Vallée des Huiles
La vallée des Huiles (ou Val de l'Hüille) est une vallée alpine française située en Savoie. Elle se trouve au nord-est de La Rochette. Le col du Grand Cucheron permet de la relier à la Maurienne.
Vallée des Huiles | |
La vallée des Huiles indiquée à Bourget-en-Huile. | |
Massif | Chaîne de Belledonne (Alpes) |
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Pays | France |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Savoie |
Communes | Le Pontet, Bourget-en-Huile, La Table, Le Verneil, Étable, Presle, La Rochette |
Coordonnées géographiques | 45° 29′ 00″ nord, 6° 12′ 30″ est |
Orientation aval | sud-ouest |
Longueur | 15 km |
Type | Vallée glaciaire |
Écoulement | Gelon |
Voie d'accès principale | D 207 |
Fait remarquable | Extrémité septentrionale de la chaîne de Belledonne |
Toponymie
Le nom de la vallée, les Huiles, provient de la montagne de l'Aiguille[1] ou d'un château[2].
On trouve ce nom sous les formes L'Euille, L'Ullie[3], L'Huïlle, L'Heuille ou encore l'Aiguille[4]. Huile vient du mot Hullie ou Hüille (en savoyard), signifiant « aiguille », même s'il n'existe qu'un relief de ce type au niveau de La Table[3].
Géographie
Le territoire correspond à la haute-vallée du Gelon, au-dessus de La Rochette[2]. Il est constitué des trois communes de Bourget-en-Huile, de La Table et du Pontet[3].
Le pic de l'Huile, aussi appelé « montagne de l'Aiguille »[1] correspond à une « pyramide massive, isolée, noire de forêts […] pointe brisée au Nord-Est et se projetant en aiguille sur l'ouverture de la vallée »[5].
En amont, la vallée débute par le col du Grand Cucheron, limite avec la vallée de la Maurienne.
Histoire
Au cours de la période médiévale, la vallée relève de la seigneurie de L'Huïlle[5], ou encore l'Euille ou de l'Ullie, dont La Table était le chef-lieu, avec son château, édifié au XIIe siècle[1]. Selon l'historien Félix Bernard, le nom d'origine de cette terre pourrait être Clarelli[5]. Il permet le contrôle de la route menant au col du Grand Cucheron[5], marquant la limite entre le val Gelon et la grande vallée de la Maurienne.
Ce fief appartient au cours de la période médiévale à différentes familles nobles. Le premier propriétaire mentionné est Pierre de l'Aiguille, puis les de Vados, les du Gua, et enfin la famille d'Arvillard, avant de passer aux Morestel/Morêtel/Moretel[5], originaires du Grésivaudan, en Dauphiné. En 1258, l'évêque de Maurienne, Pierre de Morestel, originaire de la Provenchère, achète la maison et une tour du château[5]. Il ne verse que la moitié de la somme, 27 000 sols viennois sur les 42 000 sols demandé, le restant correspondant à la dot de l'épouse, issue des Arvillard, de son neveu, Chabert[5].
Sur l'autre rive, Chabert acquiert Le Verneil et fait construire deux maisons-fortes afin de compléter le contrôle de la vallée[5]. Une descendante, refusant de prêter hommage au suzerain, la seigneurie passe aux vicomtes de La Chambre[5], en 1356[3]. Ces derniers obtiennent à la suite la seigneurie de La Rochette[5]. Ils sont à l'origine de l'édification de « quatre tours sur le pic de l'Huïlle »[5].
Le mandement de l'Huïlle comprend cinq paroisses du Val Pelouse[5] : pour la partie montagnarde Le Pontet, Bourget, La Table, et Le Verneil, et dans la plaine, le hameau de Mollard-Rey (sur la commune de La Trinité) et la paroisse de La Croix-de-la-Rochette[6].
Lors de l'invasion des troupes françaises du duché de Savoie, le Château de Charbonnières, qui contrôle l'accès à la Maurienne, à Aiguebelle, est pris en 1595[5]. Les troupes de Lesdiguières se tournent vers le château de l'Huïlle qui tombe à son tour après quelques jours de résistance[5]. Lors du conflit suivant, en 1600, le château de L'Huïlle est pris et rasé par les armées du roi Henri IV[7].
Références
- Dieufils, 1994, p. 31 (lire en ligne).
- Charles Carcel, « La région du Gelon (Savoie) », Revue de géographie alpine, t. 24, no 2, , p. 261-313 (DOI 10.3406/rga.1936.3527).
- Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé (réimpr. 2004) (1re éd. 1935), 519 p. (ISBN 978-2-84206-268-2, lire en ligne), p. 481.
- Adolphe Gros, Dictionnaire étymologique des noms de lieu de la Savoie, La Fontaine de Siloé (réimpr. 2004) (1re éd. 1935), 519 p. (ISBN 978-2-84206-268-2, lire en ligne), p. 20.
- Histoire des communes savoyardes, 1983, p. 532-533 ([PDF] lire en ligne).
- Félix Bernard, « Histoire du décanat de la Rochette : décanat de Val-Penouse », Mémoires de l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Savoie, Chambéry, Impr. générale savoisienne, no série 5, tome 7, , p. 189 (lire en ligne).
- Jean Lucquet, Dictionnaire du Duché de Savoie (1840, Tome II), La Fontaine de Siloé - Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, coll. « L'Histoire en Savoie », (ISSN 0046-7510, lire en ligne), chap. n°9, Nouvelle série, p. 93.
Voir aussi
Bibliographie
- Michèle Brocard, Maurice Messiez-Poche, Pierre Dompnier, Histoire des communes savoyardes : La Maurienne - Chamoux - La Rochette (vol. 3), Roanne, Éditions Horvath, , 558 p. (ISBN 978-2-7171-0289-5).
- Juliette Dieufils et Adrien Dieufils, Petite histoire du Val Gelon et de La Rochette, Montmélian, La Fontaine de Siloé, , 283 p. (ISBN 2-908697-88-2 et 978-2-9086-9788-9, lire en ligne)
Liens externes
- « Montgilbert, Champ-Laurent, La Table Chaînon et vallée des Huiles », sur le site geol-alp.com
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