Tous (Iran)

Tous (en persan : طوس / Ṭus ou توس / Tus, Tuss ou Touss : translittérations alternatives de توس) est une ville du nord-est de l'Iran située près de Machhad dans la province de Khorassan-e Razavi.

Mausolée du fameux poète Ferdoussi (940-1020).

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Tous
Tus, Tuss ou Touss

Bas-relief illustrant les histoires populaires de la mythologie perse du Livre des Rois de Ferdoussi.
Administration
Pays Iran
Province Khorassan-e Razavi
Indicatif téléphonique international +(98)
Géographie
Coordonnées 36° 27′ 15″ nord, 59° 34′ 01″ est
Altitude 1 005 m
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Iran
Tous
Géolocalisation sur la carte : Iran
Tous

    Histoire

    Tous a vu l'ascension et la chute de nombreuses puissances iraniennes, hellénistiques, parthes, turques, arabes ou mongoles : entre autres, la dynastie sassanide.

    À l'origine, Tūs est un district qui regroupe plusieurs villes, dont Nawkan (Nauqan) et Tabaran[1]. La présence d'une communauté chrétienne y est attestée dès 497[2].

    En l'an 651, Tous est prise par l'armée des Arabes musulmans du clan abbasside. En 820, le clan iranien islamisé des Tahirides y prend le pouvoir, suivi en 896 par la dynastie samanide. La ville sera encore prise par Mahmoud de Ghazni en 994 et par le turc Toghrul-Beg, le premier des Seldjoukides, l’an 1037. Tûs se trouve alors en guerre contre Nichapur ; la défaite conduit au massacre des habitants de Tûs[3]. En 1072, Tûs est cédée à Nizam al-Mulk[3].

    Dès le Xe siècle, la région est connue pour ses mines de turquoise, de cuivre et d'antimoine. Mais Tûs ne peut rivaliser avec sa voisine Nichapur[3]. En 1116 éclatent des émeutes dirigées contre les sunnites. Une enceinte est édifiée en 1121 pour prévenir ce genre d'attaques[3]. En 1153, Tûs est tout de même envahie par les Oghouzes, et la mosquée détruite[3]. En 1200 ou 1201, la ville, assiégée par le Ghoride Ghiyath al-Dln, se rend[4].

    Tous est conquise dans le sang par Gengis Khan en 1220[4] et devient une possession de l'Ilkhanat Mongol qui s'étend le long de la route de la soie, jusqu'au XIVe siècle, lorsqu'elle tombe aux mains des Sarbadars pour être, vers 1360, conquise par Tamerlan. Les géographes des XIIIe et XIVe siècles décrivent Tûs comme constituée de deux villes, dont la plus grande est Tābarān[4]. Cette dernière, selon Ibn Battuta, est l'une des plus grandes du Khorasan[4].

    En juillet 1389, Tûs est détruite, et sa population massacrée[5]. Bien que l'ordre de la reconstruire ait été donné, elle ne retrouvera jamais son lustre. Deux explications sont avancées : sa situation, dans la plaine, l'exposait aux conqupetes ; la concurrence de sa voisine Mashhad a accéléré son déclin[5]. En 1507, Tous est au pouvoir des tribus caravanières turcomanes et ouzbèques. Après la mort de Nader Chah de la dynastie Afcharide en 1747, elle devient une ville afghane de la province de Hérat.

    Durant la période Quadjare, l'Empire britannique soutient les Afghans contre l'Iran afin de protéger les intérêts de sa Compagnie des Indes orientales. Au terme de ces rivalités, les accords conclus en 1903 donnent Tous à l'Iran et laissent Hérat à l'Afghanistan.

    Monuments

    Les orientalistes du XIXe siècle ont décrit le mur d'enceinte, construit en brique, et les ruines de la citadelle[6].

    Le poète Ferdoussi est enterré à Tous. Un mausolée y a été érigé pour honorer sa mémoire sous la dynastie Pahlavi[6].

    Le Haruniyya est réputé être la tombe du calife Haroun ar-Rachid. Mais selon Ibn Battuta, le tombeau serait en réalité situé à Mashhad al-Rida[6]. Le mausolée pourrait avoir été érigé plutôt en l'honneur du philosophe Abu Hamid al-Ghazali[7].

    Personnalités

    La ville de Tous fut le berceau de plusieurs personnalités de la Perse médiévale :

    L'imam Abou Hamid al-Ghazali y est né en 1058 et il y est mort en 1111. Le calife abbasside Haroun ar-Rachid y mourut en 809 et y serait enterré[6].

    Références

    1. Abū al-Fidāʾ Ismāʻīl ibn ʻAlī, Géographie, Imprimerie nationale, (lire en ligne), p. 190
    2. V. MlNORSKY. «ṬūS» in The encyclopaedia of islam, éd. 1986, vol. 10, p. 741.
    3. V. Minorsky, p. 742.
    4. V. Minorsky, p. 743.
    5. V. Minorsky, p. 744.
    6. G.E. BOSWORTH. «Ṭūs» in The encyclopædia of islam, éd. 1986, vol. 10, p. 744.
    7. « Gunbad-i Haruniyya », sur www.archnet.org (consulté le )
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