Transport ferroviaire en Algérie

Le réseau des chemins de fer algérien a fait son apparition au milieu du XIXe siècle. Il sert au transport de personnes et de marchandises. L'ambition des pouvoirs publics est de connecter toutes les villes d'Algérie entre elles par le réseau ferroviaire. Actuellement ce réseau est de plus de 4 576 km[1].

Transport ferroviaire en Algérie
Caractéristiques du réseau
Longueur du réseau 6 300 km
dont électrifiés 324 km
Écartement 1 435 mm
Trafic
Trafic voyageurs 1 269 millions de voyageurs/kilomètres (2014)
Acteurs
Gestionnaire d'infrastructure SNTF
Exploitant SNTF

Plan

Carte du réseau ferroviaire en 2015

Histoire

Construction du réseau

Un train engagé sur le pont des Cascades à Tlemcen, 1905

La concrétisation des projets de chemin de fer en Algérie, intervient le [2], par un décret du gouvernement français qui autorise la construction de 1 357 km de voies ferrées dans sa colonie d'Algérie. Le premier chantier débute le , il porte sur la construction de la ligne d'Alger à Blida. Sa gestion est confiée à la société privée dénommée Compagnie des chemins de fer algériens.

Les travaux de construction sont également entrepris pour relier Oran à Saint-Denis-du-Sig ainsi qu'une liaison entre le port de Philippeville (auj. Skikda) et Constantine, mais les problèmes financiers poussent la compagnie à en interrompre les travaux et à développer la ligne d'Alger à Blida, qui sera ouverte le .

Le , une nouvelle campagne d'investissement est lancée à l'échelon national pour renforcer les lignes « d'intérêt général » avec comme objectif d'ajouter 1 747 km au réseau existant. La construction de ces lignes dites « d'intérêt local » est laissée à la charge des investisseurs privés et des collectivités locales. Dans les trente années qui suivent, 2 035 km de lignes chemin de fer s'ajoutent en constituant le réseau ferroviaire algérien.

En 1900, la Compagnie franco-algérienne, endettée, perd sa concession. Le même sort touche la Compagnie des chemins de fer Bône-Guelma en 1905 puis celle de l'Est Algérien en 1908.

À partir du , les réseaux des compagnies en faillite passent sous le contrôle de la Compagnie des Chemins de fer algériens de l'Etat (CFAE). Elle exploite le réseau ferroviaire avec la seule compagnie survivante, la filiale algérienne de la compagnie Paris-Lyon-Méditerranée, la PLMA.

Ligne électrifiée de Bône à Tebessa

Entre 1907 et 1946 une troisième campagne d'investissement ajoute 1 614 km au réseau.

Le , les lignes existantes sont réparties entre les compagnies CFAE et PLMA : ce partage dura jusqu'au , date à laquelle les lignes d'intérêt général des deux compagnies sont nationalisées et rattachées à la Société nationale des chemins de fer français (SNCF). La gestion des lignes algériennes est alors confiée à compter du à l'Office des chemins de fer algériens (OCFA).

À la fin de la Seconde Guerre mondiale le réseau ferroviaire algérien s'étend sur 5 015 km. Le service proposé est identique à celui de la Métropole, supérieur parfois: trains de nuit composés de voitures-lits, trains rapides de jour INOX de style Mistral, diésélisation totale contrairement à la SNCF qui utilise encore de nombreuses locomotives à vapeur.

Le , l'État français et l'OCFA signent une convention créant la Société nationale des chemins de fer français en Algérie (SNCFA). La Société nationale des chemins de fer français en Algérie devient la Société nationale des chemins de fer algériens (en gardant le même sigle SNCFA) le [3]. Le matériel français est conservé mais, rapidement, des commandes de locomotives et de voitures, provenant des Pays du bloc soviétique, complètent le parc.

Le à la fin de la concession de l'État français, l'État algérien divise la SNCFA en trois organismes distincts, La Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), la société nationale d'études et de réalisations de l'infrastructure ferroviaire (SNERIF) et la société d’engineering et de réalisation des infrastructures ferroviaires (SIF).

Un nouveau programme d'investissement permet la réalisation de 203 km de nouvelles lignes, le doublement de 200 km de voie sur la rocade nord et le renouvellement de 1 400 km de voie et ballast.

En 1986, la crise financière poussera à la dissolution de la SNERIF et de la SIF dont les prérogative sont reprises par la SNTF qui changera de statut en 1990 pour devenir un EPIC. À la fin des années 1990, la SNTF exploite un réseau de 3 500 km.

Un train de la SNTF, circulant dans la campagne algérienne.

En 2005, l'agence nationale d'études et de suivi de la réalisation des investissements ferroviaires (ANESRIF) est créée pour gérer un nouveau programme d'investissement public avec l'objectif de porter le réseau à 12 500 km en 2025[4].

En 2010, 315 km de nouvelles voies sont ouvertes (Bordj Bou Arreridj à M'Sila, Ain Touta à M'Sila, nouvelle ligne de Béchar), les lignes de banlieue d'Alger ont été électrifiées.

En 2015, sur un programme de 2 300 km de nouvelles lignes, 1 324 km sont en travaux dont la majeure partie concerne la partie ouest de la boucle des hauts plateaux.

Le , mise en service d'une nouvelle ligne reliant Alger à Touggourt. Elle est desservie par un train de longues distances offrant des compartiments couchettes de 1ère et 2ème classes[5].

Pendant la colonisation française

Après l'indépendance de l'Algérie

Conducteur et receveur d'un ancien train datant des années 1970.

Après l'indépendance du pays et par Décret no 63-183 du , la Société nationale des chemins de fer français en Algérie change de statut et de nom, et devient la Société nationale des chemins de fer algériens (SNCFA)[3]. Elle disparait le et remplacée notamment par la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF)[6].

Le réseau ferroviaire national

Architecture générale du réseau

Le réseau ferroviaire national est placé sous l'autorité de la Société nationale des transports ferroviaires, un établissement étatique à caractère Industriel et Commercial. Son capital social s'élève à 20 701 millions DA[7].

Le trafic ferroviaire voyageurs en Algérie n'est actuellement pas au mieux de sa forme. Il était en 2015 de 1 269 millions de passagers/kilomètres alors qu'il avait atteint 3 192 millions à la fin de l'année 1991[8].

Longueur du Réseau Ferroviaire (km) [9]
Année19961999200220042005200620082013[10]
Chemins de fer (km)4 8204 8203 9733 9733 9733 9733 9734573
Source: CIA World Factbook - Version du

Signalisation et contrôle de vitesse

La signalisation ferroviaire algérienne utilise plusieurs systèmes de signalisation.

Elle se fait par des signaux lumineux implantés sur le bord de la voie qui dépendent du cantonnement (block manuel, block automatique lumineux, BAPR). La vitesse est contrôlée par le système KVB.

A l'avenir, les grandes lignes et certains axes importants de fret se verront dotés de la signalisation ETCS[11],[12].

Les LGV

L'un des principaux projets est la ligne à grande vitesse devant relier la ville d'Oran à la frontière algéro-marocaine, en passant par Sidi-Bel-Abbès, Tlemcen et Maghnia, sur près de 200 km, avec une vitesse d'exploitation de 220 km/h (zone montagneuse). Ce projet deviendrait logiquement à l'avenir l'un des maillons de la ligne de chemin de fer trans-maghreb.[13] Le projet qui devait être livré en 2019, puis en 2021, avance très lentement avec un coût qui dépasse les 2 milliards d'euros [14] et la ligne ne sera rentable - vue la population des villes desservies (Maghnia-Tlemcen-Sidi-Bel-Abbès-Oran) et nombre de voyageurs escomptés- qu'en cas d'intégration régionale avec un TGV maghrébin (Casablanca - Alger - Tunis).

Le second projet d'envergure, et à l'état d'étude, est la ligne LGV reliant Annaba à Tabarka (nord de la Tunisie), qui serait quant à elle le dernier tronçon de la voie trans-maghreb.[13]

Le matériel roulant

Le fret

La SNTF assure 5 % du marché du transport terrestre des marchandises en Algérie. Les objectifs de la SNTF est d'atteindre 17 %, avec les grands projets industriels de Bellara et la transformation du phosphate. En 2019, 6 trains assurent le transport des minerais vers le complexe sidérurgique d'El Hadjar (fer) et vers le port d’Oran (phosphate)[15]. Le début de réalisation d’une voie ferrée, longue d'environ 1000 km, destinée au transport du minerai de fer de Gara Djebilet (Tindouf) vers Bechar est annoncée pour courant 2023[16].

Notes et références

  1. « Transport ferroviaire, co-entreprise algéro-chinoise lignes à grande vitesse », sur Jeune Afrique,
  2. Site Alger-roi, Pierre Morton, Le développement des chemins de fer en Algérie « lire en ligne »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogle • Que faire ?) (consulté le 13 novembre 2010).
  3. Journal officiel de la République Algérienne, Ministère de la reconstruction des travaux publics et des transports : Décret no 63-183 du 16 mai 1963, 28 mai 1963, p. 542 intégral (consulté le 21 novembre 2010)
  4. http://www.anesrif.dz/fr/permalink/3036.html
  5. « Transport ferroviaire : Le train-express Touggourt-Alger inauguré aujourd’hui - Algerie360 », sur algerie360.com, (consulté le ).
  6. Histoire de la SNTF, Paru sur le site de la SNTF, Lu le 20 aout 2014
  7. Présentation de la SNTF, Paru sur le site de la SNTF Lu le 20 aout 2014
  8. « Transport ferroviaire algérien, en passagers-kilomètres », sur La Banque mondiale, Données, statistiques 1980-2015 (consulté le ).
  9. Chemins de fer (km), CIA World Factbook, Index Munndi, 01 janvier 2011
  10. , Consistance du Réseau Ferré, SNTF, 20 aout 2014
  11. (en) « Algeria awards ERTMS signalling contract », sur International Railway Journal, (consulté le )
  12. « Premier contrat ERTMS en Afrique pour Bombardier », sur Ville, Rail et Transports, (consulté le )
  13. « Une ligne TGV pour relier la Tunisie, l'Algérie et le Maroc », sur BFM BUSINESS (consulté le )
  14. « Tlemcen: Le LGV se rapproche de Maghnia à petite vitesse », sur infotraficalgerie.dz
  15. https://www.huffpostmaghreb.com/amp/entry/transport-ferroviaire-lancement-de-la-nouvelle-ligne-alger-touggourt-le-13-octobre-prochain_mg_5d99ce1ce4b099389801594d/
  16. Voie ferrée Bechar-Gara Djebilet: lancement du projet au cours du 1er trimestre 2023, site aps.dz, 31 juillet 2022.

Voir aussi

Articles connexes

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