Tesson (Charente-Maritime)

Tesson est une commune du sud-ouest de la France, située dans le département de la Charente-Maritime (région Nouvelle-Aquitaine).

Pour les articles homonymes, voir Tesson.

Tesson

Le bourg de Tesson.
Administration
Pays France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Charente-Maritime
Arrondissement Saintes
Intercommunalité Communauté de communes de Gémozac et de la Saintonge Viticole
Maire
Mandat
Laurent Morichon
2020-2026
Code postal 17460
Code commune 17441
Démographie
Gentilé Tessonnais
Population
municipale
1 125 hab. (2019 )
Densité 93 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 37′ 55″ nord, 0° 39′ 11″ ouest
Altitude Min. 34 m
Max. 58 m
Superficie 12,13 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Saintes
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Thénac
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Tesson
Géolocalisation sur la carte : France
Tesson
Géolocalisation sur la carte : Charente-Maritime
Tesson
Géolocalisation sur la carte : Nouvelle-Aquitaine
Tesson

    Ses habitants sont appelés les Tessonnais et les Tessonnaises[1].

    Géographie

    La commune de Tesson se situe dans le centre du département de la Charente-Maritime, en région Nouvelle-Aquitaine, dans l'ancienne province de Saintonge.

    Appartenant au midi de la France - on parle parfois de « midi atlantique » - [2], au cœur de l'arc atlantique, elle est partie intégrante du Grand Sud-Ouest français, et est parfois également incluse dans un Grand Ouest aux contours plus flous.

    Communes limitrophes

    Urbanisme

    Typologie

    Tesson est une commune rurale[Note 1],[3]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[4],[5].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Saintes, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 62 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[6],[7].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (84,3 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (84 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (40,3 %), zones agricoles hétérogènes (27,2 %), cultures permanentes (16,8 %), forêts (11,2 %), zones urbanisées (4,5 %)[8].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté sous les formes Tecione, Tectione et Tezone entre 1085 et 1095 (chartes en latin de l’abbaye de Saint Florent, près de Saumur)[9], Thessac (liste des paroisses de l’archiprêtré de Pons du diocèse de Saintes figurant dans les pouillés (inventaire de bénéfices ecclésiastiques) de 1648 et 1683)[10].

    Il s'agit d'une formation toponymique gallo-romane, basée sur le gaulois tasgos, tascos, taxos « blaireau » continué par le bas latin taxo, ionis « blaireau » et l'ancien français taisson ou tesson, dont le dérivé taxonaria a donné tasnière, taisnière, puis tanière en français moderne. Il est suivi du suffixe de présence gallo-roman -ŌNE, d'où une forme initiale gallo-romane *TAXIONE, ayant régulièrement évolué en Tesson. Les premiers habitats se seraient donc édifiés dans un endroit où des blaireaux avaient coutume d'aménager leurs tanières.

    Il existe cependant une hypothèse alternative qui considère que le toponyme Tesson est le nom d'une ancienne villa gallo-romaine appartenant à un certain Tessius[11] ou Thessius[12]; suivi du même suffixe gallo-roman de présence -ŌNE, d’où en bas latin Tessione(m) « domaine de Tessius ».

    En revanche, les toponymistes ne prennent pas en compte la forme rapportée Thessiac qu'ils considèrent sans doute comme fautive ou se rapportant à un autre lieu.

    Histoire

    Situé sur la route du bronze entre Merpins (près de Cognac) et la côte atlantique, le territoire actuel de la commune de Tesson a été habité depuis une longue période. Dans le hameau le Maine au lieu-dit les Bouillées ont été découverts en 1876 des éléments d'une tombe à char [13] avec des armes et outils préhistoriques, dont un poignard anthropoïde d’apparat (le haut de la poignée a la forme d’un corps humain) datant de 150 av. J.-C. Il est conservé au musée d’archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye.

    Au Moyen Âge, le village est situé sur la route des pèlerinages de Saint Jacques de Compostelle. Deux étranges sculptures en haut relief figurant, l’une un pèlerin, l’autre un brigand armé d’une hache, des deux côtés du fronton de l’église romane du village (édifiée à la deuxième moitié du XIIe siècle) rappellent cette époque.

    Au début du XVIe siècle, la seigneurie de Tesson appartint à la famille Gombaud, puis passa aux Brémond puis aux Guinot.

    Tesson connaît au XVIIIe siècle une renommée lorsque Étienne Guinot, seigneur de Tesson, titré marquis de Monconseil en 1729, lieutenant général des armées du Roi en 1748, se retira sur ses terres en 1760 après une belle carrière militaire. Il y (re)construit l’un des plus beaux châteaux de la région saintongeaise, démoli au XIXe siècle, et fit édifier dans le bourg des halles, toujours visibles, afin que Tesson puisse accueillir des foires et des marchés, ainsi qu’un hospice.

    C’est au XVIIIe siècle aussi que débute l’exploitation des carrières. La belle pierre de taille de Tesson, très réputée et utilisée pour la construction notamment de maisons et demeures dans la commune et loin ailleurs dans le département, connut longtemps une activité florissante. L’exploitation cessa en 1960 et la rue, ou route, des Carrières permet d’en retrouver la trace des entrées.

    Tesson profite au XIXe siècle du développement de la production des eaux de vie de Cognac, en particulier sous le Second Empire. Plusieurs belles maisons de maître du bourg et de fermes excentrées datent de ce siècle. En contrepartie la surface consacrée à l’exploitation des céréales diminue et, du fait aussi, évidemment, de la concurrence des minoteries industrielles, les nombreux moulins à vent (14 dénombrés en 1820), dont l’emplacement est reflété dans la toponymie de plusieurs lieux-dits de la commune, sont désaffectés voire pour la plupart détruits. Il n’en subsiste que deux.

    Au début de la Troisième République, Tesson, qui a atteint un pic démographique en 1866 (762 habitants, contre 573 en 1806), souffre, comme les autres communes viticoles des Charentes, de l’impact sur l'exode rural de la crise du phylloxéra (1875). Touchée aussi dans sa jeune population par les victimes de la Première Guerre mondiale, elle ne dépassera le niveau démographique de 1866 qu’à la fin des années 1980.

    L’ouverture de la ligne de chemin de fer Saintes-Mortagne-sur-Gironde en 1894 qui traverse le bourg - avec un arrêt (face à la boulangerie actuelle) qui était encore visible jusqu’aux années 2000 - fut néanmoins un élément positif qui rapproche le bourg de Saintes. La ligne sera fermée en 1947.

    En 1938 la commune est incluse dans l’aire de production du cru dit Fins Bois de la région délimitée pour la production du cognac, par le décret du 13 janvier 1938 qui a entériné les aires des six crus de cognac en fonction des caractéristiques des sols, ce qui marque un avantage comparatif pour Tesson par rapport à des communes voisines plus à l’ouest ou plus au sud qui sont seulement dans l’aire Bons Bois.

    Depuis le début des années 1980 la commune connaît un regain démographique grâce au maintien ou à la création de commerces et services (boulangerie, boucherie, restaurant, épicerie multiservices…) et à de nouveaux lotissements et constructions individuelles qui lui permettent de profiter notamment de la proximité de la ville de Saintes. En 2008, elle franchit le seuil des 1 000 habitants.

    Administration

    Liste des maires

    Mairie.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    1977 2014 Guy Boireaud DVG  
    2014 2020 Gérard Bouton DVG Retraité
    2020 En cours Laurent Morichon SE Chef d'entreprise

    Région

    À la suite de la réforme administrative de 2014 ramenant le nombre de régions de France métropolitaine de 22 à 13, la commune appartient depuis le à la région Nouvelle-Aquitaine, dont la capitale est Bordeaux. De 1972 au , elle a appartenu à la région Poitou-Charentes, dont le chef-lieu était Poitiers.

    Démographie


    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[15].

    En 2019, la commune comptait 1 125 habitants[Note 3], en augmentation de 13,07 % par rapport à 2013 (Charente-Maritime : +2,83 %, France hors Mayotte : +2,17 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    716643573643638632643657681
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    663727762707717721694651673
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    672683645561550603601584566
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2008 2013
    5605575467057588129661 010995
    2018 2019 - - - - - - -
    1 1051 125-------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[16] puis Insee à partir de 2006[17].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Personnalités liées à la commune

    Il eut une brillante carrière militaire qui le mena jusqu'au grade de Lieutenant général des armées du Roi. Les intrigues et amitiés de son épouse à la Cour y eurent aussi leur part. Il se retira sur ses terres à Tesson et dans son hôtel particulier à Saintes (l'hiver) à partir de 1763. Mais il avait auparavant fait construire à Tesson, depuis 1735, ce qui était considéré comme l'un des plus magnifiques châteaux de la Saintonge.

    Il consacra la fin de sa vie à plusieurs œuvres charitables et fondations pieuses. En 1773 il décida ainsi d’établir des foires et des marchés à Tesson sous une halle qu’il fit bâtir à cet effet avec ses deniers ; il acheta une maison pour servir de presbytère et loger le vicaire. En 1777, il fonda enfin au bourg de Tesson une maison de charité (ancien hospice) pour procurer aux pauvres habitant ses terres de Tesson, Rioux, Thénac et Courcoury, « les secours dont ils manquent dans leurs maladies ».

    Il mourut au château de Tesson le 14 octobre 1782 à 10 heures du matin. L’enterrement eut lieu le lendemain et il fut inhumé dans l’église de Tesson, dans la petite chapelle de transept, au sud, consacrée à Notre Dame. C’est à l’une des filles du Marquis, la Princesse d’Hénin (1750-1824), que l’on doit la plaque commémorative de marbre blanc sous une croix noire qui se trouve sur le mur est du transept de l’église de Tesson. Elle fut apposée le 15 octobre 1807, soit 25 ans après l’inhumation du marquis. Elle commanda cette plaque lors d’un passage à Tesson où elle s’était arrêtée en compagnie de Gérard de Lally-Tollendal, (1751-1830) fils légitimé de Lally-Tollendal, cet officier français d’origine irlandaise rendu responsable de la défaite française à Pondichéry en janvier 1761, condamné à mort à la suite d'un procès contesté, sans doute inique, puis exécuté en 1766. La Princesse et Gérard de Lally étaient amants et amis depuis longtemps. La plaque évoque les bienfaits de Monconseil au cours de sa vieillesse édifiante mais sans le nommer, « car son testament le défendait ».

    La place située entre la mairie et l'église porte son nom.

    • L'Abbé Richard (1822-1882), né et enterré à Tesson, qui connut la célébrité en France et en Europe comme sourcier en se revendiquant le successeur de l’Abbé Paramelle.
    • L'Abbé Gaston Gaveau (1871-1949), curé de Tesson de 1909 à 1949, compositeur à ses heures de musique pour orgue [19] .

    Monuments et lieux remarquables

    L'église Saint-Grégoire

    Église Saint-Grégoire.

    Illustrant la transition entre l'art roman et le gothique en Saintonge, l'Église Saint-Grégoire de Tesson actuelle fut édifiée principalement pendant la deuxième moitié du XIIe siècle et classée, à l'exception du clocher, monument historique en 1910 [20].

    Elle est consacrée à Saint Grégoire, en l’occurrence Grégoire Ier dit le Grand, comme en atteste une charte de 1085 de l’Abbaye de Saint Florent près de Saumur [9]. Cette charte en latin transcrit le don fait à cette abbaye par un « Constantin le Gras, noble chevalier de Pons », qui avait fait construire l’église primitive consacrée à « Saint Grégoire, pape ».

    Aux deux angles du fronton, en haut-relief, deux étranges sculptures représenteraient l’attaque d’un pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle avec, à gauche, un pèlerin et, à droite, un brigand armé d’une hache.

    L'ancien clocher, qui était situé au dessus de la croisée du transept, a été démoli en 1883. Il a été remplacé à la fin du XIXe siècle (1885 voire 1892) par un nouveau clocher, placé au nord de la nef.

    Le mur sud de la nef est percé, sous deux arcs formerets, de deux ouvertures, l’une en forme de trèfle, l’autre en forme de lune.

    La cloche de bronze, don de Jean de Brémond, seigneur de Tesson, daterait de 1583.

    À l’intérieur, sur le mur est du transept, une plaque de marbre (100 cm x 50 cm) rappelle les bienfaits du marquis de Monconseil (1695-1782), la célébrité de la commune.

    La croix hosannière

    Croix hosannière.

    À côté de l'église, à l’emplacement de l’entrée de l’ancien cimetière (dont toute autre trace a disparu), est implantée une croix hosannière du XVe siècle. Toute simple, cette petite croix en pierre [20] repose sur un support à trois degrés ornés d’un motif géométrique, fixé sur une colonne quadrilobée et moulurée. À la base, un socle à deux niveaux soutient l’ensemble.

    Les croix hosannières servaient notamment le dimanche des Rameaux, où l'on commémorait par une procession l'entrée du Christ à Jérusalem. Après lecture du passage de l’Évangile de saint Matthieu rapportant les faits, les fidèles passaient à tour de rôle devant la croix de pierre en jetant à ses pieds du buis béni en proclamant "Hosanna" (sauve-nous, je t'en prie en hébreu). Le buis béni était d'ailleurs aussi appelé hosanne dans les Charentes.

    La halle

    La halle de Tesson.

    En 1773 le marquis de Monconseil (1695-1782), seigneur de Tesson, décide l’établissement de foires et marchés en son village de Tesson. Il confie au charpentier Pierre Fabvre la construction d’une halle.

    La halle existante actuellement est en forme de passage couvert reliant la route principale à la place de l’Église. Elle a le plus souvent été considérée comme la halle d’origine [20]. Très bien conservée, c’est une galerie s’appuyant au sud sur un muret et au nord sur un mur, surmontée par une charpente en bois reposant sur une dizaine de piliers. Elle est recouverte de tuiles canal.

    Jusqu’au début des années 1960, une foire mensuelle s’y tenait encore le quatrième lundi de chaque mois ; elle demeure utilisée lors de la brocante annuelle (en juin), organisée par le foyer rural de la commune.

    Toutefois, le plan cadastral dit « napoléonien » de Tesson (datant de 1826), accessible sur un site du Conseil départemental de Charente maritime dédié aux archives en ligne[21] tend à montrer que la halle de Tesson, construite en 1773 sur décision et par bienfaisance du grand homme de la commune ne peut être celle visible actuellement.

    Si l’on repère bien sur ce plan de 1826 les contours de l’ancien hospice (ou maison de charité; cf. ci-après), construit également par le marquis de Monconseil, l’emplacement actuel de la halle est constitué de parcelles de terres, vierges de toute construction. La halle d'origine, d'après un registre paroissial, semble avoir été démontée puis reconstruite près du château de Tesson, au lieudit La Ménanderie. La halle actuelle aurait été érigée au milieu du XIXe siècle, probablement lors de l’édification de la maison à laquelle elle est adossée.

    Ancien hospice

    Des vestiges de cet hospice, fermé et abandonné pendant la Révolution française, sont devenus les bâtiments qui sont au sud de la Halle de Tesson au 24 de l’avenue Saint-Grégoire. Ils sont séparés de cette avenue par un petit jardin attenant.

    Édifié en 1777 à l’extrémité de l’allée conduisant au château, cet hospice [20] était une maison de charité construite par le marquis Étienne Guinot de Monconseil pour les pauvres malades de ses quatre paroisses. Il avait assuré une rente annuelle de 1 000 livres aux religieuses de la Sagesse pour les soins à y donner. Pour un total évalué à 17 000 livres dans une convention passée avec la congrégation de la Sagesse (approuvée par lettres patentes de Louis XVI en novembre 1776), il finança, outre la construction, le mobilier, le linge, le matériel médical pour quatre lits, l’hospice en contenant seize. Les sœurs étaient aussi chargées de l’éducation religieuse et de l’instruction des enfants.

    L'ancien château de Tesson

    Au lieu-dit "le château" de la commune, il n’existe plus de château proprement dit mais il en subsiste de nombreuses traces. En fait, deux châteaux ont précédé à cet endroit la demeure bourgeoise à deux niveaux, construite vers 1920 [20], située dans l’axe de l’allée bordée d’arbres qui la relie à l’église du bourg.

    Jusque vers 1735, s’y trouvait un logis noble flanqué de tours dont les substructions profondes ont été retrouvées et démolies en 1914 [22].

    Mais en 1735, le marquis de Monconseil dont Tesson était le centre de son marquisat tout récemment créé (1729), entreprit la construction d’un château plus vaste, dans le style de l’époque et reflétant davantage ses titres et sa fortune. Le nouveau château de Tesson [22], considéré à l’époque comme l’un des plus magnifiques de la région, se composait de trois pavillons à un étage reliés entre eux par des corps de logis un peu en retrait.

    Le pavillon central, plus important, était couvert d'une toiture "en dôme"; sa pièce centrale était un vaste salon qui occupait toute la hauteur, selon le modèle dit à l'Italienne. Le rez-de-chaussée comportait deux vastes cheminées et une galerie circulaire entourait ce salon au niveau du premier étage, auquel on accédait par un escalier de pierre à double révolution. Au nord se trouvait la cour d’honneur et au sud fut créé et planté un parc à la française fermé de murs. A l’est et à l’ouest se trouvaient deux cours latérales entourées de divers bâtiments d’habitation ou de servitude. Ceux de la cour de l’ouest abritaient la cuisine, la chapelle, les laiteries. Ceux de la cour de l’est comprenaient entre autres des remises et les écuries ainsi qu’à l’angle extérieur le plus proche du château (partie appelée dans le passé le « petit château ») des logements et appartements pour notamment l’aumônier, le secrétaire et le personnel de maison.

    Le domaine fut percé de trois avenues : la première conduit toujours en droite ligne (1,5 km environ) à l’église au centre du bourg ; la seconde allait vers Rioux et la troisième vers Pons. Elles avaient leur carrefour devant une large douve en hémicycle bordée de balustres que franchissait un pont de pierre (éléments toujours visibles) conduisant à la cour d’honneur.

    On connaît assez bien le mobilier grâce à l'inventaire établi en 1782 après le décès de Monconseil par le notaire saintais Bironneau [23] qui se trouvait être le précédent secrétaire et toujours ami du marquis. Il fait état dans les chambres de lits dits à l'Impériale ou à la Duchesse, l'un couvert de satin broché couleur jonquille, des meubles, des tapisseries, des portières, des tableaux dont, comme personnages représentés, un Louis XV, un Grand Dauphin, un David triomphant et un Louis XIV dans le salon Bleu près de la salle à manger, et quatre paysages. Pour autant, le marquis s’étant retiré dans quelques pièces seulement, de nombreuses autres n’étaient plus que des débarras ou abritaient des meubles très ordinaires.

    À la mort du marquis, son gendre, le comte de la Tour du Pin (marié avec sa fille aînée), qui avait un commandement en Saintonge puis, à partir de 1787, pour toutes les provinces de Poitou, d’Aunis et de Saintonge, fit de nombreux et longs séjours au château de Tesson (il portait d’ailleurs le titre de vicomte de Tesson). « Il y faisait toutes ses affaires publiques, y recevait beaucoup de monde » et avait « considérablement augmenté et embelli le mobilier » [24]. Député de la noblesse de Saintonge aux Etats Généraux, il le quitta en 1789.

    Pendant la Terreur, le château, placé sous scellés, vit le petit-fils de Monconseil, Frédéric Séraphin, être caché au péril de sa vie par l’ancien maître d’hôtel du marquis, Grégoire Baudry [24]. Le mobilier fut ensuite vendu aux enchères et le château saccagé et pillé. En 1797, Frédéric Séraphin, rentré d’émigration (notamment aux États-Unis), constata [24] que les portes étaient souvent sans serrures, les murs sans boiseries et les cuisines sans fourneaux.

    Le château qui continuait à se délabrer (toitures également) passa ensuite (1837) à l’arrière-petit-fils du Marquis de Monconseil, Aymar de la Tour du Pin, qui se résolut vers 1857 à faire abattre le logis. Le domaine fut ensuite revendu et/ou partagé à plusieurs reprises. Le site du château et une partie du domaine (à l’ouest) finirent d’ailleurs par être rachetés avant la Première Guerre mondiale par des descendants de Grégoire Baudry. C’est cette famille qui fit édifier la demeure que l’on voit actuellement à l’emplacement de l’ancien pavillon central.

    A l’est, dans les anciennes dépendances, se situe le domaine viticole dit « Château Guynot » [25]. On y trouve une cave voûtée du château datant du XVIIIe siècle. Dans la partie des vestiges de l’ancien parc rattachée à ce domaine on peut aussi y voir une glacière dont le marquis avait découvert l’utilité à Versailles (boissons rafraîchies, sorbets et conservation des aliments) ; elle servit aussi à la médecine (maison de charité du bourg). Les remises à voitures et la haute grange symétrique seraient également de cette époque.

    Le souci de Chadennes

    Souci est la manière dont on appelait une dépression ou cavité naturelle d’origine karstique qui draine et absorbe les eaux de pluie. Le souci de Chadennes s’ouvre au nord du bourg, après le lieu-dit Chadennes, à l’ouest de la route de Saintes. L’entonnoir du souci, de près de 10 mètres de diamètre, donne accès à des galeries souterraines.

    Cette curiosité a donné naissance à une légende [26] qui met en scène un seigneur de Tesson amoureux de la châtelaine de Rioux qui disparut noyée dans la Charente le jour de leurs noces. Et son corps ne fut pas retrouvé. Ayant recours, contre une bourse pleine d'or, aux services de la sorcière de Chadennes pour retrouver sa bien-aimée, il descendit dans le gouffre, muni par elle de deux noix qui étaient censées, lorsqu’elles étaient frappées l’une contre l’autre, produire une vive clarté pour le protéger de tout danger. Selon la sorcière, c'était une entrée des enfers. A une certaine profondeur, il entendit son épouse l’appeler et elle le suivit. Mais c’était en fait un vampire. Utilisant ses deux noix magiques, il réussit à éblouir le monstre qui se réfugia dans les profondeurs du souci. Le seigneur de Tesson fit alors jeter des rochers dans le souci pour empêcher les imprudents d'aller jusqu'aux enfers. Ce qui rend compte du fait qu'on ne peut plus descendre désormais aussi loin, même si l'on est spéléologue, dans le souci.

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

      Références

      1. Les gentilés de Charente-Maritime
      2. Louis Papy, Le midi atlantique, atlas et géographie de la France moderne, Flammarion, Paris, 1984
      3. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
      4. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
      5. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
      6. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
      7. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
      8. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
      9. Chartes Saintongeaises de l’Abbaye Saint Florent in tome IV (1877) - pages 27,66 et 67 - de la Société des Archives Historiques de la Saintonge et de l’Aunis
      10. Etude de Charles Dangibeaud sur le pouillé de 1683 publiée dans le tome XLV (1914) de la Société des Archives Historiques de la Saintonge et de l’Aunis.
      11. Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 673a.
      12. Jean-Marie Cassagne et Stéphane Séguin, Origine des noms de villes et villages de Charente-Maritime, St-Simon de Pellouaille Paris, Editions Bordessoules, (ISBN 978-2-913471-06-1), p. 315.
      13. Cf. Supplément de 1986 de la Revue Aquitania sur les Actes du VIIIème colloque sur les âges du Fer en France non méditerranéenne (pages 35 à 45) - La Tombe à char de Tesson - Alain Duval, José Gomez de Soto et Christiane Perrichet-Thomas
      14. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
      15. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
      16. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
      17. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
      18. cf. La Saintonge mystérieuse et insolite par Robert COLLE aux Editions Rupella 1976 (pages 254 à 256)
      19. cf. cette référence sur le site de la Bibliothèque Nationale de France
      20. Patrimoine des communes de Charente maritime tome 1 (Canton de Gémozac- Commune de Tesson ; pages 266 to 268), Editions Flohic 2002
      21. Etude de Léon Bouyer « Une intrigante et son mari au XVIIIe siècle», publiée en 36 parties de novembre 1918 à avril 1920 dans La Nouvelle Revue
      22. cité dans L'Architecture civile et militaire en Aunis et Saintonge au XVIIIe siècle par Monique Moulin, La Rochelle, Éditeur Quartier Latin, 1972
      23. Journal d’une femme de cinquante ans (1778-1815) par la Marquise de la Tour du Pin, publié par son arrière-petit-fils, le colonel comte Aymar de Liedkerke-Beaufort - Librairie Chapelot - Paris (1913)
      24. Domaine de Château Guynot
      25. cf. Légendes et contes d'Aunis et de Saintonge par Robert COLLE aux Editions Rupella 1975 (pages 116 à 121)

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