Gaule
Français
Étymologie
- (Date à préciser) Il existe deux thèses : pour l’une, le mot est simplement issu du latin Gallia ; l’autre a recours au vieux-francique *Walha, « pays des walh = pays des étrangers » (c’est-à-dire pays de ceux parlant une langue celtique), pour expliquer la non-palatalisation du G- initial.
- Le vieux-francique *Walha est effectivement à l’origine des termes wallon et Galles, gallois, par évolution régulière. Mais le passage de *Walha à Gaule suppose une métathèse en *Wahla, puis la vocalisation de h vélaire en u. Cette métathèse est assez improbable, le h germanique ayant tendance à tomber rapidement en français.
- Pour ce qui est de l’évolution du latin Gallia, on trouve dans la toponymie des noms de lieu formés sur l’ethnique Galli pour désigner des îlots de population romane : Gaillac (Tarn), Jallais (Maine-et-Loire), Jailly (Nièvre), et de nombreux autres exemples qui montrent bien que le G- initial s’est palatalisé dans la toponymie.
- Cette palatalisation n’est cependant pas obligatoire pour un mot semi-savant comme Gaule, qui apparaît dans des sources médiévales littéraires et historiques au milieu du XIIIe[1] comme issu de Galle, par vocalisation régulière du premier l (-al- > -au- devant une consonne), Galle étant pour sa part attesté au XIIe[2].
- On peut donner d’autres exemples de non-palatalisation : d’une part, avec l’évolution du latin nux gallica, la noix (dite gauloise), qui a donné l’ancien français gauge[3]. Voir aussi le français gaillard, attesté dès le XIIe comme adjectif au sens de vigoureux, plein de vie[4]. Il serait issu du gaulois *galia, force, bravoure formé sur la racine celtique *gal-, force (cf. breton gallout, cornique gallos, gallois gallu, signifiant pouvoir). D’après le TLFI[4] « le maintien du g- peut s’expliquer par suppression dissimilatrice de la palatalisation au stade *gyalya; une influence supplémentaire de gai n’est pas à écarter du point de vue sémantique ».
- Quant au latin Gallia lui même, attesté au Ier siècle av. J.-C., son origine celtique sur la même racine *gal- paraît très probable[2].
Nom propre
Singulier | Pluriel |
---|---|
Gaule | Gaules |
\ɡol\ |
Gaule \ɡol\ féminin
- Province de l’empire romain située entre l’Aquitaine (→ voir Aquitania) au sud-ouest, la Belgique (→ voir Belgica) au nord, la Provence au sud (→ voir Provincia).
- […] et le gros des troupes était une horde de barbares dans toute la force du terme. C’était de ces figures étranges qui avaient parcouru la Gaule au temps d’Attila et de Chlodowig […] — (Augustin Thierry, Récits des temps mérovingiens, 2e récit : Suites du meurtre de Galeswinthe — Guerre civile — Mort de Sighebert (568-575), 1833 - éd. Union Générale d’Édition, 1965)
- Le département du Doubs était occupé, pendant la période celtique, par les Séquanes, qui formaient une des plus puissantes confédérations de la Gaule et qui prirent part aux expéditions des Gaulois en Italie et dans la vallée du Danube. — (Adolphe Joanne, Géographie du département du Doubs, Hachette, 1878, p. 16)
- Au Ve siècle, l’empire romain, miné par les luttes intestines, tombe en déliquescence. Des invasions de peuples barbares désolent et bouleversent aussi bien Rome que les Gaules. — (Léon Berman, Histoire des Juifs de France des origines à nos jours, 1937)
- Ce gouvernement était fédératif ; c’est-à-dire que la Gaule était divisée en une multitude de petits états indépendants, ayant leur vie propre, et ne se rattachant les uns aux autres que par une association peu étroite. — (François-Xavier Masson, Annales ardennaises, ou Histoire des lieux qui forment le département des Ardennes et des contrées voisines, imprimerie Lelaurin, Mézières, 1861, p. 29)
- Comme à Rome, un milliaire d'or marquait à Lyon le centre des quatre principales vies de la Gaule : […]. — (Auguste Bleton, Petite histoire populaire de Lyon, Lyon : chez Ch. Palud, 1885, p.30)
- (Parfois) (Corse) (Péjoratif) France continentale.
- Qu’enfin les bombes agricoles nous aident à déraciner ce "mal" qui nous ronge. Que la fête recommence ! Et ne nous laissons plus jamais marcher sur les pieds par ces équipes venues de Gaule. — (« Notre époque : Dix-sept morts, plus de 2000 blessés », dans Le nouvel Observateur du 5-11 janvier 1995, page 50)
Dérivés
- Gaule aquitaine
- Gaule belgique
- Gaule celtique
- Gaule chevelue
- Gaule cisalpine
- Gaule narbonnaise
- primat des Gaules
Traductions
- Allemand : Gallien (de)
- Anglais : Gaul (en)
- Basque : Galia (eu)
- Breton : Galia (br)
- Catalan : Gàl·lia (ca)
- Chinois : 高卢 (zh) (高盧) Gāolú
- Espagnol : Galia (es)
- Espéranto : Gaŭlio (eo)
- Grec : Γαλατία (el) Galatía féminin
- Hongrois : Gallia (hu)
- Italien : Gallia (it)
- Japonais : ガリア (ja) garia
- Latin : Gallia (la)
- Occitan : Gàllia (oc)
- Polonais : Gaul (pl)
- Portugais : Gália (pt)
- Russe : Галлия (ru) Galliya
Anagrammes
→ voir gaule
Références
- [1] Auguste Scheler, Dictionnaire d’étymologie française d’après les résultats de la science moderne, 1862
- « Gaule », dans Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872-1877 → consulter cet ouvrage
- L.-F. Flutre, Table des noms propres avec toutes leurs variantes figurant dans les romans du Moyen Âge écrits en français ou en provençal, Poitiers, 1962.
- Pierre-Henry Billy, Dictionnaire des noms de lieux de la France, éditions Errance, Paris, 2011, page 274
- Alain Rey (dir.), Dictionnaire historique de la langue française, tome 1, Dictionnaires LE ROBERT, Paris, 1992, page 861, article gailletin
- Trésor de la langue française informatisé (TLFI), article « gaillard »
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