIB par habitant de Sri Lanka.

Le produit intérieur brut (PIB) du Sri Lanka était d'environ 82 milliards de dollars en 2015. Quelques indicateurs économiques pour 2015 :

  • PIB réel (milliards $) : 76,3 ;
  • PIB réel par habitant : 3 967 $ US ;
  • taux de chômage : 4,6 % ;
  • dette publique : 76 % ;
  • croissance : 4,8 % ;
  • inflation : 0,9 % ;
  • balance des paiements (milliards $) : −2,1 ;
  • importations : 27,96 % ;
  • exportations : 20,53 % ;
  • balance commerciale (en % du PIB) : - 7.43 ;
  • transferts de revenus des travailleurs émigrés : + 13,4 % ;
  • dépenses publiques de santé : 1,96 % du PIB ;
  • dépenses militaires : 2,53 % du PIB.

Répartition du Produit intérieur brut

Pêcheurs sur échasses près de Unawatuna.
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Le PIB se répartit de la façon suivante :

Le secteur primaire correspond à 12,6 % du PIB. Au Sri Lanka, on cultive surtout le thé, le riz, la canne à sucre, toutes sortes de grains, les épices, des fruits et légumes, le latex, la noix de coco et on élève bœufs et poissons.

Pour ce qui est du secteur secondaire, il représente 29,7 % du PIB. Parmi les plus importantes industries, il y a l'industrie du thé, le traitement du caoutchouc, de la noix de coco, du tabac et plusieurs autres matières premières agricoles. On parle aussi de développement dans le secteur fruitier.

Le secteur tertiaire prend la plus grande place avec 57,7 % du PIB : le tourisme, les télécommunications, l'assurance et le secteur bancaire, le textile, le ciment, le raffinage du pétrole, des services de technologie de l'information et de la construction. Sur les 18 aéroports du pays, 14 sont bétonnés. Il y a 1 449 km de voies ferrées et 91 907 km de routes.

Démographie

Évolution de la démographie entre 1961 et 2003, en milliers d'habitants (chiffres de la FAO, 2005).

En 2016, la population du Sri Lanka est estimée à 22,23 millions d'habitants. Quelques données démographiques pour 2015[9] :

Santé

  • Espérance de vie : 70 ans
  • Indice de fécondité (2000-2005) : 2
  • Taux de mortalité infantile : 17 
  • Population de moins de 15 ans : 24,8 %
  • Population âgée de 65 ans et plus : 5,8 % (74 ans d'espérance de vie… ?)

Le Sri Lanka a été, pendant des décennies, un des pays avec le plus haut taux de suicides au monde[32]. Toutefois, le nombre de suicides est passé du record de 8 449 morts soit 46,6  en 1995 à 4225 soit 21  en 2007[32]. Cette baisse peut s'expliquer par diverses mesures prises au milieu des années 1990 dont la principale a été la décriminalisation du suicide en éliminant la honte qui lui est liée[32].

Droits de l'homme

Le non-respect des droits de l'homme au Sri Lanka a été dénoncé par de nombreuses organisations, dont Amnesty International, Human Rights Watch et le département d'État des États-Unis.

Torture

Outre les nombreuses exactions commises pendant la guerre civile[33], un rapport récent de Free from Torture montre que le gouvernement continue à pratiquer la torture de façon courante[34].

Viol et violence contre les femmes

Les femmes sont victimes de nombreuses violences, et l'inaction des pouvoirs publics est dénoncée par plusieurs organismes, dont l'Organisation suisse d'aide aux réfugiés[35]. Un rapport de l'Organisation des Nations unies de septembre 2013 a révélé, quant à lui, que 97 % des violeurs au Sri Lanka n'étaient pas inquiétés par la justice[36].

En avril 2014, un projet de loi vivement critiqué par la presse internationale[37] envisage de permettre aux violeurs d'épouser leur victime pour éviter des sanctions judiciaires. Le président de l'Assemblée nationale Chamal Rajapaksa (en) a quant à lui déclaré que les violences faites aux femmes relevaient de leur propre responsabilité et certainement pas de celle des hommes[38]. En 2018, quelques jours après l'abolition d'une loi de 1979 qui interdisait aux femmes d'acheter de l'alcool, le président du Sri Lanka a finalement décidé de la remettre en vigueur[39].

Extrémisme

Le groupe bouddhiste extrémiste et islamophobe Bodu Bala Sena a été menacé de poursuites pour violations des droits de l'homme après les élections de janvier 2015[40].

Religions

Les bouddhistes — d'obédience theravāda — représentaient 70,2 % de la population en 2012[8]. Cependant, la Constitution de 1972 n'a pas donné au bouddhisme le statut de religion d'État. Elle lui reconnaît une place privilégiée, mais garantit l'égalité de traitement aux autres croyances[41].

En 2012, les hindous étaient 12,6 %, les musulmans 9,7 %, et les chrétiens — pour la plupart catholiques — 6,1 %[8]. Les protestants descendants des colons hollandais sont désormais très peu nombreux : beaucoup ont émigré vers l'Occident[42]. Les musulmans appartiendraient presque tous à la minorité tamoule[43]. Contrairement à l'Inde, il n'y a pas de tensions entre les Tamouls hindous et musulmans.

Il existe des tensions entre les confessions présentes dans le pays, notamment entre des éléments radicaux de la religion majoritaire, le bouddhisme qui accusent la communauté musulmane, qui représente entre 7 % et 9 % des habitants, de chercher à étendre son influence. En août 1990, un massacre perpétré par les Tigres de libération de l'Îlam tamoul au cours duquel des musulmans ont été attaqués dans quatre mosquées a fait 130 morts[44]. En 2014, des manifestations avaient fait quatre morts dans la région d'Aluthgama, sur la côte sud-ouest. Au printemps 2018, des émeutes antimusulmanes menées par des extrémistes bouddhistes poussent le président, Maithripala Sirisena, à déclarer l’état d’urgence[44].

Le 21 avril 2019, une série d'attentats contre des hôtels de luxe et des églises où était célébrée la messe de Pâques, cause la mort d'au moins 321 personnes et fait plus de 500 blessés[45]. Le porte-parole du gouvernement Rajitha Senaratne annonce qu'un mouvement islamiste local, le National Thowheeth Jama'ath (NTJ), est à l'origine des attaques suicides[46].

Langues

Langues officielles : singhalais, tamoul[8].

Selon le recensement de 2012, 87,0 % des Srilankais sont capables de parler le singhalais (14 670 239 locuteurs), 28,5 % le tamoul (4 807 584) et 23,8 % l'anglais (4 019 583). L'anglais est la première langue étrangère enseignée mais seulement 0,1 % de la population a l'anglais comme langue maternelle. Sans être langue officielle, il est parfois utilisé comme langue de travail par le gouvernement et est considéré comme une « langue de lien » par la Constitution srilankaise.

Un créole malais est parlé par la communauté des Malais de Sri Lanka, mais son utilisation est en déclin. Quant à la langue des Vedda, elle ne serait plus du tout en usage[47].

Le français, bien après l'anglais, demeure la deuxième langue étrangère enseignée et le nombre d'apprenants au primaire et au secondaire a progressé de 30 % entre 2010 et 2014.

Le néerlandais a quasiment disparu depuis le début des années 1930. Les Burghers, descendants de Néerlandais, souvent métissés, sont au nombre d'environ 39 000 en 2013, mais ils parlent souvent le singhalais, et un grand nombre de Burghers parlent anglais en seconde langue. Les Burghers qui savent parler néerlandais sont très rares de nos jours. Le portugais, jadis lui aussi langue coloniale, a totalement disparu vers 1920.

Patrimoine culturel

Sites archéologiques et naturels

Sites archéologiques :

Autres :

Jours fériés

  •  : jour de l'année
  •  : jour de pongal
  •  : jour de l'Indépendance (le )
  •  : jour du nouvel an traditionnel
  •  : jour de may day
  •  : jour de deepawali
  •  : jour de Noël
  • Chaque pleine lune : Poya Day. Puisque Bouddha est né, a eu l'Illumination et est mort des jours de pleine lune. Jour dédié à la prière.

À l'époque de l'Esala Perahera, la lune de juillet-août, la relique déposée dans le Temple de la Dent parcourt les rues de Kandy où a lieu le Perahera en l'honneur d'une canine du Bouddha. Dix nuits durant, entourés de baladins, musiciens et danseurs, des éléphants escortent la relique dans les rues de la ville. Le soir de la pleine lune, la fête atteint son apogée. Jusqu'à cent éléphants défilent ensemble dont beaucoup sont « ornés ».

Codes

Le Sri Lanka a pour codes :

Notes et références

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  2. L'anglais est considéré comme une « langue de lien » par la Constitution srilankaise, et est à ce titre parfois utilisé comme langue de travail par le gouvernement.
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Annexes

Bibliographie

  • (en) John Clifford Holt (dir.), The Sri Lanka reader : history, culture, politics, Durham, NC, Duke University Press, , 772 p. (ISBN 978-0-8223-4982-2, lire en ligne).
  • (en) C. A. Gunarwardena, Encyclopedia of Sri Lanka, New Delhi, New Dawn Press, , 399 p. (ISBN 978-1-932705-48-5, lire en ligne).
  • Éric Meyer, Sri Lanka : entre particularismes et mondialisation, Paris, La Documentation française, , 183 p. (ISBN 2-11-004714-3).
  • Octave Sachot, L'Île de Ceylan et ses curiosités naturelles, Paris, Victor Sarlit, , 356 p. (lire en ligne).
  • M.-H. Estève & Philippe Fabry (présentation), Quelques notions sur l’Isle de Ceylan, Eudelin de Jonville, Paris, Ginkgo Éditeur, 2012, (ISBN 978-2-84679-209-7)

Discographie

  • Sri Lanka : musiques rituelles et religieuses (Herman C. Vuylsteke, collecteur), Radio-France, Paris ; Harmonia mundi, Arles, 1992, CD (51 min 08 s) + brochure (16 p.).
  • Sri Lanka : maîtres-tambours guérisseurs (François Jouffa, collecteur), Buda Musique, Paris, Universal (distrib.), 2004, 2 CD (1 h 14 min 12 s, 1 h 14 min 14 s) + 1 brochure.
  • Les maîtres de Sri Lanka : enregistrement sonore in situ, (François Jouffa, collecteur), Frémeaux & associés, Vincennes, Nocturne, 2007, CD (1 h 04 min 07 s) + 1 brochure (16 p.).

Filmographie

  • Ceylan et les Maldives (ou Sri Lanka, l'île resplendissante), film documentaire de Jacques Santou, Civilisations du monde, Paris, ADAV (distrib.), 200X (1993) 49 min (DVD).
  • Sri Lanka : de bon augure, film documentaire de Marc Mopty, L'Harmattan Vidéo, Paris ; Zarafa Films, Pantin (distrib.), 2006 (2003), 52 min (DVD).

Articles connexes

Liens externes

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