Théorème de la limite monotone
Le théorème de la limite monotone est un théorème d'analyse selon lequel les éventuelles discontinuités d'une fonction numérique monotone sont « par sauts » et les suites monotones possèdent une limite.
Énoncé pour les fonctions
Soient ]a, b[ un intervalle réel ouvert non vide (borné ou non : ) et une fonction croissante. Alors[1],[2] :
- f admet en b une limite à gauche, qui est finie si f est majorée et qui vaut +∞ sinon ;
- f admet en a une limite à droite, qui est finie si f est minorée et qui vaut –∞ sinon ;
- f admet en tout point x de ]a, b[ une limite à gauche et une limite à droite, qu'on note respectivement f(x–) et f(x+) ; elles sont finies et vérifient .
Plus généralement[3] :
Soient une partie de , une application croissante et .
- Si est adhérent à alors
. - Si est adhérent à alors
.
Le théorème analogue pour les fonctions décroissantes s'en déduit en remplaçant f par –f ; il convient d'inverser le sens des inégalités et d'échanger « minorée » et « majorée » ainsi que « +∞ » et « –∞ ».
Énoncé pour les suites
Lorsqu'on prend et dans l'énoncé général ci-dessus, on obtient :
Soit une suite croissante de réels. Alors, . Par conséquent :
- si la suite est majorée alors elle est convergente ;
- si la suite n'est pas majorée alors elle tend vers +∞.
Le théorème analogue pour les suites décroissantes s'en déduit en remplaçant par .
Notes et références
- E. Ramis, C. Deschamps et J. Odoux, Cours de mathématiques spéciales, vol. 3, Masson, , p. 119-120, corollaires.
- F. Benoist, B. Rivet, S. Maffre, L. Dorat et B. Touzillier, Mathématiques ECS 1re année, Dunod, coll. « Le compagnon », (lire en ligne), p. 396.
- Ramis, Deschamps et Odoux 1976, p. 119, ne l'énoncent et le démontrent que pour , mais la preuve du cas général est identique : voir par exemple .
Articles connexes
- Suite de Specker, exemple d'une suite de nombres rationnels qui est calculable, croissante et majorée, mais dont la limite n'est pas un nombre réel calculable.
- Théorème de la bijection (version forte), utilisant parfois le théorème de la limite monotone pour établir la continuité de toute surjection monotone d'un intervalle sur un intervalle.
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