Tancrède de Sicile

Tancrède de Sicile, né vers 1138 et mort le à Palerme, est un roi normand de Sicile.

Tancrède de Sicile

Tancrède de Sicile. Liber ad honorem Augusti, 1196.
Titre
Roi de Sicile

(4 ans, 3 mois et 2 jours)
Avec Roger III
(1192-1193)
Guillaume III
(1193-1194)
Couronnement à Palerme
Prédécesseur Guillaume II
Successeur Guillaume III
Biographie
Dynastie Hauteville
Date de naissance vers 1138
Date de décès
Lieu de décès Palerme (Sicile)
Père Roger III d'Apulie
Mère Emma de Lecce
Conjoint Sibylle d'Acerra
Enfants Roger III de Sicile
Guillaume III de Sicile
Elvire de Sicile
Constance de Sicile
Valdrade de Sicile

Rois de Sicile

Biographie

Tancrède est le bâtard du prince Roger de Hauteville, duc d'Apulie, fils aîné du roi Roger II de Sicile, et d'Emma, fille du comte Achard II de Lecce ; il héritera de ce grand-père (en 1149) du comté de Lecce (en Apulie), d'où son nom de Tancrède de Lecce. Banni un moment du royaume siculo-normand sous le règne houleux du roi Guillaume le Mauvais, il vit à Byzance avec d'autres exilés du royaume.

En 1174, il commande la flotte que son cousin Guillaume II envoie contre l'Égypte. La flotte débarque devant Alexandrie le 28 juillet de la même année et met le siège devant la ville. Une mauvaise coordination avec le royaume de Jérusalem, où le roi Amaury Ier vient de mourir, fait que le régent Miles de Plancy n'envoie pas d'armée pour faire diversion. Saladin, qui peut donc consacrer tous ses moyens pour contrer l'invasion, fait détruire les machines de guerre siciliennes le 31 juillet et repousse les Croisés le 2 août[1],[2].

En 1181, Tancrède est nommé par le roi Guillaume II grand connétable et maître justicier d'Apulie et de la Terre de Labour, c'est-à-dire vice-roi sur le continent.

Décrit comme étant un bon chef militaire malgré sa petite taille, brave et intelligent, mais laid selon son principal détracteur Pierre d'Éboli, il prétend au trône de la Sicile normande à la mort sans postérité de son cousin le roi Guillaume II (novembre 1189), soutenu par la noblesse contre les prétentions de sa tante la princesse Constance de Hauteville et de son époux Henri VI du Saint-Empire germanique. Il parvient à se faire couronner roi à Palerme au début de l'année 1190 mais son pouvoir reste cependant fragile. Il doit lutter à la fois contre les pressions et les attaques des forces impériales germaniques, contre les révoltes de ses vassaux en Italie continentale, et contre des bandes de rebelles musulmans implantés dans les montagnes du centre de la Sicile.

Réfugiée dans Salerne, Constance est capturée par les partisans de Tancrède qui la gardent prisonnière d'abord à Palerme, puis à Naples. Il tente vainement de faire reconnaître sa légitimité en faisant couronner son fils Roger et tente même un rapprochement avec l'Empire byzantin, demandant la main de la fille du Basileus Isaac Ange, la princesse Hélène Ange pour son jeune fils, mais celui-ci meurt prématurément la même année en décembre 1193. Il nomme alors son autre fils Guillaume, encore enfant, co-roi et successeur désigné sous le nom de Guillaume III de Sicile, mais Henri VI le vainc à Catane. Abandonné par ses alliés, Tancrède meurt peu après dans son palais de Palerme le . Sa mort livre son royaume à l'Empire germanique et met fin au règne la dynastie normande en Sicile et sur le sud de l'Italie.

Il est inhumé dans la cathédrale de Palerme[3].

L'une des filles de Tancrède de Sicile, Elvire, reçut certains de ses biens, comme la principauté de Tarente et le comté de Lecce en 1200, mais ils lui furent confisqués en 1205 à la mort de son époux Gautier III de Brienne. Le comté de Lecce fut toutefois restitué à ses descendants, les Brienne ducs d’Athènes. Une autre fille, Constanza, épousa le doge de Venise, Pietro Ziani.

Notes et références

  1. René Grousset, Histoire des croisades et du royaume franc de Jérusalem - II. 1131-1187 L'équilibre, Paris, Perrin, (réimpr. 2006), 1013 p., p. 586-8.
  2. Pierre Aubé, Baudouin IV de Jérusalem, le roi lépreux, Hachette, coll. « Pluriel », (réimpr. 1996), 498 p. (ISBN 2-01-278807-6), p. 90-1.
  3. Lucien Musset, « Huit essais sur l'autorité ducale en Normandie (XIe – XIIe siècles) », Annales de Normandie, vol. 17, no 1, , p. 3–148 (DOI 10.3406/annor.1985.6662, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

Article connexe

Liens externes

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