Yves Mahé

Yves Mahé (Nantes, - Boussu-en-Fagne, ) est un militaire français, Compagnon de la Libération. Aviateur rallié à la France libre, il opère d'abord sur les côtes de la Manche avant d'être volontaire pour combattre en URSS dans le groupe de chasse Normandie-Niémen. Prisonnier de guerre après que son avion eut été abattu, il parvient à survivre à son internement. Il continue sa carrière militaire après la guerre avant d'être victime d'un accident d'avion en 1962.

Pour les articles homonymes, voir Mahé.

Yves Mahé

Yves Mahé vers 1942, avec l'insigne du Normandie-Niémen.

Naissance
Nantes (Loire-Atlantique, France)
Décès
Boussu-en-Fagne (Belgique)
Origine France
Allégeance République française
Forces françaises libres
Arme Armée de l'air
Unité 253 Fighter Squadron
Régiment de chasse Normandie-Niémen
Grade Lieutenant-colonel
Années de service 19391962
Commandement 5e Escadre de chasse
Conflits Seconde Guerre mondiale
Guerre d'Indochine
Distinctions Officier de la Légion d'honneur
Compagnon de la Libération
Croix de guerre 1939-1945
Médaille de l'Aéronautique
Famille Jean Mahé (frère)

Biographie

Avant-guerre

Yves Mahé naît le à Nantes (Loire-Atlantique dans une fratrie de quatre garçons dont l'aîné est Jean Mahé, lui aussi futur compagnon de la Libération[1]. Parallèlement à une carrière de photograveur, il est amateur d'aviation et passe un brevet de pilote civil sur l'aérodrome de Château-Bougon[2]. Tirant profit de cette compétence, il s'engage dans l'armée de l'air lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate. Élève-pilote à la base d'Istres, il convertit son diplôme civil en brevet de pilote militaire[3].

Seconde Guerre mondiale

En poste à Oran lors de l'avancée des troupes allemandes en , c'est là qu'il apprend la nouvelle de l'armistice[1]. Refusant la défaite, il tente à plusieurs reprises de s'évader. Il finit par y parvenir dans la nuit du 1er au en s'envolant depuis la base aérienne de Tafraoui à bord d'un Caudron Simoun en compagnie de Jacques Hazard[3].

Atterrissant à Gibraltar, il s'engage dans les forces françaises libres et embarque le sur un cargo en partance pour l'Angleterre où il retrouve son frère Jean, également pilote et rallié à la France libre[2]. Passé sous-lieutenant, Yves Mahé suit un programme d'entraînement d'une année puis rejoint les rangs du no 253 Fighter Squadron de la Royal Air Force[1].

Chargé d'assurer des missions de défense du territoire, de protection de convois maritimes et d'attaque de positions côtières ennemies, il remporte ses premières victoires aériennes en abattant un Heinkel He 111 et un Junkers Ju 88 dans la nuit du 29 au [3]. Le , il est muté à sa demande au Régiment de chasse Normandie-Niémen nouvellement créé et destiné à combattre sur le front russe[2]. Arrivé en URSS le , il prend part à la bataille d'Orel où il s'illustre en étant pris à partie par trois Focke-Wulf Fw 190 qu'il parvient à semer après avoir abattu l'un d'eux[1].

Le , son avion est touché par la Flak dans la région de Smolensk[1]. Atterrissant en catastrophe à quinze kilomètres derrière les lignes ennemies, il tente de rejoindre son camp mais est fait prisonnier. Détenu au Dulag 126 de Smolensk, il s'en évade le mais est repris le et emprisonné à Łódź en Pologne[1]. Face à l'avancée de l'armée rouge, les prisonniers sont évacués et Yves Mahé se retrouve enfermé au Stalag IV-B à Mühlberg[2].

Ses nombreuses tentatives d'évasion lui valent d'être condamné à mort le par le tribunal de la Luftwaffe de Dresde[3]. Il tente alors une nouvelle fois de s'évader mais ne parvient pas à franchir l'enceinte du camp. Cependant il n'est pas retrouvé et réussit l'exploit de vivre clandestinement à l'intérieur du camp avec la complicité de ses co-détenus[1]. Tentant plusieurs autres évasions, il est toujours rattrapé mais jamais reconnu, fournissant toujours de faux renseignements. Il parvient ainsi à vivre caché au sein du camp pendant neuf mois avant que celui-ci ne soit libéré le [2].

Une fois libéré, il est détaché auprès du commandement soviétique et exerce en tant qu'adjoint du colonel commandant les centres de rapatriement de Torgau et Eisenach[2]. Yves Mahé rentre en France en et retrouve les rangs du groupe Normandie[3]. Il termine la guerre avec à son actif 730 heures de vol dont 140 de guerre[1].

Après-guerre

Promu capitaine, Yves Mahé poursuit sa carrière au sein du régiment Normandie, intégré à la 6e escadre de chasse[1]. En poste à Rabat, il est commandant en second du Normandie en 1949 puis en devient le chef en 1952 après avoir servi en Indochine[3]. Muté à la 10e escadre de chasse à Creil en tant que commandant en second, il prend ensuite le commandement de la 5e escadre à Orange en 1956[3]. Le , le lieutenant-colonel Yves Mahé meurt dans un accident d'avion au-dessus de Boussu-en-Fagne en Belgique[1]. Il est inhumé à Issy-les-Moulineaux.

Décorations

 
Officier de la Légion d'Honneur Compagnon de la Libération Croix de Guerre 1939-1945
Médaille de la Résistance française
Avec rosette
Médaille de l'Aéronautique Médaille coloniale
Agrafe "Extrême-orient"
Médaille pour la victoire sur l'Allemagne dans la Grande Guerre patriotique de 1941-1945
(URSS)
Croix de Guerre
(Tchécoslovaquie)

Hommages

Références

  1. « Biographie - Ordre National de la Libération »
  2. Jean-Christophe Notin, 1061 Compagnons : histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2)
  3. Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2)

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Henry Lafont, Aviateurs de la liberté : Mémorial des Forces Aériennes Françaises Libres, Vincennes, SHAA, , 320 p. (ISBN 2-904521-46-1).
  • Vital Ferry, Croix de Lorraine et Croix du Sud 1940-1942 : Aviateurs belges et de la France libre en Afrique, Paris, Editions du Gerfaut, , 286 p. (ISBN 2-914622-92-9, lire en ligne).
  • Mémorial des Compagnons - 1940-1945 : Compagnons morts entre le 18 juin 1940 et le 8 mai 1945, Paris, Imprimerie nationale, .
  • Jean-Christophe Notin, 1061 compagnons : Histoire des Compagnons de la Libération, Paris, Éditions Perrin, , 822 p. (ISBN 2-262-01606-2).
  • Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, , 1230 p. (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2).
  • « Les Forces Aériennes Françaises Libres. Juin 1940 : naissance des FAFL au Moyen-Orient », Icare (revue), no 128, .
  • Yves Morieult, « Les French Flight des escadrilles françaises au sein de la RAF », Aéro Journal, no 33, .
  • Dominique Breffort, « Les Forces Aériennes Françaises Libres et la reconstitution de l'armée de l'air (1940-1945) », Wing Masters, no HS n°3, .

Liens externes

  • Portail de la Résistance française
  • Portail de la Seconde Guerre mondiale
  • Portail de l’histoire militaire
  • Portail de l’aéronautique
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.