Trần Trọng Kim
Trần Trọng Kim, né en 1883 et mort le , est un enseignant et homme politique vietnamien, premier ministre de l'éphémère gouvernement vietnamien pro-japonais de 1945.
Trần Trọng Kim | |
Fonctions | |
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Premier ministre de l'Empire du Viêt Nam | |
– | |
Monarque | Bảo Đại |
Prédécesseur | Poste créé |
Successeur | Poste supprimé Hô Chi Minh (président de la République démocratique du Viêt Nam) |
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Dan Pho, Province de Hà Tĩnh, protectorat d'Annam |
Date de décès | |
Lieu de décès | Đà Lạt, État du Viêt Nam |
Nationalité | vietnamienne |
Profession | Instituteur |
Biographie
Né au début de la colonisation française, Trần Trọng Kim travaille d'abord en qualité d'interprète, puis remporte en 1908 une bourse de l'École Coloniale, ce qui lui permet de suivre une formation à l'École Normale d'instituteurs de Melun. Revenu en Indochine, il est d'abord instituteur en Annam, puis inspecteur de l'éducation nationale au Tonkin[1]. Il publie également des études remarquées sur l'histoire du Viêt Nam[2].
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fréquente les milieux nationalistes vietnamiens qui voient dans le Japon impérial un potentiel libérateur de l'Asie. Jugé suspect par les autorités vichystes, il fait partie des militants nationalistes arrêtés à l'automne 1943[3]. Les Japonais l'exfiltrent ensuite à Singapour, puis en Thaïlande, en compagnie d'autres sympathisants[1].
En mars 1945, le Japon prend le contrôle de l'Indochine. Ngô Đình Diệm, un temps pressenti pour être le chef du gouvernement de l'Empire du Viêt Nam indépendant, s'étant récusé, c'est sur Trần Trọng Kim que se porte le choix des Japonais. Ramené en Indochine par les occupants nippons, ce dernier forme une équipe ministérielle, sous l'autorité de l'empereur Bảo Đại, mais son gouvernement, qui n'a guère de moyens, est bientôt confronté à une situation catastrophique alors que le Nord du pays est ravagé par une atroce famine[4].
Le 8 août, le gouvernement de Trần Trọng Kim, dépassé par la situation alors que les Japonais sont en pleine déroute, présente sa démission. Dans les semaines qui suivent, le Việt Minh communiste, dirigé par Hô Chi Minh, prend le contrôle du Nord au cours de la révolution d'août. Le premier ministre démissionnaire tente de préserver l'indépendance du pays proclamée en mars en formant un « Comité de rassemblement patriotique », qui s'avère « évanescent ». Bảo Đại abdique à la fin du mois[5].
Après la chute de son gouvernement, Trần Trọng Kim reprend ses fonctions d'enseignant[1]. En octobre 1953, quelques semaines avant sa mort, il préside le congrès au cours duquel les délégués, issus de la classe politique de l'État du Viêt Nam, exigent l'indépendance totale de leur pays et son départ de l'Union française[6].
Références
- Kim Vu Ngu Chieu, The Other Side of the 1945 Vietnamese Revolution: The Empire of Viet-Nam, Journal of Asian Studies, février 1986
- Shawn McHale, Print and Power: Confucianism, Communism, and Buddhism in the Making of Modern Vietnam, University of Hawaii, 2004 pages 77-79
- Philippe Franchini, Les Guerres d'Indochine, t. 1, Pygmalion - Gérard Watelet, 1988, page 167
- Dalloz 1987, p. 65-66.
- Dalloz 1987, p. 71-72.
- Dalloz 1987, p. 212.
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