Tsai Ing-wen
Tsai Ing-wen (chinois : 蔡英文 ; pinyin : ; API : /tsʰâi íŋ.wə̌n/), née le à Fangshan (Taïwan), est une avocate, femme d'État taïwanaise. Elle est présidente de la République depuis le .
Pour les articles homonymes, voir Tsai.
Dans ce nom chinois, le nom de famille, Tsai, précède le nom personnel.
Tsai Ing-wen 蔡英文 | ||
Portrait officiel de Tsai Ing-wen en 2016. | ||
Fonctions | ||
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Présidente de la république de Chine (Taïwan) | ||
En fonction depuis le (6 ans, 3 mois et 15 jours) |
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Élection | 16 janvier 2016 | |
Réélection | 11 janvier 2020 | |
Vice-président | Chen Chien-jen William Lai |
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Premier ministre | Lin Chuan William Lai Su Tseng-chang |
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Prédécesseur | Ma Ying-jeou | |
Vice-Première ministre de la république de Chine (Taïwan) | ||
– (1 an et 4 mois) |
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Premier ministre | Su Tseng-chang | |
Prédécesseur | Wu Rong-i (en) | |
Successeur | Chiou I-jen (en) | |
Biographie | ||
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Fangshan, comté de Pingtung (Taïwan) | |
Nationalité | Taïwanaise | |
Parti politique | Parti démocrate progressiste | |
Diplômée de | Université nationale de Taïwan Université Cornell London School of Economics |
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Profession | Avocate | |
Résidence | Palais présidentiel, Taipei | |
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Présidents de la république de Chine (Taïwan) | ||
Chinois traditionnel | 蔡英文 |
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Chinois simplifié | 蔡英文 |
- Romanisation | Tshai Yîn-vun |
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- Pinyin | Cài Yīngwén |
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- Tongyong pinyin | Cài Yingwún |
- Wade-Giles | Tsʽai4 Ying1-wên2 |
- Gwoyeu Romatzyh | Tsay Ing'wen |
- Bopomofo | ㄘㄞˋ ㄧㄥ ㄨㄣˊ |
- Hokkien POJ | Chhoà Eng-bûn |
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- Jyutping | Coi3 Jing1man4 |
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- Yale | Choi Yīng-màhn |
Membre du Parti démocrate progressiste (PDP) et vice-Première ministre de 2006 à 2007, elle est élue présidente de la République le 11 janvier 2016. Elle est la première femme à exercer cette fonction.
Biographie
Son prénom, 英文 (Ing-wen), peut être littéralement traduit par « langue anglaise »[2].
Formation
Tsai Ing-wen est diplômée en droit de l'université nationale de Taïwan, de l'université Cornell et obtient, en 1984, un doctorat en économie et sciences politiques à la London School of Economics[3],[4],[5]. Elle est spécialisée en droit du commerce et participe aux négociations pour l'entrée de Taïwan à l'Organisation mondiale du commerce[6] (obtenue en 2002).
Carrière politique
Tsai Ing-wen intègre le conseil de sécurité nationale de Taïwan et devient conseillère du président Lee Teng-hui[4].
Tsai Ing-wen est ministre des Affaires continentales dans le gouvernement de Chen Shui-bian entre 2000 et 2004. Elle est d'abord indépendante mais proche du PDP, avant de rejoindre ce parti en 2004[3]. Elle est vice-Première ministre de 2006 jusqu'à la démission du cabinet de Su Tseng-chang en [7].
En , Tsai Ing-wen prend la direction du PDP. En 2009, à Kaohsiung, en présence de la maire Chen Chu, elle rencontre le 14e dalaï-lama en visite à Taïwan[8].
Elle se présente comme admiratrice de Margaret Thatcher et Angela Merkel[9].
Candidate à l'élection présidentielle de 2012
Tsai Ing-wen est candidate à l'élection présidentielle de janvier 2012, portant durant la campagne des revendications sociales, mais la position indépendantiste du PDP vis-à-vis de la Chine continentale ne rencontre pas l'approbation des électeurs. Elle réunit 45,6 % des voix contre 51,6 % au candidat du Kuomintang, Ma Ying-jeou[7].
À la suite de cette défaite, Tsai Ing-wen démissionne de la présidence du PDP, où elle est remplacée par Kiku Chen. Elle retrouve la direction du PDP en .
Élection présidentielle de 2016
Tsai Ing-wen est de nouveau candidate à l'élection présidentielle de janvier 2016. Son co-listier est Chen Chien-jen, un épidémiologiste, vice-président de l'Academia sinica[10].
Tsai Ing-wen fait campagne sur plusieurs thèmes[6] :
- S'occuper du chômage des jeunes, encourager l'entrepreneuriat des jeunes, promouvoir le logement social, mener à bien la réforme des retraites, la mise en place d'un système de soins de longue durée ;
- Augmenter la part des énergies renouvelables et arrêter la production d'électricité d'origine nucléaire d'ici dix ans ;
- Elle soutient la déclaration de l'indépendance de Taïwan de la Chine populaire, mais modère sa position par rapport à 2012, où elle souhaitait déclarer l'indépendance unilatéralement, et préfère maintenant un dialogue avec la Chine continentale ;
- Mettre en place la loi sur le mariage des personnes de même sexe.
Tsai Ing-wen souhaite en outre signer des accords de libre-échange avec le Japon et l'accord de partenariat transpacifique[6].
Le , elle remporte l'élection avec plus de 56,12 % des voix face à Eric Chu et James Soong[11]. Elle devient la première femme élue présidente de la République dans son pays.
En , alors que Donald Trump vient d'être élu président des États-Unis, elle lui téléphone. Rompant avec plusieurs décennies de diplomatie américaine, suscitant l'ire de la Chine communiste (qui considère l'île de Taïwan comme partie de son territoire) et l'espoir des militants indépendantistes taïwanais, le nouveau chef de l'État accepte la conversation téléphonique. Cet appel conduit à des mesures de rétorsion de la part de Pékin contre Taïpei[12].
Premier mandat (2016-2020)
Le , elle prête serment et prend ses fonctions de présidente de la république de Chine.
Elle fait adopter en 2017 une loi sur le travail permettant au patronat de faire travailler les salariés douze jours consécutifs. Tirant profit de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, elle développe un programme d’incitations fiscales visant à faire revenir sur le territoire les entreprises taïwanaises produisant en Chine[13].
Depuis l'arrivée de Tsai Ing-wen et du PDP au pouvoir, la Chine a augmenté les pressions diplomatiques contre les pays et entreprises qui reconnaissent Taïwan comme un État indépendant. Le nombre de pays qui reconnaissent Taïwan est tombé à 18 en . La Chine a aussi accru ses manœuvres militaires dans le détroit de Taïwan[14].
En , Tsai Ing-wen déclare être disposée à rencontrer le président chinois Xi Jinping mais pour cette rencontre elle refuse toujours la politique d'une seule Chine ou le pseudo-consensus de 1992 et demande que la Chine considère cette rencontre comme la rencontre de deux chefs d'États souverains. Tsai Ing-wen demande aussi l'aide des autres nations pour contrer l'expansion militaire chinoise en Asie du Sud-Est et défendre la démocratie et la liberté à Taïwan[14].
Son gouvernement met en place plusieurs réformes (augmentation du salaire minimum, amélioration des services sociaux, comme les crèches) mais la situation économique sur l'île se détériore : la croissance du PIB est faible, les exportations chutent et la plupart des Taïwanais font toujours face à des difficultés économiques quotidiennes. Tsai Ing-wen ne s'occupe pas non plus d'un problème de fond à Taïwan : le système fiscal qui entraîne des prix élevés de l'immobilier et de fortes disparités des richesses[4]. La réduction des retraites des fonctionnaires et des militaires entraîne de nombreuses manifestations. Le nombre de jours fériés est lui aussi réduit[15]. Pendant les trois premières années de son mandat, elle peine à convaincre les Taïwanais de son action[16].
Le PDP essuie une large défaite aux élections locales de et Tsai Ing-wen démissionne de son poste de présidente du Parti démocratique progressiste[17].
Conformément à sa promesse de campagne, le mariage homosexuel est adopté en , une première en Asie[18].
Campagne présidentielle et réélection en 2020
En , Tsai Ing-wen déclare sa candidature à l'investiture du PDP pour l'élection présidentielle de 2020[19].
En , après une primaire controversée (reports de la date de la primaire, introduction de sondages par téléphone), Tsai Ing-wen devance l'autre candidat à l'investiture, son ancien Premier ministre William Lai, et obtient le soutien du PDP pour l'élection présidentielle de 2020[20],[21],[22]. Lai devient son colistier pour la vice-présidence[23].
À Hong Kong, placé sous l'influence de la Chine continentale depuis sa rétrocession en 1997, des manifestations massives et durables éclatent en mars 2019 pour protester contre l'influence de la Chine continentale dans la politique hongkongaise. Tsai Ing-wen exprime son soutien aux manifestants et défend le statu quo dans la relation avec la Chine populaire. Ce combat des Hongkongais rappelle aux Taïwanais le risque qu'un rapprochement avec la Chine continentale ferait courir à la démocratie, aux libertés et à l'État de droit. En conséquence, Tsai Ing-wen, dont la cote de popularité est au plus bas, remonte dans les sondages pour la présidentielle[24]. Elle fait adopter en décembre une loi « anti-infiltration » visant à « empêcher la Chine d’utiliser sa forte puissance et son capital pour polluer, manipuler ou saboter les activités démocratiques à Taïwan ». Le lobbying, les donations politiques et la désinformation pro-chinoises sont ainsi interdits et les contrevenants s'exposent à cinq ans de prison et une amende de près de 330 000 €. Le Kuomintang dénonce lui une « loi scélérate »[13].
Autre raison de la remontée de sa cote de popularité : la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine entraîne une forte croissance des exportations taïwanaises vers les États-Unis et la croissance du PIB de 2,2 % pour 2019[16].
Le , elle est largement réélue pour un second mandat avec 57,1 % des voix[1]. Aux élections législatives qui se déroulent en même temps, le PDP perd 7 sièges mais garde la majorité absolue[25].
Sa gestion de la pandémie de Covid-19 à Taïwan, sans recours au confinement sanitaire, est largement saluée[26]. Mis à l'écart des organisations internationales depuis 1971, Taïwan fut pourtant sous sa présidence le premier pays à donner l'alerte, dès décembre 2019, sur la crise sanitaire à venir, l'OMS n'ayant cependant pas répondu pour ne pas indisposer Pékin. Afin d'attirer l'attention de l'Occident sur le risque que son pays court face à la Chine communiste, Tsai Ing-wen met par ailleurs en avant ce qui rapproche Taipei des démocraties, « système politique, liberté d'opinion, ouverture au monde, avancées sociétales » liste Le Figaro Magazine[27].
Second mandat (2020-2024)
Le , Tsai Ing-wen est officiellement investie pour un second mandat.
Le 2 août 2022, Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, se rend à Taïwan et y rencontre la présidente taïwanaise Tsai, devenant le plus haut responsable politique américain à se rendre sur l'île en 25 ans[28]. Son voyage ravive les tensions entre les États-Unis et la Chine. La visite a lieu malgré les avertissements de la Chine. À la suite de son arrivée à Taïwan[29], l'armée chinoise déclare être en état d'alerte maximale et annonce son intention de lancer des « opérations militaires ciblées » près de Taïwan, y compris en direct - des exercices d'incendie, des exercices aériens et maritimes conjoints et des lancements d'essais de missiles[30].
Honneur
En 2021, elle est désignée neuvième femme la plus puissante du monde selon Forbes.
Notes et références
- « Taïwan : la présidente sortante remporte l’élection face à son rival pro-Pékin », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- 英文 Ing-wen sur fr.wiktionary.org.
- Arnaud Vaulerin, « Tsai Ing-wen, la force tenace de Taiwan », liberation.fr, 17 janvier 2016.
- (en) « Profile: Tsai Ing-wen, Taiwan's first female president »,
- (en) Chen Yun-yu, Elizabeth Hsu, Ko Lin, « University of London reaffirms President Tsai's doctoral degree », sur focustaiwan.tw, (consulté le ).
- (en) « Not trying to cause a big sensation », The Economist, .
- Victor Yu, « Taïwan : Tsai Ing-wen, la prochaine présidente ? », Asialyst, .
- « Tsai Ing-wen, la présidente du DPP, s’entretient avec le dalaï-lama à Kaohsiung », Taiwan Info, 2 septembre 2009.
- Lina Sankari, « Élection présidentielle. Taïwan dérive du continent », sur L'Humanité,
- (en) Chen Chi-fon, Chen Chi-chung et Lilian Wu, « Academia Sinica VP confirmed as running mate of Tsai Ing-wen », CNA et Focus Taiwan, .
- Arnaud Vaulerin, « Taïwan : Tsai Ing-wen, première femme présidente du monde chinois », Libération, (consulté le ).
- Cyrille Pluyette, « Taïwan déstabilisé par la discorde sino-américaine », Le Figaro, samedi 18 / dimanche 19 mars 2017, p. 8.
- Lina Sankari, « Élections. À Taïwan, la présidente surjoue le péril chinois », sur L'Humanité,
- (en) « Taiwan's Tsai urges world to stand up to China: AFP interview », AFP,
- (en) « Taiwan President Tsai Ing-wen under midterm pressure over wages and pensions », AFP et South China Morning Post,
- Brice Pedroletti, « Taïwan : la présidente Tsai Ing-wen en position de force pour la présidentielle », Le Monde, (lire en ligne)
- « Les électeurs taïwanais sanctionnent la présidente indépendantiste, qui quitte la tête de son parti », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
- Cyrille Pluyette, « Taïwan approuve le mariage gay, une première en Asie », Le Figaro, 18-19 mai 2019, p. 10.
- (en) Matt Rivers et Steven Jiang, « Taiwan President Tsai Ing-wen will run for re-election in 2020 », CNN,
- (en) Stacy Hsu, « Tsai wins DPP primary, beating Lai by 8.2 points », Focus Taiwan,
- (en) Ku Chuan, Yeh Su-ping et Emerson Lim, « DPP formally backs Tsai Ing-wen as 2020 presidential nominee », Focus Taiwan,
- (en) Teng Pei-ju, « Taiwan's Democratic Progressive Party to incorporate cell phone survey into primary poll », Taiwan News,
- (en) « Beijing ‘interferes daily’ in Taiwan’s election, says Tsai Ing-wen », Reuters et South China Morning Post,
- Simon Leplâtre, « La mobilisation à Hongkong profite à la présidente de Taïwan, Tsai Ing-wen », Le Monde,
- Brice Pedroletti, « La victoire de Tsai Ing-wen aux élections taïwanaises est une gifle pour la Chine », Le Monde, (lire en ligne)
- « Coronavirus : Taïwan a endigué l'épidémie sans confiner ses habitants », sur Franceinfo, (consulté le )
- Jean-Louis Tremblais, « Tsai Ing-wen : en première ligne face à Pékin », Le Figaro Magazine, , p. 20-21 (lire en ligne).
- « La visite de Nancy Pelosi à Taïwan exacerbe les tensions sino-américaines dans la tech », sur Les Echos, (consulté le )
- « L'avion de Nancy Pelosi a quitté Taïwan, après une visite qui a provoqué la colère de la Chine », sur LEFIGARO, (consulté le )
- « Nancy Pelosi quitte Taïwan ; vingt-sept avions de chasse chinois pénètrent dans la zone de défense aérienne de l’île », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
Annexes
Article connexe
Liens externes
- Sites officiels : (en) english.president.gov.tw et (zh) www.president.gov.tw/Default.aspx
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