Tiarko Richepin
Tiarko Richepin né le à Paris 17e et mort au Kremlin-Bicêtre le [1], est un compositeur français.
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(à 89 ans) Le Kremlin-Bicêtre |
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François Denis Tiarko Richepin |
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Biographie
Fils cadet du poète Jean Richepin et frère de l’écrivain Jacques Richepin, il débute dans l’opérette en 1909 avec Sacha Guitry, pour Tell père, Tell fils[2]. L’année précédente, le , à Paris 16e[1], il a épousé Maria Sauze-Luro[α 1], une jeune harpiste argentine de talent[4],[5], avec laquelle il ne s’entend pas[2].
En 1914, il connait le succès à l’Opéra-Comique avec La Petite Marchande d’allumettes, conte lyrique en trois actes[6],[7], dont le livret est dû à Rosemonde Gérard et Maurice Rostand[8]. Mobilisé comme officier de réserve pendant la Première Guerre mondiale, il est sérieusement blessé dans l’infanterie en [9]. Passé ensuite dans l’aviation, il y sert comme pilote de chasse et de reconnaissance au sein de l’armée d’Orient[10]. Il est décoré de la Légion d’honneur à titre militaire en 1919[11].
En 1915, lorsqu’Edmond Rostand quitte sa femme, Rosemonde Gérard, pour l’actrice Mary Marquet, celle-ci, de 18 ans son ainée, entame une liaison avec celui qu’elle surnomme « son Beethoven »[8].
En 1919, il s’associe avec Albert Willemetz pour Rapatipatoum[12], dont la supériorité de la musique sur le livret est signalée[α 2], et qui connait le succès au théâtre Édouard VII[α 3]. En 1927, il récidive avec Venise, initialement conçu pour l’Opéra-Comique mais créé au Théâtre Marigny, et dont la presse se fait l’écho du succès[α 4]. En 1932, avec La Tulipe noire au théâtre de la Gaîté Lyrique, dans un style musicalement relevé, qui cependant satisfait aux exigences du genre à la mode, l’« opérette à grand spectacle »[16].
Il produit sa seule comédie musicale, Le Renard chez les poules, en 1929[17]. Le , il se remarie, à Paris 17e, avec Madeleine Antoinette Marie Boyard (1898-1962)[1],[18].
Entre 1935 et 1939, il écrit quelques musiques de films. Il s’associe avec Henri Christiné à l’occasion de Yana (1937), au théâtre du Châtelet. Un grand succès accueille l’ouvrage, qui tient de l’opérette à grand spectacle (obligatoire dans ce théâtre qui en a forgé la forme) et de l’opérette d’actualité (le scénario est tricoté autour de la recherche du panchen-lama, alors réellement recherché, depuis la mort, l’année précédente, du dalaï-lama en titre)[19].
En 1941, il compose sa dernière œuvre, qui est une des rares jouées pendant la guerre. Représentée pour la première fois, le à la Gaîté Lyrique, L’Auberge qui chante a pour tête d’affiche le chanteur vedette des années sombres, André Dassary dont ce fut le premier grand rôle[20]. L’opérette est reprise au printemps 1944 avec Odette Novara dans le rôle de la femme de l’aubergiste. L’œuvre répond en tous points au « nouveau style » imposé par le régime de Vichy (de par son sujet et son traitement) et sent sa « Révolution nationale »[21]. Sans doute un élément qui, s’ajoutant à l’indigence du livret, empêcha ensuite les théâtres de remettre cet ouvrage au répertoire.
Compositions
- Musiques de scènes et d’opérettes
- : La Marjolaine, pièce en 5 actes, musique de scène de Tiarko Richepin (Porte-Saint-Martin).
- : Tell père, Tell fils, opéra-bouffe en 1 acte, livret de Sacha Guitry, musique de Tiarko Richepin (Théâtre Mévisto).
- : Le Minaret, comédie en 3 actes de Jacques Richepin, musique de scène de Tiarko Richepin (Théâtre de la Renaissance).
- : La Petite Marchande d’allumettes, conte lyrique en 3 actes, livret de Rosemonde Gérard et de Maurice Rostand, musique de Tiarko Richepin (Opéra-Comique).
- : Rapatipatoum, pièce éditée en 1920 par Ricordi comme « conte musical en 3 actes » sous le titre Le Joli Joker, et sans doute remaniée pour l’occasion (théâtre Edouard VII).
- : Tell père, Tell fils, version orchestrale au théâtre de La Monnaie.
- : Venise, opérette en 3 actes et 4 tableaux, livret d’André Mouëzy-Éon, lyrics d’Albert Willemetz, musique de Tiarko Richepin (Théâtre Marigny).
- : Le Renard chez les poules, opérette en 3 actes, livret d’André Mouëzy-Éon et Alfred Machard, mMusique de Tiarko Richepin (Théâtre Michel).
- : La Tulipe noire, opérette en 3 actes, livret d’André Mouëzy-Éon, lyrics d’Albert Willemetz, musique de Tiarko Richepin (Gaîté-Lyrique).
- : Au temps des merveilleuses, opérette en 2 actes, livret d’André Mouëzy-Éon et Albert Willemetz, musique d’Henri Christiné et Tiarko Richepin (Théâtre du Châtelet).
- : Yana, opérette en 2 actes, livret d’André Mouëzy-Éon, Albert Willemetz et Henri Wernert (d), musique d’Henri Christiné et Tiarko Richepin (Théâtre du Châtelet).
- : L’Auberge qui chante, opérette en 3 actes, livret de Georges Hirsch et André de Badet, musique de Tiarko Richepin (Gaîté-Lyrique).
- : Chants de la vie et du rêve, poésies d’Hermin Dubus) en 3 féeries musicales : Par les routes charmées, Sous les toits aimés, La Fleur merveilleuse.
Il a aussi composé la musique de poèmes de Rosemonde Gérard.
- Musiques de chansons
- Compositeur de chansons pour Jeanne Aubert
- Lettre de rupture (paroles de Rosemonde Gérald)
- Mon cœur c’est toute ma fortune (paroles de Astor)
- Qu’as-tu fais de ma vie (paroles de Astor)
- Il n’y a qu’un Paris (paroles de Battaille-Henri)
- Mieux que personne (paroles & musique)
- La vie commence avec l’amour (paroles de Lelièvre)
- Compositeur de chansons pour Damia
- Celui qui s'en va (paroles de Christian Richter)
- Musiques de films
- : Violettes impériales d’Henry Roussell, avec Georges Péclet
- : Le Chemineau de Fernand Rivers, avec Victor Francen
- : Les Deux Gosses de Fernand Rivers, avec Germaine Rouer
- : Jacques Daniel-Norman, avec Reda Caire (seulement les lyrics), « Si tu reviens (Tiarko Richepin) », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le ).
- : Le Ruisseau de Maurice Lehmann et Claude Autant-Lara, avec Michel Simon
- : L’Embuscade de Fernand Rivers, avec Georges Rollin
- : L'Agonie des aigles de Jean Alden-Delos, avec Roger Pigaut
- : Le Barbier, court métrage de Jon J. Carnoy, avec Ticky Holgado (seulement les lyrics)
Notes et références
Notes
- Maria Amelia Agustina Sauze Luro, dont il a eu un fils, Tristan[3].
- « La musique de Tiarko Richepin est de qualité plus rare qu’on n’a coutume d’en rencontrer dans ce genre d’opérette. On sent qu’elle est écrite par un vrai musicien, qui a de l’invention, de la fantaisie, de l’esprit et du savoir, on y entend des parodies fort drôles, et même des airs fugués[13]. »
- « La musique de Rapatipatoum fut très applaudie à la générale. On bissa maint morceau et entre tous un quatuor sifflé par les chanteurs[14]. »
- « Don’t leave Paris till you have gone to applaud at the Marigny the delicious operetta Venise splendid spectacle having most sumptuous stage setting and which is assisted by the greatest stars[15] ».
Références
- État-civil du 17e arrondissement, « Acte de naissance no 870 de l'année 1884 : vue 14/31 », sur Archives en ligne de la Ville de Paris, (consulté le ).
- Marc Andry, Edmond Rostand : le panache et la gloire, Paris, Plon, , 211 p. (ISBN 978-2-25901-547-9, OCLC 473435389, lire en ligne), p. 127.
- France Treca, « Maria Amelia Agustina Sauze Luro : Paris », sur geni.com, (consulté le )
- Le Ménestrel : journal de musique, Paris, Le Ménestrel, (lire en ligne), p. 255.
- Irénée Mauget, « Tiarko Richepin et Leconte Du Nouy », dans Avec les gloires de mon temps : de François Coppée à Charles de Gaulle en passant par Lénine et Trotsky, 77 ans de souvenirs, La Celle-Saint-Cloud, Maison des intellectuels ; Hachette, , viii-311 (OCLC 460407950, lire en ligne), p. 308.
- La Marchande d’allumettes sur data.bnf.fr
- « La Marchande d’Allumettes », Comœdia, vol. 8, no 2337, , p. 1 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
- Philippe Séguy, Les Rostand, Paris, Pygmalion, , 312 p., 24 cm (ISBN 978-2-75641-786-8, OCLC 932110207, lire en ligne).
- Pierre Espil, Edmond Rostand, une vie : « Une famille extraordinaire », Anglet, Mondarrain, , 275 p., 21 cm (ISBN 978-2-91226-904-1, lire en ligne), p. 322.
- Bulletin des écrivains, Paris, (lire en ligne), p. 11.
- Archives de Paris, « Feuillet matricule no 3732 de Tiarko François Denis Richepin : D4R1 1260, classe 1904 », (consulté le ).
- Pierre Lafitte, « Rapatipatoum », Je sais tout, Paris, P. Lafitte, no 158, , p. 599 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
- « Le Théâtre de Paris… », La Rampe : revue des théâtres, music-halls, concerts, cinématographes, Paris, , p. 12 (lire en ligne sur Gallica, consulté le )
- Paul Dollfus, « Au théâtre Edouard VII », Le Cri de Paris, vol. 23, no 1150, , p. 15 (lire en ligne sur Gallica, consulté le )
- « Don’t leave Paris till… », The New York Herald, New York, vol. 40, no 14550, , p. 13 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
- « La Tulipe noire à la Gaîté Lyrique », Comœdia, vol. 26, no 7001, , p. 1 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
- « Le Renard chez les poules », Les Potins de Paris, Paris, vol. 11, no 2221, , p. 10 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
- Noëlle Giret et Noël Herpe, Sacha Guitry : une vie d’artiste, Paris, Gallimard, , 260 p., 29 cm (ISBN 978-2-07011-898-4, OCLC 315857613, lire en ligne), p. 47.
- Roger Vinteuil, « La Semaine musicale », Le Ménestrel, Paris, Heugel, vol. 99, no 1, , p. 13-14 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
- « Gaîté-Lyrique », Comœdia, Paris, no 25, , p. 10 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
- Jean Trigery, « Un quart d’heure avec… », L’Union française : hebdomadaire pour une nouvelle France dans la nouvelle Europe, Lyon, no 168, , p. 3 (lire en ligne sur Gallica, consulté le ).
Liens externes
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