Temple protestant de Montigny-lès-Metz

Le temple protestant de Montigny-lès-Metz[1] est un édifice de culte, situé à l’angle de la rue de Pont-à-Mousson et de la rue des Loges, dans l’agglomération messine.

Temple protestant
de Montigny-lès-Metz
Présentation
Culte Réformé
Type Église
Rattachement Église protestante réformée d'Alsace et de Lorraine
Début de la construction 1892
Fin des travaux 1894
Style dominant néogothique
Géographie
Pays France
Région Grand Est
Département Moselle
Ville Montigny-lès-Metz
Coordonnées 49° 06′ 11″ nord, 6° 09′ 41″ est
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Lorraine
Géolocalisation sur la carte : Moselle
Géolocalisation sur la carte : Metz

Contexte historique

Pendant l’annexion, Metz se transforme sous l’action des autorités allemandes qui décident de faire de son urbanisme une vitrine de l’empire wilhelmien. L’éclectisme architectural se traduit par l’apparition de nombreux édifices de style néoroman tels la poste centrale, le temple neuf ou une nouvelle gare ferroviaire ; de style néogothique tels le portail de la cathédrale et le temple de garnison, ou encore de style néo-Renaissance tel le palais du Gouverneur.

À partir de 1870, l’implantation des ateliers des chemins de fer a entraîné une arrivée massive de familles protestantes cheminotes, notamment d’origine germanique et venant d’Alsace, sur le territoire montignien[2].

Construction et aménagements

En 1886, un comité se forme autour du projet de construction d'un temple. Le projet est confié à l'architecte Ph. Reb[3]. Les financements étant insuffisants, il faut attendre 1892, pour que la première pierre de l'édifice soit posée[3]. Le , on annonçait dans la presse le report de l’inauguration du temple au jeudi , car les orgues commandées à Stüger n’étaient pas entièrement prêtes, et que les trois cloches avaient un ton supérieur à celui stipulé par contrat[4]. L'inauguration a finalement lieu à Noël 1894[5] à l’époque wilhelmienne

On a appliqué ici les principes liturgiques développés par le théologien strasbourgeois Frédéric Spitta[4].

Comme le temple de Garnison de 1875, l’édifice est construit dans un style néo-gothique. L’église est construite en pierre de Jaumont, la pierre locale, et non en grès comme les édifices publics de l’époque. L’ensemble, qui repose sur la tour-clocher centrale, est harmonieux[6].

Le clocher

Le clocher du temple et ses horloges (2009)

Le clocher, haut de cinquante mètres, est remarquable.

Au chevet, deux tourelles se logent entre le chœur et les croisillons du transept, une disposition évoquant les églises ottoniennes[3].

Le ,les cloches sont fondues pour les besoins de l'armée allemande. Elles sont remplacées par des tampons de wagons, sur lesquels sont frappées les heures et qui servent à appeler les fidèles aux offices. De nouvelles cloches seront installées en 1930 dans le temps redevenu français[7].

La tour-clocher est centrale. Elle possède une horloge du fabricant allemand J.F. Weule, laquelle indique toujours l’heure depuis cette époque, grâce à ses transformations successives. Ses roues sont en bronze. Elle a été livrée par l’horloger Alphonse Meess de Metz et construite par la fabrique d’horloges publiques Weule de Bokerem en Basse-Saxe[4].

Jusque dans les années 1960, une personne du conseil presbytéral était désignée chaque semaine pour remonter les contre poids pour que l’horloge fonctionne[8]. Le système a été automatisé depuis. La vieille horloge a alors été conservée dans son armoire en bois. Elle a été restaurée par la Maison Bianchi de Maizières-lès-Metz. Le superbe mécanisme a alors été installé et mis en valeur dans une nouvelle armoire en bois placée dans la nef.

Les vitraux

Les vitraux du temple depuis l'extérieur (2009)

Les vitraux ont été imaginés entre 2000 et 2010 par le pasteur Anne-Lise Salque (pasteur à Montigny pendant dix ans, puis aux temples de Rombas et de Thionville[9]) et de l’artiste-peintre en vitrail, Yvonne Maury.

Six vitraux illustrent la naissance de Jésus au grand banquet du royaume[2] :

L'intérieur

À l'intérieur règne une simplicité teintée d'élégance. Celle-ci est due à la fois aux lignes architecturales, à l'élévation du vaisseau à nef unique animée d'arcatures aveugles et aux tribunes localisées sur le revers de la façade et dans les croisillons du transept[3].

Au-dessus de la porte d'entrée, un très beau crucifix porte un Christ souffrant : les quatre bras de la croix sont timbrés des symboles des Évangélistes.

À l'intérieur, la nef est bien éclairée par des fenêtres à deux ou quatre lancettes, surmontées d'oculi. La voûte sur croisées d'ogives, repose sur des colonnettes engagées, à chapiteaux sculptés de motifs végétaux. À la jonction de la nef et du transept, les différents éléments de la voûte à croisée d'ogives sont reçus par des colonnes tronquées se terminant par des culots floraux. Culots et chapiteaux se réfèrent au premier gothique Les tribunes prennent place au revers de la façade et dans les croisillons du transept [3].

L’immense crucifix placé sur le mur du fond provient du temple de Garnison après l'incendie de ce dernier[6].

Sur le mur, à l'arrière de la table de communion, quatre médaillons contiennent les symboles des Évangélistes, délicatement peints sur fond de ciel, lesquels rappellent la prééminence de la Parole..

L'orgue

Le buffet d'orgue

Le chœur est fermé dans sa partie supérieure par une balustrade en pierre finement ajourée qui détermine une tribune destinée aux orgues. Sous les orgues se trouve la table de communion, la chaire, munie d'une belle rampe de fer forgé aux rinceaux délicats, est rejetée vers la gauche, les fonts baptismaux vers la droite[3].

L’orgue est construit en 1987 par le facteur d'orgue François Delangue et a été restauré en 2009[2].

Sa console est composée de deux claviers et d'un pédalier[10].

Positif de dos

  • Bourdon 8'
  • Montre 4'
  • Doublette 2'
  • Larigot 1' 1/3
  • Cromorne en bois 8'

Grand-Orgue

  • Montre 8'
  • Flûte en bois 8'
  • Prestant 4'
  • Nazard 2' 2/3
  • Flûte 2'
  • Tierce 1' 3/5
  • Fourniture IV rgs
  • Trompette 8'

Pédalier

  • Soubasse 16'
  • Bourdonbasse 8'
  • Basson 8'

Affectations successives

Luc Arbogast en concert en 2010 avec deux médaillons évangélistes en arrière plan

Dès sa construction, le temple servait à la fois pour les militaires et les civils.

Aujourd’hui, l’édifice est toujours utilisé pour le culte réformé, ainsi que lors de concerts.

Montigny-lès-Metz, Metz, Marly, Moulins-lès-Metz se partagent ses frais d’entretien[4].

Notes et références

  1. Appelé parfois temple de Montigny-Sablon car la commune du Sablon n’avait pas d’édifice de culte réformé.
  2. « Le temple protestant », sur Montigny-les-Metz, (consulté le )
  3. Marie Antoinette Kuhn : Les temples protestant de Metz, Ars-sur-Moselle et Courcelles-Chaussy : architecture et mobiliers, Les cahiers lorrains, 1995, (pp. 207-208).
  4. « PATRIMOINE. Le temple de Montigny : néogothique et ottonien », sur www.republicain-lorrain.fr (consulté le )
  5. Marcel Grosdidier de Matons, Nouveau guide de Metz, Metz, 1936, p. 69.
  6. « Temple protestant de Montigny-Sablon », sur metz.fr (consulté le )
  7. Ville de Montigny-lès-Metz, Montigny-lès-Metz, patrimoine & architecture (lire en ligne), p. 21
  8. « Temple de Montigny-les-Metz – horloge de clocher », sur Maison Bianchi (consulté le )
  9. « vie religieuse installation d’un aumônier dans les hôpitaux thionvillois. Anne-Lise Salque : la femme pasteur », sur www.republicain-lorrain.fr (consulté le )
  10. « Les orgues de France », sur orgue.free.fr (consulté le )

Bibliographie

  • Marie Antoinette Kuhn : Les temples protestant de Metz, Ars-sur-Moselle et Courcelles-Chaussy: architecture et mobiliers, Les cahiers lorrains, 1995, pp. 203-217 (en ligne).
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