Vourles
Vourles est une commune française située dans le département du Rhône et la région Auvergne-Rhône-Alpes.
Vourles | |
Photo aérienne du centre-village | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
Région | Auvergne-Rhône-Alpes |
Département | Rhône |
Arrondissement | Lyon |
Intercommunalité | Vallée du Garon |
Maire Mandat |
Catherine Staron 2020-2026 |
Code postal | 69390 |
Code commune | 69268 |
Démographie | |
Gentilé | Vourlois |
Population municipale |
3 367 hab. (2019 ) |
Densité | 601 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 45° 39′ 34″ nord, 4° 46′ 27″ est |
Altitude | 200 m Min. 184 m Max. 286 m |
Superficie | 5,6 km2 |
Élections | |
Départementales | Brignais |
Localisation | |
Liens | |
Site web | vourles.fr |
Géographie
Vourles est une commune de la grande banlieue sud-ouest de Lyon. Elle fait partie de la communauté de communes de la Vallée du Garon, dont le siège se situe à la maison forte de Vourles.
Urbanisme
Typologie
Vourles est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. Elle appartient à l'unité urbaine de Lyon, une agglomération inter-départementale regroupant 124 communes[4] et 1 653 951 habitants en 2017, dont elle est une commune de la banlieue. L'agglomération de Lyon est la deuxième plus importante de la France en termes de population, derrière celle de Paris[5],[6].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lyon dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 398 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[7],[8].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (49,8 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (65,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : cultures permanentes (34,7 %), zones urbanisées (33,8 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (10,9 %), prairies (7,9 %), zones agricoles hétérogènes (7,2 %), forêts (5,4 %)[9].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[10].
Histoire
Aucune trace d'occupation n'est attestée pendant la période romaine, tant au niveau archéologique que bibliographique[11]. Fondé vers l’an 1000, le petit bourg est alors clos par une enceinte et se resserre autour d’un petit château et d’une chapelle. L’histoire de Vourles à cette époque reste obscure, car si de petits châteaux, tels celui de Montagny, vont asseoir leur puissance, celui de Vourles va rapidement décliner pour ne devenir au XIIIe siècle qu’une simple dépendance d’un seigneur plus puissant, celui de Brignais.
En l’an 1251, le destin de cette seigneurie va prendre un caractère exceptionnel. En effet, le pape Innocent IV va acheter les châteaux de Brignais, Vourles, Beaunant et autres lieux… pour les offrir au chapitre noble de Saint-Just. Le site est érigée en commune à la fin du XVIIIe siècle. Ce sont les anciens fiefs de la Maison forte d'Épeisses, propriété de la famille Parent. Ainsi, jusqu’à la Révolution de 1789, ce territoire est placé sous l’autorité de chanoines, barons de Saint-Just et seigneurs du lieu. Du XIVe siècle au XVe siècle, le château de Vourles et l’enceinte du village sont démantelés. C’est alors pour Vourles le début d’une certaine extension.
Au cours de la Révolution française, la commune porte provisoirement le nom de Vourles-le-Courageux[12].
En 1831, Louis Querbes, curé de Vourles (1793-1859), fonde la congrégation des clercs de Saint-Viateur.
De par sa situation géographique et, dit-on, grâce à la « qualité de ses ombrages », Vourles attire de tout temps la bourgeoisie lyonnaise. De belles propriétés témoignent encore de nos jours de la richesse de ce passé.
Les laveuses du Garon
Le Garon qui coule paisiblement au pied du village fut, durant plus d’un siècle, un endroit fort animé, lieu de travail des laveuses de Vourles.
À l’époque, faire la lessive n’était pas une mince affaire et demandait tout un cérémonial, depuis l’installation du linge sale mis à tremper dans le cuveau jusqu’au séchage sur les cordes ou sur le pré.
Dans les lavoirs de Vourles, par tous les temps, on faisait la lessive familiale, des femmes « à la journée » blanchissaient le linge des familles de notables, des artisans travaillaient pour des Lyonnais, notamment les bourgeois du quartier de Perrache.
Il faudra attendre les années 1950 pour que les Vourlois aient l’eau courante (le château d’eau date de 1948)… Certes, il y avait de nombreux puits, privatifs, mitoyens ou communautaires mais ils ne fournissaient pas toute l’eau nécessaire au blanchissage. De plus, l’eau des puits, calcaire, ne valait pas l’eau douce de pluie que certains artisans blanchisseurs collectaient dans de grands réservoirs, ni l’eau de la petite rivière arrivant des Monts du Lyonnais. L’eau du Garon jouissait d’une bonne réputation. Depuis la première moitié du XIXe siècle, le blanchissage était une activité importante de Vourles. Il existait plusieurs lavoirs sur la rive gauche de la petite rivière dont le plus important « les Plattes », construit en 1826, était couvert et possédait une chambre de chaufferie.
L’activité connut son apogée dans le premier tiers du XXe siècle et s’arrêta définitivement dans les années 1950.
Aux Plattes, quelques ruines du lavoir ont été visibles jusque dans les années 1980 puis la végétation a repris possession de la rive ; il ne nous reste que quelques cartes postales anciennes pour nous souvenir de cette activité vourloise.
Pendant la Seconde Guerre mondiale
Pendant l'Occupation, le château de la Roche abrite des activités de la Résistance. Jean Stetten né en 1913, était illustrateur dans le monde de l’édition sous le pseudonyme de Jean Bernard lorsque la guerre éclata. Combattant au 60e régiment d’infanterie, il fut fait prisonnier. Avec huit de ses camarades, ils fomentèrent une évasion en réalisant de faux ordres de mission allemands et réussirent à s'évader.
Jean Stetten accompagné de sa famille rejoignit Lyon, où son oncle, très lié au groupe de résistants lyonnais qui éditaient Témoignage chrétien, possédait une mégisserie. Très rapidement Jean Stetten mit son talent au service de la Résistance. Son oncle estima que sa propriété de Vourles serait un lieu plus discret pour abriter les activités de son neveu.
Aussi s’installa-t-il avec sa jeune femme et leurs enfants au château de la Roche. Le laboratoire s’installa au salon mais celui-ci se révéla trop dangereux. Une cabane sur pilotis fut alors construite dans la forêt au-dessus de la propriété, sous l'apparence d'une pièce d’agrément, mais dissimulant des caches pour le matériel et les documents. Avec l’aide d’amis imprimeurs, Jean Stetten réunit quelque 650 cachets et réalisa plus de 30 000 cartes d'identité, environ 50 000 cartes d'alimentation et des centaines d'autres tracts et documents en français et en allemand. D’éminents membres de la Résistance lyonnaise ont été reçus au château de la Roche. À Vourles, les résistants ne furent jamais inquiétés, en raison de l’isolement du château, des précautions et des apparences d’une vie familiale les mettant à l’abri des soupçons.
Jean Stetten et son épouse ont été décorés de la Médaille de la Résistance par le général De Gaulle.
Héraldique
Blason | De gueules à une tête de bouc arrachée d'argent accompagnée d'une rose d'or en chef à dextre[13]. |
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Détails |
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Politique et administration
Démographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[17]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[18].
En 2019, la commune comptait 3 367 habitants[Note 3], en augmentation de 4,99 % par rapport à 2013 (Rhône : +5,39 %, France hors Mayotte : +2,17 %).
Lieux et monuments
- Les toiles peintes de la mairie
La salle des mariages présente une collection de toiles murales datant du XVIIIe siècle, peintes en détrempe, sur le thème de Don Quichotte, mais non signées. On peut admirer 41 m2 de décors représentant des scènes drôles de l'œuvre de Cervantès. Elles sont classées monument historique.
- Maison forte
Maison des champs de plusieurs échevins lyonnais, elle est datée du XIIIe siècle puis début XVIe fin XVIIe siècle. Elle bénéficie d’une restauration au XIXe siècle. Située au 2, rue des Vallières, la commune l'a acquise en 1996. Dans la tour nord, inscrite au titre des monuments historiques, on peut observer des fresques classées aux monuments historiques. Celles-ci, restaurées en 2003, représentent différentes figures allégoriques et mythologiques[20]. La salle est ouverte au public sur rendez-vous depuis 2004.
- Les Jacobins (XVIe siècle)
Au 8, rue Grand- Charrière, ce domaine viticole appartenant au XVIIe siècle à la famille Croppet a été ensuite, de 1678 à la Révolution de 1789, la propriété des pères jacobins de l'ordre de Saint Dominique.
- Le musée Louis Querbes
Le père Querbes y installa son premier noviciat en 1838. Situé 3, rue Louis Querbes, le musée retrace la vie du fondateur des clercs de Saint-Viateur.
- Le collège Louis Querbes
Construit à partir de 1860, par la congrégation de clercs de Saint-Viateur, fondée par le père Louis Querbes, curé à Vourles.
- Le château de la Roche (XVIIIe et XIXe siècles)
Girard Desargues, fondateur de la géométrie projective reçut en sa maison des champs quelques-uns des plus grands esprits de son temps, notamment Pascal et Descartes.
- Église Saint-Bonnet (XIXe siècle)
L'église paroissiale abrite des vitraux de Baron, Mauvernay et Dufêtre. Ses grandes orgues à douze jeux réels et la statue de la vierge attribuée au sculpteur Fabisch sont remarquables.
- Maison forte d'Épeisses (porte et tour) (XVIe siècle)
Ancienne maison forte datant du XIe siècle, elle sert d'abord d'hôpital avant de devenir le siège d'une seigneurie au XIVe siècle. Un de ses propriétaires fut Jacques Faye, président du Parlement de Paris sous Henri III. À présent, cette maison forte a été divisée en plusieurs habitations.
- La croix Sigaud
Située rue Louis-Vernay, elle fut érigée par les habitants de Vourles le .
- La fresque des Vourlois
Située place de la Résistance, à côté de l'église Saint-Bonnet, la fresque a été réalisée par la cité de la création en 2006. Elle évoque la mémoire et les personnages du passé de la commune.
Vourles dans la littérature
Vourles est cité dans le poème d’Aragon, Le conscrit des cent villages, écrit comme acte de Résistance intellectuelle de manière clandestine au printemps 1943, pendant la Seconde Guerre mondiale[21].
Personnalités liées à la commune
- Girard Desargues (1593-1661) Grand mathématicien français du XVIIe siècle, il posera les fondements de la géométrie projective. Ami d'un certain Descartes, il eut également Blaise Pascal comme disciple. Conseiller de Richelieu, ce géomètre de génie est aussi musicien et architecte (il est l'auteur du fameux grand escalier de l'Hôtel de Ville de Lyon). Propriétaire du domaine de la Roche, à Vourles, il y reçoit les plus grands esprits de son temps et y travaille loin de l'agitation lyonnaise et parisienne.
- Antoine Duclaux (1783-1868) Peintre paysagiste et animalier de l'École lyonnaise, il a résidé à Vourles de 1830 à 1850. Lors de ses séjours dans sa maison de campagne (l'actuelle propriété Lestra), il a gravé, dessiné et peint des paysages du village et de ses environs. Ses œuvres figurent au palais Saint-Pierre, au musée d'histoire de Lyon, au musée Napoléon d'Arenenberg en Suisse ainsi qu'à l'université La Salle de Philadelphie.
- Le père Louis Querbes (1793-1859)
Curé de la paroisse de Vourles pendant 37 ans, il fonda les clercs de Saint-Viateur en 1831, congrégation religieuse chargée de l'enseignement et de l'éducation des jeunes (catéchèse et liturgie). Elle compte un millier de membres répartis en 13 pays ; sa direction générale se trouve à Rome.
- Charles-Joseph Chambet (1792-1867) : écrivain français
Jumelage
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
Notes
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé, en , celle d'aire urbaine afin de permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2022, millésimée 2019, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2021, date de référence statistique : 1er janvier 2019.
Références
- « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Unité urbaine 2020 de Lyon », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
- « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
- Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- « Liste des communes composant l'aire d'attraction de Lyon », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur le site de l'Institut national de la statistique et des études économiques, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Odile Faure-Brac, Carte archéologique de la Gaule - Le Rhône, 69/1, (ISBN 2-87754-096-0), p. 553.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Blasonnement sur le site officiel de Vourles
- [PDF] Pierre Neyroud, ancien maire de Vourles (1992-2008)
- « Catherine Staron, élue maire à l’unanimité », Le Progrès, (lire en ligne).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019.
- Notice no PA69000015, base Mérimée, ministère français de la Culture.
- Louis Aragon, « Le Conscrit des cent villages », publié initialement dans La Diane française, consulté dans Pierre Seghers, La Résistance et ses poètes : France, 1940-1945, Paris : Seghers, 2004 (2e édition). (ISBN 2-232-12242-5), p. 373-375
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