Tinilau

Dans la culture de l'île de Samoa, Tinilau est un dieu gardien des poissons.

Cet article concerne le dieu de la mythologie polynésienne. Pour le sarcoptérygien tétrapodomorphe qui tire son nom, voir Tinirau (genre).

Tinilau dans la littérature orale de Samoa

Tinilau est très présent dans la littérature orale polynésienne, où de nombreux récits le mettent en scène aux côtés de son épouse Sina[1]. Voici quelques exemples :

  • Tinilau prête ses deux tortues à ‘Ae, un habitant de l'île de Tonga. De retour chez lui, ‘Ae tue les tortues et en fait un grand festin pour son peuple. Lorsqu'une vague teintée de sang déferle sur la plage, Tinilau organise un rassemblement de tous les dieux vengeurs de Savaii. Les dieux vont à Tonga et s'emparent de ‘Ae, qu'ils ramènent jusqu'à la maison de Tinilau. Lorsque ‘Ae s'éveille, il entend le chant du coq, ce qui lui rappelle le chant qu'il avait entendu pendant qu'il était hébergé par Tinilau. ‘Ae, sans savoir qu'il se trouve dans la maison de Tinilau, commence à évoquer « le cochon, mon maître ». Il est aussitôt tué et mangé. (Tregear (1891), p. 110 ; Tremewan (2002), p. 157.)
  • ‘Ae de Tonga vient rendre visite à Tigilau et repart avec les deux tortues de Tigilau : Toga, qu'il tue, et Utuutu, qui s'échappe. Un démon nommé Supa capture ‘Ae et le ramène à Samoa où ‘Ae est tué par Tigilau (Tremewan (2002), p. 157).
  • Sina refuse les offres de mariage de la part des rois de Tonga et de Fidji ; en revanche, elle recherche l'union avec Tigilau, qui vit en compagnie de ses nombreuses épouses. Un jour, Tigilau part à la pêche, et l'une des femmes jalouses vole l'âme de Sina. Pour la récupérer, Tigilau voyage jusqu'au soleil. (Tremewan (2002), p. 157.)
  • Les poissons destinés à être servis lors du banquet nuptial de Sina et Tigilau sont avalés par l'une des autres épouses de Tigilau. Tigilau en impute la faute à Sina et la bannit dans la forêt en compagnie de deux serviteurs. Lupe, le frère de Sina, apprend ce qui est arrivé à sa sœur : il s'envole et arrive jusqu'à la maison de Sina, et son arrivée plonge tout le pays dans la pénombre. Il présente des nattes finement confectionnées à titre de présents pour le mariage. Sina chante une chanson où elle se plaint du mauvais traitement dont elle est victime et demande à être emmenée ailleurs. Tigilau entend la chanson à l'insu des autres et il tue ses épouses, puis dit à Lupe qu'il veut que Sina revienne à la maison. En rendant visite à son fils dans une maison voisine de celle de Sina, Tigilau est pris de jalousie lorsqu'il se rend compte du grand nombre d'autres prétendants qui viennent rendre visite à Sina. Finalement, Sina revient vivre avec Tigilau pour le bien de son fils. (Tremewan (2002), p. 157.)

Annexes

Notes et références

  1. Tremewan (2002), p. 157.

Bibliographie

  • (en) E.R. Tregear, Maori-Polynesian Comparative Dictionary, Lambton Quay, Lyon and Blair, 1891.
  • (en) C. Tremewan, Traditional Stories from Southern New Zealand: He Kōrero nō Te Wai Pounamu, Christchurch, Macmillan Brown Centre for Pacific Studies, 2002.

Voir aussi

  • Kinilau (dans la culture de Hawaii)
  • Tinirau (nom donné à Tinilau dans d'autres régions de Polynésie)
  • Tinirau et Kae (dans la culture maori)
  • Sinilau, Kae et Longopoa (dans la culture de Tonga)
  • Sina et l'anguille (mythe samoan expliquant l'origine du cocotier)
  • Mata o le Alelo, lac de Samoa associé au mythe de Sina et de l'anguille
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