Sūtra du Lotus

Le Sūtra du Lotus est l'un des plus importants sūtra dans le bouddhisme mahāyāna. Le titre complet est, en sanskrit, सद्धर्मपुण्डरीकसूत्र (Saddharmapuṇḍarīkasūtra) soit« Sūtra du Lotus blanc du vrai Dharma »[1],[2]. On connaît en fait ce sûtra par sa version sanskrite ainsi que par différentes traductions en chinois.

Commentaire du Sūtra du Lotus datant de 615, copie attribuée au prince japonais Shōtoku.

Il s'agit d'un sūtra très populaire en Chine et au Japon. Certaines de ses parties comptent peut-être parmi les plus anciens sūtra du mahāyāna[1]. Il occupe une place centrale dans plusieurs écoles du courant mahāyāna, et c'est sur la base de ce sūtra que furent fondées les écoles Tiantai en Chine, ainsi que Tendai et Nichiren au Japon. L'universitaire britannique Paul Williams (en) affirme que « pour de nombreux bouddhistes d'Asie du Sud-Est et depuis des temps très anciens, le Sūtra du Lotus contient l'enseignement final du Bouddha, complet, et suffisant pour le salut[3]. »

Le sūtra se présente comme une manifestation du plus haut degré d’enseignement du Bouddha, l’ekayāna (en), « véhicule unique » (au sens d'ultime[1]), dans lequel sont subsumés les autres yāna (« véhicules »), à savoir le véhicule des auditeurs (shrāvakayāna), celui des bouddhas par eux-mêmes » (pratyekabuddhayāna) et celui des boddhisattva (bodhisattvayāna)[2]. La notion de moyens habiles ou opportuns (upāya), y joue un rôle important, et une grande emphase est mise sur la dévotion, qui, assure le sūtra, peut mener à l'éveil aussi bien que l’ascèse traditionnelle, en particulier durant la période de déclin du bouddhisme.

Titre

Le titre du sūtra peut légèrement varier selon les traductions, et selon qu'il est abrégé ou non. On a donc, en sanskrit, सद्धर्मपुण्डरीकसूत्र Saddharmapuṇḍarīkasūtra. En chinois, il a existé six traductions, dont trois seulement sont arrivées jusqu'à nous[4]. Mentionnons les deux premières : Zhengfahuajing (正法華經), — Livre du Lotus de la Loi correcte — dans la traduction de Dharmaraksha (en) en , et Miàofǎ Liánhuā Jīng (妙法蓮華經) — Sûtra de la Fleur de Lotus de la Loi sublime[5] — dans la traduction de Kumarajiva en , la plus populaire[2] — titre souvent abrégé en Fǎhuā Jīng (法華經) — Sutra de la Fleur de la Loi[5] —, et une troisième traduction en 601, due à Dharmagupta[6]. En caractères kanji japonais, on a Myōhō-Renge-Kyō (妙法蓮華経)[7] (anciennement abrégé en Hokkekyō) ; en coréen Myobeop Yeonhwa Kyong ; en vietnamien Kinh Diệu Pháp Liên Hoa.

Dans sa première traduction en langue européenne, due à Eugène Burnouf et publiée en 1852[2], le titre retenu est « Lotus de la Bonne Loi[8] ». Quant à Sūtra du Lotus, il s'agit du titre donné dans une ancienne traduction en anglais, et qui reste encore utilisé[5].

On trouve d'autres traductions du titre en français[9] : Sūtra du lotus blanc du dharma sublime ; Sūtra du lotus de la loi merveilleuse ; Sūtra du lotus du dharma merveilleux ; Sūtra du lotus du noble dharma ; Sūtra du lotus du vrai dharma.

Le titre de Kumarajiva

Jean-Noël Robert relève[10] que le sanskrit saddharma, rendu en « bonne Loi » par Burnouf, est traduit « Loi correcte » par Dharmaraksha, ce qui correspond très bien au sens du premier mot sad : « réel, vrai, juste, bon ». En revanche, la version de Kumarajiva est plus délicate à traduire. Le terme miao est un mot très chargé dans la littérature chinoise. Il s'écrit avec la clé indiquant « Femme » ou « Mystère », déjà utilisé dans le Tao Te King où il véhicule l'idée du beau, du mystérieux, du sublime et du subtil. J.N. Robert poursuit en précisant[10] que le choix de ce mot (alors même que le plus souvent on a continué à utiliser « Loi correcte ») a été est une « réussite indéniable » du traducteur, qui « donne au Lotus une tonalité originale dans l'ensemble de la littérature bouddhique traduite ».

Histoire du texte

Dans la tradition bouddhiste

Le Sūtra du Lotus se présente comme un enseignement prodigué par le Bouddha à la fin de sa vie terrestre, à Rajagriha, au Pic des Vautours (ou Pic sacré de l'Aigle[11]) où furent donnés selon la tradition chinoise tous les enseignements mahāyāna. Cet enseignement, trop difficile pour les gens de l’époque, devait être révélé plus tard. C’est ainsi que le Sûtra du Lotus aurait été conservé dans le monde des Nâgas jusqu’à l’époque du quatrième concile. Selon la pensée mahāyāna, l’enseignement provient du bouddha éternel dont le Bouddha historique est la manifestation ; ses trois corps (dharmakaya, nirmanakaya et sambhogakaya) n’étant pas des entités séparées mais des expressions de l'unique ainsité (tathāta).

Selon la recherche académique

La composition du texte, réalisée en plusieurs étapes, s'étagerait entre le Ier siècle av. J.-C. et le milieu du Ier siècle apr. J.-C., soit plusieurs siècles après la mort du Bouddha[12]. Selon le traducteur Burton Watson, il pourrait, à l'origine, avoir été écrit dans un dialecte prâkrit avant d'être traduit en sanskrit plus tard afin qu'il gagne ainsi une plus grande respectabilité[13]. Jan Nattier[14] a d’ailleurs avancé que ce serait le cas pour presque tous les sûtras parvenus en Chine avant le IVe siècle. Des fragments en sanskrit d’une version d’Asie centrale, indépendante de la version chinoise, ont été retrouvés dans les années 1990[15]. Des versions sanskrites tardives ont été retrouvées au Gilgit (VIe siècle) et au Népal (XIIe siècle)[1].

En chinois

Passage du Sūtra du Lotus, Japon, XIIe siècle.

Bien qu'il y ait probablement eu plusieurs traductions en chinois, on a gardé la trace de seulement six d'entre elles, dont trois ont été conservées. Il fut d'abord traduit par Dharmaraksha (en) en 286 avant d'être retraduit 妙法蓮華経 (Miàofǎ Liánhuā Jīng) en huit rouleaux (ou fascicules), chacun comprenant deux à cinq chapitres, par Kumārajīva en 406, version considérée comme définitive[1]. La plus ancienne édition illustrée de ce soutra, datée de 868, a été retrouvée en Chine à Dunhuang.

En tibétain

Le sūtra est traduit en tibétain au IXe siècle, par le pandit indien Surendra, assistant le traducteur Yéshé Dé (it)[1].

En français et anglais

La première traduction en français a été réalisée en 1840, mais publiée en 1852, par Eugène Burnouf (Le Lotus de la Bonne Loi), à partir d'une version sanskrite primitive postérieure aux versions chinoises[16]. Il fut le premier à le traduire dans une langue occidentale. En 1997, Jean-Noël Robert traduit la version chinoise de Kumarajiva.

La première traduction anglaise date, elle, de 1884 et elle est due à Johan Hendrik Caspar Kern, toujours à partir du texte sanskrit[17]. On doit d'autres traductions anglaises, à partir du chinois, à Leon Hurvitz, Burton Watson à côté d'autres traducteurs[18].

Nombre de chapitres composant le sūtra

Le Sūtra du Lotus se compose dans la version sanskrite et tibétaine, de vingt-sept chapitres[1]. Il y a vingt-huit chapitres répartis en huit volumes dans la version chinoise de Kumārajīva  utilisée ici, en chinois 妙法蓮華経 (Miàofǎ Liánhuā Jīng  du fait de l'ajout d'un chapitre à part sur Devadatta et la fille du Roi-dragon Sāgara (en) (le douzième), qui était intégré au chapitre 11 de la version sanskrite[1]. Le titre de ces chapitres varie selon les traducteurs[note 1].

Transmissions et influences

Reliquaire bouddhique portatif représentant le Bouddha prêchant le Sûtra du Lotus, Chine (Xe siècle~XIIe siècle, Dynastie Song)[19].

Zhiyi (538–597), fondateur du courant T'ien-t'ai chinois, le mit au centre de son enseignement et en fit l’un des sûtras les plus populaires de Chine. Des fragments parvinrent assez tôt au Japon. Selon le Nihon Shoki, le prince Shotoku (574-622) en était un fervent lecteur ; une copie partielle datant de 615 lui est attribuée par la tradition, quoique les spécialistes soient partagés sur cette attribution. On a suggéré que ce sûtra aurait inspiré la constitution reflétant les idéaux bouddhistes que Shotoku fit promulguer.

Parti étudier le bouddhisme en Chine, Saicho (767-822) en rapporta un exemplaire complet au Japon ; il devint alors le texte principal de l’influente école Tendai (nom japonais de l'école T'ien-t'ai / Tiantai) et influença également le courant Jodo.

Dôgen (1200-1253), fondateur de l'école zen sôtô au Japon mais ancien moine de l'école Tendai, avait une grande estime pour ce texte. Il écrit dans le Shôbôgenzô : « Parmi tous les sûtra prêchés par le grand maître, le vénérable des Shâkya, le Sûtra du Lotus est leur grand-roi et leur grand-maître. Les autres sûtra et dharma sont tous comme ses sujets ou ses enfants. L'enseignement contenu dans le Sûtra du Lotus représente la vérité, les autres sûtra ne rendent tous que des expédients et ne reflètent pas l'intention originelle du Bouddha. Doit-on prendre les autres sûtra et les comparer au Lotus afin de le circonscrire ? S'il n'y avait cette force et ces mérites dans le Lotus, il n'y aurait pas d'autre sûtra ; tous les autres sûtra ne font qu'introduire au Lotus. » (Shôbôgenzô kie buppôsôbô, « Prendre refuge dans les trois trésors »)[20].

Dans l'école zen japonaise, deux chapitres sont privilégiés, le seizième, « La longévité de l'Ainsi-Venu » et le vingt-cinquième, « La porte universelle du bodhisattva qui considère les voix du Monde » (japonais : Kanzeon bosatsu fumonbon), ce dernier circulant à part sous le titre Kannongyô, « sutra de Kannon »[21], utilisé également par les écoles Tendai et Shingon[22].

Toujours au XIIIe siècle, le moine Nichiren Soleil-Lotus ») fonde en une nouvelle branche du bouddhisme japonais qui renforce l’importance de ce sûtra tout en lui donnant une interprétation particulière : il le considère comme le seul enseignement correct à propager à l’époque actuelle de la Fin de la Loi (Mappō). Son étude approfondie des commentaires du Maître Tiantai Zhiyi et de Zhang'an Guanding (en) (appelé aussi Zhangan ou Guàndǐng 灌頂 : 561-632), son disciple et successeur, lui apporte la confirmation que le titre du Sûtra du Lotus rassemble l'enseignement de l’ensemble du texte et possède la même puissance salvatrice, « la graine qui permet d’atteindre la bouddhéité » en cette vie-ci. Ainsi il fait de la récitation de ce titre (Daimoku) , Nam-myōhō-renge-kyō (Dévotion au Sûtra du Lotus de la Loi merveilleuse), un rituel essentiel[23],[24]. Des extraits du Sūtra sont récités quotidiennement par les pratiquants des différentes écoles du courant Nichiren.

Doctrine et interprétations

Texte mahāyāna, le Sûtra du Lotus envisage un « bouddha éternel »[25] considéré sous trois aspects ou « Trois Corps » : le « Corps du Dharma ou de la Loi » et ses émanations perceptibles : le « Corps de félicité ou de rétribution », qui désigne la sagesse, et du « Corps d’émancipation ou de manifestation » exprimant les actions bienveillantes d’un bouddha pour sauver les êtres vivants et la forme physique qu’il emprunte dans ce but ; celui qui prodigue cet enseignement (au chapitre XVI[26]) est le Bouddha historique doté de ces trois aspects ou dimensions de la réalité absolue ou ultime.

Pour la première fois, le terme mahāyāna — « grand véhicule » — est qualifié de voie plus efficace que celles de l’auditeur et du pratyekabuddha qui ressortissent au hīnayāna, « petit véhicule » — à quoi s'ajoute l'apparition de la notion d’ekayāna — « véhicule unique » — qui subsume les deux autres, dont il se veut l’expression[27].

Le Sūtra affirme que les mérites accumulés peuvent être transférés et confirme le credo mahāyāna qui veut que chacun peut prétendre atteindre l'état de bouddha[28]. Il apporte des précisions sur la voie du bodhisattva, développant en particulier le don d’upaya qui permet de trouver les « moyens habiles (opportuns) » de guider les êtres sur la bonne voie, celle de la sagesse du Bouddha. Il insiste également sur la force des vœux et particulièrement du grand vœu de Kōsen-rufu (chapitre XXIII).

Cet ouvrage met l'accent sur la puissance de la dévotion, particulièrement utile dans le contexte de la période appelée mappō qui est vue comme celle du déclin du bouddhisme du fait de l’accroissement constant des Trois poisons après la disparition du Bouddha et au cours de laquelle il est de plus en plus difficile de mettre en œuvre les pratiques ascétiques et méditatives du bouddhisme originel.

Si les terres pures d’Amitābha et de Bhaisajyaguru[29] y sont juste mentionnées, en revanche le chapitre XXV est entièrement consacré aux mérites liés à la récitation du nom du bodhisattva de la compassion Avalokiteśvara, la récitation de ce chapitre faisant partie des liturgies quotidiennes du zen et du bouddhisme shingon.

École Tiantai/Tendai

Zhiyi, maître de l'école Tiantai considère que le Sūtra aux sens infinis (Muryogi Kyō en japonais) et le Sūtra de la méditation sur la dignité de celui qui cherche l'illumination (Fugen Kyō en japonais) seraient le prologue et l’épilogue du Sûtra du Lotus[30] circulant indépendamment[31]. L’ensemble, le Sūtra du Lotus avec ces deux sûtras, est appelé le « Triple Sūtra du Lotus ».

Zhiyi[32], de même que Nichiren par la suite, se réfèrent à la subdivision faite entre “les deux moitiés du sūtra”[33],[34] : la deuxième moitié contient l'enseignement essentiel du Bouddha[35], honmon (本門), associé à l'éveil originel hongaku ; c'est « la porte menant à notre vertu originelle »[36],[37]. Par opposition, l'enseignement théorique[38] et provisoire, [shakumon (迹門), associé à l'éveil acquis, shikaku, désigne une pratique d'acquisition de mérites pour traiter les symptômes nés de l'obscurité fondamentale (avidyā[note 2]). Dans ces expressions, « hon » () se réfère à la source ou l'origine alors que « shaku » ((迹) signifie trace ou empreinte[note 3],[39].

Bouddhisme de Nichiren

Tandis que l'école Tiantai présente les quatorze derniers chapitres comme l’« enseignement essentiel » du Sūtra du Lotus, Nichiren utilise aussi l'expression pour désigner l’enseignement ultime contenu dans le chapitre XVI, Nam-myōhō-renge-kyō, qu'il recommande d'utiliser en cette période de Fin de la Loi[40]. Nichiren explique : « l’enseignement de Shakyamuni est celui de la récolte et mon enseignement est celui de l’ensemencement. Le cœur de l’enseignement [de Shakyamuni] est composé d’un chapitre et de deux moitiés, alors que le cœur de mon enseignement ne comprend que les cinq caractères du Daimoku. »

Nichiren considère le Sūtra du Lotus comme l'héritage ultime du Bouddha enseigné pendant les huit dernières années de sa vie car il révèle notamment l’objet de respect fondamental (Gohonzon) dans les chapitres XV (“Surgir de terre”) à XXII (“Transmission”)[41].

Le kōsen-rufu mondial[42] prend sa source dans le chapitre XXIII du Sūtra : « Quand je serai entré dans l'état d'extinction dans la dernière période de cinq cents ans, il te faudra le propager largement en terres étrangères, et à travers tout le Jambuvipa, sans le laisser jamais disparaître. » [43] ainsi que dans les commentaires du Grand Maître Tiantai Zhiyi : « Dans la cinquième période de cinq cents ans, la voie mystique se répandra et apportera des bienfaits à l’humanité pour longtemps à l’avenir. »[44],[45]en établissant que le Gohonzon doit apparaître deux mille ans après la disparition du Bouddha, au cours des cinq cents premières années de la période de la Fin de la Loi, Mappō.

Nichiren va donc expliquer en quoi consiste cet objet de vénération transmis par Shakyamuni à « la grande multitude » des bodhisattvas qui apparaissent au chapitre XV “Surgir de terre”[46] : reprenant le schéma de la Cérémonie dans les airs décrite dans le chapitre XI, il inscrit, en caractères japonais kanji, chinois et siddham, les noms de personnages cités dans le Sūtra, de personnages historiques ou alégoriques, de dieux et divinités du panthéon bouddhiste japonais, c’est-à-dire des archétypes permettant de représenter les dix états de vie décrits par Zhiyi : l’état de bouddha et les neuf autres états de vie que possède tout être humain[47] entourant le Daimoku qui se trouve au centre. Cet objet de culte sous la forme d’un mandala concrétise Nam-myōhō-renge-kyō et rend accessible à tous le principe d’inséparabilité de la Loi (Dharma) et du Bouddha.

« Porte universelle », chapitre 25 du Sutra du Lotus. Période Kamakura, daté 1257. Rouleau ; encre, couleur et or sur papier. Metropolitan Museum of Art, New York.

Résumé

Le Sūtra du Lotus met en scène le Bouddha historique, comme dans une pièce de théâtre dont la scène serait l'univers. Autour du Bouddha, s’est réunie une assemblée sur le pic sacré de l’Aigle, à Rajagriha, la capitale du royaume de Magadha, dans l’Inde ancienne. C’est l'endroit où furent donnés les enseignements de la deuxième mise en mouvement de la roue du Dharma.

Chapitres 1 à 10

Autour du bouddha Shakyamuni, à Rajagriha, une assemblée extraordinaire est réunie sur le pic sacré de l’Aigle.

Chapitres 11 à 22

Dans cette partie du sūtra, les chapitres décrivent la « Cérémonie dans les Airs » où tous les participants sont suspendus dans les airs, au-dessus du monde saha, créant en quelque sorte un “deuxième lieu” de réunion de l’assemblée.

Pour l’essentiel, elle révèle l’illumination originelle du Bouddha dans le très lointain passé et la transmission de l’essence de ce sūtra aux “bodhisattvas sortis de la terre” en tant qu’enseignement unique du « Mahāyāna définitif »[note 8], le distinguant du bouddhisme mahāyāna et des autres branches du bouddhisme.

Chapitres 23 à 28

Retour à la grande assemblée au lieu de réunion initial, le pic sacré de l’Aigle.

Bibliographie

Texte

  • Le Lotus de la Bonne Loi, traduit du sanskrit par Eugène Burnouf, accompagné d'un commentaire et de vingt et un mémoires relatifs au bouddhisme, Préface de Sylvain Lévi, Paris, Imprimerie Nationale, 1852, 901 p. Réédition : Paris, Adrien Maisonneuve, 1973. [lire en ligne (page consultée le 27 août 2022)]
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  • (en) The Lotus Sutra, traduit du chinois de Kumārajīva par Burton Watson, New York, Columbia University Press, 1993, xxix, 352 p.[114].
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Ouvrages
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  • Bertrand Rossignol, La Tradition du Sûtra du Lotus, Paris, Les Indes savantes, , 150 p. (ISBN 978-2-846-54535-8)
  • Sylvie Servan-Schreiber et Marc Albert, Le Sûtra du Lotus, Paris, Les Indes savantes, , 323 p. (ISBN 978-2-84654-180-0). 
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Articles et chapitres d'ouvrage
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  • Kyong-Kon Kim, « La première traduction coréenne du Sūtra du Lotus (1463) », Revue de l’histoire des religions, , p. 425-465 (lire en ligne, consulté le )
  • Joseph O'Leary, Philosophie occidentale et concepts bouddhistes, Paris, PUF, coll. « Collection de métaphysique - Chaire Étienne Gilson », , 165 p. (ISBN 978-2-13-059309-6), « Les expédients salvifiques: Le Soutra du Lotus », p. 149-164.
  • Jean-Noël Robert, « Préface / Glossaire », dans Le Sûtra du Lotus, Paris, Fayard, (1re éd. 1997), 480 p. (ISBN 978-2-213-59857-4), p. 9-40 / 455-480. 
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Ouvrages
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Notes et références

Notes

  1. Les traductions conservent généralement les noms des bodhisattvas, le sinologue Burton Watson a pris le parti de traduire leur nom comme étant leurs fonctions respectives. Pour la traduction française éditée aux Indes savantes en , la sinologue Sylvie Servan-Schreiber et Marc Albert ont respecté ce choix.
  2. sanskrit IAST ; devanāgarī : अविद्या ; pāli : avijjā ; chinois : wúmíng 无明 ; tibétain : ma rig pa ; japonais : mumyō 無明
  3. Dans le Sūtra du Lotus les 14 premiers chapitres sont considérés comme “la porte de la trace” et les 14 chapitres suivants comme “la porte de la source”. Les concepts pali les plus proches seraient abhi (supérieur) et sankhata (fabriqué, produit). De même que dans la distinction “"Hongaku, 本覚 / Shikaku, 始覚"”, qui est un concept proche du précédent : "Kaku" (覚) signifie “quitter l'illusion”, s'éveiller. Dans ce contexte, "hon" (本) signifie “originel” au sens d'inné, inhérent, authentique, non-acquis, non-produit, non-manifeste et s'applique aux vertus possédées naturellement, qui ne sont pas surajoutées (des talents innés). "Shi" (始) signifie littéralement “commencer”, “entrer dans”. Dans ce contexte, "shi" indique un point de départ et traduit l'accès à la bouddhéité, la prise de conscience de l'Éveil, la maîtrise d'une stratégie. En d'autres termes, "shi" s'applique à des mérites acquis plutôt qu'à une capacité innée. Le Pabhassara Sutta (Pabhassara citta (en)) explique que la citta, “l'intelligence du coeur” (la spiritualité) est originellement pure et lumineuse mais devient souillée
  4. Les quatre sortes de croyants sont les moines, les nonnes, les croyants et les croyantes laïques.
  5. Les dix facteurs de vie dans chacun des dix états (systématisés par Zhiyi) sont énumérés comme suit dans le chapitre “Moyens opportuns” du Sūtra du Lotus : apparence, nature, entité, pouvoir, influence, cause inhérente, relation, effet latent, effet manifeste et leur cohérence du début jusqu’à la fin. Ce dernier facteur est celui qui unifie, en instaurant une cohérence entre les neuf précédents facteurs, du début à la fin.
  6. Les dix directions cosmiques : nord, sud, est, ouest, les quatre directions intermédiaires (nord-ouest, nord-est, sud-ouest, sud-est) auxquelles s’ajoutent le zénith et le nadir.
  7. Bhaiṣajyarāja, भैषज्यराज en sanskrit, est traduit par : Roi de la Médecine ; en : Medicine King ; jap : Yakuō (bosatsu) ; tibétain : Sman gyi rgyal po ; zh trad.: 藥王, simpl.: 药王 ; pinyin : yào wáng ; viet : Dược Vương Bồ Tát.
  8. Le Daijōgi Shō (Concepts bouddhiques vus à la lumière du Mahayana) écrit par Ching-ying Hui-yuan (appelé aussi Houei-yuan ou Huiyuan II : 523-592), dit qu’il existe deux sortes de Mahayana, le définitif et le provisoire, différenciant ainsi, d’une part, les enseignements “provisoires”, enseignements exposés temporairement comme moyens pour instruire les gens et élever leur degré de compréhension et, d’autre part, l’affirmation pure et simple de l’Éveil de Shakyamuni, exposée sans tenir compte des capacités des auditeurs. Quant à Zhiyi, dans Sens profond du Sūtra du Lotus ou Hōkke Genji, il développe une classification des enseignements du Bouddha en cinq périodes : il appelle « Mahayana provisoire » les sūtras des périodes Kegon, Hōdō et Hannya, et « Mahayana définitif » ceux des périodes Hokke-Nehan comprenant le Sūtra du Lotus et le Sūtra du Nirvana.
  9. Prabhūtaratna, sk : प्रभूतरत्न ; chinois traditionnel : 多寶 ; chinois simplifié : 多宝 ; pinyin: duō bǎo ; japonais : 多宝如来 Ta takara nyorai ou Tahō nyorai, traduit en anglais par “Abundant Treasures” ou “Many Treasures” et en français “Maints-Trésors” (en japonais, son nom fait référence à tahōtō). Il est le Bouddha apparu pour attester la validité et la rectitude des enseignements de Shakyamuni dans le Sūtra du Lotus et le Samantabhadra Meditation Sutra (en).
  10. Trois sortes d’opposants à la propagation du Sūtra du Lotus : des personnes laïques ignorantes, des religieux orgueilleux et présomptueux qui calomnient et dénigrent ceux qui transmettent ce sūtra, et de prétendus sages qui utiliseront les autorités pour nuire aux enseignants et pratiquants du sūtra.
  11. sk : विशिष्टचारित्र ; jp : 上行菩薩, Jōgyō Bosatsu ; en : Bodhisattva Superior Conduct ; fr : bodhisattva Conduite-supérieure ou Pratiques-supérieures
  12. sk : अनन्तचारित्र ; jp: 無辺行菩薩, Muhengyō Bosatsu ; en : Bodhisattva Boundless Conduct ; fr : bodhisattva Conduite-sans-limite, ou Pratiques-sans-limites
  13. sk : विशुद्धचारित्र ; jp: 浄行菩薩, Jyōgyō Bosatsu ; en : Bodhisattva Pure Conduct ; fr : bodhisattva Conduite-pure, ou Pratiques-pures
  14. sk : सुप्रतिष्ठितचारित्र ; jp: 安立行菩薩, Anryūgyo Bosatsu ; en : Bodhisattva Firm Conduct ; fr : Conduite-fermement-étabie, ou Pratiques-fermement-établies
  15. zh : 常不輕菩薩 cháng bù qīng púsà ; jp: Fukyō ou Jōkufyō Bosatsu ; en : Never Disparaging Bodhisattva ; fr : le bodhisattva Jamais-méprisant
  16. jp : Myoon bosatsu : 観世音菩, en : Bodhisattva Wonderful Sound ; fr : bodhisattva Son-merveilleux
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  18. sanskrit : अवलोकितेश्वर ; devenu Guanyin zh : 观音 ; jp: Kannon, 観音, ou Kanzeon ; fr : Sensible-aux-sons-du-monde
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Références

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  28. Dans le Sûtra du Lotus, Shakyamuni déclare qu’il émet depuis longtemps le vœu de « rendre toutes personnes égales à moi-même, sans distinction entre nous » (« À l’origine j’ai fait un vœu, / dans l’espoir de rendre toutes personnes / égales à moi-même, sans aucune distinction entre nous. / Ce que je souhaitais depuis si longtemps / est maintenant accompli. » SdL-II, 54).
  29. Sous son nom de Yakushi Nyorai, il fait l’objet d’un culte important au Japon depuis le VIIe siècle où il a supplanté Akṣobhya (Ashuku). Situé à l'est il représente plutôt le soleil levant, la vie, tandis qu'Amida qui se trouve à l'ouest est relié au soleil couchant et au monde des morts : Louis Frédéric, Le Japon : dictionnaire et civilisation, Paris, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1419 p. (ISBN 978-2-221-06764-2 et 2221067649, OCLC 36327575), p. 1201.
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    Le Commentaire textuel du Sūtra du Lotus : 法华 文句 (jp : Hōkke Mongu), abrégé de : 妙法蓮華經 文句 (zh : Miàofǎliánhuājīng wénjù ; jp : Myōhōrengekyō Mongu), T.D. 1718] ;
    La Grande Concentration et Pénétration : 摩訶 止觀 (zh : Móhē Zhǐguān ; jp : Maka Shikan), T.D. (1911)], traité de méditation écrit en 594.
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Voir aussi

Articles connexes

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