Victor Leclercq

Victor Leclercq né le à Soignies, est un peintre belge, décédé en 1945.

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Victor Leclercq
Victor Leclercq, Autoportrait, non daté (61 x 46 cm), Collection privée
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Formation
Maîtres
Mouvements
Influencé par

Biographie

Données biographiques établies d'après Françoise Deville[1]:

Victor Leclerq est le troisième d'une famille de cinq enfants. Son père est employé de banque et sa mère tient un magasin d'objets d'art religieux. Il reçoit une éducation très catholique.

Il s'installe à Charleroi en 1913 et, cette même année, il s'inscrit à l'Académie royale des beaux-arts de Bruxelles. Il y est l'élève de Constant Montald et d'Émile Fabry, et démontre un intérêt particulier pour les cours de dessin de Guillaume Van Strydonck. Cette formation se poursuit jusqu'en 1921, suite à l'interruption forcée provoquée par la Première Guerre mondiale. En plus de sa formation à l'Académie, il suit des cours de peinture chez Raphaël Baudhin à Charleroi.

Le , il épouse Nelly-Fernande Guiche, qui est également peintre, et s'installe à Boitsfort, rue des Friquets. Il gagne sa vie en tant que photograveur, travaillant l'eau-forte et la lithographie. De constitution chétive, il est très proche de sa femme. Il collabore de façon sporadique à la revue Savoir et Beauté dans laquelle il présente quelques gravures impressionnistes du Borinage.

Pendant la guerre civile espagnole, des enfants de familles républicaines sont accueillis en France et en Belgique : le couple héberge le petit Juan, dont le peintre fait plusieurs portraits, de 1936 à 1939. En plus de son activité artistique, il travaille en 1940 pour le professeur Capart au Musée d'histoire naturelle de Bruxelles. À partir du début de la Seconde Guerre mondiale et de l'invasion de la Belgique par les Allemands, l'artiste et son épouse protègent de nombreux enfants juifs, et abritent de façon régulière des réunions secrètes de résistants communistes.

Victor Leclercq est arrêté en juillet 1942, et incarcéré à la prison de Saint-Gilles. Il est envoyé en Allemagne, où l'on retrouve sa trace dans plusieurs camps de concentration. Il disparaît en 1945.

Captivité en Allemagne de 1943 à 1945

Il est d'abord envoyé à Essen (prison préventive).

  •  : camp d'Esterwegen (répression pour délit d'opinion), camp dépendant de Neuengamme (camp d'extermination). Soumis au régime Nacht und Nebel.
  •  : pénitencier de Gross Strehlitz.
  •  : transfert à Gross Rosen.
  •  : transfert au camp de Dora Mittelbau (commando Ellrich).
  •  : Dora Mittelbau (commando Nordhausen).
  •  : transfert au camp de Bergen-Belsen.
  •  : libération du camp par les Anglais, en pleine épidémie de typhus.
  • Aucune information officielle ensuite. Il serait mort d'épuisement peu après à La Haye.

Œuvre

Son œuvre est le fidèle reflet de son époque tourmentée mais aussi de sa personnalité discrète et distinguée. Ses portraits et ses paysages banlieusards laissent poindre une angoisse latente, une fausse quiétude. Une simplicité délibérée s'exprime dans une gamme de couleurs sourdes, de bruns crayeux, de gris d'ardoise ou d'huîtres, verts passés[1].

Ses portraits présentent des êtres massifs au regard dense. Le plus souvent on ne retrouve ni sourire ni joie dans ses tableaux, qui dégagent une sensation d'inquiétude et de gravité[1].

Ses natures mortes représentent toutes sortes d'objets simples, usuels, comme un vase, un plat de fruits, une chaise, une table, un bol, une revue, etc. Pour peindre ces objets du quotidien, il utilise des couleurs plus chaudes, plus lumineuses, ce qui les dote d'une certaine harmonie, d'une certaine sérénité, à l'opposé de ses portraits[1].

Ses paysages sont des panoramas des quartiers de Boitsfort: l'église Saint-Clément, les maisons de la Cité Logis-Floréal, les viaducs qui mènent à la gare de Watermael, etc. Ses toiles fourmillent de banlieues dépouillées, de quartiers suburbains aux arbres feuillus et résineux, aux jardins garnis de quelques plantes, aux rues courbes, rarement rectilignes où l'être humain est presque toujours absent. Sont pourtant toujours présents : ce ciel bas et lourd, ces poteaux électriques, ces maisons aux fenêtres noires, blanches, à peine esquissées. La lumière grise, immobile, de ses paysages de neige génère un éclat étrange qui contraste avec la fixité du sujet. La façon dont Victor Leclercq peint ses paysages permet à ces derniers de dépasser l'anecdote locale et de prendre une dimension universelle[1].

D'après Françoise Deville[1], les œuvres de Victor Leclercq sont présentes dans les institutions suivantes :

Expositions

Les Volets verts, non daté (71 x 88 cm), Collection privée

Liste des expositions établie d'après Françoise Deville[1]:

  • 1925 : Victor Leclercq : dessins, rue Montagne de la Cour, Bruxelles.
  • 1927 : Victor Leclercq et Fernand Bouton, Galerie de la Vierge Poupine, Bruxelles.
  • 1966 : Victor Leclercq, décembre, Galerie 86, Bruxelles.
  • 1967 : Victor Leclercq, avril, Namur.
  • 1972 : Victor Leclercq, avril, Galerie Ado, Bonheiden.
  • 1983 : Victor Leclercq 1896-1944, octobre, Musée des Beaux-Arts de Verviers, Verviers.
  • 1993 : Expressionnisme Wallon, du 19 mars au 27 juin, Galerie du Crédit Communal, Bruxelles.

Notes et références

  1. Françoise Deville, Xavier Canonne, Serge Fauchereau, Diane Hennebert, Jacques Meuris, Jacques Parisse, Jacques Puissant et Baron Philippe Roberts-Jones, Expressionnisme wallon, Alleur-Liège, Éditions du Perron, , 200 p. (ISBN 2-87114-097-9), p. 100-104
  2. « BALaT KIK-IRPA », sur balat.kikirpa.be (consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Françoise Deville, Xavier Canonne, Serge Fauchereau, Diane Hennebert, Jacques Meuris, Jacques Parisse, Jacques Puissant et Baron Philippe Roberts-Jones, Expressionnisme wallon, Alleur-Liège, Éditions du Perron, 1993.

Liens externes

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