Zofingue (société d'étudiants)

La Société suisse de Zofingue (Schweizerischer Zofingerverein en allemand) est l'une des plus anciennes sociétés d'étudiants de Suisse[1] . Fondée à Zofingue en 1819 par des étudiants bernois et zurichois, son but initial était de promouvoir la création d'un État fédéral suisse, en rétablissant les libertés que le Pacte fédéral de 1815 avait supprimées[2]. Rapidement, des étudiants de toute la Suisse se sont joints à cette démarche. Ce but a été atteint avec la Constitution fédérale de 1848.

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Zofingue


Armes


Zirkel
Cadre
Nom Zofingue
Kürzel Z!, T!
Devise « Patriae, Amicitiae, Litteris »
Langue allemand et français
Histoire
Création
Statut active
Identité
Couleurs rouge-blanc-rouge
Casquette blanche
Genre réservée aux hommes
Religion aconfessionnelle
Duel non-combattante
Membres 2 442 ()
Actifs 361 ()

L'association organise régulièrement des stamms (réunions) dans ses sections locales, la plupart du temps à la « Blanche », nom donné au local utilisé pour les réunions.

Elle compte environ 450 membres actifs et 2 600 Vieux-Zofingiens[3].

Histoire

Création de la société

La société est née de l’initiative d’un étudiant de Zürich, Nüscheler, de fêter avec d’autres les anniversaires tout d’abord de la mort de Zwingli puis de la Réforme : les volées d’étudiants formaient à cette époque des milieux très fermés et surveillés qui jouissaient de très peu de liberté intellectuelle. Néanmoins des étudiants zürichois et bernois eurent du plaisir à se rencontrer partageant la même religion (malgré quelques différences doctrinales), un même enthousiasme pour la science, un seul sentiment patriotique.

Ils décidèrent après des hésitations et quelques échanges de correspondance de se retrouver l’année suivante à mi-chemin pour célébrer avec gravité l’amitié, la liberté, les patries cantonales et la patrie suisse: 60 étudiants zurichois et bernois se réunirent dans la ville de Zofingue les 21, 22 et . Illustrés par différents discours, la création de la société et les bases de l’esprit de Zofingue furent posées : dans leurs discours ils (Schulthess, Bitzius, Nüscheler) insistent sur la nécessité d’œuvrer en temps de paix pour le bien de l’État et de l’Église au niveau cantonal et de la Confédération en cultivant leur amitié, la science, l’histoire du passé et le respect des traditions. Il faut oublier l’égoïsme cantonaliste et l’esprit de clan et de parti des générations précédentes, cultiver des amitiés et nous allier fraternellement avant que les préjugés ou des intérêts divergents les en empêchent.

Finalement, on insiste sur la nécessité que la réunion n’ait aucun but politique mais, de même que chaque citoyen doit s’intéresser vivement aux affaires publiques, c'est tout particulièrement le devoir des hommes les plus cultivés. Il faut indiquer aux étudiants les sujets sur lesquels il devront porter leur attention, créer un lien entre les opinions.

On finit par un peu de gymnastique, une promenade à la Heiternplatz, une soirée sans excès d’alcool et la promesse de se revoir l’été suivant.

Débuts et expansion

Blason de Zofingue, avec Zirkel.

La nouvelle s’étant répandue, Lausanne et Lucerne (étudiants du Gymnase) demandèrent leur participation en 1820. Après quelques craintes des Zurichois d’inquiéter les autorités par une trop grande affluence et sous la plaidoirie des Bernois en faveur de Lucerne (puis des Vaudois par souci de justice), ils se laissèrent fléchir. En réunissant désormais des Romands et des Suisses allemands, des protestants et des catholiques ils réalisaient ainsi leur idéal de franchir les barrières cantonales et confessionnelles. Désormais on décida que tout Suisse âgé de 17 ans étudiant dans une académie pourrait être reçu dans la société. En 1821 fut fondée la section de Bâles. 1822 vit apparaître Neuchâtel et Saint-Gall tout d’abord comme sous-sections de Lausanne et Zurich. 1823 fut le tour de Genève et Soleure! Des adhésions réussirent à Coire et à Schaffhouse mais les tentatives échouèrent à Fribourg, Saint-Maurice, Sion et Lugano. Très vite on décide d’un comité central choisi dans chaque section à tour de rôle. Des statuts sont rédigés. Lorsqu’il a terminé ses études un membre reste dans la société sans avoir droit de vote. Pendant les 10 premières années les idées sont d’une remarquable entente : union des Suisses contre les tutelles ou l’envahissement des usages étrangers, lutte contre un cantonalisme étroit mais pas question de la moindre action, même modeste en politique, la retenue étant la première qualité de leur jeune âge. Du coup nait un certain romantisme un peu vague qui trouvera un exutoire dans la célébration de fêtes patriotiques, l’étude de tout ce qui est beau et grand dans la vie et dans la science le chant, la gymnastique et surtout fortifier les liens d’amitiés entre jeunes qui rassemblent à un âge où l’on est pas encore empoisonné par les préjugés qui séparent.

Dès 1820, plusieurs étudiants, dont Louis Vulliemin, fondent une section vaudoise, ouvrant la société à la francophonie. La Section vaudoise de Zofingue organise en particulier chaque année une théâtrale et décerne, tous les trois ans, le Prix littéraire Eugène-Rambert.

Aujourd'hui, la Société des étudiants de Zofingue a pour but de ménager ce fédéralisme en jetant des ponts entre étudiants de toute la Suisse. Elle compte près de quatre cents membres actifs auxquels on ajoute les trois mille anciens regroupés sous la bannière de la Société suisse des Vieux-Zofingiens. Il existe neuf sections universitaires à Bâle, Berne, Genève, Fribourg, Lausanne, Lucerne, Neuchâtel, Saint-Gall, Zurich, et cinq sections gymnasiales à Aarau-Olten, Bâle, Lucerne, Saint-Gall et Zofingue[4]. À ses débuts, la société s'est fortement inspirée des « Studentenverbindungen » allemands desquels elle reprend nombre de principes et traditions.

La société reste réservée aux hommes[5].

Organisation et caractéristiques

Carte postale de la Fête centrale de Zofingue de 1910.

Le sigle (Zirkel) de la Société suisse des étudiants de Zofingue est un mélange caligraphique de quatre lettres, V, C, F et T, signifiant « Vivat Crescat Floreat Tobinia ! » (« que vive, croisse et fleurisse Zofingue ! »)

La devise de la société suisse des étudiants de Zofingue est : « Patriae, Amicitiae, Litteris » (« À la Patrie, à l'Amitié, à la Science »). Ses couleurs (de) sont le rouge-blanc-rouge.

Chaque année, les différentes sections se réunissent lors de la fête centrale à Zofingue, placée sous le signe de la fraternité et de la convivialité.

Sections

La Théâtrale

La section vaudoise a pour coutume de monter une revue en principe satirique annuelle sous forme de prologue. Cette tradition s'ancre aux premières années de la vie de la section vaudoise qui, voyant les lacunes en matière d'art choral dans le canton de Vaud, édita un recueil d'art choral en 1832[6]. Dès 1835, malgré quelques essais précédents, le chant devint une activité importante au sein de la section vaudoise et dès le milieu du XIX siècle les premiers spectacle sont organisés. Depuis, la section vaudoise à créer des comédies musicales composées pour l'occasion, ou joué des pièces de théâtre dont une de Paul Claudel en création mondiale: Partage du Midi en 1944[7]. Aujourd'hui, cette « Théâtrale » a pour habitude de passer en revue l'actualité cantonale, nationale et internationale ceci en proposant des chansons et des saynètes.

D'autres sections, notamment les genevoises et neuchâteloises, se produisent parfois sur scène, mais ce de façon nettement moins régulière.

Le Zofingerconzärtli

La section bâloise monte également une revue satirique tous les ans, le Zofingerconzärtli. Il a lieu deux semaines avant le carnaval de Bâle, se compose d'un pièce de théâtre caricaturant les évènements en priorité locaux de l'année précédente, d'un récital de piano et du petit concert d'une "clique" (groupe de fifres et tambours typique du carnaval de Bâle). Le Zofingerconzärtli est une représentation s'inscrivant dans la tradition des Vorfasnachtsveranstaltung de Bâle, des revues satiriques plus ou moins professionnelles. C'est aussi la plus ancienne d'entre elles.

Bibliographie

  • Charles Gilliard, La société de Zofingue, Lausanne 1919.
  • Olivier Meuwly, Histoire des sociétés d'étudiants à Lausanne, Lausanne 1987.
  • Jean-Marc Spothelfer, Les Zofingiens. Livres d'or de la section vaudoise, Yens-sur-Morges 1995.
  • Olivier Meuwly, « De la gloire au déclin », Passé simple, no 52, , p. 11-13.
  • (fr + de) Ronald Roggen, Zofingergeist. L'esprit zofingien. : 1819-2019, Zurich, .

Archives

Notes et références

  1. « Société suisse de Zofingue » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  2. Marco Di Corcia et Maxime Mellina, « Zofingue, histoire et fonctionnement », sur UNIL, (consulté le )
  3. Francois Héritier, « Société d'étudiants de Zofingue », sur students.ch, (consulté le )
  4. « L’histoire de Zofingue », sur Vieux-Zofingiens (consulté le )
  5. Pauline Cancela, « Zofingue et Venusia tiennent à la tradition de la non-mixité », Le Courrier, (lire en ligne)
  6. Alexis Porchet, « L'enseignement du chant dans le canton de Vaud » [PDF], (consulté le )
  7. Jean-Marc Spothelfer, Les Zofingiens. Livre d'or de la Section vaudoise, Yens-sur-Morges, Cabédita, , 306 p., p. 232

Liens externes

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