Thiepval
Thiepval est une commune française située dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France.
Thiepval | |||||
Le mémorial franco-britannique. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Hauts-de-France | ||||
Département | Somme | ||||
Arrondissement | Péronne | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes du Pays du Coquelicot | ||||
Maire Mandat |
Max Potié 2020-2026 |
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Code postal | 80300 | ||||
Code commune | 80753 | ||||
Démographie | |||||
Population municipale |
124 hab. (2019 ) | ||||
Densité | 28 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 50° 03′ 19″ nord, 2° 41′ 23″ est | ||||
Altitude | Min. 70 m Max. 154 m |
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Superficie | 4,4 km2 | ||||
Type | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton d'Albert | ||||
Législatives | Cinquième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Somme
Géolocalisation sur la carte : Hauts-de-France
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Liens | |||||
Site web | village de Thiepval | ||||
Géographie
Thiepval est un village picard situé au nord d'Albert dans la Somme à la limite de la Picardie et de l'Artois.
Nature du sol et du sous-sol
Le sol est argilo-siliceux ou argilo-sablonneux sur environ les trois quarts du territoire communal. Il est calcaire aux environs de Saint-Pierre-Divion[1].
Relief, paysage, végétation
Le village de Thiepval est situé sur une crête qui domine les alentours.
Climat
Tempéré océanique.
Urbanisme et aménagement du territoire
Le village de Thiepval a été totalement détruit pendant la Grande Guerre. Il a été reconstruit durant l'entre-deux-guerres à l'ombre de l'imposant mémorial franco-britannique qui domine le paysage à des kilomètres à la ronde.
Activités économiques et de services
L'activité économique de la commune est dominée par l'agriculture d'une part et par le tourisme d'autre part. Ayant été un des hauts lieux de la bataille de la Somme, Thiepval est une étape importante sur le circuit du Souvenir.
Lieux-dits
Thiepval, Saint-Pierre Divion.
Communes limitrophes
Urbanisme
Typologie
Thiepval est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[2],[3],[4]. La commune est en outre hors attraction des villes[5],[6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (84,7 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (84,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (84,7 %), forêts (14,6 %), zones humides intérieures (0,7 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Histoire
Antiquité
Moyen Âge
- 960, selon la chronique de Frodoard, le roi de France Lothaire vint assiéger le château de Divion dont le comte de Vermandois s'était emparé[9].
On ne trouve mention de Thiepval, dans les textes qu'au XIIIe siècle :
- 1223, Baudouin de Lowencourt et son épouse, donnent à Jean de Thiebval, vingt-huit journaux de terres à Louvencourt contre sept sous de redevance et trois présences annuelles aux plaids de Baudouin.
- 1225, Jean de Thiebval vend, aux templiers de Belle-Église à Arquèves, vingt journaux de terres à Louvencourt.
- 1227, Pierre de Thiebval et son épouse vendent à Gautier, doyen d'Encre, deux gerbes de dîmes à Hamel pour fonder une prébende à la collégiale de Fouilloy[9].
- 1420, Marguerite de Divion épouse Charles de Longueval.
Temps modernes
- 1567, la coutume de Péronne cite les dépendances de Thiepval, aujourd'hui disparues : Lambourg, la Tour du Pré et Vaudricourt.
- Au XVIIe siècle, Schidmann, seigneur de Thiepval, baron d'Authuille, major du régiment des Suisses, était protestant. En 1685, la tévocation de l'édit de Nantes, l'obligea à s'expatrier.
- En 1726, N. de Linars, seigneur d'Aveluy, vend sa seigneurie de Thiepval à Charles Victor Pingré, capitaine de cavalerie au régiment de Lorge, chevalier de Saint Louis (1665-1732). Vers 1760, son fils, Charles Victor Pingré de Thiepval (1723-1790), également capitaine de cavalerie et chevalier de Saint Louis, y fait construire un château en brique et pierre, dont l'aspect est connu par des cartes postales anciennes. Au décès du fil de celui-ci, Jean Charles Augustin Pingré de Thiepval, sans enfant, en 1825, son château de Thiepval est vendu en 1826 à Etienne Claude Louis Cavé d'Haudicourt, qui le revend en 1827 à François Augusete Ildephonse Ernest de Wasservas (1783-1854). Le château se transmet à leur fille Cécile de Wasservas, mariée en 1849 avec Jean Léon Monnier de Savignac, puis à la fille de ces derniers, Jeanne Monnier de Savignac, mariée en 1873 avec le comte Jacques de Bréda. Il sera détruit par les combats de la Première Guerre mondiale[10].
Bataille de la Somme (1916)
Thiepval a été l’un des principaux théâtres de la bataille de la Somme. La colline - ainsi que le village lui-même et le château aujourd'hui disparu - fut avec Hamel l'un des piliers de la défense allemande sur la partie nord du secteur britannique. Le site constituait en effet une forteresse naturelle protégée à sa base par les marécages de l'Ancre et par de nombreux et très profonds souterrains.
Elle constituait le saillant de Leipzig ou redoute Schwaben, qui pouvait recevoir cinq cents officiers et dix mille hommes de troupe, et était parcourue par vingt-cinq rues.
Thiepval fut, le , l'un des principaux champs de bataille de l'aile gauche britannique. Ayant perdu 58 000 soldats (dont 20 000 tués), la Grande-Bretagne y connut la plus grande tragédie militaire de son histoire. Les combats pour la prise de Thiepval, commencés le , se termineront le .
- Le champ de bataille de Thiepval, vu par William Orpen.
- Abri de canonniers, dans une tranchée.
Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[13]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[14].
En 2019, la commune comptait 124 habitants[Note 2], en diminution de 3,88 % par rapport à 2013 (Somme : −0,2 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Culture
- Le village est cité dans la chanson des Zombies, Butcher's Tale (Western Front 1914), présente sur l'album Odessey and Oracle.
Culture locale et patrimoine
Mémorial franco-britannique
Le mémorial de Thiepval, inauguré en 1932, constitue le plus important des mémoriaux britanniques au monde. Cet imposant monument construit en brique et en pierre s’élève à 45 mètres de hauteur. Dans sa quasi-totalité, le mémorial de Thiepval est situé sur le territoire de la commune d'Authuille.
Il est visible à des kilomètres à la ronde. C'est l'œuvre de l'architecte Sir Edwin Lutyens[17]
- Cimetière militaire franco-britannique : Il abrite les dépouilles de 300 militaires français et de 300 militaires britanniques et du Commonwealth. Sa construction fut décidée en 1932 afin de symboliser l’alliance de l’Empire britannique et de la République française[18]. Il fut inauguré en 1932 par le Prince de Galles, en présence du président de la République française, Albert Lebrun.
- Centre d'accueil et d’interprétation de Thiepval : Inauguré , il est destiné à présenter la bataille de la Somme et la Première Guerre mondiale. Depuis le , un musée adjacent est ouvert au public.
Tour d'Ulster
Inaugurée en 1921, la tour d'Ulster, également appelée tour de Belfast ou Helen Tower, est la réplique d'une tour située dans le parc de Clandeboye, près de Belfast. La 36e division irlandaise perdit plus de 5 500 hommes en quelques heures le . La tour est le mémorial de tous les soldats des bataillons d'Ulster (Royal Irish Fusiliers, Inniskilling Fusiliers, Royal Irish Riflesqui) tués pendant la Première Guerre mondiale.
Une plaque indique « Mémorial dédié à la 36e Ulster Division ainsi qu'aux autres hommes de l'Ulster qui servirent pendant la Grande Guerre (1914-1918)[19]. »
En face se trouve le cimetière de Caunnaught, aménagé en 1916, où se trouvent les dépouilles de 1 286 soldats britanniques, 642 corps non identifiés et 425 appartenant à d'autres unités.
Cimetière militaire britannique de la route du moulin (Mill road cemetery)
Le cimetière est situé à proximité de la Tour d'Ulster. Il est inscrit sur la liste des monuments historiques.
Autres lieux et monuments
- Église Saint-Martin[20].
- Église moderne de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge.
- Vallée de l'Ancre.
- Chapelle de Saint-Pierre Divion. Une source jaillissait autrefois près du cimetière de ce hameau, à côté d'une chapelle avec campenard. Après destruction, une nouvelle chapelle est édifiée en 1930 puis restaurée en 1997[21].
Personnalités liées à la commune
- L'écrivain anglais H H « Saki » Munro a été tué le à Beaumont Hamel pendant la Première Guerre mondiale.
Annexes
Articles connexes
Bibliographie
- Abbé Paul Decagny, L'Arrondissement de Péronne ou recherches sur les villes, bourgs, villages et hameaux qui le composent, 1844 ; réédition, Albert et ses environs, Paris, 1999, Rassorts-Lorisse
- Christophe Lépine et Philippe Mangot, Sites de la Bataille de la Somme, Punch Éditions, 2006
- Jean-Pascal Soudagne, Le Circuit du Souvenir : La Somme dans la guerre de 14-18, Édition Ouest-France, 2005
Lien externe
- Centre d'interprétation de Thiepval - Chemins de mémoire
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- Notice géographique et historique sur la commune de Thiepval, rédigée par Monsieur Binet, instituteur, 1899, Archives départementales de la Somme
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Abbé Paul Decagny, L'Arrondissement de Péronne ou recherches sur les villes, bourgs, villages et hameaux qui le composent, 1844; réédition, Albert et ses environs, Paris, 1999, Rassorts-Lorisse
- Christian du Passage, Châteaux disparus dans la Somme, Amiens, CRDP, , p. 86, 87 et 138..
- [xls] « Liste des maires de la Somme », sur http://www.somme.pref.gouv.fr, (consulté le ).
- « Max Potié réélu », Courrier picard, , p. 18.
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- (fr) (en) (nl) « Le mémorial de Thiepval – Thiepval, France », Australian Government : Department of Veterans’ Affairs.
- (fr) (en) (nl) « À cet endroit précis, votre guide personnel : Le cimetière franco-britannique, Thiepval », Australian Government : Department of Veterans’ Affairs.
- Alain Pouteau, « Ulster Tower (Thiepval) », Picardie1418.com.
- clochers.org, « Église Saint-Martin » (consulté le ).
- André Guerville, Chapelles et oratoires en Pays de Somme, Abbeville, imp. Frédéric Paillart, coll. « Richesses en Somme », 4e trimestre 2003, 302 p., p. 229 (ASIN B000WR15W8).
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