aberrer
Français
Étymologie
Verbe
aberrer \a.be.ʁe\ ou \a.bɛ.ʁe\ intransitif 1er groupe (voir la conjugaison)
- (Rare) s'écarter du chemin, dévier.
- (Rare) Être dans l’erreur, dans le faux ; se tromper ; s’écarter du bon sens ou de la norme.
- Durant sa dernière maladie, son esprit aberrait la plupart du temps, et dans ses moments de raison, il pleurait sur la vie délicieuse qui allait lui échapper. — (Antoine Sérieys, Épigrammes anecdotiques inédites, concernant des hommes célèbres et des évéments mémorables de nos jours, Vve Perronneau, Paris, 1814, p. 121)
- Comme la plupart des mystiques, et des mystiques libres qui vagabondent sur le terrain sans assiette de l’examen individuel, la femme des Horizons célestes peut aberrer ou aller trop loin dans la lettre même de son ouvrage, mais elle doit être pardonnée pour la pureté de ses motifs et la beauté de ses affections. — (Jules Barbey d’Aurevilly, Madame de Gasparin dans Les Bas-bleus, V. Palmé, 1878, p. 101)
- Certes, je pouvais aberrer, comme on dit, je crois, en astronomie. Mais j’étais curieux de savoir si je tomberais juste, en partant d’une demi-certitude. — (Auguste de Villiers de L’Isle-Adam, L’Ève future, 1886, Eugène Fasquelle, 1909, livre 4, chap. 2, p. 178)
- Vous aberrez, mes compères. Il convient de punir ces mauvais augures... Que les porteurs de fausses nouvelles me soient amenés et qu’on leur coupe les oreilles... — (Paul Naudin, Les Chemins de la honte, vol. 2, À la grâce de Dieu, Aubéron, 2001, p. 123)
Notes
On trouve quelques rares exemples de ce verbe employé transitivement :
- Cependant, aberré par sa force, le Hun
Pour mieux t’anéantir se prépare dans l’ombre. — (Pierre de Bouchaud, La France éternelle, 1914, Bernard Grasset, Paris, 1918, page 11.)
Dérivés
Traductions
- Suédois : missta sig (sv)
Prononciation
- France (Brétigny-sur-Orge) : écouter « aberrer »
Références
- « aberrer », dans TLFi, Le Trésor de la langue française informatisé, 1971-1994 → consulter cet ouvrage
- [1] Signalé comme un néologisme dans Paul Guérin (dir.) Dictionnaire des dictionnaires : encyclopédie universelle des lettres, des sciences et des arts, A. Picard, Paris, 1884. Il n’est toutefois pas certain qu’il ait complètement disparu durant toute cette période, car on en trouve des occurrences à la fin du siècle précédent. Ainsi : « Par quelle fatalité se fait-il donc qu’assujettis à une direction régulière nous puissions aberrer ? » — Jean-Louis-Othon Francq, Opinion de Francq (des Forêts), membre du Conseil des Anciens, sur la résolution relative au service des hospices civils et des enfans de la patrie : séance du 6 vendémiaire an 8, Paris, 1799, p. 3. Ou encore : « Les horreurs et les bourrasques de la révolution nous ont fait aberrer, d’un si noble dévouement, à des distances trop éloignées, qu’il n’est plus du pouvoir des législateurs de confondre ou de rapprocher [...]. » — Jean-Baptiste Rougier de La Bergerie, Essai politique et philosophique sur le commerce et la paix, considérés sous leurs rapports avec l’agriculture, impr. de A.-C. Forget, Paris, 1797, p. 196.
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