Yassine Belattar
Yassine Belattar, né le à Conflans-Sainte-Honorine, est un humoriste, chroniqueur et animateur de radio français.
Pour les articles homonymes, voir Belattar.
Naissance | |
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Nationalité |
française |
Activités | |
Conjoint |
Laure Dumayet |
Biographie
Jeunesse et débuts
Né en France de parents marocains[1],[2], Yassine Belattar grandit à L'Étang-la-Ville (Yvelines) où il participe, depuis l'âge de dix ans, à une radio pirate des Yvelines, Strange FM. Plus tard, cette radio obtient une fréquence officielle et émet sous le nom d'Yvelines Radio. Son équipe anime alors des options animations radiophoniques et des reportages. Lorsqu'il a 18 ans, sa famille déménage aux Mureaux[3].
À partir de 2003, il anime des chroniques matinales au sein de la radio Générations 88.2[4]. Il fait la rencontre de Thomas Barbazan, avec qui il formera un duo complémentaire mélangeant humour et musique. Il quitte Générations en 2007[4]. Il tient une chronique sur la télévision dans l'émission de Pascale Clark En aparté (saison 2006-2007) et participe à des émissions sur Virgin 17. À la fin du mois de , il arrête La Matinale, l'émission radio qu'il coanimait avec Thomas et Chloé. En 2008, il participe à Ça balance à Paris présenté par son ami Pierre Lescure sur Paris Première.
En 2006, il se produit à Barres de rire[5], spectacle de stand-up inédit. Thomas et lui montent sur scène en compagnie de leurs camarades Fabrice Éboué, Thomas Barbazan, Patson, le Comte de Bouderbala, Yacine, Mamane et Thomas N'Gijol au Théâtre de Ménilmontant.
En 2007, il participe avec de nombreuses personnalités au festival Cannes et Banlieues, projet initié et réalisé par la Fondation Luc Besson. Il produit également des spectacles musicaux et humoristiques avec la scène française, comme Les Soirées Cécilia et Les Soirées Carla[6].[réf. souhaitée]
En 2008, Yassine Belattar fait une apparition dans le clip Banlieusards de Kery James, avec d'autres personnalités telles que Jean-Marc Mormeck, Diam's, Omar Sy, Fred Musa, Rachid Djaïdani, Lilian Thuram, Mohamed Dia, Ekoué, Jacky Ido ou encore JoeyStarr.
Carrière artistique
En , il anime un talk show satirique Le Belattar Show sur France 4[7].
En , Belattar effectue son retour sur France 4 pour y animer un talk-show hebdomadaire On achève bien l'info pendant un an. Y participent son confrère Thomas Barbazan ainsi que divers chroniqueurs qu’il a découverts (en plus de ceux du Belattar Show)[8]. Les audiences sont trop faibles pour que l'expérience soit poursuivie.
Le , il est recruté par le PDG de Radio France, Jean-Luc Hees. Il anime pendant un an la matinale du Mouv'. Son contrat n'est pas renouvelé à l'issue de cette saison pour cause de mésentente avec le responsable de la station, Patrice Blanc-Francard[4].
Le , avec le soutien de Radio France, il lance l'opération « Vote Tout terrain »[9] (« Vote Tout terrain, va t'inscrire et on vient ! »), un concours inter-villes ayant pour objectif de mobiliser le jeune électorat de l'élection présidentielle de 2012.
En , à la suite de l'appel à candidatures du Conseil supérieur de l'audiovisuel (France) (CSA) pour la diffusion de six chaînes nationales en haute définition sur la TNT, Belattar candidate avec le projet URb TV, qui finalement fusionne avec TVous La télédiversité pour donner Numéro 23[10]. Cofondateur de la chaîne, il en devient le consultant, chargé du repérage de talents[11].
Fin 2012 et début 2013, il est à l'affiche d’Ingérable, spectacle écrit en collaboration avec les auteurs des Guignols de l'Info Lionel Dutemple et Julien Hervé. En 2014, il est sur la scène du théâtre de Dix heures (dont il est un actionnaire minoritaire[4]) à Paris pour ce même one man show. Il se moque tour à tour des Arabes, des noirs, des blancs, des juifs et des hindous[4].
En , il est le nouveau visage de La Grosse Émission, lors de son retour sur Comédie+ en quotidienne. Sans explication, il cesse d'animer l'émission dès .
Depuis , il anime, avec Thomas Barbazan, l'émission Les 30 Glorieuses sur Radio Nova. Il apparaît dans l'épisode 2015 : Pas très Charlie du shortcom Cocovoit, dans le rôle du conducteur. En 2018, le dirigeant de Nova, Bernard Zekri, lui apportera son soutien contre les accusations dont il fait l'objet[4].
Le , il est mis en retrait par Radio Nova en raison de sa mise en examen pour menaces de mort et harcèlement moral[12], il est de retour à l'antenne le [13]. À la fin du mois de , l'animateur annonce la fin de son émission, Les 30 Glorieuses, qu’il animait, avec Thomas Barbazan, depuis sur Radio Nova[14]. Il poursuit sa collaboration avec Thomas Barbazan avec L'Heure de Gloire disponible en podcast sur Deezer[15].
Vie privée
Yassine Belattar est père de trois enfants[16].
Positionnement et engagements
Yassine Belattar s'engage régulièrement en faveur des quartiers populaires et défavorisés, ce qui a donné lieu à différents engagements sociaux et politiques.
Sur son engagement personnel
Respectueux de l'Islam, il regrette ne pas être « le meilleur des musulmans. Ce n’est pas ça qui m’habite[17]. »
Sur le port du voile
Le , l'humoriste s'en est violemment pris[18] au ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer en lui reprochant ses propos sur le voile en déclarant : « Si j'étais lui, j'éviterais de mettre les pieds dans le 93… ». Ces propos polémiques ont été condamnés par Laurent Bouvet, cofondateur du Printemps républicain, qui sur Twitter, a lâché : « Mais on est où là ? Comment cet « humoriste » qui se dit proche du président de la République peut-il ainsi impunément menacer un ministre sur une antenne publique ? »
Le , il annonce quitter le Conseil présidentiel des villes après une polémique lancée par un élu RN sur le port du voile par les accompagnatrices scolaires et l'appui à cette interdiction par un membre du Gouvernement[19].
Sur ses liens avec l'islam politique
Ses prises de positions médiatiques ou politiques l'amènent à être régulièrement accusé de complaisance envers l'islamisme ; Yassine Belattar estime être victime d'une campagne de calomnie[20].
Engagement auprès de ces associations
En , ses prises de position sur l'islamisme lui valent de voir plusieurs représentations de ses spectacles annulées[21]. Certaines dates de son spectacle sont annulées ainsi que sa participation à une émission humoristique de France 2 présentée par Michel Drucker[22].
Critiques émises sur ces engagements
Après la publication quelques jours plus tard d'un article de l'hebdomadaire Marianne titré « Yassine Belattar, faux clown et vrai danger », le journaliste de Libération, Grégoire Biseau, s'inscrit en faux contre ces affirmations, rappelant que Yassine Belattar a fait partie de la trentaine de personnalités de la société civile (intellectuels, artistes, écrivains, membres d’ONG et d’associations) qui ont accompagné le quotidien dans la couverture de l'élection présidentielle de 2017 : « On peut se retrouver en désaccord avec lui. Oui… on le peut parfaitement. En revanche, on ne peut pas, sauf à vouloir délibérément travestir la réalité, écrire que la croisade de Belattar est le “déni de l’islamisme”, ou la promotion d’un comique communautaire musulman. Car c’est exactement le contraire. […] [Marianne] donne l’impression de se chercher, à tout prix, cet arabe antisémite médiatique qu’il adorerait haïr. Pas de bol, ce mec-là, s’il existe, ne s’appelle pas Yassine Belattar[23] ». Le site Checknews établira que les propos de Yasine Belattar dans son spectacle « Je ne suis pas Charlie, je ne suis pas un homme de slogan. Je ne choisis pas mes deuils. Je ne suis pas Charlie, je ne suis pas Nice, je suis Français et tout ça fait que je suis toujours en deuil quand il y a un malheur sur le territoire français » avaient été détournés. L'humoriste précise : « Je travaillais chez Siné Hebdo et j’avais expliqué à Charb mes désaccords avec la ligne éditoriale de Charlie Hebdo. Ce serait mesquin que je vienne dire ensuite “Je suis Charlie”[24] ». Belattar annonce déposer plainte contre Valeurs actuelles, qui le présentait comme le « Dieudonné de Macron[17] ».
Sur le racisme et l'antiracisme
Le , il anime le Festival du Changement avec François Hollande à Strasbourg, en présence d'Emmanuel Zemmour président de l'UNEF, de Chema Triki représentante du mouvement tunisien Ettakatol, de Guillaume Ayné directeur général de l'association SOS Racisme, d'Eskil Pedersen représentant de Arbeidernes Ungdomsfylking (jeunes travaillistes norvégiens) et rescapé de la tuerie d'Utøya[25].
Yassine Belattar, suscite la colère de Marocains et de certains élus de Molenbeek[26],[27],[28], après des propos jugés racistes sur les réseaux sociaux lors d'un spectacle en France[29].
En 2020, il s'oppose à plusieurs reprises à Jean Messiha, membre du Rassemblement national et chrétien d'origine égyptienne, soulignant avec insistance ses origines arabes et l'insultant (« Il a une tête de chameau »)[30].
Bar PMU
Il rachète un bar-PMU de Sevran, accusé à tort fin 2016 dans un reportage de France 2 de ne pas y accueillir les femmes. Il finit par le revendre fin 2019[31].
Élections présidentielles en France
Yassine Belattar soutient Ségolène Royal à l'élection présidentielle de 2007, François Hollande en 2012[32] et Emmanuel Macron en 2017[33],[34].
Membre de l'instance du Conseil présidentiel des villes
Yassine Belattar et le président Emmanuel Macron entretiennent des relations proches ; d'après Causeur Yassine Belattar le considère comme un « frère »[35] et est considéré parmi les nouveaux visiteurs de l'Élysée[36].
En , Emmanuel Macron le nomme membre de l'instance du Conseil présidentiel des villes, animé par Anne de Bayser, secrétaire générale adjointe de l'Élysée[37],[38], qui vise à prendre des mesures pour les quartiers difficiles. Ce comité, composé de 25 membres qualifiés par Emmanuel Macron de « vraies gens des quartiers », a été placé en concurrence avec les élus de la République que sont les maires et les spécialistes reconnus de la politique de la ville lors de son intronisation le . Le rôle de Yassine Belattar dans la mise à l'écart d'un rapport sur le sujet par Jean-Louis Borloo en mai de la même année a par ailleurs été critiqué[Par qui ?][39]. Cette nomination est critiquée par l'ancien Premier ministre Manuel Valls, qui y voit un « signe de faiblesse » du président de la République[22]. Yassine Belattar répond qu'il estime « (...) qu'il est plus français que Manuel Valls (..) »[40].
Le , il démissionne du Conseil présidentiel des villes après une polémique lancée par l'élu RN Julien Odoul qui avait pris à partie une accompagnatrice scolaire portant le voile lors d'une séance du Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, lui demandant de retirer celui-ci, et l'appui à cette interdiction par deux membres du Gouvernement. Il considère ne pas pouvoir « siéger dans une institution qui voit les humiliations que subissent les habitants des quartiers non pas pour l'endroit d'où ils viennent mais bien pour ce qu'ils sont tout simplement »[19],[41].
Dossiers judiciaires
Vis-à-vis des médias
Qualifié d'« islamiste » par Gilles-William Goldnadel dans l'émission Les Grandes Gueules. Yassine Belattar annonce vouloir déposer plainte[42]. L'intéressé se dit victime de la « jurisprudence [Tariq] Ramadan : un Arabe qui parle bien, c'est forcément qu'il a un double discours. Sujet-verbe-COD dans le bon ordre, c'est suspect[4]. » Pour Rodolphe Belmer, « Il cherche à être l’incarnation de la jeunesse française dans une démarche progressiste de vivre ensemble. Il y a chez lui une dose de revendication communautaire, mais cette revendication va dans le sens d'une intégration républicaine[4]. »
Le , il est accusé par deux salariés de Livre Noir de les avoir séquestrés, menacés de mort ainsi que de leur avoir volé du matériel à l'issue d'une représentation au Théâtre de Dix heures[43]. Cependant, Belattar et cinq témoins interrogés par Le Monde contestent la version du « nouveau média de droite ». Thomas Barbazan, qui produit son spectacle, dénonce des « méthodes trumpistes : créer des fake et se victimiser pour montrer que les immigrés sont des sauvages. »[44]. Entendu par la police début janvier 2022, Yassine Belattar devrait être jugé en juin de la même année pour « violences n’ayant pas entraîné d’incapacité de travail » contre le journaliste du média Livre Noir[45].
Vis-à-vis de la police
Le , Yassine Belattar est invité par Emmanuel Macron lors d'un déplacement aux Mureaux mais arrive trop tard pour rejoindre le cortège présidentiel[46]. Après une altercation avec une policière[47], il est placé en garde à vue pour « outrage sur personne dépositaire de l'ordre public ». Il lui présente ses excuses deux jours plus tard[48] et tire un sketch de cette expérience[22]. L'humoriste plaide le « malentendu » : « Une policière m'a fait une remarque désobligeante devant mes enfants, je lui ai répondu, et on s'est tous retrouvés au commissariat ».
Vis-à-vis de ses collaborateurs
Début 2019, Yassine Belattar est coup sur coup mis en accusation par Bruno Gaccio, humoriste et figure de la chaîne française Canal +, et Jessie Claire, animatrice de radio et de télévision. Gaccio l'accuse de diffamation (à la suite d'une possible accusation de pédophilie à l'encontre de Gaccio de la part de Belattar) et menace de mort, alors que Jessie Claire l'accuse de harcèlement professionnel.
Ces deux accusations aboutissent à deux dépôts de plaintes sur lesquelles Belattar s'exprime le dans les colonnes du journal Marianne. Concernant les accusations de Bruno Gaccio, « il y a entre [Bruno Gaccio] et moi un gros litige et j’ai certainement dû lui dire que si je le croisais, je me battrais à mort avec lui. Mais sa femme, sa mère, ce sont des conneries. » Et concernant les accusations de Jessie Claire, il retournera l'accusation en notant qu'il n'avait jamais travaillé avec elle et que cette dernière l'aurait ouvertement aguiché : « Pour qu’il y ait harcèlement professionnel, faudrait-il encore que j’aie fait travailler cette personne […] il n’a jamais été question de boulot, de Radio Nova et d’une quelconque embauche […]. Devant mes amis, cette Jessie Claire s’est livrée à des allusions sexuelles marquées et, franchement, comment prendre au sérieux quelqu’un comme ça…[49] »
Mediapart, après 18 mois d’enquête, publie également un long papier avec une quinzaine de témoignages l’accusant de menaces et de comportements humiliants dans un cadre professionnel ou para-professionnel. Le journaliste qui l’interviewe en 2018 et 2019 se voit également accusé de racisme par ce dernier. En réponse et en substance, Yassine Belattar reconnaît certaines menaces et plusieurs conflits professionnels, mais il donne aussi sa version des faits et nie le caractère répréhensible de ses actions. L’enquête policière est encore en cours en [50].
Le , il est placé en garde à vue dans le cadre de ces enquêtes[51]. Il sort libre après deux jours de garde à vue et est placé sous contrôle judiciaire (avec interdiction d’entrer en contact avec les protagonistes de ces affaires) pour « “menaces de mort”, “menaces de crimes réitérés”, “envois réitérés de messages malveillants” et “harcèlement moral” »[52],[53]. Le patron de Radio Nova, Bernard Zekri, choisit de le maintenir à l'antenne[54].
Il est alors déprogrammé du festival entre humoristes Rire Ensemble 2019 à Bruxelles consacré au thème du harcèlement[12].
Notes et références
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- « Être français: "Evitons le complexe victimaire" », lexpress.fr, (lire en ligne, consulté le ).
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- Pierre Jaxel-Truer, « Belattar, rire nerveux », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- « « Barres de rire », plateau d’humoristes mis en scène par Yazid Aït Hamoudi »
- « Les Soirées Carla sur Facebook », sur Facebook (consulté le )
- Article Le Parisien : « Yassine Belattar dynamite le talk-show ».
- On achève bien l'info sur Dailymotion.
- « Vote Tout terrain »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?)
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- Robin Andraca, « Radio Nova a-t-elle réagi aux plaintes déposées contre son employé Yassine Belattar ? », sur liberation.fr, (consulté le )
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