Tour de France 1988
Le Tour de France 1988 est la 75e édition du Tour de France, course cycliste qui s'est déroulée du 4 juillet au sur 22 étapes pour 3 286 km. Le départ du Tour a lieu à Pontchâteau (Loire-Atlantique); l'arrivée se juge aux Champs-Élysées à Paris. L'épreuve a été remportée par l'Espagnol Pedro Delgado et ce, malgré l'affaire de dopage le concernant (il a été contrôlé positif au probénécide à l'arrivée de la 16e étape à Pau) et qui a terni sa victoire.
Course |
75e Tour de France |
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Étapes |
23 |
Date |
4 au |
Distance |
3 286 km |
Pays traversé(s) | |
Lieu de départ | |
Lieu d'arrivée | |
Partants |
198 |
Vitesse moyenne |
38,909 km/h |
Vainqueur | |
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Deuxième | |
Troisième | |
Classement par points | |
Meilleur grimpeur | |
Meilleur jeune | |
Vainqueur du combiné | |
Meilleure équipe |
Organisation
Jacques Goddet cède les commandes du Tour qu'il tenait depuis 1936.
Participation
La liste des équipes est annoncée au mois de juin. Sur vingt-cinq équipes candidates, vingt-deux sont retenues, contre vingt-trois en 1987. Cette restriction vise à avoir moins de 200 coureurs au départ. L'équipe TVM de Phil Anderson est notamment écartée[1].
Parcours
Le nouveau règlement de l'UCI en vigueur à partir de 1988 fixe la durée maximale pour les grands Tours nationaux (France, Italie et Espagne) à 22 jours en comprenant au plus trois week-ends, ce qui en pratique force les organisateurs prévoyant l'arrivée finale de leur grand tour un dimanche à rester dans la limite de trois semaines pleines (21 jours)[réf. nécessaire]. Le Tour de France 1988 respecte ce règlement et se déroule donc du lundi 4 au dimanche 24 juillet. En tenant compte des nouvelles contraintes qui concernent aussi la distance des étapes (260 km au maximum), la Société du Tour de France parvient ainsi à caser 22 étapes en 21 jours, avec deux étapes le premier jour et deux le mardi de la troisième semaine, contre une seule journée de repos. En contrepartie de l'abandon du Prologue, les organisateurs ont l'idée pour manifester leur mécontentement d'une part et pour satisfaire le public, les sponsors et la télévision d'autre part, d'organiser une « Préface » le dimanche à la veille du grand départ. Cette épreuve met en scène tous les coureurs du Tour inscrits mais ne compte pas pour le Tour de France. Elle se dispute en contre la montre sur un format original en deux parties : d'abord par équipes sur 3,8 km, puis un seul coureur désigné de chaque équipe qui termine lancé sur un kilomètre supplémentaire. Outre les primes, la récompense pour le coureur le plus rapide est symbolique : porter le maillot jaune lors de la première étape. Le classement par équipes de ce prélude sert également à déterminer l'ordre de départ de la deuxième étape (contre-la montre par équipes). Dès l'année suivante le Tour de France bénéficie d'une dérogation et retrouve son quatrième week-end (23 jours).
Le Grand Départ du Tour est confié au département de la Loire-Atlantique (44) : les deux premières étapes s'y déroulent intégralement, tandis que la troisième étape s'élance de Nantes. Bien que l'intégralité des villes-étapes soit situées sur le territoire français, le parcours connaît un passage très bref en Suisse lors de la 11ème étape longue de 232km reliant Besançon à Morzine. Les coureurs entrent en Suisse au bout de 80km par la commune de Vallorbe, traversent la Romandie et notamment les villes de La Sarraz, Lausanne, Vevey, Montreux ou encore Monthey avant de revenir en France par l'intermédiaire du Pas de Morgins au bout de 194km de course, soit 114 en Suisse.
L'arrivée au Puy de Dôme lors de la 19e étape constitue l'ultime ascension du volcan dans l'histoire du Tour, puisque d'après Jean-François Pescheux, le Tour ne pourra plus jamais y retourner à cause de l'étroitesse de la route, et de la construction d'un train à crémaillère.
Déroulement de la course
- Philippe Bouvatier perd la 14e étape à Guzet-Neige alors qu'il est en tête à la suite d'une erreur de parcours à 200 mètres de l'arrivée.
- Laurent Fignon abandonne à la 12e étape.
- Fabio Parra est le premier Sud-Américain à monter sur le podium à Paris.
- La moyenne du vainqueur est de 38,909 km/h.
- La lanterne rouge finale est le Belge Dirk Wayenberg qui termine l'épreuve en 151e position à 3 h 28 min 41 s du vainqueur[2].
L'affaire Delgado
Pedro Delgado, leader du Tour à 5 jours de l'arrivée est contrôlé positif, à l'issue de l'étape Tarbes - Pau de 38 kilomètres, au probénécide, diurétique utilisé contre la goutte et qui masque l'usage de stéroïdes anabolisants en ralentissant le passage de ces hormones dans les urines. Ce contrôle positif est rendu possible par cette étape courte car ce produit dopant n'est détectable dans les urines qu'en moyenne huit heures après son absorption[3]. Or, le probénécide n'est pas inscrit sur la liste des substances prohibées de l'UCI, mais uniquement du CIO (il est apparu officiellement sur sa liste rouge depuis le et à ce titre, est recherché chez les athlètes), l'UCI qui s'aligne sur le CIO n'ayant pas encore mis à jour sa propre liste qui n'a lieu qu'une fois par an. Delgado profite ainsi de l'ambiguïté de ces deux règlements : sportivement coupable, il est juridiquement innocent comme l'annonce un communiqué officiel du tour de France[4]. Xavier Louy, directeur de course du Tour de France, n'est pas dupe et se rend à l'hôtel de Delgado pour lui demander de quitter la course mais l'Espagnol refuse, trouvant l'excuse traditionnelle du bidon contenant le produit incriminé : « Je n'écarte pas la possibilité d'avoir pris un bidon à un spectateur lors d'une quelconque course »[5].
Alors que l'ancien coéquipier de Delgado, Gert-Jan Theunisse, est contrôlé positif à la testostérone et subit une pénalité de 10 minutes, le peloton fait une courte grève en soutien au champion espagnol lors de l'étape suivante. Dix jours après la fin du Tour remporté par Delgado, l'UCI interdit l'usage de ce produit[6].
Étapes
Notes :
- Épreuve non-officielle de contre-la-montre par équipes de 3,8 km dans sa première partie, terminée par un seul coureur de l'équipe sur une distance supplémentaire d'un kilomètre. Cette Préface ne compte pas pour le Tour de France, mais le coureur avec le meilleur temps porte cependant symboliquement le maillot jaune lors de la première étape du Tour qui débute le lendemain, tandis que son dauphin enfile le maillot vert[11].
Classements
Classement général final
Classements annexes finals
Classement du meilleur jeune
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Classement des sprints intermédiaires
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Classement du combiné
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Classement de la combativité
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Classement par équipes au tempsLes coureurs de l'équipe en tête de ce classement portent une casquette jaune (représentée dans les classements par l'icône à côté du nom de l'équipe)[19],[20].
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Classement par équipes aux points
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Évolution des classements
Étape | Vainqueur | Classement général |
Classement par points |
Classement de la montagne |
Classement du meilleur jeune |
Classement du combiné |
Classement des sprints intermédiaires |
Classement par équipes | Classement de la combativité | |
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au temps |
aux points | |||||||||
1 | Steve Bauer | Steve Bauer | Steve Bauer | Nico Verhoeven | Wiebren Veenstra | Nico Verhoeven | Søren Lilholt | Weinmann-La Suisse-SMM Uster | Hitachi-Bosal-BCE Snooker | Søren Lilholt |
2 | Panasonic-Isostar | Teun van Vliet | Erik Breukink | Teun van Vliet | Teun van Vliet | Panasonic-Isostar | Non décerné | |||
3 | Jean-Paul van Poppel | Eric Vanderaerden | Roger Ilegems | |||||||
4 | Acácio da Silva | Eddy Planckaert | Bruno Cornillet | Frans Maassen | Stefano Giuliani | |||||
5 | Jelle Nijdam | Henk Lubberding | Frans Maassen | PDM-Ultima-Concorde | Jérôme Simon | |||||
6 | Sean Yates | Jelle Nijdam | Eric Vanderaerden | Superconfex-Yoko | Non décerné | |||||
7 | Valerio Tebaldi | Philippe Casado | Panasonic-Isostar | Michel Vermote | ||||||
8 | Rolf Gölz | Steve Bauer | Michel Vermote | |||||||
9 | Jérôme Simon | Jérôme Simon | Frédéric Vichot | Weinmann-La Suisse-SMM Uster | Federico Echave | |||||
10 | Jean-Paul van Poppel | Patrice Esnault | ||||||||
11 | Fabio Parra | Pascal Simon | Ludo Peeters | |||||||
12 | Steven Rooks | Pedro Delgado | Steven Rooks | Raúl Alcalá | Steven Rooks | Eddy Planckaert | PDM-Ultima-Concorde | Pedro Delgado | ||
13 | Pedro Delgado | Non décerné | ||||||||
14 | Massimo Ghirotto | Philippe Bouvatier | ||||||||
15 | Laudelino Cubino | Erik Breukink | Laudelino Cubino | |||||||
16 | Adri van der Poel | Adri van der Poel | ||||||||
17 | Jean-Paul van Poppel | Frans Maassen | Jean-Paul van Poppel | |||||||
18 | Gianni Bugno | Gianni Bugno | ||||||||
19 | Johnny Weltz | Johnny Weltz | ||||||||
20 | Thierry Marie | Dag Otto Lauritzen | ||||||||
21 | Juan Martinéz | Non décerné | ||||||||
22 | Jean-Paul van Poppel | Non décerné | ||||||||
Classements finals | Pedro Delgado | Eddy Planckaert | Steven Rooks | Erik Breukink | Steven Rooks | Frans Maassen | PDM-Ultima-Concorde | PDM-Ultima-Concorde | Jérôme Simon |
Liste des coureurs
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NP : non-partant ; A: abandon en cours d'étape ; HD : hors-délai.
Notes et références
- « Le Tour de France à 22 équipes », sur letempsarchives.ch, (consulté le )
- Journal Ouest France du 25 juillet 1988 : résultats finaux
- (en) Matt Rendell, Blazing Saddles, The Cruel & Unusual History of the Tour de France, Velo Press, , p. 235
- Fabrice Lhomme, Le Procès du Tour. Dopage : les secrets de l'enquête, Denöel, , p. 938
- (en) Samuel Abt, Tour de France : three weeks to glory, Bicycle Books, , p. 132
- « 75ème Tour de France 1988 » [« 75th Tour de France 1988 »], sur Mémoire du cyclisme (consulté le )
- Augendre 2016, p. 79.
- Arian Zwegers, « Tour de France GC top ten » [archive du ], sur CVCCBike.com (consulté le )
- « The history of the Tour de France – Year 1988 – The stage winners », sur Tour de France, Amaury Sport Organisation (consulté le )
- « Les étapes du Tour de France 1988 », Le Dico du Tour (consulté le )
- Meilleur temps individuel de ce prélude, le coureur italien gagne le droit de porter le maillot jaune au départ du Tour de France.
- « The history of the Tour de France – Year 1988 – Stage 22 Nemours > Paris », sur Tour de France, Amaury Sport Organisation (consulté le )
- (nl) « Uitslagen en eindklassementen Tour de France » [« Results and final classifications of the Tour de France »], Het Parool, , p. 12 (lire en ligne)
- « Clasificaciones oficiales », El Mundo Deportivo, , p. 10 (lire en ligne, consulté le )
- « Tour in cijfers », Leidsch Dagblad, , p. 16 (lire en ligne)
- (nl) « Tour in cijfers » [« Tour in numbers »], De Telegraaf, , p. 12 (lire en ligne)
- (nl) « Tour in cijfers » [« Tour in numbers »], De Telegraaf, , p. 12 (lire en ligne)
- van den Akker 2018, p. 148.
- Nauright et Parrish 2012, p. 455.
- (nl) « 1986 Tour de France results », Gazet van Antwerpen, , p. 17 (lire en ligne [archive du ])
- Martin 1988, p. 122–123.
- (nl) Pieter van den Akker, « Informatie over de Tour de France van 1988 » [« Information about the Tour de France from 1988 »] [archive du ], sur TourDeFranceStatistieken.nl (consulté le )
Bibliographie
- Jacques Augendre, Guide historique, Paris, Amaury Sport Organisation, (lire en ligne [archive du ])
- (en) John Nauright et Charles Parrish, Sports Around the World : History, Culture, and Practice, vol. 2, Santa Barbara, CA, ABC-CLIO, (ISBN 978-1-59884-300-2, lire en ligne)
- Pierre Martin (Avec la contribution de Penazzo, Sergio ; Baratino, Dante ; Schamps, Daniel ; Vos, Cor), Tour 88: The 1988 Tour of Italy and Tour de France, Keighley, UK, Kennedy Brothers Publishing, (OCLC 19669680)
- (en) Pieter van den Akker, Tour de France Rules and Statistics : 1903–2018, Self-published, , 236 p. (ISBN 978-1-7939-8080-9, lire en ligne)
Liens externes
- Tour de France 1988 sur letour.fr
- (en) Tour de France 1988 sur bikeraceinfo.com
- Le dico du Tour / Le Tour de France 1988
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