Amuitahiraa o te nuna'a Maohi
Le ʻĀmuitahiraʻa o te nūnaʻa māʻohi (en français : Rassemblement du peuple maohi), connu sous le nom de Tāhōʻēraʻa Huiraʻatira de 1977 à 2022 (nom en tahitien[N 1] traduisible en français par « Union du peuple » ou « Rassemblement populaire »[4]), est un parti politique français et localement implanté en Polynésie française, d'inspiration gaulliste, tout comme l'UT-UNR dont il est l'héritier. Gaston Flosse a d'ailleurs été parmi les membres fondateurs du RPR en 1977 aux côtés de Jacques Chirac.
ʻĀmuitahiraʻa o te nūnaʻa māʻohi | |
Logotype officiel. | |
Présentation | |
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Président | Gaston Flosse |
Fondation | 1977 |
Siège | Boîte postale 471 Papeete - Tahiti |
Président-délégué | Bruno Sandras |
Positionnement | Droite[1] |
Idéologie | Autonomisme[1],[2] puis souverainisme et association à la France. |
Couleurs | Orange |
Site web | tahoeraahuiraatira.pf |
Présidents de groupe | |
Assemblée de la Polynésie française | Aucun |
Représentation | |
Représentants de l'Assemblée | 1 / 57 |
Maires de communes de plus de 10 000 habitants | 5 / 48 |
C'est également un parti qui affirme son attachement à la France, tout en étant un farouche défenseur de l'autonomie de la Polynésie française. Il est surnommé « le parti orange ».
Le 29 janvier 2022, le parti change de nom et de ligne politique. Le Tāhōʻēraʻa Huiraʻatira devient ainsi le ʻĀmuitahiraʻa o te nūnaʻa māʻohi et défend l’idée d’une évolution statutaire à travers un nouveau statut, celui d’État souverain associé à la France.
Histoire
Union tahitienne
De 1949 à 1953, les institutions représentatives des Établissements français de l'Océanie sont conquises par le Rassemblement des populations tahitiennes (RDPT) de Pouvanaa Oopa. L'opposition au RDPT se structure autour de l'avocat Rudy Bambridge qui crée l'Union tahitienne[5]. Rudy Bambridge échoue aux élections législatives de 1956 face à Pouvanaa Oopa et le RDPT emporte de nouveau les élections territoriales de 1957. Au début de 1958, l'Union tahitienne, au départ liée à l'Union démocratique et socialiste de la Résistance de René Pleven se rapproche des gaullistes de métropole, à ce moment dénommés Républicains sociaux. Le mouvement est restructuré le en présence d'un émissaire de Roger Frey, André Rives-Henrÿs, et devient l'Union tahitienne démocratique. Outre Rudy Bambridge (président), on y trouve Frantz Vanizette (secrétaire général), Alfred Poroi (maire de Papeete) et Gérald Coppenrath.
L'UTD bénéficie de l'arrivée au pouvoir du général de Gaulle en mai-. Gérald Coppenrath est élu sénateur en juin et par ailleurs le RDPT est frappé en octobre par l'arrestation de Pouvanaa Oopa et de plusieurs autres leaders. L'UTD est toujours associée au parti gaulliste, l'Union pour la nouvelle République, UNR.
Le lien est renforcé en 1962 lorsque l'UTD devient officiellement, le , UTD-UNR. En 1968, l'UTD change de nom et devient l'Union tahitienne-UDR (Union pour la défense de la République). Le , Gaston Flosse, membre de l'UT depuis 1958, succède à Rudy Bambridge à la présidence de l'UT-UDR (Te Tāhōʻēraʻa Māʻohi en tahitien).
Tāhōʻēraʻa Huiraʻatira
- : création par Gaston Flosse du Tāhōʻēraʻa Huiraʻatira (Rassemblement populaire), affilié au RPR puis à l'UMP
- : démarche de pacification des relations politiques entre indépendantistes et autonomistes engagée par Oscar Temaru et Gaston Flosse
- : fusion de sa liste avec celle de l'Union pour la démocratie dans un groupe dénommé Union pour le développement, la stabilité et la paix à l'Assemblée de la Polynésie française
Lors des élections législatives françaises de 2012, le parti obtient les trois députés de Polynésie française.
Il remporte la majorité relative et la prime électorale associée (depuis 2011) lors du second tour des élections territoriales du 5 mai 2013.
Après la démission d'office de Gaston Flosse, frappé d'inégibilité, le de la présidence de la Polynésie, Édouard Fritch est élu pour le remplacer. Les deux hommes entrent bientôt en conflit et lors de l'élection sénatoriale partielle de mai 2015, ce sont les candidats dissidents soutenus par Édouard Fritch, Nuihau Laurey et Lana Tetuanui, qui sont élus face aux sortants. Le président de la Polynésie française créé par la suite le Tapura huiraatira, qui comprend notamment 16 conseillers territoriaux issus du Tahoeraa, les deux sénateurs et deux des trois députés du parti (Jean-Paul Tuaiva et Maina Sage).
Le , le grand conseil du parti vote à l'unanimité pour le soutien à Marine Le Pen pour l'élection présidentielle 2017[6]. Selon Le Monde, Gaston Flosse « ex-homme fort du territoire, condamné à plusieurs reprises et privé de droits civiques, s'est mobilisé en faveur de la candidate FN, qui défendait une idée à laquelle il tient beaucoup : le statut de pays associé. » En Polynésie, Le Pen obtient 32,53 % (2e), un score six fois plus élevé qu'en 2012[7].
- : À cette date, le parti se réunit en Congrès et vote le changement de nom. Le Tāhōʻēraʻa Huiraʻatira devient le ʻĀmuitahiraʻa o te nūnaʻa māʻohi. La ligne politique est désormais celle de la souveraineté (à ne pas confondre avec l’indépendance du Tavini huiraatira), à travers un nouveau statut, l’État souverain associé à la France. C’est à cette occasion également que les instances dirigeantes du parti sont renouvelées et que le parti valide son soutien à Valérie Pécresse pour l’élection présidentielle de 2022.
Liste des présidents
- Gaston Flosse, depuis le , ancien président de la Polynésie française, ancien maire de Pirae, ancien sénateur de la Polynésie, ancien président de l'Assemblée de la Polynésie française, ancien vice-président du conseil des ministres, ancien secrétaire d'État chargé des problèmes du Pacifique sud.
Résultats électoraux
Notes et références
Notes
- L'Académie tahitienne recommande l'écriture Tāhō'ēra'a huira'atira[3].
Références
- Laurent de Boissieu, « Tahoeraa Huiraatira (TAHOERAA) », sur france-politique.fr, .
- Sémir Al Wardi, « L’instabilité politique en Polynésie française », EchoGéo, (ISSN 1963-1197, DOI 10.4000/echogeo.1990, lire en ligne, consulté le ).
- « Académie Tahitienne - Fare Vāna'a », sur www.farevanaa.pf (consulté le ).
- « Les signes de reconnaissance du Tahoera'a Huiraatira », sur tahoeraahuiraatira.pf, Tahoeraa huiraatira (consulté le ).
- Date non déterminée. L'UT existe en tout cas en 1957, cf
- « Le Tahoeraa Huiraatira soutiendra Marine Le Pen pour la présidentielle », Tahiti Infos, (consulté le ).
- quotidien du mardi 25 avril 2017, cahier premier tour, p. 28.