Wallerant Vaillant

Wallerant Vaillant, né le à Lille et mort le à Amsterdam, est un peintre et graveur de l’Âge d'or de la peinture néerlandaise.

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Wallerant Vaillant
Autoportrait au turban, Berlin, Gemäldegalerie, Bode-Museum, 1650-1655.
Fonction
Peintre de cour
Biographie
Naissance
Décès
Activités
Fratrie
Autres informations
Date de baptême
Maître
Genre artistique
Œuvres principales
Portrait d'une jeune femme et trois enfants (d), Portrait d'une femme (d), Portrait de Maria van Oosterwijck (d)

Assistant de Ludwig von Siegen, il développa commercialement la technique de la manière noire inventée par ce dernier, et qu’il a probablement contribué à développer[1].

Biographie

Tout jeune encore, Wallerant Vaillant se rendit à Anvers, et entra dans l’atelier d’Érasme II Quellin, où, peignant dans le genre du portrait, il se montra habile dessinateur et excellent coloriste, et obtint des succès[2]. En 1643, il s'installe à Amsterdam avec ses parents. En 1647, il est à Middelbourg, puis de nouveau à Amsterdam en 1649. À l’époque du couronnement de l’empereur Léopold, en 1658, son maitre et ses amis lui conseillèrent de se rendre à Francfort, dans l’idée qu’il pourrait y tirer un grand parti de ses talents[2]. Il eut, en effet, l’occasion de peindre un portrait extrêmement ressemblant et parfaitement peint de l’empereur, qui le mit en crédit, et la plupart des hauts personnages qui assistèrent à la cérémonie du couronnement voulurent se faire peindre également par lui[2].

En 1659, le maréchal de Gramont l’ayant pris en affection, l’engagea à venir en France, où il le présenta à la reine, qui lui fit faire son portrait, celui de la reine-mère et celui du duc d’Orléans[2]. Il réussit aussi bien à Paris qu’à Francfort et toute la cour se fit peindre par lui[2].

C’est au milieu de travaux multipliés qu’il passa en France quatre années, après lesquelles il revint, en 1664, comblé de richesses, se fixer à Amsterdam où il devint le peintre de cour du prince de Nassau-Dietz[2]. Le premier à avoir gravé en manière noire, dont il tenait le secret du prince Rupert, qui avait trouvé le secret de ce genre de gravure, et le lui avait enseigné, à condition qu’il ne le communiquerait à personne[3], il se fit une réputation aux Pays-Bas dans cette manière[2]. Il a également gravé quatre portraits au burin de la plus grande rareté : ce sont ceux de l’empereur Léopold, de Jean-Philippe, archevêque et électeur de Mayence, de Charles-Louis, comte palatin, et de son épouse Sophie[2]. Les autres pièces et portraits de sa composition qu’il a gravés en manière noire sont au nombre de dix-sept, et celles qu’il a gravées de la même manière, d’après différents maitres, s’élèvent à vingt et une[2].

Ses frères, dont plusieurs se distinguèrent également, Jan, Bernard, Jacques et Andries furent tous quatre ses élèves[2].

Œuvre

Vaillant a peint des sujets variés tels que des portraits[4],[5], des scènes de chasse[4], des sujets de genre[4], notamment de la vie paysanne, des natures mortes avec des poissons, des scènes religieuses de modèle chrétien et mythologique[4], des trompe-l'œil, parmi lesquels un porte-lettres, qui fut le premier sujet de ce type à être peint[6]. Après lui, d’autres peintres tels que Edwaert Collier, Cornelis Gysbrechts et Samuel van Hoogstraten, ont exécuté des œuvres dans le même genre[6]. Vaillant est également connu pour ses représentations d’intérieurs d’études avec de jeunes dessinateurs[5]. Ses portraits constituent un important témoignage sur les représentants de la société du Siècle d'or néerlandais : bourgmestres, régents, marchands, armateurs, médecins, libraires, pasteurs, femmes peintres, ou autres membres du gouvernement municipal qui multiplièrent les commandes auprès de lui. Ce portraitiste travaillait dans un style de référence nordique, qui a donné le ton à une représentation très conventionnelle du portrait. Ses tableaux poursuivent cet art hérité de l’ascendant flamand et hollandais. Son style a influencé Lépicié, Doncre et Vallayer-Coster[4].

Il a réalisé plus de 200 gravures, qui ont été reproduites tout au long du XVIIIe siècle, à partir de ses propres dessins et œuvres d’artistes contemporains et de la Renaissance[7],[5]. En tant que dessinateur, il a réalisé principalement des portraits grandeur nature de ses peintures[5]. Beaucoup de dessins de Gabriel Metsu ont été préservés grâce à ses mezzotinte[8].

Tableaux

  • Portrait de Maria van Oosterwijck, huile sur toile, 96 × 78 cm, Amsterdam, Rijksmuseum, 1671.
  • Autoportrait avec casque, huile sur toile, Niedersächsisches Landesmuseum, Hanovre, v. 1655.
  • Le petit dessinateur, tableau, Musée de l’Hospice Comtesse, Lille.
  • Nature morte avec poisson et un chat, huile à bord, 71,5 × 62 cm, v. 1650, Rotterdam, Musée Boijmans Van Beuningen.
  • Portrait d’Agneta de Graeff, huile sur toile, 71 × 59 cm, 1663-1664, Amsterdam, Amsterdams Historisch Museum.
  • Portrait d’une jeune femme avec trois enfants, huile sur toile, 60 x 77 cm, Amsterdam, Rijksmuseum.
  • Portrait d’un couple, tableau, Berlin, Gemäldegalerie.
  • Autoportrait avec turban, huile sur toile, Berlin, Gemäldegalerie.
  • Axe avec des lettres tenues par un ruban rouge, huile sur toile, 51,5 × 40,5 cm, 1658.
  • Portrait du comte Theodor Heinrich von Strattmann, en collaboration avec Bernard Vaillant, Amsterdam, Rijksmuseum.

Estampes

  • Jeune homme lisant une statue de Cupidon, gravure (manière noire), 27,5 × 21,3 cm.
  • Portrait de Rupert von der Pfalz, gravure (manière noire), 18,6 × 16,4 cm, San Francisco, Musées des beaux-arts de San Francisco.

Notes et références

  1. Léon de Laborde, Histoire de la gravure en manière noire, Paris, J. Didot l’ainé, , vi-413, ill. ; in-4° (lire en ligne).
  2. Louis-Gabriel Michaud, Biographie universelle, ancienne et moderne ou histoire, par ordre alphabétique, de la vie publique et privée de tous les hommes qui se sont fait remarquer par leurs écrits, leurs actions, leurs talents, leurs vertus ou leurs crimes, vol. 47, L. G. Michaud, , 588 p. (lire en ligne), p. 257-258.
  3. Vaillant garda religieusement sa promesse, mais un pauvre vieillard, qui lui préparait ses planches, l’engagea à prendre chez lui son fils, en qualité de domestique. Celui-ci, voyant son père cacher jusqu’aux outils dont il se servait, et auquel on avait fait des offres avantageuses s’il en révélait le secret, menaça son père de s’enfuir s’il ne le lui découvrait. Craignant de voir son fils se livrer à la débauche s’il le laissait s’éloigner de lui, le vieillard lui montra ses outils et la manière de s’en servir. Le fils ne se fit pas scrupule de vendre son secret à qui le voulut : il gagna de la sorte beaucoup d’argent, mais son inconduite le réduisit à la dernière misère. Cette gravure ayant passé ainsi entre les mains d’artistes médiocres tomba dans le mépris, et ne se releva que lorsque l’Anglais John Smith lui rendit tout son crédit en la portant à sa perfection. Voir Michaud, op. cit.
  4. (nl) « Wallerant Vaillant : schilder, tekenaar, prentkunstenaar, mezzotint-kunstenaar, pastellist, hofschilder, kunsthandelaar », sur Rijksbureau voor Kunsthistorische Documentatie (consulté le )
  5. Union List of Artist Names
  6. (en) Dror Wahrman, Mr. Collier’s letter racks : a tale of art and illusion at the threshold of the modern information age, New York ; Oxford, Oxford University Press, , 288 p., 24 cm (ISBN 978-0-19-987637-2, lire en ligne), p. 31.
  7. (en) Michael Bryan, A biographical and critical dictionary of painters and engravers : with the ciphers, monograms, and marks, used by each engraver, and an ample list of their principal works, with two indexes, alphabetical and chronological, to which is prefixed, an introduction, containing a brief account of the painters of antiquity, t. 2, Londres, Carpenter and Son, J. Booker et Whittingham and Arliss, , 820 p. (lire en ligne), p. 501.
  8. (en) Stephen Duffy et Jo Hedley, The Wallace Collection’s Pictures : A complete catalogue, Londres, Unicorn Press and Lindsay Fine art, , xxxix, 515, 29 cm (ISBN 978-0-906290-38-5, OCLC 56366454), p. 264.

Annexes

Bibliographie

  • Maurice Vandalle, Les frères Vaillant, artistes lillois du XVIIème siècle, Lille : E. Raoust, 1937 (lire en ligne).
  • Nadine Rogeaux, « Wallerant Vaillant (1623-1677), portraitiste hollandais », Revue du Nord, vol. 1, no 344, , p. 25-49 (lire en ligne, consulté le ).

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