Z 58000
Le Z 58000/58500, anciennement RER NG (RER nouvelle génération), est un matériel roulant en cours de livraison pour lequel la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) a passé trois appels d'offres en , et — les deux premiers étant classés sans suite — pour le compte du Syndicat des transports d'Île-de-France (STIF). Ce matériel est destiné à équiper dans un premier temps la ligne D, puis la ligne E (Eole), prolongée jusqu'à Mantes-la-Jolie. Il est construit par Alstom et Bombardier. Le projet RER NG comporte la fourniture de 255 rames, qui remplaceront les Z 20500 du RER D et les Z 22500 (MI 2N Eole) du RER E.
Exploitant(s) | SNCF |
---|---|
Désignation | X'Trapolis Cityduplex / Z 58000, Z 58500 |
Type |
Automotrice à 2 niveaux |
Motorisation | Électrique |
Composition |
6 caisses (Z 58000)[1],[2] (M+M+R+R+R+M+M) |
Couplage | UM2 |
Constructeur(s) | Alstom, Bombardier |
Mise en service | mi- |
Effectif | (5 rames de présérie) Première commande de 71 rames sur 255 |
Affectation | RER |
Utilisation |
Écartement | standard (1 435 mm) |
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Alimentation |
1,5 kV CC / 25 kV 50 Hz[3] |
Moteurs de traction | Alstom 4ECA 2842A (16 moteurs asynchrones[3]) |
Puissance continue | 8 000 kW en unité multiple (sous 1500 V) et 10 000 kW en unité multiple (sous 25 kV) [3] |
Masse en service | Masse à vide 700.4 t |
Longueur HT | 112,000 - 130,000[3] m |
Largeur | 2,996[3] m |
Accès | 2 par flanc (4 par caisse) |
Portes | 1,95 m à l'exception de la 1re porte UFR de 1,30 m |
Aménagement | Salles climatisées[3] |
Capacité | 1563 - 1861 p. |
Vitesse maximale | 140[3] km/h |
Histoire
Projet
Le RER NG est un matériel roulant, désigné par Alstom sous le nom de « X'Trapolis Cityduplex »[4], destiné au RER E lors de son prolongement à l'ouest prévu pour 2022 ainsi que pour le renouvellement des Z 2N circulant sur le RER D. Le RER NG devrait être équipé du système NExTEO pour l’exploitation du tronçon central du RER E (Z 58000)[1],[2],[5] et à terme, de certaines portions du RER D (Z 58500)[2],[6].
Ce matériel a fait l'objet d'un appel d'offres de la part de SNCF pour le compte du STIF (devenu Île-de-France Mobilités), chargé du matériel roulant depuis la loi relative à l'organisation et à la régulation des transports ferroviaires (loi ORTF du )[7], qui a changé les rôles et les responsabilités dans la gestion du parc de matériel roulant des transports en Île-de-France.
Le matériel roulant est désormais financé par Île-de-France Mobilités pour le renouvellement du matériel roulant à hauteur de 50 %, et l'achat de matériel roulant dans le cadre de prolongements ou de nouvelles lignes à hauteur de 100 %.
Le , la SNCF étudie les caractéristiques techniques du futur matériel RER à deux niveaux dédié au RER E (prolongement jusqu’à Mantes-la-Jolie en passant par La Défense et Poissy) et au RER D (remplacement des Z 5600 et des Z 20500)[8].
Appel d'offres
Un premier appel d'offres est lancé en 2012, mais faute de réponses satisfaisantes, la SNCF lance un deuxième appel d'offres en , lui aussi sans suite[9]. En , un troisième appel d’offres est lancé. Alstom et Bombardier ont déposé une offre conjointe et l'espagnol CAF a également répondu à cet appel d'offres mais l’allemand Siemens, qui envisageait d'ouvrir une nouvelle usine en Île-de-France, a jeté l'éponge[10].
Le , le constructeur CAF est mis à l'écart au profit du consortium Alstom / Bombardier, pour cet appel d'offres. CAF ne pouvant soutenir, selon un audit commandé par SNCF et Île-de-France Mobilités, le rythme de production imposé et laisserait donc la place au consortium précité. Cette annonce intervient après la menace d'Alstom de fermer son site de Belfort[11] et donc une volonté de préserver les emplois des usines françaises de Valenciennes (site de Petite-Forêt et de Raismes, pour Alstom) et Crespin (Ateliers de construction du Nord de la France, pour Bombardier) où seront construites les rames[12].
Dans le premier appel d'offres déclaré sans suite, Siemens fait seul le choix de voitures de tête à un seul niveau tandis que CAF présente une version à deux niveaux et deux portes par face. Après le deuxième appel d'offres infructueux, Siemens annonce son retrait de la compétition. Au troisième appel, le consortium Alstom-Bombardier propose une architecture calquée sur la proposition initiale de Siemens avec des voitures d'extrémité à un seul niveau[13].
Le , la SNCF annonce les constructeurs retenus pour le RER NG ; il s'agit du consortium Alstom-Bombardier. Les voitures motrices sont fabriquées par Alstom et les voitures intermédiaires par Bombardier[14]. Le , la SNCF publie un communiqué et un dossier de presse sur le contenu du contrat[15],[4]. Le contrat, d'un montant de 3,75 milliards d'euros, porte sur la fourniture de 255 rames[16] dont une tranche ferme de 1,55 milliard d'euros pour 71 rames[17] qui seront affectées en priorité à la ligne D[18]. En , Île-de-France Mobilités évoque un marché d'un total de 371 rames, dont 135 pour le RER D, 71 rames ayant été achetées lors de la commande ferme de [19].
Livraison
Les cinq premières rames d'essai doivent être produites au cours de l'année 2019[12].
Les premières rames devaient d’abord circuler sur la branche sud de Combs-la-Ville de la ligne D jusqu'à la gare souterraine de la gare de Lyon mais des travaux d'adaptation de la hauteur des quais de la gare de Châtelet - Les Halles étant nécessaires, la circulation des rames vers le nord de la ligne devait avoir lieu ultérieurement[19]. Les prochaines rames seront par la suite engagées sur le prolongement ouest du RER E[20].
En , des retards potentiels de livraisons sont évoqués par Île-de-France Mobilités[18].
Le , au lendemain d'une communication[21] sur les réseaux sociaux par Île-de-France Mobilités et Alstom, Île-de-France Mobilités présente en vidéo, dans un tweet[22], la première rame RER NG assemblée, sur le site Alstom de Petite-Forêt. On y voit la rame sortie des ateliers, puis en traction autonome, sur la voie d'essais du site. Cette première rame, destinée aux essais d'homologation et de certification du nouveau matériel roulant, sera rejointe par d'autres rames d'ici fin 2019/début 2020, pour entamer la campagne d'essais du RER NG. Île-de-France Mobilités prévoit de publier régulièrement des informations sur l'avancée du projet notamment via son site internet[23].
À la fin du mois de , malgré un probable retard de fabrication, la livraison de la première rame de RER NG de 130 m et 7 caisses est intervenue pour des essais de 16 mois à Tronville-en-Barrois (Meuse), Wildenrath (Allemagne) et Velim (République tchèque) avant la mise en service des premiers exemplaires du RER NG sur le RER D et le RER E en 2021[24].
Mi-, la SNCF annonce suspendre la mise en circulation des RER NG, faute de financement pour la formation des conducteurs et la rénovation des ateliers de Villeneuve-Saint-Georges (RER D) et de Noisy-le-Sec (RER E) ; cette mesure a pour origine l'interruption des versements de la part d'Île-de-France Mobilités, provoquée par l'absence d'aide financière de l'État[25].
Le , SNCF Transilien détaille les étapes de la procédure de test longue de deux ans sur le RER NG avant mise en service[26].
En , SNCF Voyageurs annonce que la mise en circulation des premières rames n'aura pas lieu avant mi-2023. Valérie Pécresse, présidente d'Île-de-France Mobilités, dénonce un « naufrage industriel » de la part d'Alstom, le constructeur des rames[27]. Ce retard prendrait origine sur l'intégration des différents systèmes de signalisation ferroviaires comme le KVB ou NExTEO[28].
D'une durée conséquente, la mise en circulation décalée des rames aurait plusieurs impacts sur le renouvellement de parc des RER D et E mais également sur d'autres lignes et branches qui bénéficieraient d'une mutation de matériels. Cela concerne les branches vers Gretz – Provins et vers Trilport – La Ferté-Milon du Transilien P, qui se préparent à accueillir des Z 50000 à la suite de l'électrification de ces branches mais aussi le RER C qui devra hériter des Z 20500 renouvelées du RER D pour remplacer ses rames Z 5600 et Z 8800[29].
Caractéristiques
Le , le design et les caractéristiques de ce matériel roulant sont dévoilés par Île-de-France Mobilités[30]. Le , Île-de-France Mobilités, sur son compte Instagram, publie des photographies de l’aménagement intérieur du RER NG[31].
Les rames auront deux configurations[19],[13] :
- soit Z 58000 à six voitures (quatre motrices dont deux à un niveau et deux à deux niveaux encadrant deux remorques), numérotées : Z1-1, Z2-1, Z3-1, Z3-2, Z2-2, Z1-2, pour les rames de la ligne E, soit une longueur de 112 m ;
- soit Z 58500 à sept voitures (quatre motrices dont deux à un niveau et deux à deux niveaux encadrant trois remorques), numérotées : Z1-1, Z2-1, Z3-1, Z4, Z3-2, Z2-2, Z1-2 pour les rames de la ligne D, soit une longueur de 130 m. Les voitures Z1-1, Z1-2, Z2-1 et Z2-2 sont motrices et disposent des huit bogies moteur.
Autour des deux motrices d'extrémité longues de 20 mètres comprenant deux portes (l'une de 1 300 mm d'ouverture et l'autre de 1 950 mm), le train sur le RER E comprendra quatre voitures centrales à deux niveaux, avec deux portes par face pour une longueur totale de 112 mètres. La version du RER D, longue de 130 mètres, comprendra une voiture à deux niveaux supplémentaire.
L'architecture des rames RER NG ne fait pas appel à la rame articulée, mais à une architecture conventionnelle, chaque voiture reposant sur deux bogies.
La hauteur des plateformes d'accès aux voitures par rapport au plan de voie est de 970 mm pour les voitures d’extrémité et de 1 000 mm ramenés à 990 mm, grâce à des marches mobiles, pour les voitures intermédiaires. Les portes situées juste derrière les cabines de conduite des motrices sont équipées de comble-lacunes pour l'accès des personnes à mobilité réduite.
Toutes les rames sont climatisées.
Les capacités annoncées sont de[13] :
- RER E : 501 places assises (soit 49 de moins que le MI 2N) pour une capacité totale de 1 563 places ;
- RER D : 604 places assises (soit 156 de moins que le Z 20500 à cinq caisses) pour une capacité totale de 1 860 places.
Cette perte de capacité assise s'explique par le nombre de places réservées pour les fauteuils roulants dans les motrices d'extrémité, par un nombre de portes plus important (14 contre 10 pour une rame Z 20500 à cinq voitures) et par un pas de siège porté de 1 540 mm à 1 650 mm (comme sur le Z 50000) pour s'adapter à une taille jugée plus importante des voyageurs[13].
Contrairement aux Z 20500 et aux MI 2N, les Z 58000/58500 sont des trains dits boa : il sera ainsi possible de circuler d'une extrémité à l'autre de chaque élément, afin de faciliter la répartition des voyageurs à bord, et d'éviter les phénomènes d'affluence en périodes de pointe.
Afin d'avoir des accélérations rapides après un arrêt en gare, le Z 58000 doit être capable de libérer un quai de 225 m en 23 secondes, c'est-à-dire aussi vite qu'un MI 84 pourtant plus léger et plus court de 17 m, grâce à ses 8 bogies moteurs[13]. La vitesse de pointe maximale est de 140 km/h[13].
Les Z 58000/58500 auront le pilotage automatique NExTEO en deux versions :
- RER E (Nanterre - Rosa-Parks) fourni par Siemens Mobility[32].
- RER D (Saint-Denis - Villeneuve-Saint-Georges)[6] dont l'appel d’offres de NExTEO version RER B/RER D a été gelé parce que SNCF Réseau précise que ses ingénieurs n'ont pas la compétence « automatismes ferroviaires » et que le CDG Express reste sa priorité[33],[34].
État du matériel
Rames
(Num. futur) |
Motrices | Mise en service ou transformation |
Radiation | Livrée | Nombre de caisses |
STF | Équipements intérieurs |
Baptême (date) |
Activité | Particularité | Dépôt |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
001K | Z 58001/02 | En essai[35] | / | Île-de-France Mobilités | 6 | / | SIVE - videosurveillance | / | Essai NExTEO | Noisy-le-Sec | |
002K | Z 58003/04 | En essai[réf. nécessaire] | / | Île-de-France Mobilités | 6 | / | SIVE - vidéosurveillance | / | Essai NExTEO | Noisy-le-Sec | |
004K | Z 58007/08 | Livrée[36] | / | Île-de-France Mobilités | 6 | / | SIVE - vidéosurveillance | / | Noisy-le-Sec | ||
(002M) | Z 58503/04 | En essai[2] | / | Île-de-France Mobilités | 6[N 1] | / | / | Essais | |||
(004M) | Z 58507/08 | En essai[37] | / | Île-de-France Mobilités | 7 | / | / | Essais |
Notes et références
Notes
- Dans l'essai de la motrice Z 58503/04, la photo montre six caisses mais, d'après son numéro, elle devrait être ultérieurement complétée d'une septième caisse et être affectée au RER D.
Références
- Marc Carémantrant, « Les premiers chaudrons du RER NG », sur railpassion.fr, (consulté le ) : « À l’origine, ces rames étaient avant tout nécessaires pour le prolongement du RER E à l’ouest. Puis, il a été décidé d’en équiper l’ensemble de la ligne, soit 130 rames Z 58000 courtes de 112 m, pour […]. Enfin, conformément à […], il a été acté de remplacer les Z 2N de la ligne D par 125 rames Z 58500 longues de 130 m. ».
- « Photos de Z 58503/58504 en essais à Velim (6 caisses) ».
- « Le futur RER d’Île-de-France se dévoile : dossier de presse » [PDF], sur iledefrance-mobilites.fr, (consulté le ).
- « Le nouveau train d'Île-de-France. dossier de presse » (version du 13 janvier 2017 sur l'Internet Archive), sur sncf.com, ; ce document est une archive.
- « SNCF A RETENU SIEMENS FRANCE POUR EQUIPER LE RER E D’UN NOUVEAU SYSTEME D’EXPLOITATION DES TRAINS (NEXTEO) » (version du 1 novembre 2016 sur l'Internet Archive), sur sncf.com, ; ce document est une archive.
- « RER B et D : cher Nexteo… », sur Ville, Rail et Transports, (consulté le )
- Loi n° 2009-1503 du 8 décembre 2009 relative à l'organisation et à la régulation des transports ferroviaires et portant diverses dispositions relatives aux transports
- « Définition des fonctionnalités d'un futur matériel RER à deux niveaux », sur iledefrance-mobilites.fr/, (consulté le ).
- « RER NG de la SNCF », sur Trains d'Europe (consulté le ).
- « Alstom et Bombardier s’apprêtent à fêter un contrat de plus de 3 milliards d’euros », sur Le Monde.fr, (consulté le ).
- Rebecca Gil, « Alstom Belfort : un an après les menaces de fermeture, où en est-on ? », sur francebleu.fr, (consulté le ).
- « RER NG : un nouveau venu dans la flotte francilienne », sur le site internet du magazine Rail Passion, (consulté le ).
- « RERng : une réponse aux nouveaux défis de la zone dense ? », sur Transports à Paris, (consulté le ) -L'article cite une possibilité de 10 bogies moteurs sur les rames 7 caisses, ils ne seront finalement que de 8 comme sur les 6 caisses-.
- Bertrand Lambert, « A quoi va ressembler le RER du futur, destiné aux RER D et E ? Le RER NG prend forme dans les Hauts de France », sur le site internet de la châine de télévision France 3 Paris Île-de-France, (consulté le ).
- « Des trains de nouvelle génération commandés pour les lignes D et E du réseau SNCF en Île-de-France » (version du 13 janvier 2017 sur l'Internet Archive), sur sncf.com, ; ce document est une archive.
- Grégory Plesse, « Voici le RER du futur », sur le site internet du journal Le Parisien, (consulté le ).
- « Délibération 2017/010 – Acquisition de 71 rames RER NG en tranche ferme pour les lignes D et E du réseau Transilien » [PDF], sur le site internet d'île-de-France Mobilités, (consulté le ).
- « Pour le RER NG, Alstom et Bombardier ne seront peut-être pas à l’heure », sur le site internet du journal l'Usine Nouvelle, (consulté le ).
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- IDF Mobilités, « #RERNG : Naissance d’un train ! 2 ans et demi seulement après le démarrage du projet, une première rame d’essai du futur RER d'@iledefrance entame le long parcours des essais. Des photos de l'avancée du projet seront régulièrement partagées. », sur @IDFmobilites, (consulté le ).
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- Olivier Arandel, « Ile-de-France : Pécresse s’inquiète pour la rénovation du RER », sur leparisien.fr, (consulté le )
- Christophe Masse, « Z 58000 et NEXtEO en test », Ferrovissime, no 116, , p. 10
- « Photo de la rame 004K au technicentre SNCF de Noisy-Le-Sec », sur instagram.com, (consulté le )
- « RER NG : ZOOM sur les essais de comportement dynamique », sur transilien.com (consulté le ).
Voir aussi
Articles connexes
- Alstom X'Trapolis
- Matériel moteur de la SNCF
- Prolongement de la ligne E du RER d'Île-de-France à l'ouest
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