Symphonie no 3 de Brahms
La symphonie no 3 en fa majeur, op. 90, a été composée par Johannes Brahms durant l’été 1883 à Wiesbaden, soit près de 6 ans après sa seconde symphonie. Entre les deux il écrivit notamment les partitions de son concerto pour violon, ses deux ouvertures et son second concerto pour piano.
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Symphonie no 3 en fa majeur Op. 90 | |
Johannes Brahms en 1887 | |
Genre | Symphonie |
---|---|
Nb. de mouvements | 4 |
Musique | Johannes Brahms |
Effectif | Orchestre symphonique |
Durée approximative | 35-40 min |
Dates de composition | 1883 |
Création | Vienne, Autriche |
Interprètes | Orchestre philharmonique de Vienne dirigé par Hans Richter (dir.) |
Elle a été créée le à Vienne par l'Orchestre philharmonique sous la direction de Hans Richter. Ce dernier, enthousiaste, la surnomma l’héroïque en référence avec la troisième symphonie de Ludwig van Beethoven. En réalité l'œuvre s'inspire davantage de Schumann et son premier thème reprend un court trait mélodique de la symphonie rhénane[1]. Lors de ce concert, les partisans de Wagner sifflèrent, ce qui engendra une ferveur plus grande dans les applaudissements des admirateurs de Brahms.
Le thème du troisième mouvement constitue la musique de Aimez-vous Brahms…, film d'Anatole Litvak. Ce même thème a été repris dans la chanson de Serge Gainsbourg, Baby Alone in Babylone, par Yves Montand pour Quand tu dors près de moi, par Frank Sinatra pour Take My Love, par Carlos Santana dans la chanson Love of my life sur l'album Supernatural, ainsi que par Dorothy Ashby pour Lonly Melody. Elle a également été utilisée dans la bande originale du jeu Civilization IV.
Orchestration
Elle est écrite pour orchestre symphonique.
Instrumentation de la symphonie no 3 |
Cordes |
premiers violons, seconds violons, altos, |
Bois |
2 flûtes, 2 hautbois,
2 clarinettes en si, 2 bassons, 1 contrebasson |
Cuivres |
4 cors 2 en ut et 2 en fa,
2 trompettes en fa, 3 trombones, |
Percussions |
2 timbales |
Si les mouvements extérieurs utilisent l'arsenal complet de cet orchestre, les deux mouvements centraux se satisfont d'un matériel réduit : ni timbales ni trompettes, deux cors au lieu de quatre, et les trombones se taisent dans le troisième mouvement.
Analyse de l'œuvre
Fichiers audio | |
Symphonie nº 3 en fa majeur Op. 90 - I. Allegro con brio (10:05) | |
Symphonie nº 3 en fa majeur Op. 90 - II. Andante (8:07) | |
Symphonie nº 3 en fa majeur Op. 90 - III. Poco allegretto (6:10) | |
Symphonie nº 3 en fa majeur Op. 90 - IV. Allegro (8:28) | |
Il s'agit de la plus courte des symphonies de Brahms, et sans doute une des plus personnelles. Caractéristique unique, ses quatre mouvements se terminent dans une atmosphère faite de calme et de luminosité.
Cette symphonie présente une forme cyclique particulière : les accords de la fin sont identiques aux accords initiaux, mais dans la tonalité affirmée de fa majeur, alors que le début de l'œuvre présentait une alternance majeure/mineure. L'aspect cyclique ne se limite pas à cette remarque : plusieurs thèmes jouent des rôles dans les différents mouvements. Ainsi, le second thème de l'adagio disparaît dans la réexposition, pour réapparaître comme second thème dans le final (thème en triolets).
Elle se compose de quatre mouvements et dure environ 35-40 minutes.
- 1er mouvement : Allegro con brio en fa majeur
- Le premier thème énergique en fa majeur est exposé aux violons sur une ligne descendante suivi par une mélodie arpégée auquel enchaîne le deuxième thème à la clarinette. La partie centrale du développement est teintée de chaudes couleurs tziganes qui ensuite laissent place à une séquence sombre et intériorisée. Tout s'achève après la réexposition dans une coda qui reprend l'héroïque thème initial.
- 2e mouvement : Andante en ut majeur
- 3e mouvement : Poco allegretto en ut mineur
- Le thème principal du mouvement deviendra célèbre par sa reprise dans la bande sonore du film Aimez-vous Brahms ?
- 4e mouvement : Allegro en fa mineur/fa majeur
Enregistrements
Plus de 150 enregistrements ont pu être décomptés[2].
La première gravure en a été faite en 1928 sous la direction de Leopold Stokowski.
Seuls sont donnés ci-après les enregistrements les plus marquants, caractérisés par une récompense de la presse musicale.
- Wilhelm Furtwängler, Orchestre philharmonique de Berlin, 1949[3],[4],[5] ;
- Hermann Abendroth, Orchestre philharmonique tchèque, 1951
- Rafael Kubelik, Orchestre philharmonique de Vienne, 1957[6] ;
- Bruno Walter, Orchestre symphonique de la Columbia, 1960[7] ;
- Leonard Bernstein, Orchestre philharmonique de New York, 1964[8] ;
- Sergiu Celibidache, Orchestre philharmonique de Munich, 1979[9] ;
- Bernard Haitink, Orchestre du Concertgebouw d'Amsterdam, 1993[10] ;
- Colin Davis, Orchestre de la radio bavaroise, 1988[11] ;
- Claudio Abbado, Orchestre philharmonique de Berlin, 1989[12] ;
- Mariss Jansons, Orchestre philharmonique d'Oslo, 1999[13].
Notes et références
- Diapason n°624 de mai 2014, p. 46
- Dru F., Écoute comparée : la troisième symphonie de Brahms, Classica-Repertoire, juin 2008, p. 64-67
- « Choc de la musique », « Diapason d'or »
- « La troisième symphonie est peut-être l'Eroica de Brahms, mais aussi son « jardin secret », et l'une des plus grandes symphonies de tous les temps. C'est du moins ainsi que l'entend Furtwängler [...] Un des plus beaux disques de toute l'histoire ». Dictionnaire des disques Diapason : Guide critique de la musique classique enregistrée, Paris, Robert Laffont, , 964 p. (ISBN 2-221-50233-7), p. 201
- « La troisième et la quatrième symphonies de Brahms sont, elles, des versions princeps [...] Furtwängler est illuminé d'inspiration de la première à l'ultime mesure de la troisième symphonie, dont il rend le souffle épique sans négliger les passages intimistes. Le ton fantastique donné au premier mouvement, la douceur ineffable réservée aux deux mouvements médians, l'allegro final à l'entrée titanesque, s'achevant sur un poudroiement lumineux de demi-teintes, tout cela révèle l'abîme dans ce qui demeure, conjointement à la quatrième symphonie de Schumann, à la neuvième de Schubert, à la neuvième de Bruckner et à trois ou quatre Beethoven, le plus extraordinaire témoignage de l'art de Furtwängler, de sa maîtrise inouïe des transitions, qui furent tellement singulières et révélatrices parce que fait extrêmement rare, elles n'étaient jamais une fin en soi ». Patrick Szersnovicz, Le Monde de la musique, , p. 77.
- « Choc de la musique », Bis
- « Diapason d'or », « Choc de la Musique », Sony
- « Choc de la musique », Sony
- « Diapason d'or », EMI
- « Diapason d'or », « Choc de la musique », Philips
- « 10 de répertoire », RCA
- « 10 de Répertoire », DGG
- « 10 de Répertoire », Simax
Liens externes
- Ressources relatives à la musique :
- Partitions directrices et parties séparées sur espace-midi.com, partitions libres gravées avec LilyPond
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