Thérèse Clerc

Thérèse Clerc, née le à Paris et morte le à Montreuil (Seine-Saint-Denis), est une militante féministe française.

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Thérèse Clerc
Thérèse Clerc en 2013.
Biographie
Naissance
Décès
(à 88 ans)
Montreuil
Sépulture
Nationalité
Domicile
Montreuil (depuis )
Activités
Militante, militante pour les droits des femmes
Autres informations
Membre de
Mouvement
Distinction
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Membre du Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception (MLAC) au tournant de mai 68, elle pratique des avortements clandestins gratuitement dans son appartement de Montreuil (Seine-Saint-Denis), où elle s'est installée au milieu des années 1970. Elle y fonde notamment la « Maison des femmes » (2000), puis une « Maison des Babayagas », un centre autogéré pour femmes âgées.

Biographie

Rencontre avec les prêtres-ouvriers

Issue de la petite bourgeoisie parisienne, Thérèse Clerc passe son enfance à Bagnolet[1]. Son père travaille au Pari mutuel urbain[1].

Elle apprend le métier de modiste, et se marie, en 1947 avec un petit entrepreneur en nettoyage industriel[1]. Femme au foyer, elle a quatre enfants. Catholique, elle vend l’hebdomadaire Témoignage chrétien et rencontre des prêtres ouvriers revenus de leur service militaire en Algérie[1],[2]. « J'ai rencontré Marx à l'église de la rue de Charonne », raconte-t-elle ainsi[2]. Toutefois, la position de l'Église quant aux femmes l'éloigne de celle-ci[1], bien qu'elle ne s'affirme pas, à la fin de sa vie, franchement athée, mais plutôt agnostique voire peut-être croyante (Dieu est « une interrogation car il n'est pas démontrable. Dieu n'est crédible que dans le doute, ça m'amuse », déclare-t-elle ainsi[1]).

Les années 1960-70

Devenue vendeuse dans un grand magasin, elle milite au Mouvement pour la liberté de l'avortement et de la contraception (MLAC) après avoir manifesté contre les guerres d'Indochine et d'Algérie[2], mais elle «rate» Mai 68[2]. En 1969, elle divorce et s'achète un petit appartement à Montreuil en 1974[2]. Surnommée « Thérèse de Montreuil »[3], elle pratique des avortements clandestins sur la table de son salon à Montreuil[1],[2] jusqu'à la promulgation, en , de la loi Veil[2]. Elle milite aussi au Mouvement de la paix ou encore au Parti socialiste unifié (PSU)[réf. nécessaire].

Les années 1980-90

En 1990, elle signe l'« Appel des 75 » contre la guerre du Golfe[4].

Militante à Montreuil

Thérèse Clerc fonde en 2000, à Montreuil, la « Maison des femmes »[2],[5], ouverte aux femmes victimes de violence, en insertion ou réinsertion. Parallèlement, alors qu'elle doit s'occuper de sa mère grabataire, elle décide de fonder un lieu autogéré pour «vieillir ensemble en citoyens indépendants, libres et utiles»[2]: le projet, commencé en 1999, manque d'aboutir en 2007 après une rencontre improbable avec la ministre du Logement Christine Boutin (droite catholique)[2], qui débloque les fonds nécessaires[2]. Cela mène ainsi au projet de création de la « Maison des Babayagas », du nom des sorcières russes[6]. Mais, à la dernière minute, le conseil général de Seine Saint-Denis annule sa participation[1], au motif que le projet, réservé aux femmes, serait « discriminant »[1]. Il est relancé en 2009 par la mairie de Montreuil et l'office HLM de la ville et ouvre finalement fin 2012[7]. Il est prévu, toutefois, en 2015, de bâtir un lieu spécifique, rue de la Convention Les vies de Thérèse, pour le site[8].

Elle a également créé l’Université des savoirs sur la vieillesse (Unisavie)[9].

Thérèse Clerc apparaît dans le film documentaire de Sébastien Lifshitz, Les Invisibles, sorti en 2012. Elle y souligne l'intolérance de la société française à l'encontre des homosexuels durant les années 1960, époque où l'homosexualité était considérée comme un « fléau social ». À la fin de sa vie, elle évoquait ouvertement son homosexualité, ayant entretenu des relations jusqu'à un âge avancé[2],[1]. Sébastien Lifshitz tourne également un film sur les dernières semaines de sa vie, Les Vies de Thérèse[10], selon ses vœux, dans une volonté de désacraliser le tabou autour du corps mourant[11],[12].

Fin de vie

Atteinte d'un cancer, Thérèse Clerc meurt chez elle à Montreuil, le [9] entourée de ses enfants. Thérèse Clerc est enterrée au Père Lachaise. Sa famille organise des funérailles discrètes dans l'intimité[13].

Distinction

Notes et références

  1. Jacky Durand, « Flamme forte », in Libération, 11 juin 2008
  2. Isabelle Rey-Lefebvre, Mort de la militante féministe Thérèse Clerc, in Le Monde, éd. papier 18 février 2016, éd. Internet 16 février.
  3. Marjorie Corcier, « Les deux vies de Thérèse », in Le Parisien, 8 décembre 2007.
  4. « Denis Langlois, écrivain, avocat. », sur denis-langlois.fr (consulté le ).
  5. Le 15 janvier 2016, la Maison des Femmes a été baptisée « Maison des Femmes Thérèse Clerc ».
  6. Anne Denis, « Les Babayagas, la silver solidarité au quotidien », in Libération, 2 février 2014.
  7. La maison des Babayagas par Thérèse Clerc sur le site d'Arte Générations solidaires.
  8. Le projet architectural sur le site La Maison des Babayagas, 9 août 2015.
  9. AFP, « La militante féministe Thérèse Clerc est morte à 88 ans », in huffingtonpost.fr, 16 février 2016.
  10. Jean-Marc Lalanne, « “Les Vies de Thérèse” : Sébastien Lifshitz filme les derniers jours de la militante féministe Thérèse Clerc », Les Inrocks, (lire en ligne, consulté le ).
  11. Anaëlle Verzaux et Elisabeth Svhneider, « Thérèse Clerc, les derniers jours | Reportages », Là-bas si j'y suis, (lire en ligne, consulté le ).
  12. Johanna Luyssen, « Thérèse Clerc, lutte finale », Libération.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  13. « Montreuil : la Maison des femmes rend hommage à Thérèse Clerc », leparisien.fr, 2016-02-17cet19:20:00+01:00 (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Thérèse Clerc reçoit la Légion d’honneur », in Le Parisien, 11 juin 2008.

Voir aussi

Archives

Bibliographie

Vidéogrammes

Articles connexes

Liens externes

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