Tourouvre
Tourouvre est une ancienne commune française, située dans le département de l'Orne en région Normandie, devenue le une commune déléguée au sein de la commune nouvelle de Tourouvre-au-Perche.
Pour les articles homonymes, voir Tourouvre (homonymie).
Tourouvre | |
![]() L'église Saint-Aubin. | |
![]() Blason |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Région | Normandie |
Département | Orne |
Arrondissement | Mortagne-au-Perche |
Intercommunalité | Communauté de communes des Hauts du Perche |
Maire délégué Mandat |
Franck Poirier 2020-2026 |
Code postal | 61190 |
Code commune | 61491 |
Démographie | |
Gentilé | Tourouvrain |
Population | 1 530 hab. (2018) |
Densité | 64 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 48° 35′ 25″ nord, 0° 39′ 05″ est |
Altitude | Min. 180 m Max. 304 m |
Superficie | 24,01 km2 |
Élections | |
Départementales | Tourouvre |
Historique | |
Commune(s) d'intégration | Tourouvre-au-Perche |
Localisation | |
Elle est peuplée de 1 530 habitants[Note 1].
Géographie
La commune se situe dans la région naturelle du Perche et appartient au canton de Tourouvre dans l'arrondissement de Mortagne-au-Perche.
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous la forme latinisée Tortum Robur en 1160[2].
De l'ancien français tors « tordu » et du bien connu rouvre « chêne rouvre », sorte de chêne[3].
Homonymie avec le Torquesne (Calvados), avec la forme dialectale quêne « chêne »[3]. Analogie avec Torfou « hêtre tordu » et peut-être Tordouet, « ruisseau sinueux ».
Histoire
La hameau de Mézières — en ancien français « ruines » — a révélé un lieu de production de fer de l'époque gallo-romaine.
Le bourg de Tourouvre a été au XVIIe siècle le principal foyer de l'émigration française au Canada. Pour le géographe français Elisée Reclus (1830-1905), il est même « le lieu d'Europe qui a contribué, pour la plus grande part, au peuplement du Nouveau Monde ». Madame Pierre Montagne a sauvé les registres notariés de Tourouvre et les a déchiffrés. Un livre, "Tourouvre et les Juchereau" donne l'inventaire de tous les contrats de départ de ces Tourouvrains et permet de les situer dans l'histoire locale avant leur départ. Tourouvre a été naturellement choisi pour accueillir la maison de l’Émigration française au Canada qui a ouvert ses portes au public le et la commune est jumelée depuis le avec Saint-Laurent-de-l'Île-d'Orléans au Québec, là où plusieurs de ses émigrants ont fait souche.
Deux vitraux et plusieurs plaques à l'intérieur de l'église Saint-Aubin de Tourouvre rappellent l'émigration tourouvraine au Canada. Sur la plaque apposée par l'Association Perche-Canada à la mémoire des émigrants du XVIIe siècle, on peut y lire, entre autres, le nom de Jean Guyon, ancêtre de la chanteuse Céline Dion[5], et celui de Julien Mercier dont l'arrière-petit-fils Honoré Mercier (1840-1894) deviendra Premier ministre de la province du Québec (1887-1891). Un vitrail de l'église Saint-Aubin évoque la visite de ce célèbre descendant en sur la terre de ses ancêtres.
Le , lors de la bataille de Normandie, alors que les troupes allemandes se replient et que les Américains sont tout proches, des éléments de la division SS Hitlerjugend, en occupation à Tourouvre depuis le mois d'avril, massacrent dix-huit personnes et incendient une partie du village. Deux odonymes locaux (« rue du 13-Août-1944 » et « cour du 13-Août-1944 ») rappellent cet événement.
Le , Tourouvre intègre avec neuf autres communes la commune de Tourouvre-au-Perche[6] créée sous le régime juridique des communes nouvelles instauré par la loi no 2010-1563 du 16 décembre 2010 de réforme des collectivités territoriales. Les communes d'Autheuil, Bivilliers, Bresolettes, Bubertré, Champs, Lignerolles, La Poterie-au-Perche, Prépotin, Randonnai et Tourouvre deviennent des communes déléguées et Tourouvre est le chef-lieu de la commune nouvelle.
Fin , à l'issue du conseil municipal d'installation, Franck Poirier (DVG) est élu maire de Tourouvre bien que non issu de la commune.
Héraldique
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Les armes de la commune de Tourouvre se blasonnent ainsi : coupé, au premier d'azur aux trois rencontres de vache d'or ordonnés 2 et 1, au second d'or à la tige de trois feuilles d'érable de sinople[7].
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Politique et administration
Administration municipale
Le conseil municipal était composé de dix-neuf membres dont le maire et quatre adjoints[10]. Onze de ces conseillers intègrent le conseil municipal de Tourouvre-au-Perche le jusqu'en 2020[6] et Guy Monhée devient maire délégué de Tourouvre et est élu maire de Tourouvre-au-Perche.
Démographie
En 2018, la commune comptait 1 530 habitants. Depuis 2004, les enquêtes de recensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2007, 2012, 2017, etc. pour Tourouvre[11]) et les chiffres de population municipale légale des autres années sont des estimations[Note 2]. Tourouvre a compté jusqu'à 2 034 habitants en 1851.
Lieux et monuments
Église Saint-Aubin
L'église Saint-Aubin, d'origine romane, est inscrite au titre de monument historique depuis le [14]. Le maitre-autel, un autel latéral, une crédence et des vitraux sont classés à titre d'objets[15].
Vitraux
L'église Saint-Aubin est notamment ornée des vitraux suivants :
- 2 vitraux du XVIe siècle, Les Disciples d'Emmaüs et La Légende de saint Hubert, sont classés en 1905 monuments historiques au titre d'objets ;
- 9 vitraux de 1892-1893, réalisés par les ateliers Lorin de Chartres, sont répertoriés dans l'Inventaire général du patrimoine culturel (IGPC) ;
- 1 vitrail de 1948, réalisé par Max Ingrand, est également répertorié dans l'IGPC.
- L'église Saint-Aubin
- L'entrée du clocher-porche.
- Les fonts baptismaux à Saint-Aubin.
- Plaque commémorative dans l'église.
- Départ de Julien Mercier pour l'Amérique. Vitrail financé par Honoré Mercier.
- Visite à Tourouvre d'Honoré Mercier, Premier Ministre du Québec de 1887 à 1891.
Autres lieux et monuments
- Presbytère du XVIIIe siècle. Il s'agit du pavillon de l'ancien château, détruit au XIXe siècle. Vers 1855, la commune achète ce bâtiment à la famille Mongréville pour y loger le curé en 1861. Ce fut le presbytère de la paroisse Sainte-Anne du Perche[16] jusqu'à sa revente à un particulier en 2018.
- Manoir de Bellegarde, en partie du XVe siècle, faisant l'objet d'une inscription au titre des Monuments historiques depuis le [17].
- La route départementale D 5 (dite route de Mortagne) qui relie le village à la RN 12[18], est la première route au monde qui sera productrice d'électricité[19]. En , ont été lancés les travaux pour recouvrir une demi-chaussée sur 1 km de dalles photovoltaïques conçues par l'entreprise Colas et fabriquées dans la commune par la société SNA[19].
Activité, labels et manifestations
Labels
La commune a obtenu le label Village étape en 2013[20].
La commune est une ville fleurie (deux fleurs) au concours des villes et villages fleuris[21].
Jumelages
La commune de Tourouvre est depuis 1977 jumelée avec la municipalité allemande de Freiensteinau[22] et la ville autrichienne de Herzogsdorf depuis 1982[23].
Sport
L'Association de l'Étoile du Perche fait évoluer une équipe de football en ligue de Basse-Normandie et une seconde en division de district[24].
Personnalités liées à la commune
- Robert Giffard (vers 1589-1668), apothicaire à Tourouvre ; un des pionniers de la Nouvelle-France, il organisa à partir de 1634 un mouvement d'émigration duquel sont issues plusieurs des grandes familles québécoises dont Jean Guyon (1592 - 1664), ancêtre de la famille Dion d'où est issu la chanteuse Céline Dion (voir Maison de l’Émigration française au Canada).
- Robert Giguère (1616 à Tourouvre - 1709), pionnier en Nouvelle-France.
- Julien Mercier (1621 à Tourouvre - 1676), pionnier en Nouvelle-France.
- Gervais-François Magné de Marolles (1727-1792), chasseur et bibliographe érudit.
- Gabriel Vaugeois (1753-1836) homme politique.
Notes et références
Notes
- Population municipale 2018.
- Dans le tableau des recensements et le graphique, par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu, pour les populations légales postérieures à 1999 de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique que les populations correspondant à l'année 2006, première population légale publiée calculée conformément aux concepts définis dans le décret no 2003-485 du 5 juin 2003, et les années correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee.
Références
- « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée »
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Paris, Larousse,
- René Lepelley, Noms de lieux de Normandie et des îles Anglo-Normandes, Paris, Bonneton, , 223 p. (ISBN 2-86253-247-9), p. 104
- « Tourouvre », sur hautperche.fr, communauté de communes du Haut-Perche (consulté le )
- « Perche-Québec.com - Jean Guyon, l'ancêtre de Céline Dion originaire de Tourouvre » (consulté le )
- « Recueil des actes administratifs du 23 décembre 2015 », sur le site de la préfecture de l'Orne (consulté le ).
- « Tourouvre Orne », sur GASO, la banque du blason (consulté le )
- Ouest-France du 31 mars 1977, « Déportés, internés, résistants et patriotes ont tenu leurs assises départementales à Tourouvre » : « le nouveau conseil municipal, au complet, avec à sa tête, M.Nortier, nouveau maire de Tourouvre ».
- « Une confortable réélection pour le maire sortant, Guy Monhée », sur ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
- Réélection 2014 : « Tourouvre (61190) - Municipales 2014 », sur elections.ouest-france.fr, Ouest-France (consulté le )
- Date du prochain recensement à Tourouvre, sur le-recensement-et-moi.fr, site spécifique de l'Insee.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 20112012201320142015 2016 2017 2018 .
- « Église », notice no PA00110991, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Œuvres mobilières à Tourouvre », base Palissy, ministère français de la Culture.
- Laurence de Calan, Presybtères du Perche, éditions des Amis du Perche, collection Présence du Perche, juillet 2012, p. 171-172. [ (ISBN 978-2-900122-983)]
- « Manoir de Bellegarde », notice no PA00110962, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- « Tourouvre Route solaire : lancement des travaux lundi 10 octobre », article de Nathalie Legendre, le 4 octobre 2016.
- « La première route productrice d’électricité est en construction dans l’Orne », article de Claire Garnie, l'Usine nouvelle, 24 octobre 2016.
- « Site officiel des Villages étapes - Découvrez les Villages étapes » (consulté le )
- « Palmarès du concours des villes et villages fleuris », sur villes-et-villages-fleuris.com (consulté le )
- « Le comité de jumelage Tourouvre-Freiensteinau fête ses 40 ans », Le Reveil, (lire en ligne).
- « Annuaire des villes jumelées », sur afccre.org/fr (consulté le )
- « Site officiel de la Ligue de Basse-Normandie », sur Site officiel de la Ligue de Basse-Normandie (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Tourouvre sur le site de la communauté de communes
- Résumé statistique de Tourouvre sur le site de l'Insee
- Tourouvre et ses souvenirs, abbé Dumaine, Le Livre d'histoire, Paris 1999 (ISBN 2-84435-060-7)
- Altitudes, coordonnées, superficie : répertoire géographique des communes 2013 (site de l'IGN, téléchargement du 19 mars 2014)
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