The Reader (film)

The Reader ou Le Liseur au Québec, est un film américain de Stephen Daldry, sorti en 2008. Il est adapté du best-seller Der Vorleser (titre français Le Liseur) de l'auteur allemand Bernhard Schlink.

The Reader

Titre québécois Le Liseur
Titre original The Reader
Réalisation Stephen Daldry
Scénario David Hare
Acteurs principaux
Sociétés de production The Weinstein Company
Mirage Enterprises (en)
Neunte Babelsberg Film
Pays de production États-Unis
Allemagne
Genre drame
Durée 124 minutes
Sortie 2008

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution

À sa sortie, le film reçoit un accueil mitigé, mais Kate Winslet, dont la prestation est plébiscitée par la critique, obtient de nombreux prix : Oscar, BAFTA, Golden Globe.

Synopsis

À Neustadt en 1958, Michael Berg, un lycéen de 15 ans, a une liaison d'un été avec Hanna Schmitz, une contrôleuse de tramway qui a plus du double de son âge. Elle lui demande de lui faire la lecture lors de chacune de leurs rencontres, et il lui lit des œuvres de genres variés, comme L'Odyssée, Guerre et Paix, Les Aventures de Huckleberry Finn, Tintin[1], L'Amant de lady Chatterley ou La Dame au petit chien. C'est son premier amour, leur relation physique est intense, Hanna ne livre rien d'elle-même. Lors d'une escapade de deux jours, dans une église, Hanna fond en larmes.

Après avoir appris sa promotion à un emploi de bureau, Hanna part sans prévenir Michael, qui est anéanti. Il ne la revoit qu'en 1966. Il est alors étudiant en droit et se destine à devenir avocat. L'un de ses professeurs l'emmène avec quelques camarades assister au procès d'anciennes gardiennes SS (Aufseherin) d'Auschwitz. Stupéfait, il découvre que l'une des accusées est Hanna, dont il ne savait plus rien.

Hanna semble assumer davantage ses actes que ses ex-collègues, elle défend son rôle de gardienne, de maintien de l'ordre, et on se rend compte alors de son intelligence limitée, de son incompréhension totale de la solution finale. Ses coaccusées la chargent afin d'alléger leurs propres responsabilités. Elles accusent Hanna d'avoir été le chef de leur groupe et l'instigatrice de leurs crimes, notamment de ne pas avoir libéré 300 prisonnières alors que l'église où elles étaient enfermées était en flammes à la suite d'un bombardement (lors d'une terrible "marche de la mort"), puis d'avoir rédigé le rapport à leurs supérieurs couvrant ces exactions. Hanna nie avoir écrit ce rapport.

Le juge voulant comparer les écritures du rapport et celle d'Hanna, lui demande alors d'écrire quelques mots. Hanna refuse et s'avoue coupable. C'est à ce moment que Michael comprend le secret de Hanna : elle ne sait ni lire ni écrire et en a honte. C'est pour cette raison qu'elle s'est engagée dans la SS, pour échapper à une promotion comme employée de bureau chez Siemens, comme elle l'a fait après-guerre pour sa promotion dans le service de tramway. C'est aussi pour cette raison qu'Hanna ne peut avoir écrit le rapport de la SS démentant ainsi les accusations des autres accusées, et c'est pour cette même raison qu'elle demandait qu'on lui lise des livres, tant aux prisonnières au camp qu'à lui-même. Prisonnières dont elle choisissait ensuite celles qui devaient mourir "pour faire de la place" aux arrivantes. L'analphabétisme d'Hanna l'innocenterait de son rôle d'instigatrice et de rédactrice de ce rapport, et cette révélation pourrait alléger le verdict qui la menace. Michael, après avoir hésité, comprend qu'Hanna veut garder son secret, et il choisit de ne rien dire. Hanna est alors condamnée à perpétuité, alors que les autres accusées ne sont condamnées qu'à quatre ans et trois mois de prison.

Michael se rend dans un camp, baraque par baraque, puis suit sa vie, à jamais marqué par ce drame, il reste renfermé et distant, y compris avec sa propre fille. Il se marie, devient professeur d'histoire du droit, divorce peu après, en 1976. À la suite de ce divorce, en déménageant, il retrouve les vieux livres qu'il lisait à Hanna, et se met à enregistrer des cassettes de lecture de livres pour Hanna, et les lui envoie en prison.

Hanna, qui n'a ni famille, ni amis, ni aucun contact en dehors de la prison, est heureuse de ces cassettes dont elle a tout de suite reconnu le lecteur. Pour communiquer avec Michael, elle apprend seule à lire puis lui écrit plusieurs lettres, auxquelles Michael ne répond pas, envoyant seulement inlassablement des cassettes.

En 1988, Michael est contacté par une responsable de la prison qui l'informe qu'Hanna va être libérée après 20 ans de détention, et qu'il est son seul contact avec l'extérieur. Pour préparer la sortie d'Hanna, Michael va la voir en prison, que peuvent-ils se dire ? Elle élude les questions sur son passé. Il lui fournit des détails techniques concernant sa prochaine libération huit jours plus tard.

Le jour de sa libération, Hanna Schmitz se suicide dans sa cellule et laisse un testament par lequel elle charge Michael de remettre ses maigres économies à une rescapée de la marche de la mort dont Hanna fut l'une des gardiennes, témoin lors du procès de 1966. L'argent sera finalement affecté à une association juive de lutte contre l'analphabétisme.

C'est en 1995 seulement que Michael arrive à raconter l'histoire complète à sa fille sur la tombe d'Hanna, dans le cimetière de l'église où elle avait tant pleuré.

Fiche technique

Distribution

Sources et légende : version française (VF) sur RS doublage[4]. Version québécoise (VQ) sur Doublage Québec[5]

Autour du film

Oscarisée grâce à The Hours, un autre film de Stephen Daldry, Nicole Kidman fut un temps pressentie pour le rôle d'Hanna Schmitz. Cependant, à la suite de sa grossesse, le rôle revint finalement à Kate Winslet[6].

Des scènes ont été tournées à Görlitz (Allemagne)[7].

Réception

Le film a rapporté 108 709 522 $ au niveau mondial, pour un budget initial de 32 000 000 $, sans compter les bénéfices liés aux ventes de DVD.

En regard du box-office, le film reçut un accueil mitigé. Noté en moyenne 3 sur 5 par 22 critiques presse selon Allociné[8] et 3,8 sur 5 par les spectateurs[9], il est noté à 62 % sur le site Rotten Tomatoes[10].

Manohla Dargis, dans The New York Times a critiqué le film sur la structure en flashbacks du film, et sur sa tendance à traiter de sujets graves et terribles artistiquement[11].

Enfin, deux critiques « pour » et « contre » ont été publiées dans Télérama :

« Pour : Que pèse la connaissance charnelle que l'on a d'une personne en regard des actes qu'elle a commis ? Comment s'accommoder d'avoir aimé un monstre ? Jamais manichéen, d'une sobriété infaillible, le film s'abstient de toute réponse : implacablement, ces questions minées nous sautent à la figure. »
« Contre : C'est un film hollywoodien. Tourné en anglais, alors que l'allemand eût été essentiel. [...] Ici, c'est l'absence de regard qui glace : aucune aspérité, mais du sentimentalisme. Aucune audace, rien que de la joliesse gnangnan. Hollywood a toujours su aseptiser l'horreur : la preuve. »

 Juliette Bénabent et Pierre Murat[12], Télérama, .

Bande originale

La musique originale a été composée par Nico Muhly[13] :

  1. The Egg – 1:06
  2. Spying – 2:27
  3. The First Bath – 2:50
  4. It's Not Just About You – 1:29
  5. Tram At Dawn – 1:05
  6. You Don't Matter – 2:41
  7. Reading – 1:51
  8. Cycling Holiday – 1:40
  9. Sophie/The Lady With The Little Dog – 3:00
  10. Go Back To Your Friends – 5:21
  11. Not What I Expected – 1:28
  12. Handwriting – 2:19
  13. The Failed Visit – 4:59
  14. Verdict – 1:35
  15. Mail – 3:38
  16. Letters – 2:38
  17. I Have No One Else To Ask – 3:42
  18. Piles Of Books – 2:13
  19. Who Was She? – 6:48

Distinctions

L'actrice principale Kate Winslet à la 81e cérémonie des Oscars, en , à Los Angeles, où elle décroche l'Oscar de la meilleure actrice.

Récompenses

Nominations

Notes et références

  1. Les Sept Boules de cristal
  2. (fr+en) Internet Movie Database, Aspects techniques, consulté le 12 septembre 2009
  3. Lieux de tournages sur l'IMDB. Consulté le 12 septembre 2009.
  4. « Fiche du doublage français du film » sur RS doublage, consulté le 2 janvier 2015
  5. « Fiche du doublage québécois du film » sur Doublage Québec, consulté le 02 janvier 2015
  6. Winslet replaces Kidman in "Reader", Variety, 8 janvier 2008
  7. Julien Gester, « Bienvenue à "Görliwood" », Vanity Fair no 21, mars 2015, pages 90-97.
  8. (fr) Critiques presse de The Reader sur Allociné. Consulté le 12 septembre 2009.
  9. (fr) Critiques spectateurs de The Reader sur Allociné. Consulté le 12 septembre 2009.
  10. (en) The Reader sur Rotten Tomatoes. Consulté le 12 septembre 2009.
  11. (en) Critique de The Reader sur le site du NYT. Consulté le 12 septembre 2009.
  12. Critique de The Reader sur le site de Télérama. Consulté le 12 septembre 2009.
  13. Soundtrack sur l'IMDB. Consulté le 12 septembre 2009.

Liens externes

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